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Frédegis de Tours

Frédegis ou Fridugise (lat. Fredegisus ou Fridugisus), mort en 834 à Tours, est un clerc et lettré de la Renaissance carolingienne, il devint en 819 chancelier de l'empereur Louis le Pieux.

Frédegis
Fonctions
Chancelier
Royaume des Francs
-
Théoton de Marmoutier (d)
Abbé
Abbaye Saint-Martin de Tours (d)
-
Biographie
Décès
Nom dans la langue maternelle
Fredegisus
Activités
Période d'activité
IXe siècle
Autres informations
Ordre religieux

Éléments biographiques

Élève d’Alcuin à York[1], il suivit son maître à la Schola palatina d’Aix-la-Chapelle, où il devint diacre sous le nom de Nathaniel. En 782[2], il accompagne Alcuin à la cour de Charlemagne.

Il prit part Ă  diverses controverses, en particulier contre Agobard.

Lorsqu’en 796, Alcuin devint abbé de Saint-Martin de Tours, il semble que Frédegis soit demeuré à la cour de Charlemagne. Il prit en 804 la succession de son maître Alcuin en tant qu'abbé de Saint-Martin de Tours.

Chancelier d’Empire en 819, il devint abbé de Saint-Bertin à Saint-Omer l'année suivante.

Ĺ’uvre

Il laisse une œuvre philosophique et théologique constituée entre autres de poèmes, et deux ouvrages de forme épistolaire, De substantia nihili et tenebrarum[3], et Epistola de nihilo et tenebris, ce dernier traite de l'œuvre du nominaliste Agobard, et défend contre lui l'existence réelle du néant et des ténèbres.

Nihilo et tenebris, adressée « à tous les fidèles et à ceux qui habitent le palais béni du très gentil prince Charles », a probablement été composée lors du séjour à Tours. Commentant les premiers versets de la Genèse, l'auteur se demande si le néant et les ténèbres existent : si la Bible emploie les termes de néant et de ténèbres, écrit-il, ces mots doivent correspondre à une réalité de notre monde[4]. « Il prouve que le néant est réel et la nuit une substance[5]. »

Cette question fait partie des débats les plus animés de ce qu'on a appelé l'Académie palatine. Frédegis défend cette thèse invoquant l'autorité des Anciens et la logique. Les premières phrases de ce traité montrent toutefois que la question était fort débattue à l'époque : on reprochait[6] à l’exégèse de Fredegis de se fonder principalement sur une analyse grammaticale serrée et une interprétation littérale des Écritures, poussa Charlemagne à solliciter un jugement tiers. La lettre de Frédegis recourt à la dialectique, approche qui devint par la suite l'outil de la scholastique avec les travaux d'Abélard, d’Alexandre de Hales, et de Thomas d'Aquin.

Sources

  • Bernd Goebel, Lexikon fĂĽr Theologie und Kirche, vol. 4, , « Fredegisus von Tours », p. 86.
  • Ambrosius Schneider, Lexikon fĂĽr Theologie und Kirche, vol. 4, , « Fredegisus (Fridugis) », p. 313
  • E. WaldschĂĽtz (dir.), GroĂźes Werklexikon der Philosophie, vol. 1, Stuttgart, , « Fredegisus Turonensis », p. 511

Notes et références

  1. Dans une lettre d’Alcuin datée de 798, Frédegis est qualifié d'enfant (puer).
  2. Fridugise (2e moitié du VIIIe s.-834) BnF - Livres carolingiens
  3. (en) Frédegis, « De substantia nihili et tenebrarum », Lucques, rédigé après 804 ; impr. 1761
  4. David Howlett, « Fredegisus: De substantia nihili et tenebrarum », Bulletin Du Cange: Archivum Latinitatis Medii Aevi, no 64,‎ , p. 123–43
  5. P. Quignard, Performances de ténèbres, éd. Galilée, coll. « Lignes fictives », (ISBN 9782718609478), p. 245.
  6. Sur les défiances à l'égard de l'interprétation de Fredegis, cf. (de) Moritz Max Ahner, Fredegis von Tours: ein Beitrag zur Geschichte der Philosophie im Mittelalter, Leipzig, Brückner & Niemann, , p. 15–23.

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