Filature (renseignement)
La filature est une technique de renseignement rĂ©alisĂ©e par la surveillance des activitĂ©s et contacts d'un individu, en le suivant secrĂštement dans ses dĂ©placements quotidiens. Habituellement utilisĂ©e par les services de Police et de Gendarmerie ainsi que de renseignements publics (DGSE, etc.), elle peut ĂȘtre Ă©galement pratiquĂ©e par des entreprises de renseignements privĂ©s comme les dĂ©tectives.
Buts
Le but de la filature est la collecte de renseignements. Les mĂ©thodes de repĂ©rage peuvent ĂȘtre utilisĂ©es par un agent de recouvrement, un serveur de traitement, un agent de cautionnement ou un responsable de la mise en libertĂ© sous caution (chasseurs de primes), un agent de reprise, un enquĂȘteur privĂ©, un avocat, un dĂ©tective de la police, un journaliste, un harceleur ou par toute personne tentant de localiser une personne dont les coordonnĂ©es ne sont pas connues immĂ©diatement. Les enquĂȘteurs ont Ă©galement utilisĂ© des techniques similaires pour localiser les tĂ©moins dans les procĂšs pĂ©naux.
MĂ©thodes
La premiĂšre Ă©tape consiste Ă vĂ©rifier les informations fournies par le client pour comprendre qui est le sujet et si le client a des informations erronĂ©es. Ensuite, l'enquĂȘteur commencera Ă collecter autant d'informations que possible sur le sujet. Les informations sont ensuite analysĂ©es, rĂ©duites et vĂ©rifiĂ©es. Parfois, la localisation actuelle du sujet est dans les donnĂ©es, mais elle est obscurcie par la quantitĂ© d'informations ou la dĂ©sinformation. Le travail devient souvent plus qu'une simple recherche puisqu'il faut souvent recourir Ă des mĂ©thodes d'ingĂ©nierie sociale, qui impliquent d'appeler ou de visiter d'anciens voisins, ou d'autres contacts connus pour poser des questions sur le sujet, parfois sous des prĂ©textes faux ou trompeurs.
Les enregistrements utilisĂ©s par les enquĂȘteurs peuvent comprendre des bases de donnĂ©es de numĂ©ros de tĂ©lĂ©phone, des rapports de crĂ©dit (y compris des informations fournies dans une demande de prĂȘt, une demande de carte de crĂ©dit et dans d'autres bases de donnĂ©es d'agents de recouvrement), des informations sur les demandes d'emploi, des vĂ©rifications d'antĂ©cĂ©dents criminels, des factures de services publics (Ă©lectricitĂ©, gaz, eau, eaux usĂ©es, tĂ©lĂ©phone, Internet et cĂąble), informations sur la sĂ©curitĂ© sociale, lâinvaliditĂ© et les impĂŽts ou encore un traceur de vĂ©hicule. Certains de ces documents peuvent ĂȘtre accessibles au public, mais certains ne sont pas accessibles sans un mandat de recherche appropriĂ©, qui est gĂ©nĂ©ralement uniquement disponible pour les forces de l'ordre ou les enquĂȘteurs privĂ©s agrĂ©Ă©s.
MĂȘme lorsque aucune information spĂ©cifique n'est renvoyĂ©e, il existe des bases de donnĂ©es publiques et privĂ©es qui rĂ©fĂ©rencent les informations de saut de piste avec d'autres avec lesquelles le "saut" a peut-ĂȘtre vĂ©cu dans un passĂ© rĂ©cent. Par exemple, si les enregistrements prĂ©cĂ©dents indiquent qu'un "saut" a vĂ©cu dans la mĂȘme maison qu'un tiers, le tiers peut Ă©galement ĂȘtre ignorĂ© afin de localiser la cible principale.
Dans le passĂ©, le repĂ©rage par balayage incluait des choses comme la plongĂ©e dans une benne Ă ordures et les appels sous prĂ©texte aux sociĂ©tĂ©s de services publics. De nos jours, on effectue beaucoup de recherches en ligne en utilisant des sites de recherche payants et des appels tĂ©lĂ©phoniques. Des sites Web tels que Facebook et Myspace ont grandement simplifiĂ© la vie d'un enquĂȘteur. Ceux-ci s'abonneront Ă un certain nombre de bases de donnĂ©es payĂ©es pour les aider Ă rassembler et Ă vĂ©rifier des informations.
La filature peut ĂȘtre remplacĂ©e ou complĂ©tĂ©e par le piquetage au sens d'occupation d'un terrain comme lors d'un piquet de grĂšve[1]. Le piquetage Ă©voluant gĂ©ographiquement avec le dĂ©placement de la personne.
Par pays
France
En France les enquĂȘteurs de droit privĂ© ont Ă©tĂ© lĂ©galement habilitĂ©s, en 2003, Ă pratiquer cette mĂ©thode de renseignement par la loi[2] qui les rĂšglemente.
Suisse
En Suisse, les dĂ©tectives sont habilitĂ©s Ă procĂ©der Ă cette tactique. Des auxiliaires de sĂ©curitĂ© peuvent ĂȘtre formĂ©s et mobilisĂ©s, ils n'exercent gĂ©nĂ©ralement pas cette occupation Ă plein temps, font principalement de la surveillance de personnes (contrĂŽle d'arrĂȘt maladie pour les assurances par exemple), et sont attribuĂ©s Ă un quartier, une mission prĂ©cise ou une plage horaire et ensuite affectĂ©s Ă d'autres personnes. Ils peuvent ĂȘtre mobilisĂ©s dans la minute via leur tĂ©lĂ©phone mobile. La police peut y avoir recours comme tĂ©moins sur une intervention ou un Ă©vĂšnement particulier. Ils n'ont besoin d'aucun diplĂŽme particulier. Leur organisation particuliĂšre en piquetage rend la filature en partie obsolĂšte, plus encore couplĂ©e Ă des traceurs GPS.