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Francis Rous (homme politique)

Francis Rous, nĂ© vers 1581 Ă  Dittisham dans le Devon et mort le 7 janvier 1659 Ă  Acton[1], est un thĂ©ologien puritain et homme politique anglais. Il prĂ©side le « Parlement dĂ©charnĂ© Â», le semblant de parlement durant la dictature militaire d'Oliver Cromwell.

Francis Rous
Illustration.
Portrait de Francis Rous par Frederick Newenham. Il est dépeint portant la masse cérémonielle, symbole de l'autorité du Parlement.
Fonctions
Président de l'Assemblée nommée
–
Monarque aucun
LĂ©gislature « Parlement dĂ©charnĂ© Â»
Prédécesseur aucun (Assemblée créée)
William Lenthall (président de la Chambre des communes)
Successeur aucun (Assemblée abrogée)
William Lenthall (président de la Chambre des communes)
Biographie
Date de naissance v. 1581
Lieu de naissance Dittisham
Date de décès
Lieu de décès Acton
Nationalité anglais
Parti politique puritain, parlementaire
Conjoint Honor Copleston, puis
Ebbot Grenville, puis
Philippa Stowford
Enfants un fils (Francis (mort avant lui)) et une fille, de son second mariage
Diplômé de université d'Oxford,
université de Leyde,
Middle Temple

Biographie

Fils d'un grand propriĂ©taire terrien, il grandit dans la demeure familiale en Cornouailles. Son père, shĂ©rif du comtĂ© et proche ami de Sir Francis Drake, est adepte « de sermons et de l'examination spirituelle de soi Â», et transmet sa foi fervente Ă  son fils. Francis Rous Ă©tudie au Broadgates Hall de l'universitĂ© d'Oxford Ă  partir de l'âge de 12 ans, puis Ă  l'universitĂ© de Leyde dans les Provinces-Unies, et enfin le droit au Middle Temple Ă  Londres. Converti au calvinisme, il abandonne ses Ă©tudes de droit, mu par la conviction d'un destinĂ©e spirituelle. Il se marie trois fois dans les annĂ©es 1610, ses deux premières Ă©pouses Ă©tant mortes peu de temps après leurs noces[1].

Il se consacre durant plusieurs annĂ©es Ă  Ă©tudier la Bible, se constitue une bibliothèque consĂ©quente, et publie plusieurs traitĂ©s Ă©vangĂ©listes. Il y adopte une position fondamentaliste : Seule l'acceptation sans question des dĂ©crets divins, et non la raison humaine, peut mener au salut. Il prĂ´ne la mĂ©ditation comme « moyen d'atteindre une plus grande dĂ©pendance personnelle envers le Tout-Puissant Â». Dans le mĂŞme temps, il estime que certaines diffĂ©rences doctrinales entre les Églises ne doivent pas ĂŞtre considĂ©rĂ©es comme une entrave Ă  l'unification du monde chrĂ©tien. Lors d'une publication en 1623 intitulĂ©e Huiles de scorpions : les misères de cette Ă©poque devenues mĂ©decines pour se guĂ©rir elles-mĂŞmes, il se prĂ©sente comme un « prophète de la colère de Dieu Â», dĂ©crivant ce qu'il considère comme les signes de cette colère divine (la peste, la pauvretĂ© et le dĂ©clin du commerce extĂ©rieur) et prĂ©sentant Ă  ses lecteurs un programme pour leur repentance. En 1626, dans son Testis Veritatis, il dĂ©nonce l'arminianisme et le catholicisme romain[1].

Estimant que le gouvernement n'est pas suffisamment engagé dans la défense de la vraie foi, il se présente avec succès aux élections législatives de 1626, et est élu député de la ville de Truro à la Chambre des communes du Parlement d'Angleterre. Avec son mentor John Pym, il prend part à plusieurs commissions parlementaires qui travaillent sur des propositions de loi en matière religieuse, mais aucune n'est adoptée. Il est député de la ville de Tregony (en Cornouailles) au parlement de 1628. Ce parlement s'attache principalement à défendre les libertés publiques face à l'autoritarisme arbitraire du roi Charles Ier, et les considérations purement religieuses de Francis Rous ne reçoivent que peu d'écho parmi les députés[1].

Le roi ne convoque aucun parlement durant les annĂ©es 1630, et Francis Rous se consacre Ă  la mĂ©ditation et Ă  ses Ă©crits. Il reprĂ©sente Ă  nouveau la ville de Truro au « Court Parlement Â» d'avril / mai 1640, puis au « Long Parlement Â» Ă  partir de novembre. Il continue Ă  y siĂ©ger durant la guerre civile qui dĂ©bute en 1642 entre les partisans du roi et ceux du Parlement. Ă€ partir de 1643 il est membre de l'assemblĂ©e de Westminster qui vise Ă  restructurer l'Église d'Angleterre sur une base presbytĂ©rienne. En 1644, il est nommĂ© prĂ©sident du collège d'Eton, poste qu'il occupera jusqu'Ă  sa mort. En 1647 il est fait juge de paix pour le Devon. Lors de la « purge de Pride Â», le coup d'État militaire du 7 dĂ©cembre 1648 qui expulse la plupart des dĂ©putĂ©s du Parlement, il est autorisĂ© Ă  conserver son siège en vertu de ses positions puritaines. Il se retire toutefois lui-mĂŞme du Parlement Ă  la fin du mois, s'opposant aux prĂ©paratifs pour le procès du roi captif[1].

Il reprend son siège au « Parlement croupion Â» en fĂ©vrier 1649 et publie deux ouvrages en faveur de la dictature militaire (dont The Lawfulness of Obeying the Present Government : La licitĂ© d'obĂ©ir au gouvernement actuel). Il prend part Ă  un projet avortĂ© de crĂ©ation d'une nouvelle Église d'État. En avril 1653, Oliver Cromwell dissout le Parlement en l'Ă©vacuant Ă  nouveau par la force des armes. Le Conseil d'État du rĂ©gime militaire nomme intĂ©gralement les membres d'une nouvelle assemblĂ©e lĂ©gislative, rĂ©unie en juillet sans Ă©lection. C'est l'« AssemblĂ©e nommĂ©e Â», mieux connue sous le nom de « Parlement dĂ©charnĂ© Â», qui n'est en rĂ©alitĂ© par un parlement puisqu'il n'est pas Ă©lu. Francis Rous y siège comme reprĂ©sentant du Devon, et est choisi par les membres pour prĂ©sider l'assemblĂ©e. Celle-ci s'avère inefficace, se perdant en dĂ©bats stĂ©riles, bien qu'elle parvienne Ă  lĂ©galiser le mariage civil. TĂ´t le matin du 12 dĂ©cembre, les membres les plus favorables Ă  l'armĂ©e s'y rĂ©unissent, avec Rous, et votent la dissolution de ce « parlement Â». Oliver Cromwell se fait Lord Protecteur : C'est le dĂ©but du Protectorat. Francis Rous est fait membre du Conseil d'État[1] - [2] - [3].

Il siège aux parlements du Protectorat : Ă  celui de 1654 comme dĂ©putĂ© de Truro, et Ă  celui de 1656 comme dĂ©putĂ© de la Cornouailles. En avril 1656 il est nommĂ© membre du comitĂ© chargĂ© d'examiner la question de savoir si Oliver Cromwell doit ĂŞtre proclamĂ© roi. En dĂ©cembre 1657, il est fait membre de la « Chambre des lords de Cromwell (en) Â», avec le titre d'Ă©cuyer. Il meurt en janvier 1659 et, comme il l'avait souhaitĂ©, est inhumĂ© dans la chapelle du collège d'Eton[1] - [4].

Références

  1. (en) "ROUS, Francis (1581-1659)", in Andrew Thrush et John P. Ferris (Ă©ds.), The History of Parliament: the House of Commons 1604-1629, 2010
  2. (en) "The Rump dissolved", Parlement du Royaume-Uni
  3. (en) "Parliaments: 1653", The History of Parliament
  4. (en) James McMullen Rigg, "Rous, Francis", Dictionary of National Biography, 1885-1900, vol. 49, p. 316

Liens externes

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