Accueil🇫🇷Chercher

Fort du Truc

Le fort du Truc, ou fort des Quinze-Cent (en rĂ©fĂ©rence Ă  son altitude), est un ouvrage fortifiĂ© alpin, situĂ© au nord-ouest de la commune de Bourg-Saint-Maurice, se situant Ă  1 551 mètres d'altitude, dans le dĂ©partement de la Savoie.

Fort du Truc
Vue générale du fort.
Vue générale du fort.
Description
Type d'ouvrage Fort de montagne
Dates de construction de 1890 Ă  1894
Ceinture fortifiée place forte de Bourg-Saint-Maurice
Utilisation ouvrage de protection d'un barrage de vallée
Utilisation actuelle ?
Propriété actuelle privée
Garnison 222 hommes et 4 officiers
Armement de rempart 8 canons et 2 mortiers
Armement de flanquement néant
Organe cuirassé néant
Modernisation béton spécial non réalisée
Programme 1900
Dates de restructuration non réalisée
Tourelles -
Casemate de Bourges -
Observatoire -
Garnison ?
Programme complémentaire 1908 non réalisé
CoordonnĂ©es 45° 37′ 52″ nord, 6° 45′ 23″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fort du Truc
GĂ©olocalisation sur la carte : Savoie
(Voir situation sur carte : Savoie)
Fort du Truc

Mission

En 1882, le royaume d'Italie intègre la Triplice, augmente ses unités d'Alpini et commence à fortifier les Alpes. En réaction, la République française crée ses troupes de montagne (notamment les bataillons de chasseurs alpins) en 1888 et lance la modernisation de ses fortifications alpines. En Haute-Tarentaise, le col du Petit-Saint-Bernard permet de rejoindre la vallée d'Aoste : les environs de Bourg-Saint-Maurice, en bas du col, sont donc fortifiés.

Sur les hauteurs de la rive droite de l'Isère, s'Ă©chelonnent la batterie de Vulmix (Ă  1 050 mètres d'altitude), le fort du Truc (Ă  1 551 m) et le blockhaus de la Platte (Ă  1 993 m), les deux premiers couvrant de leur artillerie la route nationale 90 (actuelle D1090) qui descend du col, ainsi que la forĂŞt de Malgovert sur l'autre versant. Le blockhaus de la Platte sert Ă  protĂ©ger les deux ouvrages en dessous. En amont, directement sous le col, la dĂ©fense avancĂ©e est confiĂ©e au fort de la Redoute RuinĂ©e et en dessous Ă  l'ouvrage du Roc Noir. Le fort du Truc, implantĂ© sur le massif entre les ruisseaux du Charbonnet et de l'Arbonne, est la pièce maĂ®tresse du dispositif.

Sur l'autre versant, rive gauche de l'Isère, juste en face des lacets de la route nationale, le flanquement du Truc et l'interdiction du ravin de Versoyen (menant au col de la Seigne) sont confiĂ©s Ă  quatre batteries partiellement bĂ©tonnĂ©es et amĂ©nagĂ©es en 1913-1914 : deux Ă  Courbaton (batterie nos 3 et 3 bis, Ă  1 500 m d'altitude), une au Leuchelet (batterie no 4, Ă  1 700 m d'altitude) et une aux TĂŞtes (batterie no 5, Ă  1 800 m d'altitude) pour des canons de 120 mm long[1].

Description

Le coffre d'escarpe de flanquement.
Le fossé entre les saillants I-II du fort.

Le fort forme un quadrilatère irrĂ©gulier, avec son cĂ´tĂ© oriental donnant sur la falaise ; les trois autres cĂ´tĂ©s sont dĂ©fendus par un fossĂ©, une caponnière double au nord et un coffre de contrescarpe Ă  l'ouest. L'artillerie Ă©tait disposĂ©e Ă  l'air libre et pointĂ©e vers l'est, le personnel et les munitions se rĂ©fugiant en cas de besoin dans trois traverses-abris. Dès le projet de 1890, il a Ă©tĂ© envisager d'installer une tourelle Galopin pour deux canons de 155 mm L, sans qu'elle soit installĂ©e. En 1913-1914, la caponnière double est renforcĂ©e par une dalle de bĂ©ton armĂ©[2].

  • L'entrĂ©e du fort du Truc.
    L'entrée du fort du Truc.
  • L'entrĂ©e et le pont-levis.
    L'entrée et le pont-levis.
  • DĂ©tail de l'entrĂ©e du fort.
    Détail de l'entrée du fort.
  • Vue sur le pont-levis du fort.
    Vue sur le pont-levis du fort.
  • DĂ©tail du pont-levis.
    DĂ©tail du pont-levis.
  • Le mĂ©canisme du pont Ă  bascule en dessous.
    Le mécanisme du pont à bascule en dessous.
  • La galerie principale du fort.
    La galerie principale du fort.
  • La porte blindĂ©e du fort.
    La porte blindée du fort.

C'est un fort Séré de Rivières de deuxième génération, prévu pour une garnison de 293 hommes. Il domine la batterie de Vulmix. Fort intéressant dont le front de gorge était défendu par un coffre de contrescarpe au saillant I, les fronts I-II et II-III l'étaient par une caponnière double et le III-IV par un mur à bahut avec bastionnets aux lignes courbes, en fait d'authentiques tours. Le coffre du saillant I n'est pas relié au fort. Le pont-levis à bascule en dessous est en très bon état de conservation. Les citernes sont aisément accessibles. Le casernement à deux niveaux donne sur le fossé de gorge. L’essentiel des chambrées est encore doté de ses grabats datant de l'entre-deux-guerres. En capitale, la boulangerie a conservé quasiment intact son petit four pour 60 rations. Sous le fort, un magasin sous roc a été creusé. Il est accessible par deux escaliers et comprend deux puits de monte-charge, tous deux toujours surmontés de leur treuil. Dans ce magasin sous roc, chose rare, on peut encore observer une niche aux artifices ayant conservé son habillage de bois et de zinc. L’armement prévu était de six canons de 155 L et deux canons de 95 mm tandis que la défense des fossés était confiée à de la mousqueterie. Ainsi qu'en témoignent les carnets du lieutenant Antoine Vincent, commandant du fort durant l'hiver 1901-1902, la garnison (détachement du 158e RI) était logée dans des baraquements (avec double vitrage) en avant de l'entrée du fort. Ces baraquements, en piètre état, subsistent encore aujourd'hui. Un beau croquis mural de l'insigne de la 8e batterie du 164e RAP. Le fort est désormais utilisé par une société d'animations qui ne s'oppose généralement pas à une visite[3].

Au moment de la mobilisation française de 1914, l'armement du fort est de quatre canons de 155 mm L, deux de 120 mm L, deux de 95 mm, deux mortiers de 15 cm et quatre mitrailleuses. En 1915, le fort est dĂ©sarmĂ© et ses canons envoyĂ©s sur le front : l'Italie vient d'entrer en guerre comme alliĂ©e de la France.

Dans l'entre-deux-guerres, le fort est intĂ©grĂ© dans le nouveau secteur fortifiĂ© de la Savoie, une des subdivisions de la ligne Maginot. Il est ainsi rĂ©armĂ© avec quatre canons de 105 mm L modèle 1913, servies par une partie des hommes de la 8e batterie du 164e rĂ©giment d'artillerie de position (164e RAP). Une casemate bĂ©tonnĂ©e pour des canons de 75 mm fut projetĂ©e, mais jamais construite[4].

  • Volets blindĂ©s pour protĂ©ger des Ă©clats d'obus.
    Volets blindés pour protéger des éclats d'obus.
  • La galerie principale de l'entrĂ©e et l'accès au magasin sous roc du fort.
    La galerie principale de l'entrée et l'accès au magasin sous roc du fort.
  • La rue du rempart du fort.
    La rue du rempart du fort.
  • La rue du rempart du fort.
    La rue du rempart du fort.
  • Le central tĂ©lĂ©phonique Maginot du fort.
    Le central téléphonique Maginot du fort.
  • Le deuxième puits du mont-charges du magasin sous roc du fort.
    Le deuxième puits du mont-charges du magasin sous roc du fort.
  • Le deuxième puits du mont-charges du magasin sous roc du fort.
    Le deuxième puits du mont-charges du magasin sous roc du fort.
  • L'intĂ©rieur de la caponnière double du fort.
    L'intérieur de la caponnière double du fort.
  • L'intĂ©rieur de la caponnière double du fort.
    L'intérieur de la caponnière double du fort.
  • Un graffiti du fort.
    Un graffiti du fort.
  • Un graffiti du fort.
    Un graffiti du fort.
  • Un graffiti du fort.
    Un graffiti du fort.
  • Un graffiti près du central Maginot du fort.
    Un graffiti près du central Maginot du fort.
  • Une chambrĂ©e pour 20 hommes avec les lits de camps superposĂ©s en bois typique des annĂ©es 1890 (refaits en 1930) du fort.
    Une chambrée pour 20 hommes avec les lits de camps superposés en bois typique des années 1890 (refaits en 1930) du fort.
  • Le coffre d'escarpe de flanquement et les latrines de temps de paix du fort.
    Le coffre d'escarpe de flanquement et les latrines de temps de paix du fort.
  • Le rĂ©fectoire un des bâtiments extĂ©rieur, un croquis mural de l'insigne de la 8e batterie du 164e RAP disparu du fort.
    Le réfectoire un des bâtiments extérieur, un croquis mural de l'insigne de la 8e batterie du 164e RAP disparu du fort.
  • DĂ©tail des Ă©tagères de la niche aux dĂ©tonateurs un des derniers exemplaires Ă  ce jours, existant encore du fort.
    Détail des étagères de la niche aux détonateurs un des derniers exemplaires à ce jours, existant encore du fort.
  • DĂ©tail d'un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Détail d'un bâtiment extérieur du fort.
  • DĂ©tail d'un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Détail d'un bâtiment extérieur du fort.
  • DĂ©tail d'un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Détail d'un bâtiment extérieur du fort.
  • Les chambrĂ©es d'un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Les chambrées d'un bâtiment extérieur du fort.
  • Les chambrĂ©es d'un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Les chambrées d'un bâtiment extérieur du fort.
  • l'intĂ©rieur d'un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    l'intérieur d'un bâtiment extérieur du fort.
  • Les bâtiments extĂ©rieur du fort.
    Les bâtiments extérieur du fort.
  • Un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Un bâtiment extérieur du fort.
  • Un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Un bâtiment extérieur du fort.
  • Un escalier d'un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Un escalier d'un bâtiment extérieur du fort.
  • Un escalier d'un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Un escalier d'un bâtiment extérieur du fort.
  • Le four Ă  pain de la boulangerie du fort.
    Le four Ă  pain de la boulangerie du fort.
  • Un passage d'un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Un passage d'un bâtiment extérieur du fort.
  • Un passage d'un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Un passage d'un bâtiment extérieur du fort.
  • Une chambrĂ©e d'un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Une chambrée d'un bâtiment extérieur du fort.
  • Une cheminĂ©e d'un bâtiment extĂ©rieur du fort.
    Une cheminée d'un bâtiment extérieur du fort.

Références

  1. « Carte topographique centrée sur le fort » sur Géoportail (consulté le 25 juillet 2018).
  2. Cédric et Julie Vaubourg, « Le fort du Truc ou fort des Quinze Cent », sur http://fortiffsere.fr/.
  3. Marco Frijns, Luc Malchair, Jean-Jacques Moulins et Jean Puelinckx, Index de la fortification française 1874 - 1914, Edition Autoédition, , 832 p. (ISBN 978-2-9600829-0-6), p. 549.
  4. « Le TRUC ( Ouvrage d'artillerie ) », sur https://wikimaginot.eu/.

Voir aussi

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.