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Fey (Valais)

Fey est un village de la commune valaisanne de Nendaz, situĂ© sur la rive gauche de la Printze. PerchĂ© Ă  une altitude de 802 mètres, Fey surplombe la vallĂ©e du RhĂ´ne et expose au nord-ouest ses champs d'abricotiers qui accusent une importante dĂ©clivitĂ©. Village d'agriculture de montagne, Fey tĂ©moigne Ă©galement d'une riche activitĂ© associative et culturelle.

Fey
Fey (Valais)
Vue aérienne.
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton du Valais Valais
District Conthey
Commune Nendaz
DĂ©mographie
Gentilé Feysan
Population
permanente
359 hab. (2004)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 46° 11′ 11″ nord, 7° 16′ 08″ est
Altitude 802 m
Divers
Langue français
Localisation
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Fey
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Fey
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Fey
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

    GĂ©ographie

    Fey se situe sur la route reliant Aproz Ă  Basse-Nendaz et cet ensemble bâti est essentiellement rĂ©parti de part et d'autre de cette route. En prenant le virage de Plan-Fey comme centre du village, on obtient une altitude moyenne de 802 mètres. Le haut du village se termine sur le plateau de la Moudonnaz qui est constituĂ© principalement de vergers d'abricotiers, tandis que le bas du village est limitĂ© par la crĂŞte de la Vouardaz.

    À proximité de Fey se situe également le hameau des Condémines, qui se trouve sur la route qui relie la commune de Nendaz avec celle d'Isérables.

    Hydrologie

    Fey est traversé par plusieurs petits torrents, dont le plus important est le Torrent du Bisse-Vieux. Le Bisse-Vieux prend naissance sur les hauts de Planchouet à la Printze. Après avoir longé la vallée jusqu'à Haute-Nendaz avec peu de dénivellation, il bifurque en direction de la plaine et se transforme en torrent pour rejoindre le Rhône à la hauteur de la route qui mène au village de Bieudron. À Fey, le Torrent du Bisse-Vieux faisait tourner autrefois un moulin et une scierie.

    Les trois autres torrents, le Torrent des Ouettes, le Torrent des Piris et le Torrent de Plan-Fey, sont alimentés en eau par le torrent du Bisse-Vieux.

    Agriculture

    L'activité agricole dominante est essentiellement l'exploitation de vergers d'abricotiers.

    Histoire

    L'histoire du village est étroitement liée à celle de la commune de Nendaz (Histoire de la commune de Nendaz).

    La route Aproz-Fey

    La route Aproz-Fey a été construite en deux étapes. Le premier tronçon, d'Aproz jusqu'au lieu-dit « La Schoedze » (la falaise qui surplombe l'usine d'embouteillage de la SEBA), a été réalisé en 1929. Par manque de moyens financiers, les travaux furent interrompus.

    Le second tronçon qui relie « La Schoedze » au village, est construit en 1937 et 1938 par des « ouvriers nécessiteux » sélectionnés par la commune de Nendaz, en d'autres termes, les chômeurs de la commune. Cet ouvrage cantonal a été adjugé à une entreprise privée, mais la commune dictait ses conditions [3]:

    « Dispositions communales du 12 juillet 1936 relatives à la construction du lot II de la route de Fey:

    a) la liste pour l'engagement des ouvriers sera Ă©tablie par le Conseil,
    b) si de besoin un système de rotation sera établi,
    c) la casse des graviers se fera par les ouvriers à l'exclusion des moyens mécaniques
    d) le salaire minimum pour manœuvre qualifié est fixé à 65 centimes/heure. »

    Les intempéries de 1990

    En février 1990, après plusieurs jours de pluie, la situation devient critique dans le Valais central. On peut lire dans le Nouvelliste du 16 février 1990:

    « Si la situation à Nendaz demeurait très inquiétante, du moins jusqu'en fin d'après-midi, les autres régions du Valais central paient aussi un lourd tribut aux intempéries. À Fey, la population a dû être évacuée par hélicoptère. À Uvrier, à Bramois, à Champlan, à Molignon, à Salins, police, pompiers et personnel de la protection civile sont sur le pied de guerre. Les routes ont été coupées au départ de Sion en direction de Nendaz, de Grimisuat, de Grône, puis durant une partie de l'après-midi de Nax et de Vex. Au centre feu et protection civile de Sion, on ne compte plus les appels à l'aide... »[4].

    Fey: toute la population évacuée

    La décision d'évacuer les 400 habitants du village de Fey a été prise lorsqu'on s'est aperçu que les coulées descendant des Crêtes de Nendaz (vers l'antenne radio) risquaient de provoquer des effondrements de terrains sur Fey. Un chalet a été emporté dans les mayens, au-dessus du village.

    Dès les premières heures de la matinée, les hélicoptères d'Air-Glaciers ont commencé à évacuer les habitants de Fey, tandis que ceux de l'armée effectuaient dans l'ensemble du canton des vols de reconnaissance pour surveiller de multiples poches d'eau ou des écoulements potentiellement dangereux.

    Les militaires Ă  la rescousse

    Dans la matinée, le colonel René Achard, directeur de l'aérodrome militaire de Sion, recevait l'autorisation de Berne d'envoyer deux hélicoptères de l'armée pour l'évacuation de village de Fey. Une centaine d'habitants ont ainsi redescendus en plaine par les soins de l'armée. Ils ont atterri devant aux Iles, pour être accueillis ou relogés à Aproz, aux casernes, à Saint-Guérin, dans les abris PC de Sion ou chez des particuliers.

    TĂ©moignages des habitants

    « La veille j'avais été évacuée à 2 heures du matin de Sornard. Je me suis donc rendue chez ma fille à Fey pour me faire évacuer ce matin par hélicoptère. [...] Il y avait de véritables torrents de boue dans certaines rues du village. »

    Certains relativisent les faits. « Dans le village, c'était assez calme et pas dangereux. Je ne comprends pas pourquoi on évacue tout le monde. Les habitants du village de Fey ont travaillé toute la nuit pour drainer les bisses et détourner les torrents. Il y a eu une véritable chaîne de solidarité. Qui va le faire maintenant? Tout risque de déborder », entendait-on par exemple. Mais le danger et surtout l'incertitude quant à une catastrophe possible nécessitaient manifestement cette décision extrême.

    La rupture du puits blindé du complexe Cleuson-Dixence

    Le puits blindĂ© de Cleuson-Dixence reliant le barrage de la Grande-Dixence Ă  la centrale de Bieudron, s'est rompu le 12 dĂ©cembre 2000, au-dessus du village de Fey, Ă  1 400 m d'altitude. Des milliers de mètres cubes d'eau ont provoquĂ© des coulĂ©es de boue et de rochers, emportant une dizaine de bâtiments et causant la mort de trois personnes. La reconstruction a coĂ»tĂ© 365 millions de francs suisses et il faut quatre ans de travaux et six mois de tests pour recevoir l'autorisation de redĂ©marrage. En fait, la rĂ©habilitation a portĂ© sur le chemisage de l'ensemble du puits blindĂ©, ce qui signifie qu'un nouveau tube d’acier a Ă©tĂ© introduit Ă  l’intĂ©rieur de la conduite d’origine. Le contournement de la zone de l'accident a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© au moyen d'un canal de dĂ©rivation. Selon la sociĂ©tĂ© Alpiq, la remise en service de l'usine de Bieudron produit 1 200 mĂ©gawatts, en particulier durant les pics de demande.

    Sur le plan judiciaire, l'affaire a trouvé son épilogue en janvier 2009, avec la condamnation pour homicide par négligence de la Société EOS, propriétaire de l'époque, et de l'entreprise de construction Giovanola; cette dernière a disparu en 2004[5] - [6].

    Population et société

    Gentilé et surnom

    Les habitants de la localité se nomment les Feysans[7].

    Ils sont surnommés les Canàs, soit les canards en patois valaisan[8] - [9].

    DĂ©mographie

    Population
    Au 01.01.1993 Au 01.01.2004 Au 01.01.2011[10]
    Fey 413 359 363
    Les Condémines 42 42 51

    Au 1er janvier 2004, Fey est la 6e localité la plus peuplée de la commune de Nendaz, juste derrière Baar (376 habitants), alors qu'au 1er janvier 1993, Fey occupait la 4e place juste devant Baar (401 habitants) et Sornard (394 habitants)[11].

    Bâtiments et monuments

    L'ancienne Chapelle de la Martenette [12]

    Clocher de l'ancienne chapelle de la Martenette

    Cette ancienne chapelle, dédiée à la Présentation de la Vierge au Temple (21 novembre), était érigée au lieu-dit « La Martenette » à côté de l'ancienne école. Ne pouvant accueillir qu'une trentaine de personnes, le dimanche, les fidèles se rendaient à Basse-Nendaz pour la messe.

    La chapelle est érigée vers 1880 par Jean-Jacques Devènes (1834-1897). Dotée d'une cloche en 1886, le clocher est reconstruit durant le ministère d'Emile Défago (1884-1964), curé de Nendaz de 1922 à 1931. Ce clocher, qui subsiste dans le cimetière, rappelle cette chapelle de la Martenette par ailleurs disparue.

    L'Ă©glise du Christ-Roi

    Voir

    La chapelle des Condémines

    La chapelle dédiée à Notre Dame du Perpétuel Secours a été inaugurée en 1967. Elle est l’œuvre d’Emile Crettenand et de sa famille qui la firent bâtir en souvenir de leur fils Gabriel décédé accidentellement. M. Filipini, architecte et entrepreneur à Riddes en a dessiné les plans[12].

    Les oratoires

    De nombreux oratoires sont disséminés dans les environs du village, comme celui se trouvant à la sortie du village, direction Aproz, construit par Jean Bornet (1946-1994), à la demande d'Ernest Blanc et Hedwige Blanc-Bornet[13].

    L'Ă©cole

    On lit dans le programme des travaux de l'année 1906 du Conseil communal de Nendaz, la « création d'une salle d'école à Fey », objet qui est visiblement le point le plus important, en termes financiers. Une commission de trois membres dirige les travaux et le travail est adjugé à Jean-Léger Fournier, maître charpentier à Beuson, pour le prix de mille francs[14]. Cette école, construite en bois, se trouvait à la Martenette, à côté de l'ancienne chapelle.

    En 1946, le Grand Conseil valaisan adopte une nouvelle loi qui autorise le dédoublement des classes primaires. On peut ouvrir des classes à un seul niveau et travailler avec des effectifs réduits. Ceci a pour effet d'augmenter le nombre des classes et de susciter la construction de divers centres scolaires dans les villages et notamment celui de Fey en 1960[3]. Ce centre scolaire est fréquenté par les élèves des villages d'Aproz, Bieudron, Coor, Fey et Condémines jusqu'en juin 2007. À partir de la rentrée scolaire 2007/2008, les élèves de Fey et Condémines sont scolarisés à Basse-Nendaz, ce qui a entraîné la fermeture du centre scolaire de Fey[15].

    L'ancienne Ă©cole enfantine, puis laiterie

    À l'origine, le bâtiment, situé après le virage de Plan-Fey, accueillait une salle de classe qui suppléait à l'ancienne école près de la chapelle, et était dédiée aux classes enfantines. Lors de la construction du centre scolaire, le bâtiment a été transformé en laiterie. Cette dernière a été démolie en 2009 pour faire place à l'élargissement de la route traversant le village de Fey.

    Vie associative et culturelle

    Les habitants du village, qualifiés du sobiquet Les Canards, se retrouvent dans diverses sociétés locales, notamment:

    • Le Club de Montagne de Fey, fondĂ© en 1977.
    • Le ChĹ“ur mixte La Cæcilia, fondĂ© en 1945. ÉvĂ©nements marquants:
      • 6 dĂ©cembre 1945: fondation de la sociĂ©tĂ©.
      • 7 octobre 1956: bĂ©nĂ©diction du drapeau.
      • 5 mai 1957: IVe Festival de l'UCC (Union Chorale du Centre) avec la collaboration de la chorale « Le Muguet » d'Aproz.
      • 6 mai 1973: collaboration au XXe Festival de l'UCC organisĂ© par la chorale « Le Muguet » d'Aproz.
      • 14 septembre 1986: inauguration des costumes et du deuxième drapeau.
      • 5 mai 1996: XLIIe Festival de l'UCC organisĂ© Ă  Fey[16]
    • La sociĂ©tĂ© de jeunesse de Fey, fondĂ©e le 12 dĂ©cembre 2000[17].
    • La Marche des Canards.

    Galerie d'images

    • Plaine du RhĂ´ne sous le brouillard
      Plaine du RhĂ´ne sous le brouillard
    • Ardon sous le brouillard
      Ardon sous le brouillard
    Vue sur la plaine du RhĂ´ne
    Vue sur la plaine du RhĂ´ne

    Liens externes

    • Reportage de la TSR du 10 mai 2010, concernant la remise en service du puits blindĂ© de Cleuson-Dixence.

    Références

    1. « Population résidente permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, le sexe, l'état civil et le lieu de naissance, en 2020 », sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    2. « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    3. Du mulet à internet, un siècle d'histoire économique de Nendaz, Simon Germanier, 2010
    4. Situation critique dans le Valais central, article de Norbert Wicky, Le Nouvelliste No 39, 16 février 1990
    5. Le Nouvelliste, 28 janvier 2010
    6. 20 minutes, 27 janvier 2010
    7. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 52
    8. Raphy Rappaz, Les sobriquets des localités du Valais romand, Sion, Éditions Fiorina, , 3e éd., 290 p., p. 35
    9. Récits, contes et légende de Nendaz, Sierre, Édition à la Carte, , 184 p., p. 176-178
    10. Nendaz Panorama no 107, juillet 2011
    11. Nendaz Panorama no 84, février 2004
    12. Nendaz Panorama no 82, septembre 2002, Église du Christ-Roi de Fey, Jean-Claude et Lydie Michelet-Mariéthoz
    13. « Echo de la Printze », Echo de la Printze n°411,‎
    14. Nendaz Panorama no 96, décembre 2006 (article de Simon Germanier)
    15. Nendaz Panorama no 98, août 2007
    16. Journal de FĂŞte du 42e Festival de l'UCC, 3-5 mai 1996
    17. http://www.jeunessedefey.ch
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