AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Onction des malades

sacrement dans la religion chrétienne

Pour les articles homonymes, voir Derniers sacrements.

Ne doit pas ĂȘtre confondu avec Viatique.

L'onction des malades est appelĂ©e chez les catholiques « extrĂȘme-onction » avant le concile Vatican II, et sacrement des saintes huiles, chez les orthodoxes. C’est un sacrement des Églises catholique romaine, orthodoxes de tout genre et anglicane par lequel celui qui souffre est confiĂ© Ă  la compassion du Christ (parfois dit Christ mĂ©decin). L'onction est faite avec une huile bĂ©nite et est cĂ©lĂ©brĂ©e par un prĂȘtre.

L'extrĂȘme-onction, Pietro Antonio Novelli, 1779.

Plusieurs Églises Ă©vangĂ©liques pratiquent aussi l'onction d'huile pour les malades, mais ne la considĂšrent pas comme un sacrement. L'onction des malades est une ordonnance de la prĂȘtrise dans l'Église de JĂ©sus-Christ des saints des derniers jours (mormons).

Fondement biblique

Le principal fondement scripturaire de cette pratique sacramentelle se trouve dans l'ÉpĂźtre de Jacques (au chapitre 5, versets 14 et 15) : « Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les anciens (presbytres ou prĂȘtres) de l'Église, et que les anciens prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du Seigneur ; la priĂšre de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relĂšvera ; et s'il a commis des pĂ©chĂ©s, il lui sera pardonné ». Il est bien clair que cette prescription de l'apĂŽtre Jacques se situe dans le prolongement de l'action de JĂ©sus lui-mĂȘme, JĂ©sus dont les Ă©vangĂ©listes nous ont rapportĂ© avec insistance les guĂ©risons. Par exemple, dans l'Évangile selon Marc (Marc, 6, 13) les apĂŽtres prolongent cette action guĂ©rissante du Christ : « Ils chassaient beaucoup de dĂ©mons, et ils oignaient d'huile beaucoup de malades et les guĂ©rissaient. »

Histoire du sacrement

Si Ă  partir de ses plus anciennes attestations au IIIe siĂšcle, le rituel de l'onction des malades est employĂ© principalement en vue de la guĂ©rison du corps[1], cette onction prend progressivement la forme du dernier sacrement des mourants (et non seulement des malades), Ă  partir notamment de l'Ă©poque carolingienne et de son association avec le viatique (derniĂšre Eucharistie) et la pĂ©nitence ad mortem[2]. On l'appellera alors extrĂȘme-onction[3]. AprĂšs le concile Vatican II (n°74-75 de la Constitution Sacrosanctum Concilium sur la liturgie), la Constitution apostolique Sacram unctionem infirmorum, du , a Ă©tabli le rite de l'onction par l'huile alors que le prĂȘtre prononce une seule fois : « Per istam sanctam unctionem et suam piissimam misericordiam adiuvet te Dominus gratia Spiritus Sancti, ut a peccatis liberatum te salvet atque propitius allevet. (« Par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bontĂ© vous rĂ©conforte par la grĂące de l'Esprit saint. Ainsi, vous ayant libĂ©rĂ© de tous pĂ©chĂ©s, qu'il vous sauve et vous relĂšve ») ». On parle aussi de sacrement des malades.

L'onction n'est donc plus le sacrement des malades en danger de mort mais un sacrement de tous les malades graves, avec l'aide du prĂȘtre et des proches du malade, sans que le sens du sacrement (rĂ©tablissement ou accompagnement spirituel) soit clairement dĂ©terminĂ©. L'onction des malades peut naturellement ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©e (alors que l'extrĂȘme-onction Ă©tait plutĂŽt considĂ©rĂ©e comme un sacrement unique — comme le mariage — quoiqu'il pĂ»t ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ© dans le cas oĂč la personne, guĂ©rie, se trouvait de nouveau en danger de mort du fait d'une autre maladie ou accident).

Dans les Églises orthodoxes et protestantes

Dans l’orthodoxie, l’office de l’onction des malades peut ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ© soit dans l’église, dans l’assemblĂ©e des fidĂšles, soit Ă  la maison du malade. Il est d’usage d’administrer le Mercredi saint le sacrement de l’onction des malades Ă  tous les fidĂšles, pour la guĂ©rison de leurs maux et de leurs pĂ©chĂ©s. Cet office comporte d’abord les sept priĂšres de bĂ©nĂ©diction de l’huile, en grec ancien : ΔᜐχέλαÎčÎżÎœ. Puis sont lus les sept passages des ÉpĂźtres et des Évangiles qui manifestent tout l’amour du Christ pour les malades et les pĂ©cheurs[4].

Les Églises protestantes n'ont pas toutes la mĂȘme position concernant la priĂšre pour les malades. En 1545, Martin Luther fournissait un ordre de culte pour l'onction des malades. Au XXIe siĂšcle, l'onction des malades est pratiquĂ©e Ă  la demande du malade dans les Églises anglicanes, ÉvangĂ©liques et charismatiques. Ce sont les responsables de la communautĂ© (appelĂ©s parfois les anciens) qui prient et appliquent l'huile sur le front du malade selon ce qui est Ă©crit dans l'Ă©pĂźtre de Jacques citĂ©e plus haut.

Notes et références

  1. Ortemann, p. 37
  2. Ortemann, p. 47.
  3. cf. Concile de Trente, Session XIV, "Doctrina de sacramento extremae unctionis"
  4. Dieu est vivant, Catéchisme pour les familles par une équipe de chrétiens orthodoxes, éditions du Cerf, 1979, p. 369.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre AdnĂšs (prĂ©f. Henri PĂ©quignot), L’onction des malades, Histoire et thĂ©ologie, Paris, Fac-Éditions, , 91 p. (prĂ©sentation en ligne) (ThĂ©ologie nouvelle).
  • Arnaud BĂ©rard, L’onction des malades. Sacrement de guĂ©rison ou de prĂ©paration Ă  la mort, Paris 1996.
  • Antoine Chavasse, Étude sur l’Onction des infirmes dans l’Église latine du IIIe au XIe siĂšcle. T. 1 : Du IIIe siĂšcle Ă  la rĂ©forme carolingienne, Lyon 1942.
  • Cardinal Jean-Marie Lustiger, Le sacrement de l’onction des malades, Paris, Cerf, (1re éd. 1990), 80 p. (ISBN 978-2204107839) .
  • AimĂ©-Georges Martimort, L’Église en priĂšre, III, Les sacrements, Paris, Éd. ID, , p. 132-153, PriĂšre pour les malades et onction sacramentelle .
  • Henry Mottu, Le geste prophĂ©tique, pour une pratique protestante des sacrements, GenĂšve 1998, 204-212 [“Oindre les malades”].
  • Claude Ortemann, Le sacrement des malades, Lyon, Ă©ditions du chalet,
  • Louis-Michel Renier, L’onction des malades, Angers, 1996.
  • Jean-Philippe Revel, TraitĂ© des sacrements, vol. VI, L’onction des malades, Paris, Cerf, coll. « ThĂ©ologies », , 227 p. (prĂ©sentation en ligne)

Liens externes