Fairview (programme)
Fairview est un programme de partage d'informations entre la sociĂ©tĂ© de tĂ©lĂ©communications AT&T et la National Security Agency (NSA). La premiĂšre transmet Ă la seconde des donnĂ©es sur les appels tĂ©lĂ©phoniques, les courriels et d'autres communications dans Internet, si elles sont menĂ©es par des citoyens Ă©trangers et qu'elles passent par des cĂąbles de communications ou des stations-relais d'importance situĂ©s en sol amĂ©ricain. MĂȘme si ce programme a Ă©tĂ© lancĂ© en 1985, ses termes sont encore secrets en 2017[1] - [2].
Programmes
Avant 1978 Depuis 1978 Depuis 2001 Depuis 2007 Bases de données, outils, etc. Collaboration avec le GCHQ Lois
Poursuites
Divers
|
Partenaire corporatif
C'est le quotidien The Washington Post qui identifie, le 23 octobre 2013, le « partenaire corporatif essentiel » (key corporate partner) du programme FAIRVIEW Ă la suite d'une entrevue avec l'historien amĂ©ricain Matthew Aid (qui a rĂ©digĂ© deux livres sur la NSA) : il s'agit d'AT&T[3]. Cette information est confirmĂ©e par un rapport conjoint, publiĂ© le 15 aoĂ»t 2015, de Pro Publica et du journal The New York Times, rapport qui s'appuie sur des documents de la NSA oĂč l'on peut lire qu'il s'agit d'une sociĂ©tĂ© « trĂšs collaborative » (highly collaborative) qui fait montre d'un « extrĂȘme empressement d'aider » (extreme willingness to help)[1].
En 2011, la NSA verse 188.9 millions US$, ce qui représente le double de ce qui a est versé pour STORMBREW, programme suivant par son ampleur[1].
Portée du programme
Selon Edward Snowden, en 2013 : « La NSA est partenaire d'une grande sociĂ©tĂ© de tĂ©lĂ©communications amĂ©ricaine...[qui] est elle-mĂȘme partenaire de sociĂ©tĂ©s de tĂ©lĂ©communications dans les pays Ă©trangers, [ce qui permet] alors Ă la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de consulter les systĂšmes de tĂ©lĂ©communications de ces pays ; cet accĂšs sert Ă rediriger le trafic vers les entrepĂŽts de la NSA »[trad 1] - [4]. Selon ses rĂ©vĂ©lations, la NSA aurait recueilli 2,3 milliards de morceaux de donnĂ©es uniques d'usagers brĂ©siliens en janvier 2013 seulement[5]. Auparavant, Snowden avait rĂ©vĂ©lĂ© que la NSA cueillait aussi des mĂ©tadonnĂ©es tĂ©lĂ©phoniques et des textos de plus d'un milliard d'usagers vivant en Chine ; cependant, le nom du programme est inconnu[6].
Un diapositive sur FAIRVIEW est apparue sur une tĂ©lĂ©vision brĂ©silienne en 2013 montre une carte avec des symboles sur une carte des Ătats-Unis, mais aucune lĂ©gende n'explique la signification des symboles. En s'appuyant sur une carte semblable dotĂ©e d'une lĂ©gende, publiĂ©e en aoĂ»t 2015, on peut conclure que la NSA exploitait dĂšs 2010 les appareils d'AT&T suivants[7] :
- 8 points d'Ă©change Internet
- 26 installations avec routeurs pour VoIP
- 1 installation avec hub routeur pour VoIP (30 de plus en projet)
- 9 points d'ancrage pour cĂąbles sous-marins (cable landing point (en), 7 de plus en projet)
- 16 stations 4ESS (des appareils servant à transmettre des télécommunications téléphoniques, plus précisément des No. 4 Electronic Switching System (en))
Ă l'exception des installations pour VoIP, la plupart de ces points d'accĂšs se trouvent Ă la frontiĂšre des Ătats-Unis.
Autorisations légales
La collecte de données par FAIRVIEW est autorisé par ces mécanismes légaux :
- FISA, loi qui exige des mandats explicite de la FISA Court par la section 702 de la FAA lorsque l'une des extrémités de la télécommunication est en pays étranger ;
- Transit Authority lorsque les deux extrémités se trouvent en sols étrangers ;
- AT&T transmet à la NSA, sans traitement préalable, des métadonnées sur les appels téléphoniques domestiques, ce qui est autorisé par la section 215 du USA PATRIOT Act (en vigueur à partir d'octobre 2001). Au début, AT&T transmettait des métadonnées d'appels entre téléphones fixes ; en 2011, la société a aussi commencé à transmettre des métadonnées de téléphones mobiles (au rythme de 1,1 milliard de métadonnées par jour)[1].
Captures d'Ă©cran
- Upstream collection, carte des cĂąbles internationaux
- Upstream collection, Transit Authority
- Upstream collection, carte des Transit Authority
- FAIRVIEW, en résumé
- B-reel, 2e présentation de FAIRVIEW : « Help us help you » (« Aidez-nous, on vous aidera »)
- 2e prĂ©sentation de FAIRVIEW : oĂč les Special Source Operations (en) (SSO) observent les cibles
Notes et références
Citations originales
- The NSA partners with a large US telecommunications company...[which] partners with telecoms in the foreign countries, [which] then allow the US company access to those countries' telecommunications systems, and that access is then exploited to direct traffic to the NSA's repositories.
Références
- (en) « AT&T Helped U.S. Spy on Internet on a Vast Scale », The New York Times,â (lire en ligne)
- (en) « NSA Spying Relies on AT&Tâs âExtreme Willingness to Helpâ », Pro Publica,â (lire en ligne)
- (en) Emily Heil, « What's the deal with NSA's operation names? », The Washington Post,
- (en) Glen Greenwald, « The NSA's mass and indiscriminate spying on Brazilians » [archive du ], The Guardian, (consulté le )
- (en) Glenn Greenwald, Roberto Kaz et José Casado, « EUA espionaram milhÔes de e-mails e ligaçÔes de brasileiros » [archive du ], O Globo, (consulté le )
- (en) Lana Lam et Stephen Chen, « Exclusive: US spies on Chinese mobile phone companies, steals SMS data: Edward Snowden » [archive du ], South China Morning Post, (consulté le )
- (en) « FAIRVIEW: Collecting foreign intelligence inside the US », Electrospaces.net,