Fédération addiction
La Fédération addiction est une association française regroupant des organismes et des professionnels travaillant dans le champ de l'addictologie. Elle se présente comme « le premier réseau d’addictologie de France »[2].
Fondation | |
---|---|
Prédécesseur |
Association nationale des intervenants en toxicomanie et addictologie (d) |
Type | |
---|---|
Forme juridique | |
Domaine d'activité |
Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire |
Siège |
Paris (9, 75011) |
Pays |
Président |
Jean-Michel Delile (d) (depuis ) |
---|---|
Déléguée générale |
Marie Öngün-Rombaldi[1] |
Chiffre d'affaires |
1 773 432 euros () |
Site web |
RNA | |
---|---|
SIREN | |
OpenCorporates |
La Fédération addiction a été créée en 2011 par la fusion de l'Association nationale des intervenants en toxicomanie et addictologie (ANITEA) et de la Fédération des acteurs de l’alcoologie et de l’addictologie (F3A)[3].
Histoire
La loi du 31 décembre 1970 est à l'origine de la prise en charge des usagers de drogues en France : elle considère l'usager de stupéfiants à la fois comme un malade et comme un délinquant. Après son adoption, des structures de soins spécialisés ouvrent dans les années 1970 : ce sont alors des dispositifs sanitaires comme l'hôpital Marmottan fondé en 1971 par le psychiatre Claude Olievenstein. Il faut attendre la loi du 30 juin 1975 pour voir la création d'un secteur médico-social avec l'émergence de dispositfs pour la toxicomanie et l'addictologie détachés des hôpitaux[4].
L'Association nationale des intervenants en toxicomanie (ANIT) est ainsi créée en 1980 « afin de rassembler les intervenants en toxicomanie »[4]. Dans un contexte de stigmatisation des consommateurs de drogue, notamment en raison de l'épidémie de VIH-sida, l'ANIT milite pour le respect de l'anonymat de usagers et l'accès gratuit aux soins. L'association est divisée dans les années 1990 par le débat autour de la réduction des risques afin finalement de se positionner pour[4].
La Fédération française des centres d'hygiène alimentaire et d'alcoologie (FFCHAA) est, quant à elle, créée en 1994. Elle prend le nom de Fédération française de l’alcoologie ambulatoire (FFAA) en 1999[4].
À partir de la fin des années 1990, le concept d'addictologie s'impose et remet en cause le traitement séparé des questions d'alcool, de tabac et de drogues illicites. La loi du 2 janvier 2022 crée les centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), financés par l'Assurance maladie[4]. Dans le courant de ces évolutions, la FFAA devient la Fédération française des acteurs de l’alcoologie et de l’addictologie (F3A) en 2002 et l'ANIT l'Association nationale des intervenants en toxicomanie et addictologie (ANITEA) en 2008[4].
Les deux organisations entament un rapprochement à partir de 2007 qui aboutit en 2011 à leur fusion et à la création de la Fédération Addiction[3].
Organisation
La Fédération Addiction regroupe :
- des personnes morales, principalement des associations gestionaire de centres d'addictologie (CSAPA, CAARUD) ou de communautés thérapeutiques ainsi que des services hospitaliers d'addictologie ;
- des adhérents individuels, professionnels de l'addictologie : médecins, psychologues, travailleurs sociaux,…
Prises de position
Politique des drogues
La Fédération addiction se positionne contre la politique de pénalisation des drogues « qui ne sert à rien et coûte cher »[5]. Elle relève que « le nombre d’usagers ne baisse pas alors que la France a l’une des politiques les plus répressives en matière de stupéfiants »[6].
La Fédération addiction défend une politique de réduction des risques par « l’éducation préventive », les « actions d’intervention précoce » et le soin[5].
La Fédération addiction fait partie du « collectif pour une nouvelle politique des drogues »[7].
Salle de consommation
La Fédération addiction soutient l'ouverture de salles de consommation à moindre risque[8].
Dry January
La Fédération addiction anime en France la campagne du Dry January, incitant à l'absence de consommation d'alcool après la soirée du Nouvel An et durant tout le mois de janvier, malgré la décision des pouvoirs publics de ne pas soutenir cette action en 2020[9] - [10]. La Fédération critique dans cette décision le « jeu des lobbys » de l'alcool[11].
La Fédération Addiction dénonce les discours publics qui tendent à minimiser les dangers du vin[12].
Fonctionnement
Présidents
- 2011-2018 : Jean-Pierre Couteron
- Depuis 2018 : Jean-Michel Delile[13]
Notes et références
- « L’ex-conseillère Logement d’abord d’Emmanuelle Wargon Marie Öngün-Rombaldi prend la direction de la fédération Addiction », sur AEF,
- « [Communiqué] Réduire les cancers évitables : des annonces, oui. Une politique ambitieuse ? Pas encore… », sur Fédération Addiction,
- « Naissance d'une nouvelle fédération des acteurs de la prise en charge des addictions », sur Actualités sociales hebdomadaires,
- Marine Gaubert, La Fédération Addiction : l'expertise renouvelée : Mémoire de master 2, Institut d'études politiques de Grenoble,
- « Face aux drogues, tirer les leçons de l’échec », sur Libération,
- « Trafic de drogues : Gérald Darmanin lutte en marchant dans les pas musclés de ses prédécesseurs », sur 20 Minutes,
- « Dépénalisation des drogues : 8 Français sur 10 favorables à un grand débat national », sur Neon,
- « "Salles de shoot" : le gouvernement ouvre la porte à de nouveaux lieux et aux fumeurs de crack », sur Europe 1,
- « Alcool : le défi du « janvier sec » lancé « malgré les efforts du lobby alcoolier et la pression de l’Elysée » », sur Le Monde,
- « Dry January 2021 – participation fédérative, partenariat et application », sur Fédération Addiction
- « «Dry January» : la prévention boit la tasse », sur Libération,
- « Fédération Addiction : "Le ministre a tort quand il dit que le vin n'est pas un alcool comme les autres" », sur France Info,
- « Jean-Pierre Couteron, accro à l’addictologie », sur Le Monde,