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Francesco Bussone da Carmagnola

Francesco Bussone da Carmagnola, dit Carmagnole ( - )[1], est un condottiere italien, né à Carmagnole en Piémont, vers 1382, qui œuvra pendant une dizaine d'années pour le duc de Milan avant de vendre ses services à la république de Venise.

Francesco Bussone da Carmagnola
La capture de Carmagnola
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Biographie

Né dans une très modeste famille d'agriculteurs de Carmagnola près de Turin, Francesco Bussone da Carmagnola, sans doute analphabète, est d'abord gardien de pourceaux, puis valet d'armes. Il s'engage au côté de Facino Cane qui remarque son courage et son adresse. Une fois formé, il offre ses services aux Florentins qui le nomment capitaine. Il remporte une première victoire contre les Lucquois, puis investit Sienne et Arezzo en évitant la percée de Guidantonio da Montefeltro vers Florence et celle de Pandolfo Malatesta vers Brescia[2].

En 1411, il abandonne sa condotta devenue trop coĂ»teuse et cherche des employeurs Ă  Pavie contre Facino Cane qui combat Philippe Marie Visconti, duc de Milan[2]. EntrĂ© comme simple soldat en 1412 dans les troupes de ce dernier Ă  la mort de Giovanni Maria Visconti et de Facino Cane, il se distingue en prĂ©sence du duc qu'il aide Ă  devenir maĂ®tre de Milan en opĂ©rant la rĂ©union des principautĂ©s confisquĂ©es aux capitaines de Facino Cane, puis il prend rapidement le commandement gĂ©nĂ©ral de toutes ses armĂ©es qu'il rĂ©organise efficacement. Pendant cinq ans, il entraine quotidiennement 8 000 cavaliers au maniement des armes et dispose de 2 000 fantassins bien Ă©quipĂ©s. Il devient le libĂ©rateur du Milanais en se battant pendant une dizaine d'annĂ©es, entre 1415 et 1424, contre Pandolfo Malatesta, Gabriele Fonduto et Filippo Arceli, seigneurs et condottieres. Il dĂ©fait aussi Colleoni, les seigneurs Benzoni de Crema, et prend d'assaut Bergame et CrĂ©mone. Le duc de Milan le fĂ©licite publiquement, le couvre de cadeaux, lui offre Antonia Visconti, une de ses parentes, en mariage ainsi que le comtĂ© de Castelnuovo (Crema). Carmagnola fait construire le palais du Broletto dans Milan. Après avoir conquis Plaisance, il fait exĂ©cuter le fils et le frère de Filippo Arcelli. Il obtient l'honneur de porter le titre de vicomte avec, sur son Ă©cu, les armes des Visconti associĂ©es Ă  celles de l'empereur. Il termine la reconquĂŞte totale du duchĂ© de Milan en se battant contre GĂŞnes en 1419, puis contre CrĂ©mone, Brescia et Bergame en 1420 [2].

Jalousé par Visconti qui craint sa puissance, insatisfait par le titre de gouverneur de Gênes qu'il vient d'obtenir, il estime ne pas recevoir les récompenses dignes de ses exploits et négocie en secret avec la république de Venise. Travesti en homme du rang au sein d'une escorte réduite, il se rend dans la Sérénissime pour proposer ses services en février 1425. Le duc de Milan lui confisque tous ses biens. Le 15 février 1526, les Vénitiens lui confient le commandement de leurs forces armées. Il soutient Florence menacée par les Visconti mais soutenue par les Vénitiens. En route, il prend Brescia qu'il avait offerte quelques mois auparavant à Milan, puis Crémone, constituant un véritable État territorial en Italie du Nord, la Stato da Terraferma[2].

En 1427, Pavie est menacĂ©e quand Philippe Maria Visconti accepte de nĂ©gocier discrètement mais Venise demande Ă  Camargnola d'attaquer près de Maclodio. EncadrĂ©e par les militaires les plus habiles de l'Italie, Francesco Sforza, Niccolò Piccinino, Angelo della Pergola, Carlo Malatesta et Guido Torelli, l'armĂ©e milanaise compte près de 12 000 cavaliers et plus de 6 000 fantassins. Carmagnola avec l'aide des condette de Gianfrancesco Gonzaga et Niccolo da Tolentino comptant 18 000 cavaliers et 8 000 fantassins, anĂ©antit ses adversaires en faisant de nombreux prisonniers[2]. La gĂ©nĂ©rositĂ© de Carmagnola envers ces derniers le rend suspect au conseil des Dix. En 1428, le duc de Milan lui restitue ses biens confisquĂ©s et tous ses titres sont confirmĂ©s. L'annĂ©e suivante, il demande une suspension de son contrat de condotta signĂ© avec le gouvernement vĂ©nitien. Cette demande est refusĂ©e, une avance financière lui est promise et un avenant au contrat l'engage pour deux ans de plus. La guerre reprend contre Milan en 1431 sous la direction du doge Francesco Foscari. Le gouvernement vĂ©nitien accepte de lui offrir les possessions conquises Ă  l'exception de Milan, et si la guerre se termine avant la reconquĂŞte totale de tous ses anciens fiefs, de lui remettre en Ă©change d'autres comtĂ©s pris par son armĂ©e. Après des tergiversations et quelques revers dont une dĂ©faite de la flotte fluviale du commandant Niccolo Trevisan mise en difficultĂ© après qu'il a refusĂ© de l'aider en 1431, puis l'abandon de CrĂ©mone Ă  l'ennemi, les soupçons de trahison semblent se confirmer. Il se bat avec gĂ©nĂ©rositĂ© dans le Frioul quand il est convoquĂ© Ă  Venise au dĂ©but du mois d'avril 1432. Dès son arrivĂ©e, huit nobles partent Ă  sa rencontre. Il est aussitĂ´t arrĂŞtĂ© et jugĂ© par le Collège secret et condamnĂ© Ă  mort pour fait de haute trahison. Il est dĂ©capitĂ© le entre les deux colonnes de la piazzetta face au palais des Doges devant une foule considĂ©rable[2].

Cet événement a fourni à Alessandro Manzoni le sujet d'une tragédie : Il Conte di Carmagnola (1826).

Technique militaire

Très tĂ´t, Carmagnola comprend que la guerre de siège pourrait supplanter la guerre de mouvement car les villes murĂ©es et les forteresses sont de plus en plus nombreuses. Le rĂ´le de l'infanterie devient dĂ©terminante. Lors de la bataille d'Arbedo en 1422, alors qu'il est Ă  la tĂŞte de 16 000 hommes, il exige que les cavaliers abandonnent leurs montures pour affronter Ă  pied les piquiers suisses qu'il extermine près de la forteresse imprenable de Bellinzone[2].


Notes et références

  1. (en) The Library of Congress, « Bussone, Francesco, approximately 1385-1432 », sur id.loc.gov (consulté le )
  2. Sophie Cassagnes-Brouquet, Bernard Doumerc, Les Condottières, Capitaines, princes et mécènes en Italie, XIIIe-XVIe siècle, Paris, Ellipses, , 511 p. (ISBN 978-2-7298-6345-6), Carmagnola (page 84)

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