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Fosse Saint-Pierre des mines de Thivencelle

La fosse Saint-Pierre de la Compagnie des mines de Thivencelle est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Thivencelle. Deux puits, dénommés Saint-Pierre grand puits et petit puits sont commencés en 1861, mais le gisement s'avère mauvais, et ce n'est qu'à la fin des années 1870 que la compagnie décide de reprendre la fosse en l'approfondissant. Un terril plat est établi à l'ouest de la fosse, et cinq cités sont bâties à l'est du village de Thivencelle. La fosse est reconstruite après avoir été bombardée durant la Première Guerre mondiale.

Fosse Saint-Pierre
La fosse Saint-Pierre en 1949.
La fosse Saint-Pierre en 1949.
Puits Saint-Pierre grand puits (ou n° 1)
Coordonnées 50,446041, 3,618943[BRGM 1]
Début du fonçage 1861
Profondeur 653 mètres
ArrĂŞt 1955 (extraction)
1989 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1989
Puits Saint-Pierre petit puits (ou n° 2)
Coordonnées 50,446119, 3,619353[BRGM 2]
Début du fonçage 1861
Profondeur 617 mètres
ArrĂŞt 1955
Remblaiement ou serrement 1955
Administration
Pays France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Nord
Commune Thivencelle
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Thivencelle
Groupe Groupe de Valenciennes
Unité de production Unité de production de Valenciennes
Secteur Secteur Est
Siège Siège Ledoux
Ressources Houille

GĂ©olocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse Saint-Pierre
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse Saint-Pierre

La Compagnie des mines de Thivencelle est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes. Tandis que le petit puits est détruit est comblé en 1955, le grand puits se voit reconstruire un chevalement en béton armé dans le but de servir à l'aérage de la fosse Ledoux à Condé-sur-l'Escaut, et ce, jusqu'à son arrêt en 1989. Devenu inutile, Saint-Pierre grand puits est comblé puis détruit.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits Saint-Pierre. Le terril no 197 est entièrement boisé et les cités ont été rénovées. Le seul vestige de la fosse est une route d'accès en pavés.

La fosse

Fonçage

Veines recoupées par le sondage de Saint Pierre[K 1] - [F 1]
No ÉpaisseurProfondeur
795 cm297,16 m
6115 cm266,46 m
5202 cm256,24 m
490 cm233,59 m
360 cm225,79 m
240 cm198,31 m
155 cm190,21 m

La fosse Saint-Pierre est situĂ©e 500 mètres au sud de la fosse Pureur[K 2]. Le sondage de Saint Pierre[F 1] a permis de dĂ©montrer que le faisceau de veines est bien diffĂ©rent de celui dĂ©couvert Ă  la fosse Pureur, toutefois, des veines pourraient ĂŞtre communes aux deux sondages[K 1].

Deux nouveaux puits sont creusĂ©s Ă  Thivencelle en 1861 et sont dĂ©nommĂ©s Saint-Pierre, grand puits et petit puits[A 1], une dĂ©nomination unique dans le bassin minier. Le terrain houiller est atteint Ă  la profondeur de 171 mètres[F 1] - [JD 1]. Le petit puits est situĂ© Ă  trente mètres Ă  l'est-nord-est du grand puits[note 1]. Les orifices des puits sont situĂ©s Ă  l'altitude de 22 mètres[JD 1].

Exploitation

Le gisement brouillĂ© incite la compagnie Ă  abandonner la fosse alors que le puits atteignait 309 mètres de profondeur[A 1]. Des accrochages ont Ă©tĂ© Ă©tablis Ă  278 et 309 mètres[F 2].

Au nord, les bowettes ne sont poussĂ©es que sur une faible distance. Vers le sud, elles sont poursuivies sur une longueur dĂ©veloppĂ©e de 800 mètres, mais seuls des lambeaux de veines inexploitables sont recoupĂ©s, rejetĂ©s par de nombreux accidents[F 2]. Les bancs sont gĂ©nĂ©ralement peu inclinĂ©s, ils sont presque plats Ă  600 mètres environ de la fosse, si bien qu'il est inutile de continuer l'exploration, puisque les galeries restent toujours dans la mĂŞme bande de terrain houiller. Si le creusement de la bowette sud de l'Ă©tage de 278 mètres avait Ă©tĂ© prolongĂ©, le grès vert aurait très certainement Ă©tĂ© recoupĂ© puisqu'il descend Ă  une grande profondeur dans cette rĂ©gion de la concession[F 2].

L'insuccès de la fosse Saint-Pierre doit être attribué à ce que, vers 1860, les sondages fournissaient encore des renseignements incomplets sur la régularité des terrains traversés[F 2]. Il n'était pas facile de bien découper et remonter les échantillons venant du fond, de sorte que les résultats n'indiquaient que l'importance en houille de la zone explorée, mais pas les chances d'une exploitation future[F 2]. Selon Albert Olry, si l'industrie des sondages avait eu la perfection qu'elle possède dans les années 1880, les ingénieurs auraient été mis en garde contre l'irrégularité des terrains recoupés à Saint-Pierre, et ils auraient peut-être hésité à y ouvrir une fosse[F 2].

On se rĂ©signe difficilement Ă  abandonner un travail dans lequel on a engagĂ© des capitaux considĂ©rables[F 2]. La Compagnie de Thivencelle a pu augmenter son capital Ă  la suite de la crise de 1873, elle reprend alors la fosse Saint-Pierre et ravale un des puits Ă  430 mètres en 1876[A 1], au lieu d'en ouvrir une autre dans une partie encore inexploitĂ©e de ses vastes concessions[F 2]. Des accrochages sont Ă©tablis Ă  360 et 420 mètres[F 2] puis Ă  492, 550 et 609 mètres lors des approfondissements successifs du puits. Le gisement plus profond est favorable, l'exploitation dĂ©bute dans de bonnes conditions, bien que les terrains soit encore assez tourmentĂ©s[F 2].

La fosse Saint-Pierre en 1976.

La fosse Saint-Pierre, dont les travaux sont peu dĂ©veloppĂ©s, nĂ©cessite chaque jour l'exhaure de 2 500 hectolitres d'eau, bien que le grès vert soit cuvelĂ© en fonte sur toute la hauteur de l'un des puits[F 3], et ne soit Ă  nu dans l'autre que sur une hauteur de 1,20 mètre[F 4]. La nĂ©cessitĂ© d'un Ă©puisement considĂ©rable, qui augmente naturellement quand les travaux s'Ă©tendent, constitue une circonstance dĂ©favorable et onĂ©reuse pour l'exploitation[F 4]. 85 157 tonnes de houille sont produites en 1891, 100 005 tonnes en 1895[A 1]. Dans les annĂ©es 1920, la production est de 90 300 tonnes, et 214 490 tonnes en 1939[A 2]. La fosse Saint-Pierre est reconstruite Ă  l'issue de la Première Guerre mondiale, et de 1925 Ă  1930, la fosse Saint-Aybert[A 2] est foncĂ©e Ă  1 730 mètres Ă  l'est[note 1].

La Compagnie des mines de Thivencelle est nationalisĂ©e en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes[B 1]. Le petit puits, profond de 617 mètres, est remblayĂ© en 1955[1]. Les chevalements sont abattus en et celui du grand puits est remplacĂ© par un autre en bĂ©ton permettant l'entretien du puits[B 1]. De puissants ventilateurs assurent le retour d'air de la fosse Ledoux, sise Ă  1 120 mètres au nord[note 1], jusqu'Ă  sa fermeture en 1989. Le grand puits, profond de 653 mètres, est ensuite remblayĂ© et le chevalement dĂ©truit en [B 1].

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Saint-Pierre grand puits et petit puits, et installe un exutoire de grisou sur le grand puits. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. Le seul vestige de la fosse est une route d'accès en pavés[3].

  • « Puits Saint-Pierre grand puits, 1861-1989 ».
    « Puits Saint-Pierre grand puits, 1861-1989 ».
  • La tĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e et l'exutoire de grisou du grand puits.
    La tête de puits matérialisée et l'exutoire de grisou du grand puits.
  • Le grand puits dans son environnement.
    Le grand puits dans son environnement.
  • « Puits Saint-Pierre petit puits, 1861-1955 ».
    « Puits Saint-Pierre petit puits, 1861-1955 ».
  • La tĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e du petit puits.
    La tête de puits matérialisée du petit puits.
  • Le petit puits dans son environnement.
    Le petit puits dans son environnement.

Les terrils

Le terril Saint Pierre.
Le terril Stock de Sables de Fond.

Deux terrils résultent de l'exploitation de la fosse Saint-Pierre[4].

Terril no 197, Saint Pierre

50° 26′ 42″ N, 3° 36′ 35″ E

Le terril no 197, Saint Pierre, situĂ© Ă  Thivencelle, est le terril de la fosse Saint-Pierre. Il s'agit d'un terril plat, très Ă©tendu, et entièrement boisĂ©. Haut de trois mètres, il s'Ă©tend sur 17,11 hectares[5].

Terril no 234, Stock de Sables de Fond

50° 26′ 42″ N, 3° 37′ 21″ E

Le terril no 234, Stock de Sables de Fond, situé à Thivencelle, est un terril cavalier[6].

Les cités

Bien que regroupées à l'est du centre du village de Thivencelle, il existe cinq sous-ensembles de cités.

Cité Saint-Pierre

La cité Saint-Pierre.

La cité Saint-Pierre consiste en un alignement de corons le long de la route principale[7].

Cité Saint-Roch

La cité Saint-Roch.

La cité Saint-Roch est une rue constituée tout d'abord d'habitations groupées par deux avec pignon sur rue, puis d'habitations groupées par deux ou quatre, ressemblant à de courts corons[7].

Cité des Hauts Champs

La cité des Hauts Champs.

La cité des Hauts Champs est constituée d'habitations groupées par deux ou quatre ressemblant à de courts corons[7].

Cité du Tournant

La cité du Tournant.

La cité du Tournant est constituée d'habitations groupées par deux ayant pignon sur la rue principale[7].

Cité de la Perche

La cité de la Perche.

La cité de la Perche est constituée d'habitations groupées par quatre, et assez épars, si bien que des logements ont été bâtis dans les vides au début des années 2010[7].

Notes et références

Notes
  1. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord, Imprimerie Quantin. Paris,
  1. Olry 1886, p. 148
  2. Olry 1886, p. 149
  3. Olry 1886, p. 155
  4. Olry 1886, p. 156
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1913, p. 184
Références à Émile Dormoy, Topographie souterraine du bassin houiller de Valenciennes, Paris, Imprimerie Impériale,
  1. Dormoy 1867, p. 189
  2. Dormoy 1867, p. 188

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă  1939-45, t. I, , 176 p., p. 39-40. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 Ă  1992, t. II, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le dĂ©partement du Nord : Études des gĂ®tes minĂ©raux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, , 414 p. (lire en ligne), p. 148-149, 155-156. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crĂ©taciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : RĂ©gion de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris, , p. 184. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Émile Dormoy, Topographie souterraine du bassin houiller de Valenciennes, Paris, Imprimerie ImpĂ©riale, , 296 p. (lire en ligne), p. 188-189. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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