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Famille Froger de la Rigaudière et de l'Éguille

La famille Froger de la Rigaudière et de l'Éguille, est une famille éteinte de la noblesse française établie en Saintonge. Elle s'illustre principalement dans la Marine royale aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle est anoblie en 1711.

Froger de la Rigaudière – Froger de l'Éguille
Image illustrative de l’article Famille Froger de la Rigaudière et de l'Éguille
Armes de la famille.

Blasonnement D'argent, à un chevron de gueules, accompagné en chef de deux colombes d'azur (ou merlettes de sable) en en pointe de trois serpents (ou bisses) de sable posés en pal deux et un.
Var. : D'azur au chevron d'or, surmonté d'une étoile du même, et accompagné de trois dards ou flèches de gueules, deux en chef et une en pointe.
Branches Froger de la Rigaudière (aînée) ;
Froger de l'Éguille.
Période XVIe – XXe siècles.
Fiefs tenus Seigneurs de la Rigaudière ; de l'Éguille ; de Champagne ; de la Clisse ; de Laudouine ; d'Ardillières.
Demeures Château de la Rigaudière,
château de l'Éguille,
château d'Ardillières.
Fonctions militaires Lieutenant général des armées navales ;
Chefs d'escadre ;
Capitaines de vaisseau ;
Colonels.
Récompenses militaires Commandeur de l'ordre de Saint-Louis ;
5 chevaliers de Saint-Louis ;
Membre fondateur de l'ordre de Cincinnatus.

Ses principales personnalités sont André Froger de la Rigaudière, colonel, et son frère Michel Froger de l'Éguille, officier de marine, tous deux anoblis par Louis XIV pour leurs mérites, et leurs descendants André Alexandre Froger de La Rigaudière (1722-1807), officier de marine et navigateur ; Michel-Joseph Froger de l'Éguille (1702-1772), chef d'escadre puis lieutenant général des armées navales ; Michel-Henry Froger de l'Éguille (1747-1795), capitaine de vaisseau ; Louis de Froger de l'Éguille (1750-1795), cofondateur de l'ordre de Cincinnatus, capitaine de vaisseau, major général d'escadre.

Historique

Selon La Chenaye-Desbois dans son Dictionnaire de la noblesse, les Froger de la Rigaudière et Froger de l'Éguille seraient une branche de la famille de Froger, ancienne famille normande[1].

Mais selon Jacques Daniel, les futurs seigneurs de la Rigaudière et de l'Éguille sont d'une origine plus modeste. Leur grand-père André Froger est marchand corroyeur au début du XVIIe siècle à La Tremblade, dans la presqu'île d'Arvert, en Saintonge. Il est protestant[2] - [3].

Son fils, s'appelant lui aussi André Froger (1612-1670), est négociant de sel puis armateur et s'enrichit. Membre du consistoire protestant de La Tremblade puis de la Rigaudière, il achète en la terre et seigneurie de la Rigaudière, à Médis, pour la somme de 22 800 livres tournois. En 1665 il est lieutenant-colonel des milices garde-côtes ; plus tard « agent des affaires du roy à La Tremblade », il meurt en 1670[3].

Branche de la Rigaudière

Cet André Froger a deux fils : André (1655-1727) et Michel. L'aîné André, né en 1655, hérite de la Rigaudière en 1670, il est à l'origine de la branche des Froger de la Rigaudière. Il épouse Judith Esneau de la Clisse, fille de commerçants protestants de Saintes, et en a neuf enfants. Peu après la Révocation de l'édit de Nantes en 1685, il se convertit au catholicisme. Il est ensuite lieutenant-colonel des garde-côtes en 1695[3]. En 1696, il fait enregistrer ses armes : « D'argent à un épervier s'essorant de gueules », à l'armorial de la généralité de La Rochelle. Promu en 1701 colonel des garde-côtes, il devient en 1704 le colonel du régiment d'infanterie d'Arvert[4]. Il est anobli en même temps que son frère en 1711 par Louis XIV, et reçoit comme armoiries « D'argent, à un chevron de gueules, accompagné en chef de deux colombes d'azur en en pointe de trois serpents de sable posés en pal deux et un ». Il meurt en 1727[5].

Il est le père de Michel-Honoré Froger (1687-1759), appelé Michel-Honoré Froger de la Clisse puis Froger de la Rigaudière, officier de marine, commandant de la Mutine de 1722 à 1726, et auteur de d'un ou plusieurs journaux de voyage[6]. Il commande en 1723 une expédition visant à reprendre le fort d'Arguin aux Hollandais, en vain[7]. Celui-ci est le père de neuf enfants, dont quatre fils, tous officiers de marine[8].

L'aîné, André Alexandre Froger de La Rigaudière (1722-1807), est premier lieutenant de vaisseau de la Compagnie des Indes, chevalier de Saint-Louis, auteur d'une correspondance sur les colonies. C'est lui qui fait construire vers 1775 l'actuel château de la Rigaudière[9]. La branche des Froger de La Rigaudière s'éteint avec lui en 1807[2].

Branche de l'Éguille

Le second fils d'André Froger (1612-1670) est Michel Froger de l'Éguille (1668-1728), qui se fait connaître comme officier de marine et navigue vers les Amériques, en Afrique et en Extrême-Orient. Il est anobli par Louis XIV en même temps que son frère, en 1711[10].

Il est le père de Michel-Joseph Froger de l'Éguille (1702-1772), qui s'illustre dans la Marine, d'abord en gagnant trois combats contre des corsaires, ensuite comme chef d'escadre, remportant la bataille de Pondichéry, puis lieutenant général des armées navales, commandeur de l'ordre de Saint-Louis[11].

Celui-ci a deux fils : Michel-Henry Froger de l'Éguille (1747-1795), capitaine de vaisseau et Louis de Froger de l'Éguille (1750-1795), également capitaine de vaisseau, cofondateur de l'ordre de Cincinnatus. Ils émigrent tous les deux, puis participent au débarquement de Quiberon et sont fusillés en 1795. Louis avait plusieurs enfants[12].

Selon La Morinerie, la branche des Froger de l'Éguille se poursuit jusqu'aux arrière-petits-enfants de Michel-Henry Froger de l'Éguille[13] ; cette branche s'éteint en 1946 selon J. Daniel[2] ; selon un site généalogique, la branche persiste jusqu'en 1953[14].

Arbre généalogique simplifié

Alliances

Les principales alliances de la famille Froger de La Rigaudière et de l'Éguille sont : Bression de Saint-Bris (1654), Esneau de La Clisse, Lind (ou de L'Ind), Régnier, Gaudion d'Ardillières, Montalier de Grissac (1775), de Pont des Granges (1776), de Chavagnac (1785), de Bouet du Portal (1789), Gay du Puy d'Anché, Hollamby, Laurent, Bisterfeld, Yence, Dickinson, Marsault de Parcay, d'Adhémar de Panat, Yense, Mirable de Valence, de Coignac, de Morel de La Chebaudie, etc.

Notes et références

  1. La Chenaye-Desbois 1773, vol. 8, p. 664-665.
  2. Daniel 2005, p. 551.
  3. Daniel 1999, p. 10.
  4. Daniel 1999, p. 11.
  5. Daniel 1999, p. 11-12.
  6. Daniel 2000, p. 21-23.
  7. Jean-Baptiste Labat, Nouvelle relation de l'Afrique occidentale (tome I), Paris, Guillaume Cavelier,
  8. Daniel 2000, p. 21.
  9. Daniel 2001, p. 18-21.
  10. Daniel 2005, p. 551-552.
  11. Bégué 1979, col. 1329.
  12. Bégué 1979, col. 1330.
  13. La Morinerie 1861, p. 67.
  14. Site genealogiequebec.info, « Albert Froger de L'Éguille »

Bibliographie

  • Jacques Daniel, « Froger », dans François Julien-Labruyère (dir.), Dictionnaire biographique des Charentais, Paris, Le Croît vif, (ISBN 2-907967-95-9), p. 551 : notice sur la famille, suivie de notices individuelles sur Michel (p. 551-552), Michel-Joseph, Michel-Henry et Louis (p. 552).
  • Michel Vergé-Franceschi, Les Officiers généraux de la Marine royale : 1715-1774, vol. 1, Paris, Librairie de l'Inde, , 3008 p. (ISBN 2-905455-04-7 et 9782905455048), p. 77, 173, 280-282, 297-299, 353, 362.
  • Jacques Daniel, « Les Froger, ou l'évolution d'une famille de la presqu'île d'Arvert sous Louis XV », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie en Saintonge maritime, no 20, , p. 10-15 ; — Jacques Daniel, « Les Froger (suite) », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie en Saintonge maritime, no 21, , p. 21-23 ; — Jacques Daniel, « Les Froger de La Rigaudière (suite) », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie en Saintonge maritime, no 22, , p. 18-21.
  • S. Bégué, « Froger (André de) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 14, Paris, [détail des éditions] , col. 1328 ; — S. Bégué, « Froger (Michel-Joseph de) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 14, Paris, [détail des éditions] , col. 1329 ; — S. Bégué, « Froger de l'Éguille (Louis, comte de) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 14, Paris, [détail des éditions] , col. 1330.
  • Pierre-Damien Rainguet, Biographie saintongeoise, Niort, (lire en ligne), p. 248-249 : notices sur Michel-Joseph, Louis, et Michel-Henri.
  • Jacques Daniel, L'Éguille en Saintonge, des origines à nos jours, .
  • « Froger de la Rigaudière et de l'Éguille », dans Léon Audebert de La Morinerie, La Noblesse de Saintonge et d'Aunis convoquée pour les États-Généraux de 1789, Dumoulin, (lire en ligne), p. 66-67.
  • François-Alexandre de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, vol. 8, Veuve Duchesne, (lire en ligne), p. 664-665.

Articles connexes

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