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FĂŞte des pailhasses

La fĂŞte des Pailhasses (de palha qui en occitan signifie « paille Â») se dĂ©roule chaque mercredi des Cendres dans le village de Cournonterral (dĂ©partement français de l’HĂ©rault).

Les Pailhasses célèbrent de façon très rituelle, sauvage et sallissante depuis 676 ans cette fête , mais seuls les habitants du village peuvent y participer. Toute personne, même les journalistes, entrant dans le village sera poursuivie et salie de lie de vin. Pour éviter tout malentendu, les forces de l’ordre interdisent l’accès au centre de Cournonterral lors de son déroulement l’après-midi .

Origines

À l’origine, les Pailhasses étaient les habitants de Cournonterral et les Blancs ceux d’Aumelas, mais désormais chacun choisit le camp auquel il veut se joindre. Résurgence médiévale ou païenne, la fête des Pailhasses permet d’évacuer les frustrations éventuelles entre villageois et tout le monde peut ainsi entamer le Carême avec plus de sérénité…

D'où vient cette tradition ? Les habitants de Cournonterral avaient l'habitude d'aller couper du chêne vert dans les forêts communales et seigneuriales attenantes à celles d'Aumelas. Les habitants d'Aumelas, considérant le chêne vert comme leur seule source de revenus, entretenaient une haine sourde contre les Cournonterralais qui venaient se servir, et c'est ainsi qu'un jour où les habitants de Cournonterral avaient décidé de couper du bois, les Aumelassiens les accueillirent à coups de fronde et de flèches. Il y eut plusieurs blessés. Les consuls et le seigneur du lieu en furent informés et ordonnèrent au bayle, nommé Pailhas, de faire cesser cette rivalité[1].

DĂ©roulement

Le combat des pailhasses

Durant trois heures, les Pailhasses donnent la chasse aux Blancs à travers les rues du bourg, en s’efforçant de les salir à coup de peilles (pelhas en occitan, « serpillières ») imbibées de lie[2]. Mais toute personne passant par là est considérée comme participant au jeu et peut être salie. À la fin de la période, les ex-Blancs attrapés sont carrément plongés dans des cuves remplies de lie. Les Blancs ont cependant l’initiative puisque ce sont eux qui provoquent en quelque sorte les Pailhasses qu’ils croisent sur leur chemin[3].

Cinéma

Dans le film d'Agnès Varda Sans toit ni loi, le personnage interprété par Sandrine Bonnaire passe par Cournonterral le jour de la fête. Elle est terrorisée quand elle est prise à partie par quelques Pailhasses[4]. Cette scène advient vers 1:36 avant la fin du film. Cependant, même si la réalisatrice a passé sa jeunesse non loin de là, elle n'a pas eu l'autorisation de la part des organisateurs de tourner la scène lors de la fête et la scène a donc été tournée ailleurs[5]. Elle raconte dans son ouvrage Agnès par Varda[6] qu'elle s'est d'ailleurs inspirée d'une photographie en particulier de Charles Camberoque de l'album photo Les Paillasses[7] dont la préface est d'Yves Rouquette.

Références

  1. Hérault : la vengeance des Pailhasses de Cournonterral, site midilibre.fr, 18 février 2015
  2. Les Pailhasses, une des plus anciennes et spectaculaires traditions de la région par TVSud, site video-streaming.orange.fr, 13 octobre 2015
  3. Un carnaval jusqu’à la lie… Les Pailhasses de Cournonterral, site destinationsuddefrance.com, 13 octobre 2015
  4. Les Pailhasses, extrait du film Sans toit ni loi, site télérama_vodkaster.com, consulté le 13 octobre 2015
  5. Andrée Brassens, Pailhasses et paillardise dans l'Hérault sur ladepeche.fr, 3 février 2005
  6. Agnès Varda, Agnès par Varda, Paris, Cahiers du cinéma, , 286 p.
  7. Charles Camberoque, Les Paillasses, Verdier, (ISBN 978-2-86432-041-8), Préface d'Yves Rouquette

Liens externes

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