Fort Queyras
Fort Queyras[1], autrefois appelé « Château-Queyras », toponyme conservé par le village qui s'étend au pied du fort, est un ancien château fort, de la seconde moitié du XIIIe siècle, remanié par Vauban, autrefois centre de la châtellenie du Queyras, qui se dresse sur la commune de Château-Ville-Vieille dans le département des Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Fort Queyras | ||||
Période ou style | Fortification | |||
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Type | Place forte | |||
Architecte | remaniée par Vauban | |||
Début construction | seconde moitié XIIIe siècle | |||
Propriétaire actuel | Propriété privée | |||
Destination actuelle | Désarmé ; ouvert à la visite | |||
Protection | Inscrit MH (1948) | |||
Coordonnées | 44° 45′ 20″ nord, 6° 47′ 23″ est | |||
Pays | France | |||
Anciennes provinces de France | Dauphiné | |||
Région | Provence-Alpes-Côte d'Azur | |||
Département | Hautes-Alpes | |||
Commune | Château-Ville-Vieille | |||
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Géolocalisation sur la carte : France
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Site web | www.fortqueyras.com | |||
Le château fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [2]. Des informations complémentaires se trouvent sur la fiche d'inventaire[3].
Localisation
Fort Queyras est situé sur la commune de Château-Ville-Vieille, dans le département français des Hautes-Alpes. Construit en haut d'un piton rocheux (un verrou glaciaire) il barrait la vallée du Guil, aux confins des Hautes-Alpes et de l'Italie, à 50 km de Briançon et à 80 km de Gap. Places-fortes protégeant le Haut-Dauphiné contre les incursions savoyardes ou provençales, il surveillait également l'Escarton du Queyras, qui bénéficiait depuis 1343, comme l'ensemble du Briançonnais, d'une large autonomie.
Historique
Fort-Queyras entre dans l'histoire comme château rattaché au Dauphiné en 1265. En 1301, il est fait mention du castrum Cadrassi[4]. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, le château est la proie des guerres de Religion. La place servit longtemps de prison, notamment pour des « sorcières » dans l'attente du bûcher[5].
En 1695, il résiste aux assauts des troupes savoyardes mais le village est partiellement détruit. À la suite de cette dernière invasion, la même année, Vauban vient inspecter la frontière des Alpes et dresse des projets pour rendre le château inviolable. Il dote le fort au nord-est d'une enceinte entièrement nouvelle, avec escarpe, fossé, contrescarpe et demi-lune et prévoit en 1700 une large extension de l'enceinte sur le front ouest. Au milieu du XIXe siècle, on renforce les défenses de l’ouvrage en aménageant des batteries casematées. Le fort fut désarmé de 1940 à 1944, puis rendu à la vie civile en 1967.
Inscrit à l’inventaire des Monuments historiques en 1948, le château appartient aujourd'hui à des propriétaires privés et est ouvert à la visite. En 2021, le château a été adjugé en vente aux enchères publiques au Tribunal Judiciaire de GAP pour la somme de 661.000 euros[6].
Organisation
Fort Queyras est le centre d'une châtellenie, dit aussi mandement, du Dauphiné.
Châtelains
Le châtelain est un « [officier], nommé pour une durée définie, révocable et amovible »[7] - [8]. Il est chargé de la gestion de la châtellenie ou mandement, il perçoit également les revenus fiscaux du domaine, et il s'occupe également de l'entretien du château[9].
Le premier compte de châtellenie dont nous disposons date de 1309.
Les châtelains du Queyras, au cours de la période des XIVe et XVe siècles, sont[10] :
- 1328-1329 : Jean de Bellegarde ;
- 1332-1333 : Thiserum Boer ;
- 1333-1345 : Guigues de Lonczon ;
- 1347-1349 : Pierre Alleman ;
- 1353-1356 : Dronet de Mirimont ;
- 1356-1357 : Baudoin Ysoard ;
- 1357-1358 : Bertrand Banil ;
- 1362-1367 : Jacob de Guiermo ;
- 1367-1369 : Pierre Galon ;
- 1386-1387 : Jean Pamot avec pour lieutenant Jean Garcin ;
- 1405-1406 : Guibert de Cosson ;
- 1428-1429 : Pierre de Creysio avec comme vice-châtelain Albert Alberti ;
- 1459-1460 : nom effacé ; Antoine Roman, vice-châtelain ;
- 1498-1499 : François Borel.
Le château dans les arts et la culture
Le château a servi de cadre à quelques scènes du film Le Bossu (Philippe de Broca, 1997)[11].
Notes et références
- https://www.envie-de-queyras.com/guide/fort-queyras
- « Fort de Château-Queyras », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « château fort dit Fort Queyras », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 29.
- Josyane et Alain Cassaigne, 500 châteaux de France : Un patrimoine d'exception, Éditions de La Martinière, , 395 p. (ISBN 978-2-7324-4549-6), p. 19.
- « Le château du Fort Queyras dans les Hautes-Alpes », sur Enchères Publiques, , adjugé au Tribunal Judiciaire de GAP
- Christian Sorrel, Histoire de la Savoie : images, récits, La Fontaine de Siloé, , 461 p. (ISBN 978-2-8420-6347-4, lire en ligne), p. 146-147.
- Nicolas Carrier, « Une justice pour rétablir la « concorde » : la justice de composition dans la Savoie de la fin du Moyen Âge (fin XIIIe - début XVIe siècle », dans Dominique Barthélemy, Nicolas Offenstadt, Le règlement des conflits au Moyen Âge. Actes du XXXIe Congrès de la SHMESP (Angers, 2000), Paris, Publications de la Sorbonne, , 391 p. (ISBN 978-2-85944-438-9), p. 237-257.
- Alessandro Barbero, « Les châtelains des comtes, puis ducs de Savoie en vallée d'Aoste (XIIIe – XVIe siècle) », dans Guido Castelnuovo, Olivier Mattéoni, « De part et d'autre des Alpes » : les châtelains des princes à la fin du moyen âge : actes de la table ronde de Chambéry, 11 et 12 octobre 2001, , 266 p. (lire en ligne).
- Payraud 2009, p. 43.
- Marc Lemonier, Guide des lieux cultes du cinéma en France, Horay, , p. 133.
Voir aussi
Bibliographie
- Nicolas Crunchant, Fort-Queyras, 700 ans d'histoire, Éditions du Queyras (collection Les Cahiers du Queyras no 3), Saint-Véran, 2008 (ISBN 978-2-914866-20-0) ; p. 160
- [PDF] Nicolas Payraud, « Châteaux, espace et société en Dauphiné et en Savoie du milieu du XIIIe à la fin du XVe siècle », HAL - Archives ouvertes, no tel-00998263,‎ (lire en ligne) extrait de sa Thèse de doctorat d'Histoire dirigée par Étienne Hubert, Université Lumière-Lyon-II (lire en ligne).