Accueil🇫🇷Chercher

Fosse n° 1 - 1 bis des mines de La Clarence

La fosse no 1 - 1 bis de la Compagnie des mines de La Clarence est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situĂ© Ă  Divion. Le fonçage des deux puits commence en et la fosse commence Ă  extraire le . Des citĂ©s, une Ă©cole et une Ă©glise, sont bâties Ă  proximitĂ©, et un terril no 33 est Ă©difiĂ© Ă  cĂ´tĂ© du carreau de fosse. Le , un coup de grisou entraĂ®ne la mort de 79 mineurs. Pour Ă©viter que ce genre de catastrophe ne se reproduise, une fosse no 2 est commencĂ©e Ă  Calonne-Ricouart pour assurer l'aĂ©rage de cette fosse grisouteuse.

Fosse no 1 - 1 bis des mines de La Clarence dite La Clarence
La fosse no 1 - 1 bis en 1912, lors de la catastrophe.
La fosse no 1 - 1 bis en 1912, lors de la catastrophe.
Puits n° 1
Coordonnées 50,475125, 2,484392[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service
Profondeur 1 186 mètres
ArrĂŞt
Remblaiement ou serrement 1955
Puits n° 1 bis
Coordonnées 50,475433, 2,483978[BRGM 2]
Début du fonçage août 1896
Mise en service 31 janvier 1901
Profondeur 1 069 mètres
ArrĂŞt 1er septembre 1954
Remblaiement ou serrement 1955
Administration
Pays France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Pas-de-Calais
Commune Divion
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de La Clarence
Groupe Groupe d'Auchel
Ressources Houille
Concession Camblain-Châtelain

GĂ©olocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 1 - 1 bis des mines de La Clarence dite La Clarence
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 1 - 1 bis des mines de La Clarence dite La Clarence

La Compagnie des mines de La Clarence est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe d'Auchel. La production étant jugée trop faible, la fosse est modernisée en 1951, et notamment dotée d'un nouveau chevalement pour le puits no 1. Un nouveau coup de grisou a lieu le , tue dix mineurs et en blesse gravement deux autres, la fosse est mise à l'arrêt, et définitivement fermée le 1er septembre. Les puits sont comblés en 1955, et le nouveau chevalement est réinstallé par-dessus le puits no 2 de la fosse Sabatier à Raismes. Le terril est exploité, l'église est détruite.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 1 et 1 bis. Il subsiste un assez grand nombre de bâtiments sur le carreau de fosse, les cités ont été rénovées, et le terril est devenu un espace de promenade.

La fosse

Alors que la Compagnie des mines de Bruay est en train d'effectuer le fonçage des puits de sa fosse no 5 - 5 bis Ă  Divion[A 1] et que la Compagnie des mines de Ferfay effectue des sondages Ă  Camblain-Châtelain, la SociĂ©tĂ© de Recherches de La Clarence dĂ©couvre de la houille en 1894 Ă  Divion[A 2]. La SociĂ©tĂ© de La Clarence fait une demande de concession qui est immĂ©diatement contestĂ©e par la Compagnie des mines de Ferfay, cette dernière souhaitant avoir une extension. C'est la Compagnie des mines de La Clarence qui voit sa demande acceptĂ©e et reçoit une concession de 746 hectares par le dĂ©cret du 13 aoĂ»t 1895.

Fonçage

Le fonçage des deux puits commence en . Pendant ces travaux, d'autres sondages fructueux sont portĂ©s Ă  plus de mille mètres Ă  Ourton et Beugin. Les puits devant ĂŞtre amenĂ©s Ă  plus de mille mètres de profondeur, les travaux sont longs[A 2]. Le puits no 1 bis est situĂ© Ă  45 mètres au nord-ouest du puits no 1[note 1].

Exploitation

Après près de quatre ans et demi de travaux, la fosse commence Ă  extraire le . Le puits no 1 fait 1 186 mètres, il est le plus profond du bassin minier, quant au puits no 1 bis, avec ses 1 069 mètres, il est le cinquième en termes de profondeur[A 2]. La fosse produit 9 441 tonnes en 1901, 27 000 tonnes l'annĂ©e suivante, 48 708 tonnes en 1903, et emploie cette annĂ©e-lĂ  325 ouvriers. La fosse produit 120 000 tonnes en 1910 et emploie 559 ouvriers au fond et 167 au jour[A 2].

Mgr Lobbedey, évêque d'Arras, aux funérailles des victimes.

Le , Ă  14 h 30, pendant que les 358 ouvriers de la coupe du matin remontent, et que d'autres mineurs descendent pour commencer leur travail, une explosion de grisou se produit. Durant la journĂ©e, et le lendemain, des cadavres et des blessĂ©s sont remontĂ©s. Des sauveteurs provenant des Compagnies de Marles, LiĂ©vin et Bruay viennent apporter leur aide[A 3]. M. Michaux, directeur de la mine et ClĂ©ment Dupont, ingĂ©nieur, supervisent les secours. De nouvelles explosions se produisent, entraĂ®nant la mort de plusieurs sauveteurs, et de ClĂ©ment Dupont. Plusieurs incendies se dĂ©clarent dans les galeries[A 3]. Au 14 septembre, le bilan s'Ă©lève dĂ©jĂ  Ă  39 morts, il n'est pas dĂ©finitif. Par solidaritĂ©, les Compagnies de Marles et de Bruay emploient les mineurs de La Clarence dans leurs fosses pendant toute la durĂ©e des travaux de sauvetage[A 3]. Le bilan final est de 79 morts et de 23 blessĂ©s. La Catastrophe de Courrières, qui a eu lieu six ans plus tĂ´t est encore dans tous les esprits. Des funĂ©railles sont faites aux victimes de la catastrophe, en prĂ©sence de Jean Dupuy, ministre des travaux publics, de Mgr Émile-Louis-Cornil Lobbedey, Ă©vĂŞque d'Arras, et d'une foule considĂ©rable[A 3].

Afin d'Ă©viter une nouvelle catastrophe, une fosse no 2[A 4] destinĂ©e Ă  l'aĂ©rage est entreprise en 1916 Ă  1 390 mètres au nord-ouest[note 1], Ă  Calonne-Ricouart[A 3].

La Compagnie des mines de La Clarence est nationalisĂ©e en 1946, et intègre le Groupe d'Auchel[B 1]. MalgrĂ© une extraction par les deux puits, la production n'est que de 450 tonnes. Aussi, la fosse est modernisĂ©e, et le puits no 1 est Ă©quipĂ© d'un nouveau chevalement. Un coup de grisou se produit le dimanche vers 4 h 20 du matin dans la veine Rosalie, Ă  la profondeur de 875 mètres. Dix mineurs pĂ©rissent et deux autres sont gravement blessĂ©s. Cette catastrophe, en plus d'une exploitation pĂ©nible et Ă  grande profondeur, avec des rĂ©sultats de production peu encourageants, entraĂ®ne la fermeture dĂ©finitive de la fosse le 1er septembre 1954[B 1]. Les deux puits sont remblayĂ©s en 1955[1] - [2]. Le chevalement du puits no 1 est dĂ©montĂ© et rĂ©installĂ© par-dessus le puits no 2 de la fosse Sabatier des mines d'Anzin Ă  Raismes[B 1].

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 1 et 1 bis. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[3]. De nombreux bâtiments subsistent encore sur le carreau de fosse qui est devenu une zone industrielle : les deux bâtiments des salles des machines, la salle des compresseurs, la maison du garde, un hangar, la lampisterie, un atelier, le magasin et le château d'eau[4]. Le chevalement qui a été remonté à la fosse Sabatier a été inscrit aux monuments historiques le [5] et sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco le [6].

  • Le château d'eau et d'anciens bâtiments.
    Le château d'eau et d'anciens bâtiments.
  • « Puits 1, 1896-1955 ».
    « Puits 1, 1896-1955 ».
  • La tĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e no 1.
    La tête de puits matérialisée no 1.
  • « Puits 1 bis, 1896-1955 ».
    « Puits 1 bis, 1896-1955 ».
  • La tĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e no 1 bis.
    La tête de puits matérialisée no 1 bis.
  • La salle des machines du puits no 1 bis.
    La salle des machines du puits no 1 bis.

Le terril

Le terril de La Clarence.
50° 28′ 38″ N, 2° 28′ 47″ E

Le terril no 33, La Clarence, a été édifié sur le territoire de Divion au nord-ouest du carreau de fosse à partir de la mise en extraction de celle-ci, en 1901. Initialement de forme conique, il a été exploité en très grande partie[7] - [8].

Les cités

Des cités sont bâties près de la fosse[9].

  • Une maison d'ingĂ©nieur.
    Une maison d'ingénieur.
  • Des habitations groupĂ©es par deux.
    Des habitations groupées par deux.
  • Des habitations groupĂ©es par deux.
    Des habitations groupées par deux.
  • Des habitations groupĂ©es par quatre.
    Des habitations groupées par quatre.
  • Des habitations groupĂ©es par quatre.
    Des habitations groupées par quatre.
  • Des habitations groupĂ©es par quatre.
    Des habitations groupées par quatre.

Les Ă©coles

Vue panoramique des Ă©coles.
Le site de l'Ă©cole en 2011.
50° 28′ 28″ N, 2° 29′ 16″ E

Des écoles sont bâties au cœur des cités[9].

L'Ă©glise

50° 28′ 29″ N, 2° 29′ 21″ E

Une église était bâtie au cœur des cités, face à la place et près des écoles. Elle a été détruite[9].

Notes et références

Notes
  1. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
  1. Jérémy Jännick, « Photographie de la plaque apposée par Charbonnages de France sur la tête de puits matérialisée no 1 », sur Wikimedia Commons
  2. Jérémy Jännick, « Photographie de la plaque apposée par Charbonnages de France sur la tête de puits matérialisée no 1 bis », sur Wikimedia Commons
  3. [PDF] Bureau de recherches géologiques et minières, « Article 93 du Code minier - Arrêté du 30 décembre 2008 modifiant l’arrêté du 2 avril 2008 fixant la liste des installations et équipements de surveillance et de prévention des risques miniers gérés par le BRGM - Têtes de puits matérialisées et non matérialisées dans le Nord-Pas-de-Calais », sur http://dpsm.brgm.fr/Pages/Default.aspx,
  4. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 1 - 1 bis des mines de La Clarence », http://minesdunord.fr/
  5. « Chevalement du puits no 2 de la fosse Sabatier », notice no PA59000168, base Mérimée, ministère français de la Culture
  6. « Bassin Minier Nord-Pas de Calais », sur https://whc.unesco.org/, Unesco
  7. « Fiche du terril no 033 », sur http://www.chainedesterrils.eu/, La Chaîne des Terrils
  8. Liste des terrils du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, fournie par la Mission Bassin Minier, voir Terrils du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.
  9. « Le périmètre du bien inscrit », sur http://www.missionbassinminier.org/, Mission Bassin Minier
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă  1939-45, t. I, , 176 p., p. 145, 158-160. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 Ă  1992, t. II, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.