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François Bourgoing

François Bourgoing, né à Paris le et mort le , est le troisième supérieur général des Oratoriens au XVIIe siècle. Il est auteur de nombreux ouvrages, et ne doit pas être confondu avec François Bourgoing, originaire de Bourges et oratorien lui aussi, auteur de deux ouvrages sur le plain-chant en usage dans son ordre.

François Bourgoing
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  77 ans)
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Ordre religieux

Biographie

Il est issu d’une famille de magistrats originaire du Nivernais ; son père Jacques Bourgoing était conseiller en la Cour des aides. Il est reçu bachelier en 1609 et admis en la Maison & Société de Sorbonne. Il est d’abord curé de Clichy et quitte cet emploi en 1611[1] pour entrer dans la congrégation formé par le cardinal Pierre de Bérulle, les Oratoriens. D’abord chargé de donner des leçons aux ecclésiastiques du séminaire fondé par le cardinal François de Joyeuse, il s’emploie ensuite d’abord à fonder et diriger de nouvelles maisons d’Oratoriens à Nantes, Dieppe, Rouen, Toulouse, en Auvergne, tout en donnant des leçons de théologie. Étant épuisé, il échappe de peu à la mort puis revient à Paris en 1626.

Il est ensuite chargé par le cardinal de Bérulle d’ouvrir de nouvelles maisons en Flandres, demandé là-bas par plusieurs évêques et notamment l’archevêque de Malines. Il est à Louvain en octobre 1629 lors de la mort du cardinal de Bérulle et y prononce son oraison funèbre en latin. Après avoir assisté à l’Assemblée de l’ordre qui désigne le père Charles de Condren comme nouveau supérieur général, il retourne en Flandres et publie un premier ouvrage à Mons en 1629. Il revient à Paris en 1630, est nommé assistant du père de Condren en 1631 et exerce à plusieurs reprises les fonctions de vicaire général de l’Ordre. À la mort du père de Condren en 1641, l’Assemblée le nomme troisième supérieur général de la Congrégation de l’Oratoire en France - il semble avoir été recommandé par le cardinal de Richelieu.

Il travaille Ă  prĂ©ciser les règles de l’Ordre (sans doute trop prĂ©cisĂ©ment), Ă  Ă©tablir de nouvelles missions dans Paris et dans les diocèses voisins, Ă  prĂŞcher et Ă  diffuser la sainte parole, Ă  faire Ă©voluer l’éducation religieuse des enfants et Ă  Ă©tablir des sĂ©minaires. En 1642, il reçoit 3 000 Ă©cus du cardinal de Richelieu pour crĂ©er des leçons de thĂ©ologie dans les maisons de Rouen, de Toulouse et de Saint-Magloire (diocèse de Paris), mais la mort du cardinal l’empĂŞche de poursuivre ce projet plus avant.

Son autorité est remise en cause en 1641 par l’Assemblée à propos de la confirmation des règles de l’ordre par Rome, puis en 1644 à propos d’un petit ouvrage adressé à la reine à propos du sacrement de pénitence, ouvrage qu’il dut désavouer. À la fin des années 1640 et dans les années 1650, son énergie infatigable et sa tendance à tout régenter lui valent d’autres jalousies et rancœurs, qui culminent entre les Assemblées de 1651 et 1658 et provoquent une réforme de la gouvernance de l’Ordre. Bourgoing se retrouve dès lors isolé à la tête de l’Ordre.

Souffrant d’apoplexie et de faiblesse, il se démet de sa fonction pendant l’Assemblée de 1661 et meurt le 28 octobre 1662 à Paris, presque retombé en enfance. C’est Antoine Godeau, évêque de Grasse, qui officie à ses funérailles, et Jacques-Bénigne Bossuet prononce son éloge funèbre, qui fait partie des Oraisons funèbres de Bossuet[2].

Ĺ’uvres

Les Veritez et excellences de JĂ©sus-Christ notre Seigneur... (Paris : 1636).
Les Œuvres de Pierre de Bérulle éditées par François Bourgoing (Paris : 1644). Paris BNF.
  • Veritates et sublimes excellentiae Verbi Incarnati Jesu Christi D. N. in argumenta meditationum totius anni propositae, et in IIII classes distributae, auctore P. Francisco Bourgoineo. Anvers : Hendrik Verdussen, 1629. 8°.
  • Lignum vitae afferens fructus duodecim qui sunt duodecim praxes... auctore Francisco Bourgoineo. Paris : SĂ©bastien HurĂ©, 1630. 32°.
Réédité en 1644 chez le même imprimeur, et à Paris en 1646 chez Sébastien Huré.
  • Les Veritez et excellences de JĂ©sus-Christ Nostre Seigneur, disposĂ©es par mĂ©ditations pour tous les jours de l'annĂ©e... par le R. P. François Bourgoing. Paris : SĂ©bastien HurĂ©, 1632-1634. 3 vol. 12°. Ouvrage augmentĂ© en 1634, jusqu’à l’édition complète de 1636, en 6 volumes. La rĂ©Ă©dition de Lyon, 1649, est numĂ©risĂ©e sur Gallica.
  • Directions pour l’oraison, contenant 24 avis tirĂ©s de la prĂ©face de la première partie des VĂ©ritĂ©s et excellences de JĂ©sus-Christ N. S., par le R. P. F. B., prĂŞtre de l’Oratoire. Paris : 1636, 24°.
  • Institutio spiritualis ordinandorum... auctore Francisco Bourgoing. Paris : P. Billaine, 1639. 12°.
  • DĂ©claration prĂ©sentĂ©e Ă  la reine par le RĂ©vĂ©rend Père GĂ©nĂ©ral de l'Oratoire (le P. F. Bourgoing), au nom de la congrĂ©gation, sur quelques poincts touchant le Sacrement de pĂ©nitence. [Paris, c. 1644]. 8°.
  • Ratio studiorum a magistris et professoribus collegiorum Congregat. Oratorii Jesu-Christi Domini Nostri observanda. Paris : 1645. 16°.
  • Direction pour les missions qui se font par la congrĂ©gation de l’Oratoire de JĂ©sus-Christ N. S., contenant les avis nĂ©cessaires pour les rendre fructueuses. Paris : 1646. 8°.
  • Exercices d'une retraite spirituelle pour les communautez religieuses, par le R. P. Bourgoing. Paris : Veuve J. Camusat, 1648. 8°.
Il en existe quatre séries de ces exercices.
  • MĂ©ditations sur les divers Ă©tats de JĂ©sus-Christ, divisĂ©es en treize journĂ©es et en autant d’états, recueillies et mises en ordre par le R. P. F. B. Paris : 1648. 8°.
  • Retraites spirituelles de dix jours, propres Ă  toute condition, la première aux ecclĂ©siastiques, la 2. aux communautez religieuses, la 3. sur les perfections divines, pour les âmes avancĂ©es, a 4. pour ceux qui se dĂ©sirent convertir Ă  Dieu, par le R. P. F. B. Paris : 1648. 8°.
  • [Lettre circulaire aux PrĂŞtres de l'Oratoire pour leur annoncer la rĂ©conciliation de l'ordre avec les JĂ©suites, et les inviter Ă  s'abstenir de toute controverse sur les matières soumises Ă  la dĂ©cision du St Siège, datĂ©e du 22 fĂ©vrier 1653, signĂ©e François Bourgoing]. [Paris, s.d.]. 2°.
  • HomĂ©lies des saincts, sur le martyrologe romain, et sur les mystères et festes de Nostre Seigneur et de la Sainte Vierge... par le R. P. François Bourgoing. Paris : Denis BĂ©chet et SĂ©bastien HurĂ©, 1651-1654. 3 vol. in-8°.
  • Exercice d’une retraite spirituelle de dix jours, propre Ă  ceux qui se dĂ©sirent convertir Ă  Dieu, par le R. P. F. B. Paris : 1654. 8°.
  • L’esprit de l’émin. cardinal de BĂ©rulle, instituteur et premier gĂ©nĂ©ral de l’Oraoire de JĂ©sus, tirĂ© de ses ElĂ©vations sur les grandeurs des Ă©tats diffĂ©rents de JĂ©sus-Christ. PrĂ©sentĂ© par le R. P. F. B. Paris : 1661.
  • HomĂ©lies chrestiennes sur les Ă©vangiles des dimanches et des festes principales de l'annĂ©e, avec cinq autres homĂ©lies sur la doctrine chrestienne, par le R. P. François Bourgoing. Paris : FrĂ©dĂ©ric LĂ©onard, 1665. 8°.

Bourgoing est Ă©galement Ă©diteur des Ĺ“uvres du cardinal de BĂ©rulle, Ă  partir de 1644 :

  • Les Ĺ“uvres de l'Ă©minentissime et rĂ©vĂ©rendissime Pierre cardinal de BĂ©rulle... augmentĂ©es de divers opuscules de controverse et de piĂ©tĂ©, avec plusieurs lettres, et enrichies de sommaires et de tables, par les soins du R. P. François Bourgoing. Paris : A. Estienne et SĂ©bastien HurĂ©, 1644. 2°. NumĂ©risĂ© sur Gallica. Plusieurs rĂ©Ă©ditions.

Notes

  1. Où il est remplacé par Vincent de Paul.
  2. Elle figure Ă  la suite de la biographie de Bourgoing Ă©crite par Bossuet (voir Bossuet 1778).

Références

  • Edme Cloyseault. Recueil de vies de quelques prĂŞtres de l’Oratoire. Paris : Poussielgue, 1882 (Bibliothèque oratorienne).
  • Augustin-Marie-Pierre Ingold, Essai de bibliographie oratorienne. Paris : 1880.
  • Jacques-BĂ©nigne Bossuet. Ĺ’uvres... Nouvelle Ă©dition, tome huitième. Paris : Antoine Boudet, 1778. NumĂ©risĂ© sur Gallica.
  • M. Leherpeur. Le P. François Bourgoing. Oratoire France 1937, p. 286-299, 1937 p. 241-256 et 1939 p. 125-138.
  • Louis Batterel. MĂ©moires domestiques pour servir Ă  l'histoire de l'Oratoire..., Ă©d. Auguste-Marie-Pierre Ingold. Volume II. Paris : Picard, 1903. (voir p. 285-329).

Liens externes

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