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Explosion de la poudrerie de Grenelle

L’explosion de la poudrerie de Grenelle est la catastrophe industrielle la plus meurtrière s'étant produite en France. Elle est survenue le , dans la partie nord de la plaine de Grenelle, englobée dans la ville de Paris par le mur des Fermiers généraux construit en 1788 (aujourd'hui place Dupleix).

Explosion de la poudrerie de Grenelle
Plaque en hommage au château de Grenelle, 18 place Dupleix (Paris)
Plaque en hommage au château de Grenelle, 18 place Dupleix (Paris)

Type Catastrophe industrielle
Pays Drapeau de la France France
Localisation Paris
CoordonnĂ©es 48° 51′ 04″ nord, 2° 17′ 45″ est
Date Ă  7 h 15
Bilan
Blessés 700 à 800
Morts 530 Ă  650

Historique

Plaine de Grenelle dans les années 1730, avec le château de Grenelle au centre.

Par un arrêté en date du 10 pluviôse an II (), le comité de salut public autorise la transformation du château de Grenelle ainsi que la ferme et les bâtiments avoisinants en « deux établissements provisoires de fabrication révolutionnaire de poudre ». Par mesure de sécurité, les bâtiments situés aux alentours furent détruits après que les propriétaires et locataires furent expropriés.

Ainsi deux mille ouvriers fabriquent de la poudre noire dans une poudrerie, un atelier de munitions installĂ© dans le château de Grenelle[1]. Le 14 fructidor an II (), Ă  7 h 15, 30 Ă  150 tonnes de poudre du magasin d’entreposage, la poudrière, explosent.

Trois fortes détonations sont entendues, avec une immense colonne de fumée visible de tout Paris, qui provoquent près d'un millier de morts parmi les ouvriers, les employés et la population voisine, les alentours subissant des dommages considérables[2], comme la destruction du couvent des Visitandines de Chaillot, abandonné depuis le début de la Révolution.

Ce nombre de mille morts a Ă©tĂ© avancĂ© par Chaptal lui-mĂŞme, alors directeur de l'Agence rĂ©volutionnaire des poudres. On a mĂŞme parlĂ© de 1 500 morts Ă  l'Ă©tranger pour nuire Ă  la France. Cependant, en s'appuyant sur l'Ă©tude des dossiers d’indemnisation, qui ne relèvent officiellement que 536 morts, on peut estimer le nombre de victimes Ă  1 360 (dont moins de la moitiĂ© de morts)[3].

Le souffle de l'explosion provoque la destruction de nombreuses vitres, et anéantit un grand nombre de vitraux d'églises dans la capitale : presque toutes les églises de Paris sont affectées, y compris sur la rive droite.

À la suite de cette catastrophe, la prise de conscience des risques induits par les activités de nature industrielle a contribué au fondement de la réglementation française sur les établissements dangereux par le décret impérial de 1810[2].

Selon l'universitaire Thomas Le Roux, il s'agit « de l’accident industriel le plus meurtrier de l’histoire de France (Courrières mis à part) et sans aucun doute son premier véritable accident technologique »[3] - [4].

Notes et références

  1. Claude-Antoine Prieur, « Notice sur l'exploitation extraordinaire de Salpêtre, qui a eu lieu en France, pendant les années 2 et 3 de la République ; ainsi que sur le nouveau procédé du raffinage de ce sel », Annales de chimie, vol. 20,‎ , p. 304-5 (lire en ligne).
  2. Explosion de la poudrerie de Grenelle, sur la base de données ARIA du ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie. Consulté le 21 novembre 2012.
  3. Le Roux 2011.
  4. Site ineris.fr, article "La typologie des risques", consulté le 15 juillet 2021.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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