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Fosse Saint-Édouard

La fosse Saint-Édouard ou d'Azincourt de la Compagnie des mines d'Azincourt est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situĂ© Ă  Aniche. Les travaux sont commencĂ©s en 1838 par la Compagnie d'Azincourt, et la fosse commence Ă  produire en 1839. Deux ans plus tard, la Compagnie fusionne avec trois autres sociĂ©tĂ©s pour former la Compagnie des mines d'Azincourt. La fosse devient la plus importante de la compagnie, et elle est très productive. Mais en 1882, une veine est dĂ©houillĂ©e jusque la maçonnerie du puits, et celui-ci s'est Ă©boulĂ© vers la profondeur de 560 mètres. Il a Ă©tĂ© remblayĂ© avec des terres de fosse, et la fosse Sainte-Marie a Ă©tĂ© dĂ©finitivement abandonnĂ©e. Dès lors, la seule fosse de la compagnie est la fosse Saint-Roch Ă  Monchecourt.

Fosse Saint-Édouard ou d'Azincourt
La tête de puits matérialisée en 2010.
La tête de puits matérialisée en 2010.
Puits Saint-Édouard
Coordonnées 50,325711, 3,26255[BRGM 1]
Début du fonçage 1838
Mise en service 1839
Profondeur 584 mètres
Étages des accrochages 165, 200, 240, 318, 360, 405, 458, 517, 564 et 574 mètres
ArrĂŞt 1882
Remblaiement ou serrement 1882
Administration
Pays France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Nord
Commune Aniche
Caractéristiques
Compagnie Compagnie d'Azincourt
Compagnie des mines d'Azincourt
Ressources Houille
Concession Azincourt

GĂ©olocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse Saint-Édouard ou d'Azincourt
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse Saint-Édouard ou d'Azincourt

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits Saint-Édouard, celui-ci étant situé à l'arrière d'une habitation, et à une vingtaine de mètres du lycée professionnel qui porte le nom de Pierre-Joseph Laurent.

La fosse

Fonçage

La fosse Saint-Édouard, aussi nommĂ©e fosse d'Azincourt, est foncĂ©e Ă  partir de 1838 sur le territoire d'Aniche[A 1]. Le diamètre du puits est de 2,60 mètres, le cuvelage est en briques[Y 1].

Exploitation

La fosse Saint-Édouard est la plus ancienne fosse exploitĂ©e de la concession. elle date de 1839, date Ă  laquelle elle a commencĂ© Ă  produire, et n'est situĂ©e qu'Ă  150 mètres de la limite nord, commune avec la concession d'Aniche[F 1]. Elle a Ă©tĂ© ouverte Ă  130 mètres au sud-est d'un sondage exĂ©cutĂ© en 1838, et qui avait trouvĂ© le terrain houiller Ă  la profondeur de 125 mètres. Elle a rencontrĂ© ce terrain houiller Ă  la profondeur de 133 mètres[Y 1]. Ses premiers niveaux d'exploitation, jusqu'Ă  la profondeur de 360 mètres, ont donnĂ© des rĂ©sultats assez satisfaisants[F 1]. La fosse Sainte-Marie est entreprise Ă  290 mètres au sud-sud-est[note 1] en 1841[A 1].

On y a exĂ©cutĂ©, avec succès, des travaux importants, notamment dans les veines QuĂ©vy, nos 3, 4, 5 et 6[F 2]. Ceux des veines Capricieuse et QuĂ©vy ont pĂ©nĂ©trĂ© lĂ©gèrement dans la concession d'Aniche, ce qui a donnĂ© lieu Ă  un procès entre les deux compagnies. Au-dessous du niveau de 360 mètres, les terrains sont devenus plus irrĂ©guliers. La situation, dĂ©jĂ  mauvaise au niveau de 405 mètres, s'est encore aggravĂ©e Ă  celui de 458 mètres. En 1864, elle avait tellement empirĂ© que la fosse a Ă©tĂ© mise au chĂ´mage. Treize ans après, vers la fin de 1877, on a repris son approfondissement, dans l'espoir de trouver des terrains rĂ©guliers, Ă  une profondeur plus grande, comme cela s'Ă©tait produit dans la concession de LiĂ©vin[F 2]. Mais on s'est enfoncĂ© jusqu'au niveau de 584 mètres[Y 1], sans sortir des brouillages. Ă€ la profondeur de 517 mètres, le puits rencontre une veine en deux sillons, de 70 centimètres d'Ă©paisseur, Ă  laquelle on a donnĂ© le nom de Marie. puis on a recoupĂ© successivement d'autres veines : Emmanuel Ă  526 mètres, Sevaistre ou Alfred Ă  529 mètres, Savary ou Charles Ă  564 mètres, et Maille Ă  584 mètres[F 2]. Le puits a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© Ă  cette profondeur. Dès lors, un grand espoir a Ă©tĂ© placĂ© dans l'avenir de cette fosse, parce qu'il Ă©tait prĂ©vu que les terrains se rĂ©gularisent Ă  distance, mais cet espoir a Ă©tĂ© déçu, et les travaux d'exploitation exĂ©cutĂ© jusqu'en 1882 n'ont fait que montrer l'inexploitabilitĂ© du gisement. Les bowettes creusĂ©es Ă  l'Ă©tage de 517 mètres et aux Ă©tages infĂ©rieurs, dirigĂ©es perpendiculairement Ă  la stratification des terrains, affectent les contours les plus Ă©tranges, se repliant sur elles-mĂŞmes, et formant parfois des circuits presque complets[F 2]. La composition des veines a Ă©tĂ© trouvĂ©e essentiellement variable. Elles se perdent ou se renflent dĂ©mesurĂ©ment, mais nulle part, sauf dans une rĂ©gion peu Ă©tendue de la veine Savary, il n'a Ă©tĂ© possible d'entreprendre de vĂ©ritables travaux d'exploitation[F 2].

« Puits Saint-Édouard, 1838-1882 ».

La veine Savary a Ă©tĂ© dĂ©houillĂ©e jusqu'Ă  la maçonnerie du puits, sans qu'on y rĂ©serve un massif de garantie, et le puits s'est Ă©boulĂ©, en 1882[A 1] - [1], vers la profondeur de 560 mètres[F 3]. Après cet accident, il a Ă©tĂ© comblĂ© avec des terres de fosse, mais il n'a pas Ă©tĂ© serrementĂ©[F 3]. La fosse a comptĂ© dix Ă©tages de recette aux profondeurs de 165, 200, 240, 318, 360, 405, 458, 517, 564 et 574 mètres[Y 1].

La fosse Saint Édouard fermĂ©e, la rĂ©gion de Saint Édouard est considĂ©rĂ©e comme dĂ©finitivement abandonnĂ©e. Elle a donnĂ© lieu Ă  une exploitation assez avantageuse aux accrochages les moins profonds, mais, plus bas, les terrains se sont brouillĂ©s et sont devenus absolument improductifs[F 4]. Les recherches entreprises dans le but de trouver des rĂ©gions rĂ©gulières ont Ă©tĂ© infructueuses, mĂŞme Ă  une grande profondeur, et le prudence commande de ne pas les continuer. Toutefois, la veine Louise ou Auguste n'a pas Ă©tĂ© exploitĂ© au-dessous des niveaux de 176 mètres de Sainte Marie, et de 250 mètres de Saint Auguste[F 4]. Cela tient au fait que cette veine n'aurait pu ĂŞtre atteinte au sud de ces deux fosses, Ă  des Ă©tages infĂ©rieurs, que par des bowettes de grande longueur, dont le creusement aurait coĂ»tĂ© fort cher. Au point de vue du prix de revient, il a Ă©tĂ© intĂ©ressant de ne pas entreprendre ces bowettes, dont le creusement aurait coĂ»tĂ© fort cher, mais une certaine quantitĂ© de charbon, qu'il ne sera plus possible d'atteindre, n'a pas Ă©tĂ© extraite[F 4].

Dès lors, à partir de 1882, la Compagnie des mines d'Azincourt n'exploite plus qu'une fosse : Saint-Roch[A 2], puisque la fosse Sainte-Marie a également été abandonnée[A 1]. Une fosse no 2 est ouverte à Erchin, mais elle n'assure que l'aérage et la remonte des terres[A 2]. C'est en 1908 que la compagnie creuse sa dernière fosse, no 3, qui exploite seule à partir de 1911, ses installations sont contigües à celles de la fosse Saint-Roch ou no 1[A 3].

Reconversion

Le puits est situé à l'arrière de cette maison.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits Saint-Édouard. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. Le puits est situé à l'arrière d'une habitation, et à une vingtaine de mètres du lycée professionnel portant le nom de Pierre-Joseph Laurent.

Notes et références

Notes
  1. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord, Imprimerie Quantin. Paris,
  1. Olry 1886, p. 349
  2. Olry 1886, p. 350
  3. Olry 1886, p. 351
  4. Olry 1886, p. 354
Référence aux dossiers concernant la renonciation à la concession d'Azincourt par Charbonnages de France
  1. Renonciation, Fosse Saint-Édouard

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă  1939-45, t. I, , 176 p., p. 67-69. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le dĂ©partement du Nord : Études des gĂ®tes minĂ©raux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, , 414 p. (lire en ligne), p. 349-351, 354. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Charbonnages de France, Renonciation Ă  la concession d'Azincourt. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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