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Expo Express

L'Expo Express[1] Ă©tait un mĂ©tro de surface automatisĂ© de cinq stations sur un parcours de 5,7 kilomètres. Ce circuit fut construit pour l'Exposition universelle de 1967 de MontrĂ©al et a coĂ»tĂ© environ 18 millions de dollars canadiens.

Expo Express
Image illustrative de l’article Expo Express
Station Place d’Accueil

Histoire
Mise en service Avril 1967
Dernière extension 1968
Suppression Octobre 1972
Exploitant Expo 67 (1967-1968)
Ville de Montréal (1968-1972)
Infrastructure
Conduite (système) Pilotage automatique
Exploitation
Matériel utilisé Hawker Siddeley H-series
Points d’arrêt 6
Longueur 5.7 km
Schéma de la ligne
LĂ©gende
uKHSTa
Cité du Havre/Place d’Accueil
uBHF(R)f
Habitat 67
uhKRZWa
Fleuve Saint-Laurent
uhSTR
Île Sainte-Hélène
uhKRZW
Chenal Le Moyne
uDSTR
ĂŽle Notre-Dame
uDSTR
L’homme et l’agriculture
uhKRZW
Chenal Le Moyne
uhSTRe@f
La Ronde
uKDSTe
Centre de maintenance

Après l'Expo 67, le matériel roulant fut vendu à la ville de Montréal et le service continua pendant quatre ans sur un trajet plus court. En 1972, le service fut abandonné puis les installations démontées.

Histoire

En novembre 1962, MontrĂ©al est retenu pour accueillir l'exposition universelle de 1967 (Expo 67). 12 millions de visiteurs sont attendus. De par son emplacement au milieu du fleuve Saint-Laurent et son Ă©tendue (400 hectares), le site de l'Expo allait nĂ©cessiter une desserte par de nombreux moyens de transports. Parmi ceux-ci, un monorail reliant la gare centrale aux Ă®les Sainte-HĂ©lène et Notre-Dame est envisagĂ© en 1963 par la Compagnie de l'Expo pour complĂ©ter son Minirail (en) et son tĂ©lĂ©phĂ©rique. Ce type de transport collectif avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© utilisĂ© pour l'Exposition universelle de 1962 Ă  Seattle (Monorail de Seattle) et faisait l'objet de recherches en France (Monorail SAFEGE). Mais l’annĂ©e suivante le projet de monorail est abandonnĂ© car son coĂ»t est jugĂ© prohibitif et car son tracĂ© entrerait en concurrence avec la ligne 4 du mĂ©tro de MontrĂ©al, construite pour l'Expo. Pour Ă©viter cette concurrence et maximiser les chances de revente du système après les festivitĂ©s, un mĂ©tro de surface fut prĂ©fĂ©rĂ©, « standard » Ă  ceci près qu'il sera le premier du genre automatisĂ©.

L'appel de propositions pour un tel système, qui voit s'affronter six compagnies, est remporté le par un groupement formé de Hawker Siddeley Canada, Westinghouse Air Brake Company (Wabco), The Foundation Company of Canada et Dillan Associates. La construction des voies ferrés commence en avril 1965. La première rame de l'Expo Express sortant de l'usine Canadian Car & Foundry de Fort William en Ontario est présenté au public en , après 21 mois de travaux. Fin juin, elle effectue, tractée par une locomotive diesel, le trajet jusque la gare Windsor de Montréal et emmène des passagers pour l'occasion[2]. En octobre de la même année les essais commencent.

L'Expo Express entre officiellement en service en avril 1967 et transporte 44 millions de voyageurs durant les six mois que durent l'Expo.

L'Expo-Express Ă  l'approche de la station ĂŽle Notre-Dame.

Tentatives d'achat

Alors que l'Expo 67 est en cours, l'avenir de l'Expo Express se dessine. En juillet 1967, la ville de New York propose de racheter les rames pour remplacer à moindre coût le matériel roulant de la Staten Island Railway et conduit une étude en ce sens, sans suite. La ville de Montréal envisage de son côté d'utiliser les wagons sur la ligne Deux-Montagnes pour augmenter le service, mais le Canadien National, propriétaire de la ligne, ne souhaite pas financer le rehaussement des quais. Un an plus tard, en août 1968, c'est au tour d'Edmonton de proposer le rachat de 44 voitures pour son métro léger. Enfin, en septembre, des hommes d'affaires créent la Société Urbaine de Transports Rapides Inc. (SUTRI) et proposent à la jeune ville de Laval un partenariat public-privé pour y construire un réseau de transport basé sur le matériel de l'Expo Express.

Toronto, Cleveland et Boston s’étaient montrĂ©s intĂ©ressĂ©s, mais ne soumissionnent pas Ă  l'appel d'offre que lance la Compagnie de l'Expo. Le , la SUTRI le remporte face Ă  Edmonton. Cependant, la ville de MontrĂ©al, qui a financĂ© 25 % du système, s'y oppose et, ne pouvant pas faire annuler l'appel d'offre, rĂ©ussi Ă  convaincre Laval et Edmonton d'abandonner leurs projets[3] - [Note 1].

En 1969, c'est donc finalement MontrĂ©al qui prend possession de l'Expo Express pour 1,8 million de dollars afin de continuer Ă  desservir l'exposition devenu permanente (Terre des Hommes).

Tentatives de vente

La Société de transport de Montréal (STM) assure l’opération du métro de surface, amputé de ses deux stations de la cité du Havre et seulement l’été, jusqu'en octobre 1972. Après cette date, les pavillons de l’île Notre-Dame ayant fermés la même année, l'Expo Express n'a plus d’utilité. De plus, les travaux de construction d'un bassin pour les Jeux olympiques d’été de 1976 allaient détruire un pont emprunté par les rames. Le matériel roulant est donc stationné sur le pont de la Concorde entre les îles Sainte-Hélène et Notre-Dame à partir de 1973. La ville cherche alors à le vendre mais entre-temps la technologie a évolué et les tubes électroniques sont devenus obsolètes.

Finalement, le , un homme d'affaires montrĂ©alais rachète le matĂ©riel pour 380 000 dollars et fait construire une voie ferrĂ©e temporaire pour l'amener dans la cour de l'entreprise Vickers Canada, au port de MontrĂ©al, ou il est entreposĂ©[4]. Par l'entremise de Vickers, il essaie ensuite de trouver un acquĂ©reur. N'y parvenant pas, il revend le tout en 1984 aux Entreprises Pemik Inc. qui transfèrent les voitures dans un champ sur la montĂ©e Chenier aux Cèdres puis font Ă©valuer le coĂ»t de leur restauration en 1988 par Bombardier Transport dans l'espoir d'une utilisation sur le rĂ©seau de trains de banlieue. Les coĂ»ts apparaissant prohibitifs, aucun plan ne se concrĂ©tise pour la rĂ©utilisation des vĂ©hicules et ceux-ci sont dĂ©mantelĂ©s en 1995.

Ligne

Station La Ronde.

La ligne de l'Expo Express, longue de 5,7 kilomètres, comportait 6 stations originellement, puis 4 après 1968.

Nom Lieu Dates Notes
Place d’Accueil Cité du Havre 1967-1968 Terminus Ouest, centre de contrôle.
Habitat 67 1967-1968
Place des Nations Île Sainte-Hélène 1967-1972 Connexion avec le Minirail jaune.
Île Notre-Dame 1967-1972 Pavillon l'Homme à l’œuvre.
Notre-Dame Est 1968-1972 Pavillon l’Homme et l’agriculture.
La Ronde Île Sainte-Hélène 1967-1972 Terminus Est, entrée du parc d'attractions.

Voies

La position de chaque trains est affichée sur un tableau dans le centre de contrôle.

La ligne possédait deux voies sur tout le trajet, sauf pour la section de la Place d'Accueil qui possédait une seule voie car à cette section les visiteurs quittaient d'un côté du train et embarquaient de l'autre côté. Une seconde voie fut cependant rapidement ajoutée pour faire face à l'achalandage. Le garage d'entretien des voitures était situé au nord-ouest de la station de La Ronde.

Pour absorber les vibrations et réduire le bruit à proximité des pavillons, les rails étaient soudés ensemble et des coussinets en caoutchouc étaient placés entre les rails et les traverses et entre les traverses et le radier de la voie. De plus des déflecteurs acoustiques étaient placés en station.

Les rames Ă©taient alimentĂ©s en courant Ă©lectrique continu 600 volts par un troisième rail.

Automatisation

La console de contrĂ´le des trains au centre de contrĂ´le.

L'Expo Express a Ă©tĂ© le premier mĂ©tro entièrement automatisĂ© en AmĂ©rique du Nord. Le système expĂ©rimental, conçu par Uniswitch, division de Wabco, utilisait des signaux de contrĂ´le circulant dans les rails. Chaque section de voie (canton) possĂ©dait ainsi sa vitesse autorisĂ©e. Ă€ l'approche des stations des bobines signal dĂ©clenchaient le freinage des rames jusqu'Ă  leur arrĂŞt Ă  une prĂ©cision de 45 centimètres (1 pied et demi). Cependant, l'automatisation n’était pas totale car un opĂ©rateur restait chargĂ© d'actionner les portes et de donner le dĂ©part (automatisation de niveau 3).

La vitesse des trains Ă©tait limitĂ©e Ă  72 kilomètres par heure (45 miles par heure) pour des raisons touristiques. Le système permettait une frĂ©quence de 2 minutes 30 secondes entre les trains pour accommoder 30 000 personnes par heure en pĂ©riode de pointe.

Matériel roulant

Intérieur de l'Expo Express.
Voiture de tĂŞte de l'Expo Express.

Contrairement au métro de Montréal qui lui est contemporain, l'Expo Express utilisait un système de train classique, semblable à celui du Métro de Toronto, muni de roues en acier roulant sur une voie ferrée afin de maximiser la valeur de revente à la fin de l'expo. Dans la même optique, un système de commande mixte (manuel et automatique) fut installé.

Les voitures étaient faite d'un alliage d'aluminium sur une armature d'acier et munies de vitres très larges pour maximiser la vue des passagers. Ces vitres laissant entrer beaucoup de chaleur, un système de climatisation était installé sur chaque voitures.

Chaque train Ă©tait formĂ© de 4 voitures intermĂ©diaires de 80 sièges et de deux voitures de tĂŞte de 78 sièges, pour une capacitĂ© totale de 1 200 personnes.

Information :

  • Type : SĂ©rie H1 (en) et RTC-75 (75 pieds) pour les wagons de tĂŞte
  • Nombre : 48 voitures
  • Configuration : 8 rames de 6 voitures
  • OpĂ©rateur : Ville de MontrĂ©al
  • Constructeur : Hawker Siddeley Canada Limited, Thunder Bay, Ontario

Notes et références

Notes

  1. En contrepartie la ville de Laval obtint de Montréal que la ligne orange du métro soit prolongée sur son territoire. Promesse qui sera tenue quelque 40 années plus tard (2007).

Références

  1. « Vous souvenez-vous de l’Expo-Express ? », Info STM, Société de transport de Montréal, (consulté le )
  2. « Première rame de l’Expo-Express », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  3. « Drapeau trouve "insensée" la vente de l'Expo-Express », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  4. « Une fortune sur rail? », Le Devoir,‎ , p. 5-6 (lire en ligne)

Bibliographie

Ouvrage

Roger La Roche, Expo-Express, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, , 86 p. (lire en ligne)

Vidéo

  • TournĂ©e de l'Expo 67 par l'Expo Express, 1967.
  • Expo Express, 1967, Archives de la Ville de MontrĂ©al.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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