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Famille de Bréhant

La famille de Bréhant, de Bréhand ou de Bréhan est une ancienne famille bretonne, de noblesse d'extraction chevaleresque. Selon la tradition, elle aurait pour auteur saint Brychan, un roi gallois qui vivait au Ve siècle. Attestée au XIe siècle, cette famille remonte sa filiation noble au XIIIe siècle. Elle compte des illustrations notamment dans les armes et la magistrature. En toponymie, on trouve également son empreinte, notamment avec Bréhand, Bréhand-Moncontour, La Ville-Bréhant, le Pont-Bréhant et La Roche-Bréhand dans les Côtes-d'Armor, ainsi que Bréhan et Bréhan-Loudéac dans le Morbihan. De même, la ville de Galien aux États-Unis (État du Michigan), doit son nom à René de Bréhant de Galinée qui explora la région des Grands Lacs dans le milieu du XVIIe siècle. Au Pays de Galles, la ville de Brecon (aussi appelée Brecknock) tout comme le royaume de Brycheiniog dont elle était la capitale, furent nommés d'après St Brychan. Enfin, dans la banlieue de Londres, la ville de Vauxhall, qui a donné naissance à une firme automobile réputée outre-manche, était autrefois l'un des domaines de Foulques de Bréant dont elle rappelle le nom (Falk's hall).

Famille de Bréhant
Image illustrative de l’article Famille de Bréhant
Armes de la famille.

Blasonnement de gueules à un léopard d'argent
Devise Foy de Brehant mieux vault qu'argent
Période XIe siècle–XXIe siècle
Pays ou province d’origine Drapeau du duché de Bretagne Duché de Bretagne
Allégeance Drapeau du duché de Bretagne Duché de Bretagne
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Charges Ambassadeur de France
Conseiller d'État
Doyen du Grand Conseil
Fonctions militaires Croisés
Maréchaux de camp
Colonels
Preuves de noblesse
Admis aux honneurs de la Cour 1751 et 1768
Autres Maintenue en 1669 avec preuves sur 14 générations

Histoire

La famille de Bréhant, aussi orthographiée Bréhand ou Bréhan, tire son nom de la paroisse de Bréhand ou Bréhan-Loudéac en Bretagne, où étaient la plupart de ses terres. Attestée au début du XIe siècle, cette famille portait sur les chartes latines les noms de Brientius ou Brehentius ainsi que les titres de vicomte de Poudouvre et sire de Bréhant. Elle remonte sa filiation sur preuves à partir du milieu du XIIIe siècle[1] - [2] - [3]. Ses armes sont attestées par un sceau de 1275.

Elle compte notamment cinq croisés, plusieurs maréchaux de camp, plusieurs colonels, un conseiller d'État, un doyen du grand conseil, quatre conseillers au parlement, un parlementaire, un ambassadeur de France, plusieurs ecclésiastiques dont un explorateur[2] - [4] - [5].

Ses représentants ont porté les titres de marquis de Bréhan (branche de Galinée) et de Bréhant (branche de l'Isle), comte de Plélo, comte et baron de Mauron, comte et vicomte de l'Isle, vicomte de Boeuvres, baron de Pordic, de Kérouzéré et de Trogoff, vidame de Saint Brieuc, baron de l'Empire, et divers titres de seigneur et de chevalier[4]. À tous ces titres qui font référence à des fiefs que leur famille ne possède plus, ses représentants actuels tendent à préférer le titre de courtoisie de prince ou princesse Bréhant en souvenir de St Brychan, fondateur éponyme du royaume de Brycheiniog et de la maison de Bréhant. La famille de Bréhant a eu deux fois les honneurs de la cour, en 1751 et en 1768[3]. Selon Saint-Houardon, elle est maintenant éteinte dans ses différentes branches bretonnes[2] et ne semble subsister aujourd'hui qu'au travers d'une branche normande, vraisemblablement issue d'un des petits-fils de Jean, sire de Bréhant (XIIIe siècle), du fait de leur parenté avec les barons de Dangu en Vexin normand. C'est en effet à quelques kilomètres de là que l'on retrouve cette famille au XVe siècle où elle est représentée à la montre des nobles de 1470 pour la châtellenie de Gisors. Bien que son origine soit incertaine, c'est également à une branche normande de la maison de Bréhant que devait appartenir Foulques de Bréant, homme réputé cruel mais l'un des meilleurs généraux du roi Jean d'Angleterre dont il épousa une cousine en 1225.

Principales personnalités

  • Alain de BrĂ©hant, vicomte de Poudouvre, fait don, en 1184, de certaines dĂ®mes Ă  l'abbaye Saint-Magloire de LĂ©hon.
  • Muriel de BrĂ©hant (v.1140-1200), vicomtesse de Poudouvre, fille ou petite fille du prĂ©cĂ©dent qui Ă©pouse Geoffroi II de Dinan auquel elle apporte la vicomtĂ© de Poudouvre.
  • Etienne de BrĂ©hant, croisĂ© en 1270, fut un des fils puĂ®nĂ©s d'Alain. Il avait Ă©pousĂ© Alice de Rohan.
  • Jean, sire de BrĂ©hant (XIIIe siècle), fils aĂ®nĂ© du prĂ©cĂ©dent, chevalier, croisĂ© avec le duc de Bretagne, vivait en 1250 et mourut après 1309. Il avait Ă©pousĂ© Sybille de Beaufort.
  • Guillaume de BrĂ©hant, fils aĂ®nĂ© du prĂ©cĂ©dent, est citĂ© dans l'ancienne Chronique et Histoire de Bretagne comme Ă©tant "vieil et appert capitaine". Il commandait une compagnie de 120 lances et mourut dans un âge avancĂ© vers 1360. Il avait Ă©pousĂ© Sybille de Tournemine.
  • Guillaume de BrĂ©hant, dit Launay du nom de la terre qu'il reçut en partage, neveu du prĂ©cĂ©dent, fut un chevalier en renom du temps du connĂ©table du Guesclin.
  • Geoffroi de BrĂ©hant, chevalier, seigneur de Belleissue, MontbrĂ©han, Saint-Albans, capitaine de Dol, arrière petit-fils de Jean, sire de BrĂ©hant. Il avait Ă©pousĂ© Thomine de Dinan puis Thomine Annor de Penthièvre.
  • Gabriel de BrĂ©hant, arrière petit-fils du prĂ©cĂ©dent, seigneur de Belleissue, chambellan et Ă©chanson du duc de Bretagne et capitaine de 100 archers. Il avait Ă©pousĂ© Marie, fille de Lancelot BĂ©rard, seigneur de Kermartin et de Marie de Rohan. Il mourut en 1502.
  • Jean de BrĂ©hant, chevalier, frère du prĂ©cĂ©dent. Connu sous la dĂ©nomination de capitaine Bonnet, du nom de sa terre du Clos-Bonnet, ami et compagnon d'armes de Bayard, se distingua dans les guerres d'Italie et resta pour mort sur le champ de bataille de Ravenne (11 avril 1512) après avoir reçu "un coup de pique au front oĂą le fer resta". Il survĂ©cut nĂ©anmoins Ă  ses blessures et ne mourut qu'en 1520.
  • Mathurin de BrĂ©hant, chevalier, seigneur de Belleissue, fils aĂ®nĂ© du prĂ©cĂ©dent. NĂ© le 10 aoĂ»t 1506, il commandait 500 hommes des bandes françaises dans les guerres de PiĂ©mont et d'Italie.
  • Louis de BrĂ©hant, chevalier, seigneur de GalinĂ©e, Belleissue (1572-1633), petit-fils du prĂ©cĂ©dent, marĂ©chal de camp, chevalier de l'ordre du roi.
  • RenĂ© de BrĂ©hant de GalinĂ©e (1645-1678), petit-fils du prĂ©cĂ©dent, docteur en Sorbonne, prĂŞtre de la Compagnie de Saint-Sulpice, explorateur et missionnaire en Nouvelle-France.
  • Jeanne Marguerite de BrĂ©hant (1659-1737), nièce du prĂ©cĂ©dent, mariĂ©e le Ă  Charles, marquis de SĂ©vignĂ©, lieutenant du roi au Pays Nantais et fils de la cĂ©lèbre Ă©pistolière.
  • Jean-RenĂ© François Almaric de BrĂ©hant comte de Mauron (1668-1738), frère de la prĂ©cĂ©dente, conseiller du roi au parlement de Bretagne. C'est lui qui fit construire Ă  Paris l'hĂ´tel de Mauron puis l'hĂ´tel d'Aiguillon dont il fit don Ă  sa petite-fille Louise FĂ©licitĂ©, devenue duchesse d'Aiguillon par son mariage avec Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu (1720-1788), duc d'Agenais puis d'Aiguillon.
  • Louis de BrĂ©hant de PlĂ©lo (1699-1734), fils aĂ®nĂ© du prĂ©cĂ©dent, colonel, ambassadeur de France, tuĂ© en commandant l'assaut du siège de Dantzig[6] - [7] - [8].
  • Marie-Jacques de BrĂ©hant (v. 1713-1764), marquis de BrĂ©hant, marĂ©chal de camp, inspecteur gĂ©nĂ©ral de l'infanterie.
  • Louise FĂ©licitĂ© de BrĂ©hant (1726-1796), fille de Louis de BrĂ©hant de PlĂ©lo, duchesse d'Aiguillon, Ă©pistolière française, dame de la cour.
  • Bihi-Almaric de BrĂ©hant (1734-1808), comte de BrĂ©han, frère de Louis de BrĂ©hant de PlĂ©lo, colonel de cavalerie et l'un des braves de la guerre de Sept Ans, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, chambellan de Stanislas, roi de Pologne et duc de Lorraine. Il a Ă©tĂ© reçu comme honoraire associĂ© libre Ă  l'AcadĂ©mie royale de peinture et de sculpture le , puis amateur, le [9].
  • Madeleine AngĂ©lique Charlotte de BrĂ©hant (1750-1819), fille de Marie-Jacques de BrĂ©hant, duchesse de MaillĂ©, dame du palais de la reine Marie-Antoinette.
  • Amand Louis Fidel de BrĂ©hant (1770-1828), marquis de BrĂ©han, baron de l'Empire, neveu de Bihi Almaric de BrĂ©hant. Officier de la LĂ©gion d'Honneur et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, colonel, lieutenant de roi commandant la place du Havre.
  • Charles NapolĂ©on Bihi de BrĂ©hant (1805-1886), marquis de BrĂ©han, baron de l'Empire, fils aĂ®nĂ© du prĂ©cĂ©dent. Filleul de Talleyrand et de la princesse Elisa Bonaparte, il fut sous-prĂ©fet de LoudĂ©ac puis inspecteur gĂ©nĂ©ral des prisons. Dernier reprĂ©sentant de la branche bretonne pour n'avoir pas eu d'enfant d'Harriet Peacock Willson, son Ă©pouse anglaise qui, de son cĂ´tĂ©, comptait des neveux et nièces parmi lesquels le Très Honorable Cecil John Rhodes (1853-1902), premier ministre de la Colonie du Cap et fondateur de la RhodĂ©sie, le gĂ©nĂ©ral Sir Mildmay Willson, KCB (1847-1912) et Lucy Maria Willson, devenue comtesse de Clonmell Ă  la suite de son mariage avec Beauchamp Henry John Scott (1847-1898), 6ème comte de Clonmell.
  • Charles François BrĂ©hant (1837-1904), succède au prĂ©cĂ©dent comme chef de la maison de BrĂ©hant. Il fut fondĂ© de pouvoir du receveur particulier des finances de Montluçon puis percepteur des contributions directes dans diverses communes du Sud-Ouest. Son union avec Marie-Louise Mirande, nĂ©e en 1847 au château de Montbrun (Cantal), arrière-petite-fille du Conventionnel Nicolas Mirande (1746-1815) et qui comptait Ă©galement parmi ses ancĂŞtres les vicomtes de Poudouvre ainsi que les rois de Brycheiniog, donna naissance Ă  3 garçons au travers desquels les 3 branches principales de la maison de BrĂ©hant (galloise, bretonne et normande) se trouvèrent ainsi de nouveau rĂ©unies.
  • Roger Charles Eugène BrĂ©hant (1867-1942), agrĂ©gĂ© de philosophie, officier de l'Instruction publique, fils aĂ®nĂ© du prĂ©cĂ©dent. Il fut l'un des principaux conseillers de RenĂ© Viviani qui en fit son chef-adjoint de cabinet au ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, puis au ministère des Affaires Ă©trangères et Ă  la PrĂ©sidence du Conseil. MariĂ© Ă  AmĂ©lie Bessières, issue d'un frère puĂ®nĂ© du marĂ©chal Bessières (1768-1813) et cousine notamment d'Henri Bergson et de Marcel Proust dont il est dit qu'elle fut un amour d'enfance.
  • Jacques Edouard BrĂ©hant (1907-2000), agrĂ©gĂ© de mĂ©decine, chirurgien des hĂ´pitaux, doyen de la facultĂ© de mĂ©decine et directeur de l'Institut Pierre-et-Marie-Curie (Alger), professeur Ă  la facultĂ© de mĂ©decine de Paris, membre de l'AcadĂ©mie de chirurgie, membre de l'AcadĂ©mie nationale de mĂ©decine, membre correspondant de l'Institut (AcadĂ©mie des sciences morales et politiques), officier de la LĂ©gion d'honneur. Quatre enfants sont nĂ©s de son union avec Colette Brulfer, fille de l'industriel et philanthrope Maurice Brulfer (1891-1966) qui fut maire de Clamecy (Nièvre) pendant la Seconde Guerre mondiale. Fils cadet du prĂ©cĂ©dent, succède comme chef de famille Ă  son frère, Yves Henri Marie BrĂ©hant (1905-1985), Oblat de Marie-ImmaculĂ©e.

Branches

Les branches de la famille étaient très nombreuses. Selon René Kerviler[10], l'arborescence de ces branches peut s'établir ainsi :

  • Famille de BrĂ©hant
    • Branche de GalinĂ©e
      • Rameau de Mauron et PlĂ©lo
      • Rameau de La Roche BrĂ©hand
      • Rameau de La Plesse
      • Rameau de La Roche et Bonneuil
    • Branche de GlĂ©coĂ«t
      • Rameau de GlĂ©coĂ«t
      • Rameau de Lisle puis Saint-Éloi

HĂ©raldique

Armes des marquis de Bréhan.

Les armes des Bréhant sont : « de gueules à un léopard d'argent », avec deux lions pour support, et une couronne de marquis[11].

Leur devise est « Foy de Brehan mieux vault qu'argent »[11].

Au combat, ils ont pour cri de guerre « De plus Bréhant »

Une autre branche de la même famille porte « De gueules à trois mâcles d’or ».

Au château de Saint-Bihi, sous les armes et la devise des Bréhant, on pouvait lire cet antique dicton de famille qui rappelle leurs origines galloises

« D'un antique nom, Bréhant me nomme

Et du vieil Briton me renomme »

Lieux du nom de la famille

Les communes bretonnes de Bréhand (Côtes-d'Armor) et Mauron (Morbihan) portent les armes de la branche aînée (« de gueules à un léopard d'argent »). Les communes bretonnes de Bréhan (Morbihan) et Bignan (Morbihan) portent les armes d'une branche cadette (« De gueules à trois mâcles d’or »).

Selon René Kerviler, plusieurs autres noms de lieux peuvent être rattachés à la même famille : Bréhan-Loudéac, Bréhand-Moncontour, La Roche-Bréhand en Yffiniac, La Ville-Bréhant en Hillion, le Pont-Bréhant en Saint-Étienne-du-Gué-de-l'Isle[3].

Notes et références

  1. Brehan 1883, p. 2.
  2. Saint-Houardon 2007, p. 403.
  3. Kerviler 1893, p. 180.
  4. Brehan 1883, p. 2-5.
  5. Kerviler 1893, p. 180-195.
  6. « Plélo (Louis-Robert-Hippolyte de Brehan, comte de) » dans Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1866-1877, tome 12, p. 1172 [lire en ligne].
  7. Henri Carré, L'héroïque aventure du comte de Plélo et l'expédition de Dantzig, 1734, Paris, Alsatia, 1946.
  8. N. de B., « Le comte de Plélo », Revue de Bretagne et de Vendée, 1873, p. 417-440 (lire en ligne)
  9. Neil Jeffares, Bréhan, « Bihi-Almaric de Bréhan de Plélo, comte de Bréhan », Dictionary of pastellists before 1800
  10. Kerviler 1893, p. 180-181.
  11. Brehan 1883, p. 1.

Sources bibliographiques

  • De Brehan - Bretagne - Marquis de Brehan, comtes de Mauron et de PlĂ©lo..., Paris, Chaix, , 6 p. (lire en ligne)
  • NapolĂ©on-Charles-Bihi de BrĂ©hant, GĂ©nĂ©alogie de la Maison de BrĂ©hant en Bretagne, Paris, Bachelin-Deflorenne, , 213 p. (lire en ligne).
  • « BrĂ©han (de), de BrĂ©hand ou de BrĂ©hant » dans RenĂ© Kerviler, RĂ©pertoire gĂ©nĂ©ral de bio-bibliographie bretonne, vol. 6 Bourg-Brou, Rennes, Plihon et HervĂ©, (lire en ligne), p. 180-195.
  • « BrĂ©hand (de) », dans Jean de Saint-Houardon, Noblesse de Bretagne, histoire et catalogue de la noblesse bretonne subsistante, Versailles, MĂ©moire et documents, (ISBN 978-2-914611-52-7), p. 403.

Voir aussi

Articles connexes

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