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Faculté des sciences de Montpellier

L’UFR des sciences est une composante de l'Université de Montpellier. Elle est située au nord de Montpellier sur le campus de Triolet (place Eugène Bataillon) ainsi que sur le campus de Saint-Priest (rue de Saint-Priest, rue Ada).

Faculté des sciences de Montpellier
Histoire
Fondation
Statut
Type
Directeur
Jean-Michel Marin
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
8 490
Enseignants
630
Localisation
Pays
Campus
Campus Triolet (Montpellier), Saint-Priest (Montpellier), Sète (Station de biologie marine)
Ville
Carte

Histoire

XIXe siècle

Montpellier, qui possĂ©dait dĂ©jĂ  de longue date une facultĂ© de mĂ©decine, une Ă©cole de pharmacie et une SociĂ©tĂ© royale des sciences rĂ©putĂ©e crĂ©Ă©e en 1706 (fermĂ©e en 1793), voit se crĂ©er une facultĂ© des sciences Ă  la suite du dĂ©cret du qui instaura 9 facultĂ©s des sciences en France (dont celle de Paris, de Toulouse et de Grenoble). Le , un autre arrĂŞtĂ© structure la facultĂ© et 4 dĂ©crets successifs font nommer les professeurs. Celle-ci fĂ»t dotĂ©e au dĂ©part de sept chaires : mathĂ©matiques appliquĂ©es, astronomie, physique, chimie, zoologie, botanique (dont l'enseignement est d'abord commun avec la facultĂ© de mĂ©decine), minĂ©ralogie (la seule facultĂ© a possĂ©der une chaire dans cette discipline avec celle de Paris, ce qui en fait une de ses spĂ©cificitĂ©s), ce qui la place au second rang après celle de Paris de par son nombre de chaires. Celles-ci sont reprĂ©sentĂ©es par la masse de cĂ©rĂ©monie en argent commandĂ©e en 1819 et portĂ©e pendant les cĂ©rĂ©monies solennelle rĂ©alisĂ©e par l'orfèvre Placide BouĂ© d'après le dessin de Toussaint-François Node-VĂ©ran. Le premier doyen a Ă©tĂ© Daniel Encontre, nommĂ© pour dix ans sous l'autoritĂ© du recteur de l'Ă©poque Charles-Louis Dumas.

C'est le que la facultĂ© des sciences est solennellement instaurĂ©e par la cĂ©rĂ©monie officielle s'Ă©tant tenue dans l'Ă©glise paroissiale de Notre-Dame-des-Tables. Elle est installĂ©e dans un appartement de l’hĂ´tel Jacquet de Bray ou hĂ´tel des Rois de Majorque, sis au no 3 de la rue Saint-Ravy[1]. Le mois suivant, les premiers cours ont pu dĂ©buter, accueillant environ 150 Ă©tudiants dans le cabinet de physique situĂ© dans une salle du théâtre de Montpellier (Ă  l'emplacement de l'actuel OpĂ©ra ComĂ©die). Il suffisait alors, muni de son baccalaurĂ©at, d'inscrire sa signature sur un registre et de payer la somme requise. Ă€ la suite de la demande des professeurs quant Ă  un manque de place consĂ©quent.

Entrée du campus Triolet de l'Université de Montpellier

Mais les conditions d'enseignement restent relativement difficiles de par le manque de matériel et de locaux, ce qui participera par ailleurs à la détérioration des instruments des différentes collections pour cause d'entassement et de transport fréquent.

Les élèves doivent suivre les cours debout et les professeurs peinent à faire les démonstrations. En , les cabinets de physique et d'histoire naturelle (sortes de petits muséums gérés par un conservateur dont les locaux n'ont cessé de changer dans la ville) possédant de riches collections (dont une partie provient de l'ancienne Société Royale des Sciences de Montpellier) sont transférés à la faculté des sciences, ce qui participera fortement à la qualité de l'enseignement donné. Le , la faculté est transférée à la maison Crozals, rue Embouque d'or (aujourd'hui hôtel de Manse)[1], mais le manque de place perdure et les conditions d'enseignement restent mauvaises. Ainsi, en , la faculté est déplacée dans les anciens locaux de l’école supérieure de commerce et de la station œnologique[1], après de nombreuses plaintes des professeurs et étudiants à la mairie de la ville, à la maison Plantade, rue Saint-Pierre, attribuant à la faculté de plus vastes locaux, augmentant par ailleurs le nombre d'étudiants inscrits pour atteindre 561 cette même année et améliorant la qualité de l'enseignement. Cependant, bien que se modernisant (l'électricité domestique ainsi que le gaz d'éclairage sont adoptés en 1861), le nombre croissant d'étudiants ainsi que le manque de budget participent à la dégradation des locaux. En 1860, le toit de l’amphithéâtre s'effondre et les plaintes du conseil de la faculté se perpétuent. Bien que le manque de locaux ne soit pas propre à la faculté des sciences de Montpellier (celle de Toulouse rencontre le même problème par exemple), cette situation la place tout de même dans la dernière position des facultés bien loties. Malgré ces difficultés, l'enseignement proposé était bien jugé, notamment grâce aux professeurs s'y trouvant, renommés pour leurs talents.

Dès le , la faculté des sciences est également présente à Sète, avec la construction d’une station de biologie marine, d'un laboratoire de zoologie et d'anatomie puis, douze ans plus tard, de l’Institut de botanique qui abrite aujourd'hui la présidence de l'université.

En 1890, la faculté déménage dans le nouveau « palais des facultés » installé dans l'ancien hôpital Saint-Éloi, situé dans le rue de la Blanquerie (aujourd'hui rue de l'université), en occupant les locaux encadrant la deuxième et troisième cour[1].

En 1894, les disciplines sont organisées en trois grands domaines : les sciences mathématiques (mathématiques, astronomie et mécanique) ; les sciences physiques (physique, chimie et minéralogie) ; et les sciences naturelles (botanique, géologie et zoologie). Le nombre et le nom des chaires se modifie à partir de cette année là.

Elle perd une bonne partie de ses plus belles collections lors d'un incendie dans la salle des sciences mise à disposition pour une exposition régionale le [2].

XXe siècle

Durant la première guerre mondiale, le personnel enseignant et une partie des étudiants sont mobilisés. Cependant, les cours continuent malgré le peu d'étudiants et des conditions difficiles. La faculté de sciences devient également un lieu de d’accueil pour les étudiants étrangers expulsés de leur pays. Elle supportera financièrement l'effort de guerre. Après la guerre, la faculté des sciences de Montpellier connaîtra un accroissement conséquent des étudiants étrangers, participant à renommée internationale de celle-ci.

Au début la seconde guerre mondiale, l'appel au front diminue une seconde fois l'activité de la faculté. Mais beaucoup d’étudiants français se réfugient dans la zone libre. Ainsi, les effectifs étudiants doublent presque entre 1939 et 1942 passant de 569 à 950. Mais dès , les enseignants juifs sont écartés, et en 1941, est mise en place une limite de % d'étudiants juifs. En , alors que Montpellier est occupée par l'armée allemande, la faculté tourne au ralentie. Celle-ci finira par être fermée en par les autorités allemandes. Il apparaît par ailleurs que les membres de la faculté des sciences ne se sont que très peu engagés dans la lutte contre l'occupation, contrairement aux autre facultés montpelliéraines. Elle rouvre à l'automne 1944 à la suite de la libération de la ville en août, mais le nombre d’étudiants ne sera seulement que de 354.

C'est en 1946 que la faculté retrouvera son fonctionnement d'avant-guerre, malgré le besoin de reconstruction de certains bâtiments endommagés. D'autres travaux seront nécessaires, de par le nombre d’étudiants, ayant doublé en 1952 par rapport à l'année 1939, les locaux devenant insuffisants (elle devient en 1957 la première faculté montpelliéraine en termes d'effectifs). Une annexe à Perpignan est créée la même année et sera chargée de la propédeutique. Ses chaires passent ensuite de 9 à 26 entre 1956 et 1973, à la suite d'une spécialisation des enseignements.

Ă€ partir de 1963, elle quitte le centre-ville pour s'installer dans un campus de 33 hectares lui Ă©tant destinĂ©, le campus Triolet au nord de Montpellier, sur lequel sont bâtis 100 000 m2 (contre 10 000 m2 dans le palais universitaire) de locaux pour la pĂ©dagogie et la recherche. Les travaux, commencĂ©s le , s'achèvent en 1967. Celle-ci peut alors accueillir 8 500 Ă©tudiants. Mais les Ă©tudiants Ă©tant au nombre de 4 800 en 1966, le nouveau campus dĂ©tiendra au dĂ©part une capacitĂ© supĂ©rieure Ă  sa nĂ©cessitĂ© en termes de place. ApparaĂ®t par ailleurs dans certains locaux de nouveaux travailleurs : des chercheurs rĂ©munĂ©rĂ©s par le CNRS. En effet, la nouvelle taille des locaux favorise la croissance de l'importance de la recherche dans la facultĂ©, financĂ©e en grande partie par le CNRS, entraĂ®nant un changement dans l’organisation des laboratoires et une modernisation de l’équipement scientifique. Elle assure le dĂ©veloppent d'un IUT d'informatique en 1966, installĂ© rue Cardinal de Cabrières dans les locaux de l’ancienne facultĂ© de lettres. En 1969, quatre filières techniques ouvrent leurs portes : informatique de gestion, sciences et technique de l'eau, technologies de l'alimentation, Ă©lectronique et informatique, visant Ă  amener l'enseignement et la recherche de l'universitĂ© Ă  s'intĂ©grer dans une nouvelle logique Ă©conomique locale Ă  la suite d'une certaine industrialisation de la rĂ©gion. La facultĂ© devient une nouvelle universitĂ© en 1970 Ă  la suite de la loi Faure ( Ă  la suite des Ă©vĂ©nements de mai 68), comprenant douze UER (UnitĂ© d'Enseignement et de Recherche) (devenus UFR en 1984). Elle est alors nommĂ©e « UniversitĂ© des Sciences et Techniques du Languedoc » (USTL). La mĂŞme annĂ©e, la première chaire française de sciences de matĂ©riaux voit le jour. L'essor des formations techniques visant Ă  former des salariĂ©s pour les nouvelles entreprises dans les domaines technologiques participe Ă  la crĂ©ation de l'Institut Polytechnique de Montpellier en 1972, transformĂ© en Institut des Sciences de l'IngĂ©nieur de Montpellier (ISIM) en 1974, aujourd’hui Polytech Montpellier (depuis 2004), dĂ©livrant des diplĂ´mes d'ingĂ©nieur, comme composante de l'universitĂ©.

En 1989, l'USTL devient Université Montpellier-II (UM2) organisée en quatre composantes : l'IUT, l'ISIM et l'Institut d'administration des entreprises (toutes trois particulièrement autonomes) et un UFR sciences chargés en théorie de l'enseignement et de la recherche.

Dans les annĂ©es 80, le nombre d'Ă©tudiants croĂ®t fortement, atteignant 12 000 en 1992. Le manque de place se fait alors ressentir. Cette forte hausse est en grande partie due Ă  une certaine dĂ©mocratisation de l'enseignement, l'universitĂ© fait alors face Ă  l'arrivĂ©e d'un nombre croissant de nouveaux bacheliers. MalgrĂ© une interruption dans cet accroissement des effectifs Ă  la fin des annĂ©es 90 rencontrĂ© dans la plupart des pays europĂ©ens, le nombre d'Ă©tudiants atteint 15 800 en 2013. Les annĂ©es 80 sont aussi des annĂ©es de grande dynamisme de la recherche et des laboratoires de l'INSERM ou de l'INRA s'associent Ă  l'UM2, le CNRS cessant alors d'ĂŞtre son seul partenaire. Ă€ la fin des annĂ©es 1990, un nouveau campus est crĂ©Ă© dans le quartier de Saint-Priest pour abriter les laboratoires de recherche[2].

XXIe siècle

Cette massification des Ă©tudiants est accompagnĂ©e par des projets de rĂ©novation et d'extension augmentant la capacitĂ© d’accueil des bâtiments qui atteindront les 265 000 m2 en 2001.

À la suite de la loi LRU, l'UM2 compte, en 2010, sept composantes : les IUT de Nîmes et de Béziers, l'IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) (depuis 2008) et l'UFR sciences est renommée « faculté des sciences ».

Le , l'Université Montpellier-I et l'Université Montpellier-II fusionnent afin d'aboutir à la création de l’actuelle Université de Montpellier[2].

Anciens doyens de la faculté des sciences

Liste des anciens doyens de la faculté de 1809 à 1970[2]
PĂ©riode Nom Discipline
1809-1814 Daniel Encontre Mathématiques
1814-1815 Joseph Anglada Chimie
1815-1816 Augustin Pyrame de Candolle Botanique
1816-1820 Joseph Anglada Chimie
1820-1830 Joseph Diez Gergonne Astronomie/Physique
1830-1856 Michel FĂ©lix Dunal Botanique
1856-1865 Paul Gervais Zoologie
1865-1879 Gustave Chancel Chimie
1879-1891 Paul Gervais de Rouville Minéralogie
1891-1904 Armand Sabatier Zoologie
1904-1921 Samuel Dautheville Astronomie
1921-1939 Marcel Godechot Chimie
1939-1961 Paul Mathias Zoologie
1961-1967 Bernard Charles Mathématiques
1967-1969 André Casadevall Chimie
1969-1970 Pierre Dumontet Physique

Les directeurs de l'UFR

Liste des directeurs de l'UFR des sciences depuis 1999
Période Nom Qualité
1999-2004 Jean-Louis Vidal PU
2004-2009 Yves Bertrand PU
2009-2010 Jean-Patrick Respaut

Administrateur Provisoire

MCU
2010-2016 Gilles Halbout PU
2016-2017 Ahmed-Adam Ali

Administrateur Provisoire

PU
2017-2022 Alain Hoffmann PU
Depuis 2022 Jean-Michel Marin PU

Formation

La Faculté des sciences est divisée en 11 départements :

  • Biologie–mĂ©canisme du vivant (Bio-MV) ;
  • Biologie–Ecologie ;
  • Chimie ;
  • Électronique - Electrotechnique - Automatique (EEA) ;
  • Physique ;
  • Informatique ;
  • Institut de Recherche pour l'Enseignement des Sciences (IRES)
  • DĂ©partement des langues (DDL) ;
  • MathĂ©matiques ;
  • MĂ©canique ;
  • Terre - Eau - Environnement (TEE)


Références

  1. François-RomĂ©o Pouzin (1795-1860) (sous la plume de François Granel [lire en ligne]), Histoire des sciences mĂ©dicales : Le cumul de chaires professorales dans les facultĂ©s de l'universitĂ© de Montpellier au cours du XIXe siècle, vol. 8, t. 4, s.l., s.n., , 11 p., 21 cm (lire en ligne [PDF]), p. 3.
  2. NoĂ©mie Aumasson-Miralles, Flore CĂ©sar, Nicolas Chevassus-au-Louis et Luc Gomel (dir.), De la facultĂ© des sciences Ă  l'UniversitĂ© Montpellier 2 : Les sciences et techniques en mouvement, Montpellier, 6 Pieds sous terre Ă©ditions, , 256 p., 29 cm (ISBN 2352121140 et 9782352121145, OCLC 893835118, SUDOC 178647896, prĂ©sentation en ligne), p. 39-232
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