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Famille del Marmol

La famille del Marmol est une famille contemporaine de la noblesse belge originaire d'Espagne. LĂ  oĂč la publication belge la plus rĂ©cente (2008) sur les anciennes familles de Belgique fait remonter sa filiation suivie Ă  Lorenzo del Marmol, Ă©poux de Juana de Plasencia, pĂšre de Pedro del Marmol († ), greffier Ă  la chancellerie de Grenade puis au Conseil Royal Ă  Madrid, des publications espagnoles rĂ©centes (2014 et 2017) remontent deux gĂ©nĂ©rations plus loin Ă  Alfonso de Toledo († ) qui habitait la Juderia de TolĂšde et Ă©tait mĂ©decin du roi Jean II de Castille. En Espagne, les membres de la famille del Marmol firent carriĂšre dans l'administration, l'armĂ©e et l'Ă©glise.

Famille del Marmol
Image illustrative de l’article Famille del Marmol
Armes

Blasonnement CoupĂ© d’azur et de sinople, au lion d’argent, armĂ© et lampassĂ© de gueules, couronnĂ© d’or, brochant sur le tout, arrĂȘtĂ© et appuyĂ© des deux pattes de devant, et de la sĂ©nestre de derriĂšre, contre une colonne d’argent renversĂ©e en bande; le chapiteau de la colonne sommĂ© d’une croix haussĂ©e et Ă©colĂ©e d’or, posĂ©e en pal
Devise Marmora Durant
PĂ©riode XVe siĂšcle- XXIe siĂšcle
Pays ou province d’origine Tolùde, Espagne
Allégeance Royaume de Belgique

AndrĂ©s del Marmol, descendant de Lorenzo del Marmol, s'Ă©tablit aux Pays-Bas espagnols au dĂ©but du XVIIe siĂšcle et fut nommĂ© veedor general et contador de l'armĂ©e de Bourgogne en 1640. Il y eut postĂ©ritĂ©, dont son fils AndrĂ©s (alias AndrĂ©), chevalier, qui fut conseiller au Conseil SuprĂȘme de Flandre Ă  Madrid (1670), conseiller d'État et prĂ©sident du Grand Conseil de Malines (1686), charge confĂ©rant noblesse hĂ©rĂ©ditaire.

La branche aßnée fut élevée à la noblesse du Grand-Duché de Luxembourg, avec le titre de baron par ordre de primogéniture en 1843 par le roi Guillaume II des Pays-Bas en tant que grand-duc de Luxembourg, puis fut reconnue noble en Belgique en 1845 et titrée baron pour tous les descendants mùles en 1848 par le roi des Belges.

Le , augmentation d'armoiries à Ferdinand-Guillaume-Joseph-Nicolas, à Charles-Joseph-Victor-Jules, à Ernest-Ferdinand-Louis et à Joseph-Louis-Gustave del Marmol, autorisés à écarteler leurs armes avec celles de Dongelberghe, comme héritiers de la derniÚre descendante de cette famille.

La branche cadette obtint en 2010 reconnaissance de noblesse en Belgique avec le titre de baron pour tous.

Origine

La famille del Marmol est originaire d'Espagne. Jean-François Houtart dans Anciennes familles de Belgique (2008) donne la famille del Marmol comme issue de Lorenzo del Marmol, inhumĂ© dans le chƓur de l'Ă©glise Sainte-Marie Ă  Madrid, Ă©poux de Juana de Plasencia, pĂšre de Pedro del Marmol, († 1582), greffier Ă  la chancellerie de Grenade puis au Conseil Royal[1]. Des publications espagnoles rĂ©centes, Los MĂĄrmol, un linaje de origen converso al servicio de la MonarquĂ­a española (2014) et 40 Linajes Madrileños (2017) remontent, elles, deux gĂ©nĂ©rations plus loin au Maestre Alfonso de Toledo. Celui-ci est citĂ© pour la premiĂšre fois en 1433 dans un acte du roi lui octroyant une gratification de 600 maravĂ©dis pour ses services. MĂ©decin du roi Jean II de Castille, il habitait la Juderia de TolĂšde, alors capitale du Royaume de Castille. Il Ă©tait selon toute vraisemblance d’origine judĂ©o convers de deuxiĂšme ou troisiĂšme gĂ©nĂ©ration. Ensuite mĂ©decin du roi Henri IV de Castille, Alfonso de Toledo mourut en 1463 et fut enterrĂ© dans le caveau familial du monastĂšre de San Pedro MartĂŹr Ă  TolĂšde.

Une lĂ©gende familiale prĂ©tendait qu’Alfonso de Toledo (alias del Marmol) Ă©tait arrivĂ© d’Angleterre dans la suite de Catherine de Lancastre lors de son mariage avec Henri III de Castille, mais les Ă©tudes les plus rĂ©centes dĂ©montrent que cette lĂ©gende est invraisemblable[2]. Il est probable qu’elle ait Ă©tĂ© inventĂ©e afin de dissimuler l’origine juive de la famille qui, dans l’Espagne des XVe et XVIe siĂšcles, pouvait ĂȘtre un frein Ă  la carriĂšre de ses membres voir reprĂ©senter un danger durant les pĂ©riodes les plus actives de l’Inquisition.

Les petits-fils d’Alfonso de Toledo changĂšrent leur nom de famille en « del Marmol », en rĂ©fĂ©rence Ă  la « casa del Marmol », une maison de la Juderia de TolĂšde situĂ©e dans la calle del Marmol qui appartenait Ă  Alfonso de Toledo. La maison fut dĂ©truite lors de l’édification du monastĂšre de San Juan de los Reyes. En 1590, Bernaldino del Marmol, un descendant du troisiĂšme fils d’Alfonso, mentionnera dans le procĂšs visant Ă  prouver la puretĂ© de sang de son cousin Diego Zapata del Marmol que « la casa del Marmol, situĂ©e Ă  TolĂšde [
] fut la propriĂ©tĂ© de mes ancĂȘtres et que d’elle vint leur nom »[3].

En Espagne

En Espagne, les membres de la famille del Marmol firent carriĂšre dans l'administration, dans l’armĂ©e et dans l’église[4]. Ils fondĂšrent deux majorats dits de « San Nicolas » en 1494 sous le rĂšgne des rois catholiques et de « Santa Maria » en 1550 avec autorisation de Charles V[5] - [6] - [7].

Leur origine judĂ©o convers leur porta prĂ©judice Ă  plusieurs reprises dans leurs carriĂšres, mais la famille fit malgrĂ© tout partie des hidalgos (petite noblesse non titrĂ©e) de Castille Ă  partir du XVe siĂšcle et deux de ses membres devinrent au XVIIe siĂšcle chevaliers de l'Ordre de Santiago qui demandait pourtant pour ĂȘtre reçu chevalier de preuve de noblesse de quatre races, tant du cĂŽtĂ© paternel que maternel et de prouver que les mĂȘmes ancĂȘtres n’ont point Ă©tĂ© Juifs, Sarazins, HĂ©rĂ©tiques, et qu’ils n’ont point Ă©tĂ© punis comme tels par le tribunal de l’Inquisition[8].

Plusieurs membres de la famille del Marmol partiront aux AmĂ©riques[9] et une branche s’expatria aux Pays-Bas espagnols en 1618 avec AndrĂ©s (alias AndrĂ©) del Marmol, nommĂ© en 1640 veedor general (inspecteur gĂ©nĂ©ral) et contador de l’armĂ©e de Bourgogne et qui fut l'auteur de la famille del Marmol subsistante de nos jours.

Alfonso de Toledo eut quatre fils dont trois eurent une nombreuse descendance. Bien qu'on trouve des porteurs du nom del Marmol en Espagne, en AmĂ©rique latine et aux États-Unis, il n’y a pas Ă  ce jour de preuves formelles qu’ils se rattachent Ă  la mĂȘme souche qu'Alfonso de Toledo et que seule la branche belge de la famille en porte encore le nom, les autres s’étant Ă©teintes.

Les del Marmol s’allieront avec des familles patriciennes de Madrid, notamment avec les Prado (aussi probablement d’origine JudĂ©o convers), qui finiront par hĂ©riter des deux majorats del Marmol, les Zapata et les Peñalosa[10].

Parmi les membres notables de l’époque, on trouve :

  • Alonso del Marmol (petit-fils d'Alfonso de Toledo et fils de Juan Alphonso del Marmol installĂ© Ă  Madrid) qui deviendra greffier au conseil royal et secrĂ©taire des rois catholiques Ferdinand et Isabelle[11]. Il sera dĂ©lĂ©guĂ© des hidalgos[12] et du Conseil de Madrid aux CortĂšs de Toro en 1505[13] pour la nomination de Ferdinand le Catholique comme rĂ©gent de Castille. Il fonda le premier majorat dit de « San Nicolas » en 1494 pour son fils Juan. MalgrĂ© sa position, Alonso del Marmol sera persĂ©cutĂ© par l’inquisiteur Rodriguez Lucero pour son origine juive et sa tolĂ©rance envers cette communautĂ©[14]. Il fut emprisonnĂ© en 1505 et y finira probablement sa vie en 1508[15]. Il eut, entre autres enfants:
    • Juan del Marmol qui hĂ©rita du majorat qui reviendra ensuite Ă  sa fille Isabel qui Ă©pousa Gaspar de Prado y Loaysa dont la postĂ©ritĂ© s’éteindra dans les marquis de Claramonte de Arteta[7].
    • TomĂĄs del Marmol qui succĂ©da Ă  son pĂšre Alonso del Marmol comme secrĂ©taire du Conseil Royal[16].
  • Fernando del Marmol (fils de Lorenzo del Marmol, lui-mĂȘme petit-fils d'Alfonso de Toledo) Ă©pousa Catalina de Peñalosa. Il fonda, en 1550, conjointement avec sa femme, et par octroi de l'empereur Charles Quint, un majorat consistant en maisons situĂ©es dans la paroisse de Sainte Marie, Ă  Madrid[7]. Le majorat ira Ă  son fils Lorenzo del Marmol puis Ă  son petit-fils Fernando del Marmol y Toledo qui fera une carriĂšre militaire en Flandre (1571) et finira gouverneur de Rossano en Italie[17] - [18]. Ce dernier n’ayant pas de descendance, le majorat passera au fils aĂźnĂ© de sa sƓur Catalina, Lorenzo de Prado y Marmol pour arriver trois gĂ©nĂ©rations plus tard Ă  Juan de Prado y Marmol, comte de Belmonte de Tajo[7]. Fernando del Marmol eut quatre frĂšres de la deuxiĂšme Ă©pouse de son pĂšre, Juana de Plasencia y Carvajal : Francisco Lopez de Carvajal qui devint chanoine de Saint Domingue (1516, Ă  peine 24 ans aprĂšs la dĂ©couverte de Christophe Colomb)[19], Alberto de Carvajal qui accompagna son frĂšre Ă  Saint Domingue[19], Diego del Marmol qui mourut probablement de la peste et Pedro del Marmol, qui suit.
  • Pedro del Marmol (fils de Lorenzo del Marmol et de sa deuxiĂšme Ă©pouse Juana de Plasencia)[20]. Il fut greffier Ă  la chancellerie de Grenade puis au Conseil Royal (1544-1572)[21]. Il eut 11 enfants (huit garçons, trois filles) de trois femmes diffĂ©rentes dont beaucoup firent carriĂšres au sein de l’église, dans les mĂ©tiers de loi, dans l’administration et dans l’armĂ©e. L’origine juive de la famille continua Ă  porter prĂ©judice Ă  plusieurs d’entre eux dont Diego Zapata del Marmol[22] qui se verra refusĂ© la chapellenie royale de TolĂšde pour ce motif, mais qui obtiendra malgrĂ© tout celle de Grenade[23]. Pedro del Marmol se maria une premiĂšre fois Ă  Maria Vazquez de Utiel, famille probablement d’origine judĂ©o-convers dont il eut deux enfants : Lorenzo del Marmol dont son issus les del Marmol de Belgique et Juan Vazquez del Marmol[24] († vers 1615) qui fut un ecclĂ©siastique Ă©rudit et notamment correcteur des livres du roi d'Espagne. Pedro se maria en seconde noces avec Isabel Zapata dont il eut huit enfants, notamment Hernando del Marmol Zapata qui fut procurador general de Madrid por el estado de los caballeros hijosdalgo[25].
Armes de Luis del Marmol Carvajal
  • Luis del Marmol Carjaval[26] - [27] (1524 Ă  Grenade-1600), premier fils, illĂ©gitime, de Pedro del Marmol (lĂ©gitimĂ© en 1528 par Charles V). D’abord militaire, il s'engagea Ă  11 ans dans l’expĂ©dition de Charle Quint pour la conquĂȘte de Tunis en 1535. Il fut prisonnier pendant prĂšs de 8 ans dans diffĂ©rents Ă©tats islamiques. Appartenant Ă  un groupe de serviteurs chrĂ©tiens de la cour de Muhammad al-Sayj, il accompagna le sultan dans son expĂ©dition sub-saharienne et y apprendra plusieurs dialectes et cultures tout en collectant des informations sur la gĂ©ographie locale. Il fut libĂ©rĂ© vers 1546 et entreprit un voyage autour de la MĂ©diterranĂ©e qui l’amena notamment en Égypte. En 1550 il faisait partie de la garnison espagnole de Sicile et participa Ă  la conquĂȘte de la place de Mahdia en Tunisie. Il rentra en Espagne vers 1557 et s’installa Ă  Madrid oĂč il exerça occasionnellement en tant que procureur. Il se maria Ă  TolĂšde en 1562 avec Maria Ortiz, elle-mĂȘme probablement d’origine judĂ©o convers avec qui il eut deux filles. Il participa aussi Ă  la sanglante guerre des Alpujarras. Il est l’auteur de deux ouvrages : « DescripciĂłn general de África, sus guerras y vicisitudes, desde la fundaciĂłn del mahometismo hasta el año 1571 » et « Historia del rebeliĂłn y castigo de los moriscos del Reino de Granada ». Il resta au contact de la Cour pour son expertise du monde arabe et effectua des travaux d’espionnage au Royaume du Portugal Ă  la veille de son occupation par Philippe II. Il sollicita, sans succĂšs, la reconnaissance de ses services auprĂšs du roi, notamment pour le poste d’ambassadeur au Maroc.
  • Lorenzo del Marmol (deuxiĂšme fils de Pedro del Marmol), participa Ă  la guerre des Alpujarras, dans des fonctions logistiques. Il sera mandatĂ© en 1579 pour faire une tournĂ©e d’inspection des audiences de la Tierra Firme Ă  Panama et au Nuevo Reyno de Granada (Colombie)[21]. Il fut ensuite greffier de la Chancellerie de Valladolid.
  • Juan Vazquez del Marmol (mi-XVIe - † vers 1615), troisiĂšme fils de Pedro, ecclĂ©siastique et Ă©rudit[24]. Il Ă©tudia Ă  l'universitĂ© de Salamanque en thĂ©ologie. En 1571 il s'installa Ă  Madrid oĂč il officia en tant que "correcteur gĂ©nĂ©ral des livres" pour le Conseil de Castille jusqu'en 1604, oĂč il obtint la chapellenie royale de Grenade. L'AcadĂ©mie Royale d'Histoire espagnole recense huit de ses Ɠuvres, y compris une traduction de l'Histoire du Royaume de Naples (1584).
  • AndrĂ©s I del Marmol[28] (1560-1644), (fils de Lorenzo, petit-fils de Pedro), licenciĂ© en droit (Licenciado), fut avocat des conseils royaux Ă  Madrid et rĂ©digea la biographie du pĂšre Geronimo Gracian[29] (1619). Il rejoint son pĂšre lors de sa tournĂ©e des audiences en AmĂ©rique[21] dont la licence de passage date de 1581[30]. Il Ă©pousa Leonor Paez de Ecija dont il eut quatre enfants, un fils aĂźnĂ©, AndrĂ©s (deuxiĂšme du nom), un religieux et deux religieuses.

Installation aux Pays-Bas au XVIIe siĂšcle

Blason d'André del Marmol, chevalier, Président du Grand Conseil de Malines
  • AndrĂ©s II del Marmol[31] (alias AndrĂ©) (1594-1657) (fils d'AndrĂ©s I del Marmol et de Leonor PĂĄez de Ecija) Ă©pousa Maria de Ortega et partit en 1618 pour les Pays-Bas Espagnols dans le cadre de sa carriĂšre militaire. En 1640 il fut nommĂ© veedor general et contador de l’armĂ©e de Bourgogne. Il resta aux Pays-Bas espagnols et fut inhumĂ© dans le caveau de famille aux Grands-Carmes Ă  Bruxelles. Il fut le pĂšre d'AndrĂ© qui suit.
  • AndrĂ© III del Marmol (alias AndrĂ©s) (1621 Anvers – 1689 Bruxelles), licenciĂ© en droit de l’UniversitĂ© de Louvain, chevalier, conseiller de l'amirautĂ© suprĂȘme (1666), alcade de la cour (1668) membre du Conseil SuprĂȘme des Pays-Bas Ă  Madrid (1670), conseiller d'État (1670), enfin prĂ©sident du Grand Conseil de Malines (1686)[32] - [33] - [34] - [35] - [36].
    Il accĂ©da Ă  la noblesse hĂ©rĂ©ditaire[37] aux Pays-Bas en 1686 en tant que PrĂ©sident du Grand Conseil de Malines [38] - [37] Ă  la suite de la dĂ©claration du Conseil privĂ© en date du 1er mars 1660 que les enfants et descendants des prĂ©sidents et conseillers du Grand Conseil de Malines doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme nobles[39].
    Il Ă©pousa Catherine-Anne Lambrechts, fille de Philippe Lambrechts, seigneur de Campenhout et Ruysbeek et le couple hĂ©rita de la propriĂ©tĂ© de Ruysbeek[40]. Ils eurent quatre enfants, deux filles et deux fils : AndrĂ© François, chevalier de Saint-Jacques, doyen de la cathĂ©drale d'Anvers († 1742) et Laurent-Hyacinthe, qui suit.
  • Laurent-Hyacinthe (alias Lorenzo) del Marmol (1659-1731), chevalier de l'ordre militaire de Saint-Jacques[41] - [42], page du roi d'Espagne, page du guidon royal, capitaine de cuirassiers[43] (1688). C'est Ă  cette Ă©poque qu'il entretint une correspondance soutenue[44] sur les affaires d'Espagne aux Pays-Bas et en particulier sur le dĂ©roulement de la guerre de la ligue d'Augsbourg avec Gregorio de Silva Mendoza, duc del Infantado et Manuel Diego LĂłpez de ZĂșñiga Mendoza Sotomayor, Xe duc de BĂ©jar. Il fut Ă©galement grand forestier du duchĂ© de Brabant en 1707 et Ă©pousa en 1694 Marguerite-Marie-Philippote de Arrazola de Oñate, fille de Jean-Jacques de Arrazola de Oñate, seigneur de Goumont et d'Anne-Isabelle de Cordes, dont il eut: Laurent-Jean-Joseph, qui suit[45]. Les armes de Lorenzo figurĂšrent sur la maison haute de Boitsfort[46].
  • Laurent-Jean-Joseph del Marmol (1695-1731) Ă©pousa en 1721 Charlotte-Philippine de Dongelberghe, fille de Charles-Robert de Dongelberghe, baron de Corbeek, et de Marie-Jeanne Van Eyck; il fut pĂšre de : ThĂ©odore-Jean-Laurent (1722) qui suit; AndrĂ©-François del Marmol (1725-1746), lieutenant aux gardes wallones du roi d'Espagne, mort de la dysenterie Ă  GĂšnes; Gabriel del Marmol (1729-1783), licenciĂ© en droit, contrĂŽleur des fondations pieuses Ă  Bruxelles mort sans alliance[45].
  • ThĂ©odore-Jean-Laurent del Marmol (1722-1790), Ă©chevin de Bruxelles (1750 Ă  1765), conseiller au conseil souverain de Brabant (1765)[45] - [47], reçu au lignage noble de Sleeus du chef de son grand pĂšre maternel[48]. Il possĂ©da une bibliothĂšque de premier plan[49] ainsi qu'une grande collection d'estampes notamment de van Dyck et Rubens[50]. Il Ă©pousa en 1745 Marie-PĂ©tronille-Jacqueline de Vleeschoudere puis Isabelle-Marie-JosĂšphe-Barbe Van de Velde dont il eut entre autres :
  • Ferdinand-Charles-Joseph-Victor del Marmol (1760-1854), premier baron del Marmol qui suit.
  • Joseph Charles Aloys del Marmol de Saint Marc (1764-1836), dĂ©putĂ© des Ă©tats de la province de Namur en 1816, mariĂ© Ă  Louise ThĂ©rĂšse JosĂšphe de Le Gros de Marche. Auteur de la branche cadette.
  • ThĂ©odore-Jean-Laurent (II) del Marmol (1772-1824), chambellan de la reine Hortense de Hollande, chevalier de l'ordre royal de Saint Hubert de BaviĂšre, mort sans alliance, au chĂąteau d'Arenenberg, en Suisse[34].

En Belgique

Portrait de Ferdinand Charles Joseph Victor del Marmol (1760-1854), premier baron del Marmol

Ferdinand-Charles-Joseph-Victor del Marmol (1760-1854), premier baron del Marmol, fut successivement greffier au conseil souverain de Brabant, colonel des officiers d'ordonnance du prince Louis Bonaparte, commandant en chef des gardes d'honneur du Nord, inspecteur gĂ©nĂ©ral des eaux et forĂȘts, administrateur des domaines, eaux et forĂȘts pour les provinces de LiĂšge, de Namur et pour le grand-duchĂ© de Luxembourg[51] - [52]. Par diplĂŽme du 22 juillet 1843, le roi des Pays-Bas et grand-duc de Luxembourg Guillaume II, l'Ă©leva lui ainsi que tous ses descendants Ă  la noblesse du Grand-DuchĂ©, avec le titre de baron transmissible par ordre de primogĂ©niture[53]. Il fut reconnu noble en Belgique en 1845 et titrĂ© baron par diplĂŽme du 16 aoĂ»t 1848 du roi des Belges LĂ©opold Ier, titre transmissible Ă  tous ses descendants mĂąles. Il Ă©pousa Marie-Antoinette-Victoire Gaudin, d'oĂč trois fils : Ferdinand-Charles-Victor (1797); ThĂ©odore (1804) et Jules (1804)[54].

Les auteurs de La noblesse belge écrivent sur la famille del Marmol qu'il subsistait en Belgique en 1967 une branche non reconnue noble et une branche aßnée reconnue noble en 1845 qui obtint un titre de baron en 1848[55].

La branche cadette obtint en 2010 reconnaissance de noblesse en Belgique avec le titre de baron pour tous.

Personnalités

  • Jean del Marmol (1901-1971)[56]. Il fut membre du cabinet du Ministre des Communications, Maurice Lippens, dont il Ă©pousa la fille, Mary, en 1929. Il devint administrateur dĂ©lĂ©guĂ© aux usines de construction mĂ©talliques de Braine-le-Comte. Lors de l’invasion de 1940, il fut envoyĂ© en formation dans le sud de la France et n’eut pas le temps de servir sur le champ de bataille. À son retour il prit rapidement contact avec la rĂ©sistance et joua un rĂŽle de premier plan, dĂ©crit en dĂ©tail dans un livre Ă©crit par le Colonel Henri Bernard, en tant que chef d’état-major de l’ArmĂ©e SecrĂšte. Peu avant la mort de Jean Brumagne, Jean del Marmol remplaça son adjoint Pierre Van Dievoet qui avait Ă©tĂ© envoyĂ© en mission dans la zone III, c'est-Ă -dire en Flandre[57]. Un des responsables de cette organisation fut pris par la Gestapo en 1944 et rĂ©vĂ©la les noms d’autres dirigeants sous la torture. Jean del Marmol ne logeait plus chez lui par risque de se faire prendre et les allemands emmenĂšrent alors sa femme Mary. Elle fut envoyĂ©e au camp de concentration de Belzig oĂč elle dĂ©cĂ©da le 8 septembre 1944[58] - [59]. En tant que dirigeant de l’ArmĂ©e SecrĂšte, il prit part Ă  de nombreuses opĂ©rations de renseignement et de sabotage. Il fut notamment dĂ©corĂ© de la Silver Star (mĂ©daille) amĂ©ricaine[60].
  • Antoine del Marmol (1904-1981) dit Tony fit une carriĂšre militaire. Il Ă©tait capitaine lors de la campagne des 18 jours durant la seconde guerre mondiale et, aprĂšs la reddition de l'armĂ©e belge, entreprit de rejoindre l’Angleterre en 1941 via la France, l’Espagne et le Portugal[61]. Il participa Ă  la reconquĂȘte du continent dans le 61e RĂ©giment de Reconnaissance britannique et y fut dĂ©corĂ© de la Military Cross par le MarĂ©chal Montgomery[62] - [63]. AprĂšs la guerre, il rejoignit la section OTAN de la mission militaire belge. Il fut promu GĂ©nĂ©ral Major quelques annĂ©es plus tard et sera envoyĂ© comme attachĂ© militaire, naval et de l’air pour la Belgique et le Grand-DuchĂ© de Luxembourg au comitĂ© militaire de l’OTAN[64] - [65]. Au cours de sa carriĂšre il fut distinguĂ© Ă  de nombreuses reprises : commandeur de l’Ordre de LĂ©opold, officier de l’Ordre de la Couronne, officier de l’Ordre de LĂ©opold II, Croix de Guerre 40-45 avec Palmes, Croix des Ă©vadĂ©s, officer Legion of Merit (USA)[66] - [67]. Il Ă©pousa Clotilde Case et n’eut pas de descendance.
  • Charles del Marmol[68] (1912-2000), dit Charley. AprĂšs la deuxiĂšme guerre mondiale, il sera employĂ© par la United Nation Relief and Rehabilitation Administration et prendra en charge un centre de transit pour prisonniers libĂ©rĂ©s et de personnes dĂ©placĂ©es[69]. Il commença sa carriĂšre dans l’organisation patronale Fabrimetal, dont il deviendra secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral[70]. Il enseigna Ă©galement comme professeur de droit commercial Ă  l’universitĂ© de LiĂšge et participa Ă  l’élaboration de lois et mĂ©moires[71]. Il fut aussi membre de la Commission Bancaire et membre de l’AcadĂ©mie royale de Belgique dont il devint directeur de la Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques[72] en 1975[73]. Charley fut dĂ©corĂ© comme grand officier de l’Ordre de LĂ©opold, officier de l’Ordre de la Couronne et de l’Ordre de LĂ©opold II[74]. Il Ă©pousa Jacqueline Louise Fernande Marie Ghislaine Davignon.
  • GĂ©rard del Marmol[75] - [76] (1923-2004) s’enfuit en Angleterre durant la seconde guerre mondiale, ce qui lui vaudra la Croix des ÉvadĂ©s[77], afin de s’engager dans ce qui allait devenir la Brigade Piron. Il y sera caporal dans l’escadron des vĂ©hicules blindĂ©s[78]. Il participa Ă  la bataille de Normandie et y sera blessĂ© Ă  la jambe le 25 aoĂ»t 1944[79]. AprĂšs la guerre, il se maria en 1948 avec LeĂŻla EĂŻd, membre d’une famille d’origine syro-libanaise. Il organisa en 1961 une expĂ©dition d’exploration belge au Tibesti[80] - [81], au nord du Tchad, Ă  la suite de laquelle il se prit de passion pour le Sahara. Il le parcourra Ă  de nombreuses reprises et il co-rĂ©digea un guide touristique de rĂ©fĂ©rence « Sahara » (plus de 700 pages), mis Ă  jour rĂ©guliĂšrement jusqu'Ă  sa derniĂšre Ă©dition en 1999[75]. Deux documentaires[82] ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s sur l’une de ses actions humanitaires : « Les rĂ©coltes du dĂ©sert »[83] et « Les moissons du Sahel »[84]. GĂ©rard fut fait Officier de l’Ordre de la Couronne, Chevalier de l’Ordre de Leopold et obtiendra la Croix de Guerre avec Palmes[77].

Armes

CoupĂ© d’azur et de sinople, au lion d’argent, armĂ© et lampassĂ© de gueules, couronnĂ© d’or, brochant sur le tout, arrĂȘtĂ© et appuyĂ© des deux pattes de devant, et de la sĂ©nestre de derriĂšre, contre une colonne d’argent renversĂ©e en bande; le chapiteau de la colonne sommĂ© d’une croix haussĂ©e et Ă©colĂ©e d’or, posĂ©e en pal[85].

Alliances

La famille del Marmol est alliée notamment aux familles : de la Torre, Zapata, de Miranda, Paez de Ecija, de Ortega, Lambrechts, Arazola de Oñate, de Dongelberghe, van de Velde, Gaudin, Pirard, Simonis, de Dorlodot, Fontainas, Destrivaux, de Le Gros de Marche, Case, Davignon, Eïd, Lamarche, de Montpellier, de Géradon, de Meeûs, de Fabribeckers de Cortils et Grùce, de Grand Ry, Hauzeur, Orban de Xivry, t'Serstevens, de Lhoneux, de Broqueville etc.

Ɠuvres Ă©crites par des membres de la famille

  • Catalogue de la trĂšs prĂ©cieuse collection d'estampes de Pierre-Paul Rubens et d'Antoine Van Dyck, qui ait jamais existĂ©e recueillie avec beaucoup de fraix et de soins par Messire del - Marmol, de son vivant Conseiller au Conseil Souverain de Brabant, 1794. Cette Ă©tude est prĂ©cĂ©dĂ©e du Catalogue des tableaux, dessins sculptures et autres objets rares, lesquels ont Ă©tĂ© trouvĂ©s Ă  la mortuaire du fameux peintre, le chevalier P. P. Rubens, l'an 1640, ornĂ© de son portrait.

Cette collection del Marmol, dĂ©crite par J. A. Rombaut (auteur du livre Bruxelles illustrĂ©e), a Ă©tĂ© vendue en entier 12000 florins Ă  Monsieur NĂżeman, cĂ©lĂšbre marchand de tableaux et de dessins de La Haye. À la mort de celui-ci, tout ce qui restait a Ă©tĂ© vendu publiquement[86]. Un exemplaire de ce catalogue de 1794 (lot 269) fut vendu publiquement au prix de 9 500 francs belges hors frais (21 %) Ă  la Librairie Simonson de Bruxelles le 27 janvier 1990.

Bibliographie

  • Isidore baron de Stein d'Altenstein, Annuaire de la noblesse de Belgique, t. 3, Auguste Decq / C. Nuquardt, (lire en ligne), p. 152-155 : gĂ©nĂ©alogie de la famille del Marmol.
  • Charles Emmanuel Joseph Poplimont, La Belgique hĂ©raldique, Typ. de G. Adriaens, (lire en ligne), p. 105-116 : gĂ©nĂ©alogie de la famille del Marmol
  • Baron de Ryckman de Betz, Armorial gĂ©nĂ©ral de la noblesse belge, H. Dessain, LiĂšge, seconde Ă©dition revue et corrigĂ©e, 1957, pages 307 et 308.
  • Paul Janssens et Luc Duerloo, Armorial de la noblesse belge. Tome F-M. Bruxelles, 1992, p. 699-701 [avec mention des diplĂŽmes de noblesse de 1670 (chevalier personnel), 1843, 1845 et 1848].
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Voir aussi

Notes et références

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  85. Isidore baron de Stein d'Altenstein, Annuaire de la noblesse de Belgique, t. 3, Auguste Deeq, (lire en ligne), p. 152.
  86. feuillet manuscrit collé dans l'exemplaire ayant appartenu à Borluut de Noordonck. Elle contenait des épreuves uniques.
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