Frappe aérienne de Togoga

Vers midi ou 13 heures le 22 juin 2021, la place du marché de Togoga, un village de la région du Tigré, dans le nord de l'Éthiopie, a été touchée par une frappe aérienne.

Le mardi est jour de marché à Togoga. Il y avait beaucoup de monde sur le marché, entre 3 000 et 5 000 personnes des environs (jusqu'à 15-20 km, tout le monde est à pied) ; le marché est un marché hebdomadaire, mais il y a en juin toujours beaucoup de monde au marché car il s'agit de la période des semailles, et les gens viennent échanger ou acheter des semences.

C'était le premier jour de marché après le retrait des armées éthiopienne et érythréenne de la région sous la pression des Forces de défense du Tigré (en). La frappe aérienne est survenue vers midi ; les marchés commencent vers 9 heures du matin au Tigré, car les gens doivent se rendre à pied en ville, à midi, le nombre de personnes sur le marché était à son maximum. Depuis l'époque du Derg, les marchés n'avaient pas été la cible de bombardements aériens, pas non plus dans cette guerre, et le bombardement était inattendu.

Vers la même époque, un avion a également lancé une bombe sur le village d'Addilal (en), à une vingtaine de kilomètres. Il y avait aussi un marché en cours à Addilal, mais la bombe a raté sa cible et est tombée sur les bâtiments scolaires.

Les ambulances qui tentaient d'atteindre Togoga ont été bloquées par des soldats près de Tukhul (en), mais un autre convoi d'ambulances a réussi à atteindre par un itinéraire différent. Un convoi d'ambulances a même été visé par les troupes éthiopiennes à deux reprises. Les ambulances ont réussi à amener 25 des blessés (y compris des tout-petits) à l'hôpital de référence Ayder à Mekele un jour plus tard.

La plupart des victimes n'étaient pas originaires de Togogwa même, elles étaient des visiteurs du marché. Après le massacre, parents et amis ont récupéré les cadavres, préparé des brancards de fortune et les ont transportés dans leur village natal. Cela crée des retards pour l'élaboration de la liste des victimes.

• La population locale suppose que le bombardement a été réalisé exprès ce jour-là, comme un rappel du bombardement Derg de Hawzen qui a eu lieu à la même date, 33 ans plus tôt.
• Hailu Kebede, responsable des affaires étrangères du parti d'opposition Salsay Weyane Tigray (en) est originaire de Togoga et a été interviewé par l'Associated Press.
• L'ONU a déclaré qu'elle était "profondément troublée" par les informations faisant état du blocage de l'aide vers le site de la frappe. Ramesh Rajasingham, sous-secrétaire général aux affaires humanitaires et coordinateur adjoint des secours d'urgence, a déclaré que "les attaques dirigées contre les civils et les attaques aveugles sont interdites".
• L'UE a déclaré que "s'il est confirmé, le blocage des ambulances pourrait constituer une violation du droit international". L'UE a également déclaré que (cet attentat à la bombe) "s'ajoute à la série épouvantable de violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme" et qu'elle "condamne fermement le ciblage délibéré de civils".
• Le département d'Etat américain s'est déclaré "préoccupé par les informations faisant état de morts parmi les civils lors de l'attaque du marché et a exhorté les autorités éthiopiennes à garantir un accès médical complet à toutes les victimes" et que "Nous appelons également à une enquête urgente et indépendante, ainsi qu'à des mesures correctives, pour que les responsables de cette attaque soient tenus pour responsables".

• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Togoga airstrike » (voir la liste des auteurs).