Fifi Turin
Joséphine Cavallini, épouse de Laurent Turin, dite Fifi Turin, est une ouvrière du textile, militante syndicaliste, communiste et antifasciste, née à Marseille le et fusillée par les Allemands le [1].
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Décès |
(Ă 31 ans) Val-de-Marne |
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Parti politique |
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Biographie
Née dans une famille ouvrière marseillaise, Fifi Turin devient elle-même ouvrière et travaille dès l'âge de treize ans à la SA des Filatures et Tissages de Marseille, située 21 boulevard des Vignes (aujourd'hui boulevard Fifi-Turin)[2] dans le quartier de la Capelette.
Engagée dans le combat syndical, elle met ses talents d'oratrice au service de la solidarité ouvrière[3]. À l'arrivée au pouvoir du Front populaire, elle participe activement au mouvement de grève de mai-juin 1936, puis adhère au Parti communiste. Elle milite également au comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme[4].
Malgré l’interdiction du PCF après la déclaration de guerre du , elle continue la lutte contre l'Occupation. Placée en résidence surveillée à Tarascon en par le régime de Vichy, elle réussit à s'enfuir. Désormais condamnée à la clandestinité, elle rejoint Lyon où elle intègre la Résistance comme agent de liaison dans les rangs des FTP.
Arrêtée par la Gestapo en , elle est emprisonnée à Fresnes et fusillée le .
Le retour des cendres de Fifi Turin à Marseille et leur inhumation au cimetière Saint-Pierre fit l'objet d'une grande cérémonie organisée par les instances communistes et syndicalistes de la ville[5].
Une voie du (10e arrondissement de Marseille), le boulevard Fifi-Turin, porte son nom. Une plaque à sa mémoire a été posée au début de ce boulevard et une autre sur la maison où elle habitait au 69, rue des Vignes (aujourd'hui rue Del-Bello).
Notes et références
- Selon Robert Mencherini (Marseillaises : vingt-six siècles d'Histoire) et Éliane Richard (Dictionnaire des Marseillais), Fifi Turin aurait été fusillée au Mont-Valérien et selon le Maitron en lign elle l'aurait été à Fresnes. Le site “Mémoire des hommes” ne mentionne pas son nom dans la liste (non exhaustive) des victimes du Mont-Valérien.
- La Capelette sur le site Marseille Forum
- Témoignage de Jacqueline Boutin sur le site Mémoires vivantes (débat sur l’après 21 avril 2002).
- Le comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme fut créé en 1934. Il regroupait à l'échelle européenne des femmes de tendances diverses (pacifistes, communistes, socialistes, syndicalistes… ) et d'origines sociales différentes (ménagères, enseignantes, ouvrières, étudiantes, avocates, médecins, employées, infirmières, etc.).
- Jean-Claude Laxahe, “Les communistes à Marseille à l'apogée de la guerre froide. 1949-1954”, collection le temps de l'histoire, Publications de l'Université de Provence, 2006, p. 229-230 (ISBN 978-2-85399-653-2).
Bibliographie
- Notice de Robert Mencherini dans Marseillaises : vingt-six siècles d'Histoire, Édisud, 1999, p. 223-224 (ISBN 2-74490-079-6).
- Notice de Éliane Richard dans Dictionnaire des marseillais, Académie de Marseille, Édisud, Marseille, 2003, p. 340-341 (ISBN 2-7449-0254-3)
- Jean Maitron et Claude Pennetier, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, tome 42, Éditions ouvrières, 1992 (ISBN 9782708229921)