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Fosse n° 2 - 2 bis des mines de Crespin

La fosse no 2 - 2 bis de la Compagnie des mines de Crespin est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situĂ© Ă  QuiĂ©vrechain. Le puits no 2 bis a Ă©tĂ© ouvert par le Groupe de Valenciennes, sous l'Ă©poque ante-Nationalisation, il s'agissait alors de la fosse no 2 des mines de Crespin. Le puits no 2 est commencĂ© en 1902 Ă  plus d'un kilomètre au sud-ouest de la fosse no 1 - 1 bis, et Ă  seulement 380 mètres au nord de l'ancienne fosse Saint GrĂ©goire, foncĂ©e en 1841 et abandonnĂ©e l'annĂ©e suivante. Le puits est inondĂ© en 1906, la fosse est abandonnĂ©e. Le fonçage reprend en 1923, et la fosse commence Ă  produire environ deux ans plus tard. Sur le site, un lavoir et une cokerie sont construits.

Fosse no 2 - 2 bis des mines de Crespin
La fosse no 2 - 2 bis vers 1950, ici, le puits no 2.
La fosse no 2 - 2 bis vers 1950, ici, le puits no 2.
Puits n° 2
Coordonnées 50,387608, 3,659114[BRGM 1]
Début du fonçage 1902
Mise en service 1925
Profondeur 708 mètres
ArrĂŞt (extraction)
Remblaiement ou serrement 1956
Puits d'aérage n° 2 bis
Coordonnées 50,388245, 3,659598[BRGM 2] - [BRGM 3]
Début du fonçage 1948
Profondeur 764 mètres
ArrĂŞt 28 mars 1950 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1956
Administration
Pays France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Nord
Commune Quiévrechain
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Crespin
Groupe Groupe de Valenciennes
Ressources Houille
Concession Crespin

GĂ©olocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse no 2 - 2 bis des mines de Crespin
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 2 - 2 bis des mines de Crespin

La Compagnie des mines de Crespin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes. Un puits d'aérage no 2 bis est installé sur le carreau à partir de 1948, mais la fosse ferme définitivement le . Les puits sont remblayés en 1956.

Au XXIe siècle, les têtes de puits ne sont pas matérialisées comme dans les autres concessions. Une stèle indique l'emplacement du puits no 2 bis, le puits no 2 est surveillé pour le niveau des eaux. De la fosse, il ne subsiste plus rien. Les terrils nos 200 et 200A ont été partiellement exploités, les habitations ont été rénovées.

La fosse

Le carreau de la fosse no 1 - 1 bis est accolĂ© Ă  la frontière franco-belge, ce qui rĂ©duit de moitiĂ© le champ d'exploitation de la fosse[A 1]. Un nouveau puits est donc mis en chantier en 1902[A 2] Ă  1 120 mètres au sud-ouest[note 1]. La fosse no 2 est situĂ©e Ă  380 mètres au nord[note 1] de la fosse Saint GrĂ©goire, creusĂ©e en 1841 et abandonnĂ©e l'annĂ©e suivante par la Compagnie de Crespin[A 3].

Fonçage

Le puits est entrepris Ă  QuiĂ©vrechain, Ă  l'altitude de 45 mètres[JA 1]. D'Ă©normes venues d'eau causent des problèmes durant le fonçage, si bien qu'en 1906, le puits est noyĂ©, alors qu'il n'est profond que de 180 mètres[A 2].

Le fonçage du puits no 2 a Ă©tĂ© repris en 1923[A 2]. Il avait Ă©tĂ© foncĂ© jusqu'Ă  225 mètres avant la guerre[1]. Il a d'abord pĂ©nĂ©trĂ© dans les terrains crĂ©tacĂ©s, jusque 130 mètres, puis dans des grès verdâtres dĂ©voniens, de pendage sud de 20 % en moyenne. Le fonçage repris a traversĂ© les grès dĂ©voniens jusque 300 mètres, oĂą passe la grande faille du Condroz, puis un lambeau de terrain houiller faiblement inclinĂ©, souvent brouillĂ©, avec une demi-douzaine de passĂ©es charbonneuses de dix Ă  cinquante centimètres de puissance, et une veine de 75 centimètres Ă  390 mètres de profondeur, puis une faille de charriage sensiblement horizontale Ă  452 mètres de profondeur, puis enfin du terrain houiller rĂ©gulier, en pendage ouest de 40 Ă  45°. Dans celui-ci, qui a Ă©tĂ© recoupĂ© en fin d'annĂ©e jusque 510 mètres de profondeur, on a trouvĂ© deux veines avec cinquante et cinquante-cinq centimètres de charbon, Ă  82 % de matières volatiles. Les terrains traversĂ©s n'ont pas pu ĂŞtre assimilĂ©s stratigraphiquement Ă  d'autres dĂ©jĂ  recoupĂ©s[1].

Le puits no 2 a Ă©tĂ© continuĂ© pour atteindre la profondeur de 712,10 mètres le [1]. Ă€ partir de 452 mètres, les terrains traversĂ©s sont encore exactement assimilĂ©s stratigraphiquement aux terrains exploitĂ©s dans les concessions voisines, et prĂ©sentent l'allure commune Ă  tout le gisement productif du bassin de Valenciennes[1]. La succession de schistes et de grès encadre les couches dont on a recoupĂ© neuf veines exploitables, ayant une puissance en charbon variant de cinquante centimètres Ă  un mètre, et tenant de 82 Ă  84 % de matières volatiles[1].

Le pendage général apparaît d'environ 40° vers l'ouest, mais des plissements analogues à ceux que l'on connait dans les sièges exploités du bassin ont été nettement mis en évidence par le fonçage, qui a recoupé plusieurs fois la même veine, dont l'une dans un ennoyage[1]. Le chevalement est mis en place en 1925[A 2].

Exploitation

L'exploitation commence vers 1925. Un lavoir est construit, il peut traiter 200 tonnes en huit heures. une cokerie dotĂ©e de 80 fours est Ă©galement installĂ©e[A 2]. Le calcaire prĂ©sumĂ© carbonifère a Ă©tĂ© dĂ©couvert en , au fond d'un sondage inclinĂ©, et le contact a pu ĂŞtre ensuite atteint par un montage, et suivi sur trente mètres en allongement, et cinq mètres en descenderie[1]. la Compagnie produit, en 1938, 132 735 tonnes de houille, 180 872 tonnes de coke, et 4 765 tonnes de goudron[A 2].

La Compagnie des mines de Crespin est nationalisĂ©e en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes. Le puits no 2 bis est entrepris en 1948[B 1], Ă  80 mètres au nord-nord-est[note 1] du puits no 2. Ă€ l'instar du puits no 1 bis[A 1], il est destinĂ© Ă  assurer le retour d'air, Ă©tant donnĂ© que le gisement est, sur la concession de Crespin, très grisouteux. En consĂ©quence, son diamètre est de 5,50 mètres. Le chevalement de fonçage est mis en place en [B 1]. Le , la fosse no 1 - 1 bis cesse d'extraire, mais continue le service et l'aĂ©rage, le puits no 2 assure seul l'extraction. La fosse no 2 - 2 bis cesse dĂ©finitivement d'extraire le [B 1], date Ă  laquelle elle ferme, stoppant Ă©galement le fonçage du puits no 2 bis. Le puits no 2, profond de 712,10 mètres, est noyĂ©, puis remblayĂ© en 1956[B 1], comme Ă  priori le puits no 2 bis, profond de 764 mètres[Y 1]. Toutes les installations sont dĂ©truites.

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France ne matérialise les têtes de puits comme dans les autres concessions. Le puits no 2 bis est équipé comme le 1 bis d'une installation semblable aux piézomètres, destinée à vérifier le niveau des eaux, le puits no 2 bis est quant à lui équipé d'une stèle, semblable aux têtes de puits non matérialisées, qui est installée sur son bouchon en béton armé. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. De la fosse, il ne reste plus aucun vestige[3], hormis un pilier, et le soubassement du mur d'enceinte.

  • Un pilier, vestige du mur d'enceinte.
    Un pilier, vestige du mur d'enceinte.
  • La base du mur d'enceinte existe encore.
    La base du mur d'enceinte existe encore.
  • Puits no 2, 1902 - 1950.
    Puits no 2, 1902 - 1950.
  • Le puits no 2 dans son environnement.
    Le puits no 2 dans son environnement.
  • Puits no 2 bis, 1948 - 1950.
    Puits no 2 bis, 1948 - 1950.
  • La stèle.
    La stèle.
  • La bouchon du puits est particulièrement visible.
    La bouchon du puits est particulièrement visible.

Les terrils

L'exploitation de la fosse a donné lieu à l'édification de deux terrils[4].

Terril no 200, 2 de Crespin

Le terril 2 de Crespin.
Le terril 2 de Crespin plat.
50° 23′ 16″ N, 3° 39′ 21″ E

Le terril no 200, 2 de Crespin, situĂ© Ă  QuiĂ©vrechain, est un des deux terrils de la fosse no 2 - 2 bis. Initialement haut de 70 mètres, il s'agit d'un terril conique, et exploitĂ©, mais qui a conservĂ© une vingtaine de mètres[5].

Terril no 200A, 2 de Crespin plat

50° 23′ 18″ N, 3° 39′ 15″ E

Le terril no 200A, 2 de Crespin plat, situé à Quiévrechain, est un des deux terrils de la fosse no 2 - 2 bis. Il s'agit d'un terril plat, et exploité[6].

La cité

Une cité est établie près de la fosse et compte huit maisons, soit seize habitations. Les modèles sont similaires aux habitations construites près de la fosse no 1 - 1 bis. Deux habitations de trois logements marquent l'entrée de cette cité.

Notes et références

Notes
  1. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1904, p. 194
Références aux dossiers concernant la renonciation à la concession de Crespin par Charbonnages de France
  1. Renonciation, Puits no 2 bis

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă  1939-45, t. I, , 176 p., p. 50-52. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 Ă  1992, t. II, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crĂ©taciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : RĂ©gion de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , p. 194. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Charbonnages de France, Renonciation Ă  la concession de Crespin. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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