Eustache (évêque de Valence)
Eustache est un évêque de Valence du début du XIIe siècle, et probablement un comte de Valentinois. Il semble se rattacher, pour certains auteurs, à la famille de Poitiers dite de Valentinois.
Évêque de Valence Diocèse de Valence (d) | |
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Jean (d) |
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Famille |
Biographie
Origines
Son origine n'est pas précisément connue. Les historiens Ulysse Chevalier (1867)[1] et Jules Chevalier (1897)[2] indiquent qu'il était d'« illustre naissance ».
Certaines hypothèses le font parent de la famille de Poitiers. Ainsi, J. Chevalier, bien que reconnaissant l'absence de sources, indique « mais ce qui est certain, c'est qu'un lien de parenté unissait ce personnage à la maison de Poitiers. »[2] Cette parenté est reprise notamment sur le site Internet de généalogie Foundation for Medieval Genealogy - Medieval Lands[3].
J. Chevalier avance qu'il est le parent (oncle ?) d'Eustache de Poitiers, fils d'Aymar/Adhémar Ier, et prévôt de Valence, à cette période[2]. Aymar/Adhémar Ier, toujour selon l'auteur, à un frère, Guillaume († v. ), prévôt de Valence et évêque de Viviers[4].
Dans le Cartulaire de la commanderie de Richerenches, Ripert-Monclar (1907) avançait une autre hypothèse selon laquelle Eustache a pour soeur, Rixende, qui aurait épousée Adhémar, et un frère, Guillaume († v. ), prévôt de Valence et évêque de Viviers.
J. Chevalier précise, par ailleurs, « que ce nom d'Eustache ne reparaîtra plus dans la généalogie des Poitiers, peut-être à cause du mauvais renom qu'avait laissé cet évêque. »[2]
Épiscopat
L'épiscopat d'Eustache est donné pour la période 1107 à 1141[2] - [5]. Le Regeste dauphinois (1912) relève un acte non daté, mais antérieur à 1107, qui le désignerait déjà comme évêque[6].
Il semble avoir été chanoine du Puy avant de monter sur le trône épiscopal[1].
En janvier 1107, il participe à un synode provincial à Lyon, organisé par le pape Pascal II, qui a pour sujet le partage du comté de Sermorens, entre les diocèses de Vienne et de Grenoble[1] - [7]. Quelques mois plus tard, en juillet, il accueille le pape à Valence[1]. Le pape préside un jugement contre les prétentions du cardinal-évêque d'Albano[8]. Le pape l'invite à se rendre en à la fin de l'année à Nîmes pour conclure un différent opposant deux monastères[9].
L'année suivante, probablement, le pape l'engage à agir, aux côtés des évêques de Nîmes et d'Uzès, contre les agissements du comte Bertrand de Toulouse envers l'abbaye de Saint-Gilles[10].
Il participe à l'installation de l'ordre de Saint-Ruf[1] - [11].
Il est présent comme témoin dans plusieurs actes (Regeste dauphinois).
Déposition
U. Chevalier souligne qu'il mène « une vie peu édifiante », d'où les reproches faits par Bernard de Clairvaux dans sa lettre 185[1]. J. Chevalier résume ainsi cette lettre : « une lettre admirable de zèle apostolique qu'il lui adressa, saint Bernard nous le montre, avec une indignation à peine contenue, oubliant jusque sous les cheveux blancs ses devoirs les plus saints, opprimant les fidèles dont il était le pasteur et s'entourant de gens avides qui savaient le flatter et à qui il distribuait les richesses de son Eglise. »[2]
Le pape Innocent II le prive de sa dignité (déposition) lors d'un concile se tenant à Pise, le [12] (U Chevalier donnait, en 1867, l'année 1134[1]).
Il refuse la décision papale, recevant quelques soutiens locaux[1]. La ville de Valence est frappée d'interdit pendant sept ans[1] - [13].
Il accompagne la fondation de Léoncel, en 1137[1] - [14]. Dans la charte n°IV, il est mentionné comme Eustachius episcopus et comes Valentinensis[14]. U. Chevalier (1869), publiant le Cartulaire, accompagne l'information d'un « [sic] »[14]. J. Chevalier (1897), considère quant à lui, l'information comme intéressante, puisqu'elle confirmerait les observations de Chorier « qui nous montre Eustache, comte de Valentinois, introduisant dans le pays le chef de la maison de Poitiers, à qui il aurait donné sa fille en mariage. »[2] Le Regeste dauphinois (1912) relève un acte daté de 1137/1141, où il est mentionné comme évêque et comte, correspondant à une remise des droits de péage et de leyde à Valence pour les moines de l'abbaye de Léoncel[15].
En mars/avril 1141, il est remplacé, en mars/avril, à la suite de la décision du métropolitai de Vienne de désigner un nouvel évêque[13]. Le choix se porte sur Jean, abbé de Bonnevaux[1] - [13]. Eustache, vers cette période des fêtes de Pâques, est chassé de son trône[1], « à main armée »[13].
Références
- Ulysse Chevalier, Notice chronologico-historique sur les évêques de Valence, Valence, Jules Céas et fils, , 16 p. (lire en ligne), p. 7.
- J.Chevalier, 1897, p. 175-176.
- (en) Charles Cawley, « Provence - Valentinois, Diois Chapter 7. Valentinois A. Comtes de Valentinois (Poitiers) > Eustache », sur Foundation for Medieval Genealogy - Medieval Lands (consulté en ).
- J.Chevalier, 1897, p. 173-174.
- « Les évêques du diocèse de Valence », sur Diocèse de Valence.
- Regeste dauphinois, p. 502, Acte no 2943 (lire en ligne).
- Regeste dauphinois, p. 505-506, Acte no 2960 (lire en ligne).
- Regeste dauphinois, p. 507, Acte no 2969 (lire en ligne).
- Regeste dauphinois, p. 509, Acte no 2978 (lire en ligne).
- Regeste dauphinois, p. 512-513, Actes no 3001, no 3002(lire en ligne).
- Regeste dauphinois, p. 538, Acte no 3147 (lire en ligne).
- Regeste dauphinois, p. 600, Acte no 3552 (lire en ligne).
- Regeste dauphinois, p. 615, Acte no 3646 (lire en ligne).
- Ulysse Chevalier, Cartulaire de l'abbaye Notre-Dame de Léoncel au diocèse de Die, ordre de Cîteaux, Impr. et lith. Bourron, , 320 p. (lire en ligne), pp. 7-8, IV. Sigillum Eustachii episcopi Valencie (et successorum ejus) de Pedagiis*.
- Regeste dauphinois, p. 605, Acte no 3584 (lire en ligne).
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jules Chevalier, Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois. Tome Ier, Les anciens comtes de Die et de Valence, les comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, Paris, , 477 p. (lire en ligne). .
- Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 (Tome 1, Fascicule 2), Valence, Impr. valentinoise, (lire en ligne).