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Famille de Bonhome

La famille de Bonhome (autrefois Bounam, parfois écrit Bonhomme) est une famille contemporaine de la noblesse belge originaire de la principauté de Liège, où elle a fondé plusieurs verreries et a dominé la fabrication de verre de luxe du milieu du XVIIe au début du XIXe siècle. Plusieurs de ses membres ont exercé d'importantes fonctions religieuses ou politiques. Anoblie le 5 juillet 1653 par l'Empereur Ferdinand III, elle fut titrée chevalier du Saint-Empire en 1691 et baron du Saint-Empire en 1789 et ses membres reconnus barons en Belgique en 1856.

Famille de Bonhome
Image illustrative de l’article Famille de Bonhome

Blasonnement «coupé d'argent, au lion léopardé de gueules, et d'or, au sautoir de gueules. L'écu sommé de la couronne de baron, et supporté à dextre par un sauvage de carnation, ceint et couronné de sinople, à senestre par un lion contourné de gueules, tenant le sauvage une bannière aux armes de la seconde partition de l'écu, et le lion une bannière aux armes de la première partition, les bannières frangées d'or, à la hampe de même, et armée d'argent.»
Période XVIe siècle - nos jours
Pays ou province d’origine Drapeau de la principauté de Liège Principauté de Liège
Allégeance Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Drapeau de la Belgique Belgique
Fiefs tenus Seigneurie de Grathen
Demeures Château de Chênée
Château d'Hordenne
Preuves de noblesse
Autres Anoblie le 5 juillet 1653 (Saint-Empire), reconnue baron en Belgique en 1856.

Histoire

À l'origine maîtres-verriers[1] - [2], la famille Bonam, Bounam, Bonhomme puis Bonhome a donné sept chanoines à Liège aux XVIIe et XVIIIe siècles[3], plusieurs bourgmestres à la ville de Liège[4], ainsi qu'aux anciennes communes de Hogne, Montgauthier et Haversin, où elle possède encore un enclos privé dans le cimetière[5].

L'origine de la famille remonte au XVIe siècle, avec Henri Bonhomme, époux de Jeanne Huberti (ca. 1580), dont le fils, Jean (né en 1587) eut huit enfants[6] avec son épouse Jeanne Merwis, parmi lesquels Henri, Jean et Léonard[7].

Henri Bonhomme (1608–1679) est l'ancêtre de la famille Bounam, éteinte en Belgique en 1926 et aux Pays-Bas en 1947 ; son frère Léonard (1612–1668) est l'auteur de la famille de Bonhome, toujours subsistante au XXIe siècle[2].

Personnalités

Maîtres-verriers

Calice de la verrerie Bonhome, Liège, vers 1654.

En 1627, Jean Bonhomme s'associe avec le verrier liégeois Guy Libon et installe son entreprise sur la rivière d'Avroy (actuel boulevard d'Avroy) ; dix ans plus tard il cède la verrerie à ses fils Henri et Léonard, qui la transforment, l'agrandissent, font venir des verriers italiens, de Murano et surtout d'Altare[8], et rachètent diverses entreprises concurrentes, notamment celle de Jean de Glen, beau-père de Léonard[7]. La famille Bonhomme (ou Bonhome) qui possède déjà cinq verreries à Liège[9] acquiert ainsi peu à peu la plupart des verreries façon Venise des Pays-Bas méridionaux, les verreries de Bruxelles, Maastricht, Bois-le-Duc et Verdun et domine progressivement la fabrication du verre de luxe[10]. À partir de 1667, la verrerie de Bruxelles est gérée par Léopold Bonhomme, fils aîné de Léonard, sous la tutelle de sa mère, Ode de Glen[11].

Jean Bonhomne, père, est l'auteur d'un manuscrit intitulé De l'art vétraire (ca. 1653-1655) qui serait la première traduction en français de l'Arte vetraria d'Antonio Neri (1612)[1].

En 1800, la verrerie de Liège est aux mains de Maximilien de Bonhome (1775-1810)[12]. Après s'être associée avec la verrerie Nizet pour lutter contre les tarifs douaniers imposés par les Pays-Bas, la verrerie Bonhome périclite et disparaît en 1804 sous le régime français[13].

Personnalités religieuses

Le premier chanoine de la famille est Jean Bonhomme (né vers 1610), petit-fils d'Henri et fils de Jean, chanoine à la collégiale Sainte-Croix à Liège[7].

Nicolas-François de Bonhome (1682–1763), fils de Léopold et petit-fils de Léonard[4] est évêque de Carpasia à Chypre[2].

Henri-François de Bonhomme (1692-1751) est doyen de la basilique Saint-Servais à Maastricht[14].

Joseph Léonard de Bonhomme est chanoine tréfoncier de la cathédrale de Liège (1769-1804)[14].

Personnalités politiques

Faire-part de décès de Paul Léopold Ferdinand de Bonhome (1855-1920), bourgmestre de Montgauthier.

Léopold Bonhomme (ou de Bonhome), fils de Léonard, jurisconsulte, conseiller de la cour féodale et maistre des échevins, devient bourgmestre de Liège en 1692 ; son fils, Léopold-Joseph, est échevin de la Souveraine Justice de Liège[4].

Maximilien de Bonhome est désigné maire de Rendeux en 1807, il est aussi bourgmestre de Frandeux ; Paul Léopold de Bonhome (1855-1920) est bourgmestre de Montgauthier[12].

Noblesse

  • Concession de noblesse héréditaire en faveur de Jean Bonhome par diplôme du 05 juillet 1653 de l'empereur Ferdinand III[15]
  • Concession de noblesse héréditaire en faveur de Jean-Maximilien Bonhome par diplôme du 02 mai 1691 de l'empereur Léopold Ier[15]
  • Concession du titre héréditaire de chevalier du Saint-Empire en faveur de Guillaume Bonhome et Jean-Maximilien Bonhome par diplôme du 28 décembre 1691 de l'empereur Léopold Ier[15]
  • Concession du titre héréditaire de baron du Saint-Empire en faveur de Léopold-Joseph de Bonhome par diplôme du 02 avril 1789 de l'Empereur Joseph II[15]
  • Reconnaissance du titre héréditaire de baron le 15 octobre 1856 en faveur de Joseph; Eugène; Léopold; Alexandre-louis; Maximilien et Léopold-Joseph de Bonhomme par le Roi Léopold Ier de Belgique[15]

Archives

Des archives de la famille Bonhomme / de Bonhome sont conservées dans différents fonds aux Archives de l'État en Belgique[12] - [14].

Références

  1. Lefrancq 2013.
  2. Belvaux 2018.
  3. Jean-François Houtart, Anciennes familles de Belgique, Bruxelles, coll. « Recueil de l'Office généalogique et héraldique de Belgique » (no LXI), , 593 p., p. 234-235.
  4. Louis Abry & Jean Guillaume Loyens, Recueil héraldique des bourguemestres de la noble cité de Liege : où l'on voit la généalogie des evêques et princes, de la noblesse, & des principales familles de ce païs, avec leurs inscriptions et épitaphes. Le tout enrichi de leurs armes & blasons. On y a joint quelques petits traits d'histoire, raportez selon le tems de leur évenement, depuis l'an 1200 jusques en 1720, Liège, Jean-Philippe Gramme, (lire en ligne), p. 499-501.
  5. « Haversin », sur Ciney, Ville de Ciney (consulté le ).
  6. Philippart 2016, p. 46.
  7. Florent Pholien, La verrerie au pays de Liège : étude rétrospective, Liège, Aug. Bénard, (lire en ligne), p. 73-74.
  8. Janette Lefrancq, « Travail et quotidien des verriers italiens au service des Bonhomme », Bulletin de l'Association française pour l'archéologie du verre, , p. 37-42 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Lefrancq 2011, p. 41.
  10. Janette Lefrancq, « L'influence anglaise sur la morphologie du verre liégeois dans la deuxième moitié du XVIIe siècle », dans Annales du 16eCongrès de l’Association Internationale pour l’Histoire du Verre, London 2003, (ISBN 90-72290-05-4, lire en ligne), p. 271-275.
  11. Lefrancq 2013, p. 204.
  12. C. Douxchamps-Lefevre, Inventaire des archives de la famille de Bonhome, Archives de l'État en Belgique, 30 p. (lire en ligne [PDF]), p. 10.
  13. Inventaire des archives du fonds Nizet Melotte, XVIIe - XIXe siècles : Famille Nizet-Melotte (Verreries d'Avroy et commerce de vins à Liège), Archives de l'État en Belgique, 17 p. (lire en ligne [PDF]), p. 5.
  14. J. Puraye, « Bonhomme (de) », dans Inventaire des fonds de famille, Liège, Archives de l'État en Belgique (présentation en ligne), p. 47-55.
  15. Paul Janssens et Luc Duerloo, Armorial de la noblesse belge, 1992 Lire en ligne

Voir aussi

Bibliographie

  • Marc Belvaux, Les Bonhome & Bounam - Maîtres verriers liégeois, Bruxelles, coll. « Recueil de l'Office généalogique et héraldique de Belgique » (no 70), , 512 p. (présentation en ligne).
  • Jean-Paul Philippart, « Liège, principauté verrière au temps des Bonhomme et des Nizet », Revue de la Société des Amis du musée national de Céramique, Sèvres, vol. 25, , p. 44-61 (lire en ligne, consulté le ).
  • Joseph Philippe, « La verrerie du XVIe au début du XIXe siècle », dans La Wallonie, le pays et les hommes, t. II, Bruxelles, La Renaissance du Livre, (lire en ligne), p. 279-288.
  • Janette Lefrancq, « De la patronne à la servante : Être femme dans l’entreprise Bonhomme au 17e siècle », dans Catherine Thomas & Stéphane Palaude (édit.), Femmes de verre, femmes de verrerie : Actes du colloque international, Musée du verre de Charleroi, 5-6 mars 2020, Marcinelle, , 140 p., p. 81-88.
  • Janette Lefrancq, « Les fours des Bonhomme à Liège, Maastricht et Bruxelles d'après des documents inédits relatifs aux années 1652 à 1673 », dans Sophie Lagabrielle & Corine Maitte (dir.), Les innovations verrières et leur devenir : Actes du deuxième colloque international de l'association Verre et Histoire (Nancy, 26-28 mars 2009), Paris, coll. « Les cahiers de Verre et Histoire » (no 2), , 227 p. (ISBN 9782953393804, lire en ligne), p. 204.

Liens externes

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