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Franziska Giffey

Franziska Giffey (/fʁanˈtÍĄsÉȘska ˈɥÉȘfaÉȘ/[alpha 1]), nĂ©e SĂŒllke le Ă  Francfort-sur-l'Oder (RĂ©publique dĂ©mocratique allemande), est une femme politique allemande membre du Parti social-dĂ©mocrate d'Allemagne (SPD). Elle est bourgmestre-gouverneure de Berlin de 2021 Ă  2023.

Franziska Giffey
Illustration.
Franziska Giffey en .
Fonctions
Bourgmestre de Berlin
SĂ©natrice Ă  l'Économie, Ă  l'Énergie et aux Entreprises
En fonction depuis le
(2 mois et 5 jours)
Bourgmestre-gouverneur Kai Wegner
Gouvernement Wegner
Prédécesseur Stephan Schwarz
Bourgmestre-gouverneure de Berlin
–
(1 an, 4 mois et 6 jours)
Gouvernement Giffey
LĂ©gislature 19e
Coalition SPD-GrĂŒnen-Linke
PrĂ©dĂ©cesseur Michael MĂŒller
Successeur Kai Wegner
Ministre fédérale allemande de la Famille, des Personnes ùgées, des Femmes et de la Jeunesse
–
(3 ans, 2 mois et 5 jours)
Chancelier Angela Merkel
Gouvernement Merkel IV
Prédécesseur Katarina Barley
Successeur Christine Lambrecht
Maire de l'arrondissement de Neukölln
–
(2 ans, 11 mois et 6 jours)
Prédécesseur Heinz Buschkowsky
Successeur Martin Hikel
Biographie
Nom de naissance Franziska SĂŒllke
Date de naissance
Lieu de naissance Francfort-sur-l'Oder (RDA)
Nationalité Est-allemande (1978-90)
Allemande (depuis 1990)
Parti politique SPD

Franziska Giffey Franziska Giffey
Bourgmestres-gouverneurs de Berlin
Ministres fédéraux de la Famille d'Allemagne

Elle est adjointe au maire de l'arrondissement berlinois de Neukölln entre et , annĂ©e oĂč elle prend sa succession avec le soutien d'une grande coalition SPD-CDU. En , elle entre au gouvernement allemand en qualitĂ© de ministre fĂ©dĂ©rale de la Famille.

Investie en cheffe de file aux Ă©lections rĂ©gionales de 2021 Ă  Berlin, elle dĂ©missionne de ses fonctions ministĂ©rielles en aprĂšs des accusations de plagiat concernant sa thĂšse de doctorat. À la suite du scrutin berlinois, qu'elle remporte Ă  la majoritĂ© relative, elle forme une coalition avec Les Verts et Die Linke.

En 2023, aprÚs une répétition des élections de 2021 qui voient la victoire relative de l'Union chrétienne-démocrate, elle décide de s'associer avec cette derniÚre. Elle cÚde alors la mairie à Kai Wegner.

Vie privée et professionnelle

Franziska SĂŒllke naĂźt le Ă  Francfort-sur-l'Oder. Elle Ă©pouse en Karsten Giffey, vĂ©tĂ©rinaire dont elle prend le nom de famille. Ils sont parents d'un enfant[1].

Elle commence à étudier l'enseignement de l'anglais et du français en à l'université Humboldt de Berlin, mais elle doit abandonner dÚs l'année suivante aprÚs qu'une dysphonie lui a été diagnostiquée, son médecin lui déconseillant trÚs fortement de devenir enseignante[2].

Elle s'inscrit alors Ă  l'universitĂ© des sciences appliquĂ©es d'administration et de justice de Berlin (FHVR), oĂč elle obtient en son diplĂŽme en administration[3], puis un maĂźtrise en [4]. En , elle prĂ©sente Ă  l'universitĂ© libre de Berlin une thĂšse de doctorat intitulĂ©e « La Voie de l’Europe vers les citoyens. La politique suivie par la Commission europĂ©enne pour faire participer la sociĂ©tĂ© civile »[5].

Elle s'installe en dans l'arrondissement berlinois de Neukölln et travaille au sein de la mairie comme responsable des affaires europĂ©ennes. À cet Ă©gard, elle reprĂ©sente Ă  plusieurs reprises le gouvernement de Berlin auprĂšs du Parlement europĂ©en et de la Commission europĂ©enne[6].

Élue locale à Berlin

Membre du Parti social-dĂ©mocrate d'Allemagne (SPD) depuis [1], Franziska Giffey est nommĂ©e en adjointe au maire de Neukölln, dĂ©lĂ©guĂ©e Ă  l'Éducation, aux Écoles, Ă  la Culture et aux Sports[7].

Le , elle est Ă©lue maire de l'arrondissement, succĂ©dant Ă  Heinz Buschkowsky (de), dĂ©missionnaire pour raisons de santĂ© ; elle remporte au cours du scrutin 43 voix favorables, soit six de plus que le total des Ă©lus du SPD et de l'Union chrĂ©tienne-dĂ©mocrate d'Allemagne (CDU) qui la soutenaient, devenant la premiĂšre femme maire de cet arrondissement de la capitale fĂ©dĂ©rale[8].

À ce poste, elle dĂ©fend notamment le rĂŽle de l'Ă©cole comme moteur de l'intĂ©gration dans un quartier extrĂȘmement cosmopolite, et se dit opposĂ©e Ă  la prĂ©sence de signes religieux dans l'enceinte scolaire[6].

Ministre fédérale de la Famille

Franziska Giffey et Angela Merkel en 2019.

Lorsque la chanceliĂšre fĂ©dĂ©rale Angela Merkel constitue le son quatriĂšme gouvernement, unissant une nouvelle fois la CDU-CSU et le SPD, Franziska Giffey est choisie par les sociaux-dĂ©mocrates comme nouvelle ministre fĂ©dĂ©rale de la Famille, des Personnes ĂągĂ©es, des Femmes et de la Jeunesse[9]. Elle est ainsi la seule ministre — outre la chanceliĂšre — Ă  ĂȘtre issue de l'ancienne Allemagne de l'Est[5].

Elle dĂ©fend en suivant la dĂ©cision controversĂ©e d'une Ă©cole s'Ă©tant procurĂ© des burkinis pour ses Ă©lĂšves musulmanes. Selon elle, l’initiative permet de pousser les filles musulmanes Ă  pratiquer la natation dans le respect de leur pratique religieuse, tout en s'intĂ©grant avec leurs camarades[10]. Cette position est critiquĂ©e, notamment par la secrĂ©taire d’État Ă  l’IntĂ©gration Serap GĂŒler et l'islamologue Birgit Ebel, qui dĂ©noncent ce choix[11].

Le suivant, elle se rend Ă  Chemnitz, cinq jours aprĂšs le meurtre d'un citoyen allemand par un demandeur d'asile, ce qui avait dĂ©clenchĂ© de violentes manifestations d'extrĂȘme droite. Elle est alors la premiĂšre membre du gouvernement fĂ©dĂ©ral Ă  se dĂ©placer dans cette ville de Saxe[5].

Elle prĂ©sente le , aux cĂŽtĂ©s d'Angela Merkel, le premier plan fĂ©dĂ©ral en faveur de l'Ă©galitĂ© des sexes de l'histoire allemande, qui prĂ©conise l'augmentation du nombre de femmes aux postes de direction des secteurs public et privĂ©, met en place un quota de 30 % de femmes dans les conseils d'administration de plus de 600 entreprises — six fois plus qu'avec la rĂ©glementation alors en vigueur — et appelle Ă  une meilleure reprĂ©sentation fĂ©minine dans la vie politique[12].

Lors du conseil des ministres du , elle remet sa démission en raison d'accusation de plagiat concernant sa thÚse de doctorat en sciences politiques, passée en . Le SPD indique qu'elle sera remplacée par la ministre fédérale de la Justice Christine Lambrecht jusqu'aux élections fédérales du 26 septembre 2021[13]. Déjà mise en cause deux ans auparavant, elle avait rejeté ces accusations, assurant avoir réalisé son travail « de bonne foi »[5].

Bourgmestre-gouverneure de Berlin

Franziska Giffey reçoit les félicitations de Dietmar Woidke aprÚs son élection par la Chambre des députés.

Franziska Giffey est élue le co-présidente du Parti social-démocrate de Berlin, aux cÎtés du président du groupe parlementaire à la Chambre des députés Raed Saleh (de), puis obtient deux jours plus tard l'investiture du comité directeur pour se présenter en cheffe de file du parti aux élections régionales du 26 septembre 2021[14]. Un congrÚs régional convoqué spécialement à cet effet le ratifie cette investiture par 85,7 % de suffrages exprimés[15].

Le SPD remporte les Ă©lections berlinoises Ă  la majoritĂ© relative, avec 21,4 % des suffrages. Elle nĂ©gocie ensuite un accord de coalition avec Les Verts (18,9 %) et Die Linke (14,1 %). En dĂ©saccord avec Die Linke sur plusieurs questions, notamment le logement, elle avait d'abord tentĂ© d’écarter ce parti au profit d'un accord avec le Parti libĂ©ral-dĂ©mocrate (7,1 %) avant d'y renoncer[16]. Le pacte de coalition est scellĂ© prĂšs de deux mois aprĂšs le scrutin et publiquement prĂ©sentĂ© le suivant, prĂ©voyant l'Ă©lection du nouveau sĂ©nat le [17].

Le , un congrĂšs en ligne du SPD de Berlin ratifie le traitĂ© de coalition par 91,5 % des voix[18], suivi une semaine plus tard par une assemblĂ©e des GrĂŒnen qui l'approuve par 96,4 % des suffrages exprimĂ©s[19]. La Linke indique le que lors d'un rĂ©fĂ©rendum interne, les militants berlinois ont validĂ© l'entente Ă  74,9 %[20].

Le , Franziska Giffey est effectivement Ă©lue bourgmestre-gouverneure par 84 voix pour et 52 contre, soit dix voix de plus que la majoritĂ© requise et huit voix de moins que le total de sa coalition[21]. Elle devient ainsi la premiĂšre femme Ă©lue maire de la capitale allemande[22] - [alpha 2].

Défaite électorale et départ du pouvoir

À la suite de l'annulation des Ă©lections de 2021 en raison d'un chaos logistique, un nouveau scrutin est organisĂ© le 12 fĂ©vrier 2023. Le SPD perd trois points par rapport aux Ă©lections prĂ©cĂ©dentes. Ce revers historique est attribuĂ© principalement aux difficultĂ©s de la municipalitĂ© Ă  juguler la forte hausse des loyers et la pĂ©nurie croissante d’enseignants. Le SPD et ses alliĂ©s conservent toutefois leur majoritĂ©[23].

Franziska Giffey renonce finalement Ă  reconduire sa coalition les Verts et Die Linke et choisit de faire alliance avec l'Union chrĂ©tienne-dĂ©mocrate d'Allemagne (CDU). L'accord de coalition entre les deux partis prĂ©voit qu'elle soit bourgmestre (adjointe au chef du gouvernement) et sĂ©natrice Ă  l'Économie, dans la grande coalition que dirige Kai Wegner. Parmi les sociaux-dĂ©mocrates, cette alliance avec la droite est loin de faire l’unanimitĂ© : les douze mille adhĂ©rents du SPD Ă  Berlin ne l’ont validĂ©e qu’à 54,3 %. Franziska Giffey est pour sa part trĂšs contestĂ©e dans son propre parti, oĂč il est question de la remplacer Ă  la tĂȘte de la fĂ©dĂ©ration berlinoise du SPD[24].

Notes et références

Notes

  1. Prononciation en haut allemand standardisé retranscrite selon la norme API.
  2. Louise Schroeder a déjà exercé ces fonctions en 1947 et en 1948 mais par intérim.

Références

  1. (de) Jens Picket, « MĂ€chtig stolz auf Schwiegertochter », Volksstime,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  2. (de) « Franziska Giffey in Neukölln: Diese Frau wird Buschkowskys Nachfolgerin », Berliner Zeitung,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. (de) « Neue VorwĂŒrfe gegen Giffey: "Ein Flickenteppich aus Plagiaten" », T-Online,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. (de) « Hochschule wird Giffeys Masterarbeit nicht prĂŒfen », Frankfurter Allgemeine Zeitung,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. « En Allemagne, une ministre accusĂ©e de plagiat lors de la rĂ©daction de sa thĂšse », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  6. « Allemagne : Franziska Giffey, une femme de l'Est au ministĂšre de la Famille », Le Point,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. (de) « "Reform vernĂŒnftig umsetzen" », Die Tageszeitung,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  8. (de) « Franziska Giffey als BĂŒrgermeisterin gewĂ€hlt », Der Tagesspiegel,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. « Olaf Scholz, le nouveau poids lourd de Merkel IV », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  10. « PolĂ©mique des burkinis en Allemagne », Euronews,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  11. N. Makaveli, « Allemagne : le port du burkini pour les Ă©lĂšves musulmanes lors des cours de natation fait polĂ©mique », Tunisie NumĂ©rique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  12. « L'Allemagne dĂ©voile un plan pour renforcer l'Ă©galitĂ© des sexes », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  13. « Allemagne: la ministre de la Famille dĂ©missionne sur des soupçons de plagiat », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  14. (de) « SPD-Landesvorstand nominiert Giffey als Spitzenkandidatin », RBB 24,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  15. (de) « Giffey ist SPD-Spitzenkandidatin fĂŒr die Wahl in Berlin », Frankfurter Allgemeine Zeitung,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  16. Bruno Odent, « Allemagne. Berlin repart du pied gauche », L'HumanitĂ©,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  17. (de) « Berlin: Das steht im Koalitionsvertrag von SPD, GrĂŒnen und Linken », Berliner Zeitung,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. (de) « SPD stimmt klar fĂŒr Rot-GrĂŒn-Rot - Giffey sieht "starken RĂŒckenwind" », Rundfunk Berlin-Brandenburg,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  19. (de) « Berlins GrĂŒne stimmen Koalitionsvertrag zu », Der Tagesspiegel,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  20. (de) « Berliner Linke stimmt fĂŒr Regierungsbeteiligung », Der Tagesspiegel,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  21. (de) « Giffey zur Regierenden BĂŒrgermeisterin gewĂ€hlt », Tagesschau,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  22. « La sociale-dĂ©mocrate Franziska Giffey Ă©lue maire de Berlin », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  23. « La percĂ©e des conservateurs Ă  Berlin met la coalition du chancelier Scholz sous pression », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  24. « Berlin bascule Ă  droite, une premiĂšre depuis vingt-deux ans », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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