European Master's in Translation
European Master's in Translation (EMT, ou en français « Master européen en traduction ») est un partenariat entre la direction générale de la traduction (DGT) de la Commission européenne et les établissements d’enseignement supérieurs offrant un cursus en traduction. Ce partenariat se concrétise par l’attribution du label EMT aux formations satisfaisant à des critères de qualité définis par la DGT. Les universités et établissements qui obtiennent ce label deviennent membre du réseau EMT.
European Master's in Translation
Le master européen en traduction, en anglais « European Master’s in Translation », est souvent désigné par le sigle EMT. C’est le résultat d’un partenariat entre la Commission européenne et les établissements d’enseignement supérieur européens proposant des masters en traduction de qualité. Le projet EMT a vu le jour en 2006, lors d’une conférence de la DGT à Bruxelles sur la formation des traducteurs et l’évolution de la profession. Il a été créé, entre autres, pour répondre à l’augmentation de la demande en traduction et services liés de qualité[1]. À terme, son principal objectif est de valoriser la profession de traducteur au sein de l’Union européenne[2].
Organisation de l'EMT
L’EMT définit des normes de qualité pour la formation des traducteurs. Ces normes correspondent aux compétences et aptitudes professionnelles que doivent posséder les étudiants à la fin de leurs deux années de master. Toutefois, ces compétences ne sont qu’un cadre global. L’EMT met l’accent sur un socle minimal de compétences professionnelles à acquérir plutôt que sur le contenu particulier d’un programme ou sur une méthode de formation spécifique. Ces derniers sont laissés à la discrétion des universités[3]. Les établissements peuvent également adapter leur programme pour répondre aux besoins du marché local. Par ailleurs, d’autres programmes de formation en lien avec la traduction peuvent postuler pour autant qu’ils répondent à un certain nombre des critères définis dans le socle de compétences.
Socle de compétences
Le socle de compétences repose sur six « domaines de compétences ». Si les programmes de formation permettent aux étudiants d’acquérir ces compétences, ils reçoivent le label de qualité EMT. Les domaines de compétences sont interdépendants et aucun de ces domaines ne prédomine sur les autres[2]. Les six domaines de compétences sont les suivants[3] :
- Compétences en matière de prestation de services de traduction. Ces compétences ont à la fois une dimension interpersonnelle et de production. Les futurs traducteurs doivent savoir gérer les relations avec la clientèle mais également avec leurs collaborateurs (chef de projet et autres traducteurs), s’adapter aux besoins du marché, et être organisés (gestion du temps, du stress, du budget et de la formation continue). La dimension de production concerne la traduction à proprement parler. Les futurs traducteurs doivent maîtriser toutes les étapes de la traduction d’un document de manière appropriée selon les demandes du client. Il s’agit de la compétence centrale du socle.
- Compétences linguistiques. Il s’agit ici de la maîtrise des langues sources et cible. Les étudiants des programmes EMT doivent maîtriser deux langues de travail au niveau C1 du cadre européen commun de référence pour les langues, en plus d’une parfaite maîtrise de leur langue maternelle.
- Compétences interculturelles. La capacité de résumer un texte et de comprendre des informations comportant des références culturelles fait partie de ces compétences, qui supposent également de connaître les conventions et normes d’écriture dans les langues cibles.
- Compétences en matière d’extraction d’informations. Il s’agit là de la capacité de rechercher des informations et de recouper plusieurs sources d’informations. Pour cela, les futurs traducteurs doivent savoir identifier leurs besoins en information et documentation et traiter les informations en évaluant la fiabilité des documents. Ils doivent donc avoir une parfaite maîtrise des outils de recherche (dictionnaires, moteurs de recherche, bases de données, etc.).
- Compétences technologiques. La maîtrise des outils technologiques qu’il s’agisse des outils d’aide à la traduction, de recherche documentaire, de bureautique est également importante pour les futurs traducteurs. Les traducteurs doivent s’adapter aux différents formats de documents et supports techniques. Ils doivent également connaître les possibilités et limites de la traduction automatique.
- Compétences thématiques. Les futurs traducteurs doivent se spécialiser dans un domaine pour devenir un professionnel de la traduction, et donc développer leurs connaissances dans leur domaine de spécialité.
Les formations répondant à ces normes de qualité se voient attribuées le label EMT.
Le label EMT
Le label EMT est un label de qualité attribué aux masters de traduction répondant aux critères qualitatifs du socle de compétences élaboré par la DGT. Ce label est une reconnaissance de la haute qualité du programme de formation en traduction[4]. Le logo et le sigle EMT sont des marques déposées depuis le 14 octobre 2011[5]. Seuls les programmes qui se sont vus attribuer le label peuvent utiliser le logo et la mention « membre/observateur du réseau EMT ». Ils reçoivent également un certificat d’adhésion à l’EMT.
Le réseau EMT
Le lancement du réseau EMT a eu lieu en 2009. Une deuxième procédure de sélection a eu lieu en 2010 et une troisième en 2014. À l’issue de cette procédure de sélection, 20 programmes de formation en traduction ont rejoint le réseau EMT. Les universités rejoignent le réseau pour une période maximale de cinq ans. Les membres peuvent renouveler leur demande d’adhésion à l’issue de cette période. La prochaine procédure de sélection se déroulera en 2019.
L’objectif du réseau est la coopération et la promotion des échanges entre ses membres. Les membres débattent de l’évolution du réseau, de l’EMT ainsi que de l’avenir de la traduction. Des conférences EMT se tiennent annuellement[6] et le réseau EMT possède son propre wiki (wiki EMT) qui permet à ses membres d'échanger.
Admissibilité
Les programmes de formation en traduction correspondant aux critères EMT et issus des pays membres de l’Union européenne sont membres de plein droit du réseau EMT après la sélection. Les programmes éligibles issus des pays hors Union européenne peuvent se voir octroyer le statut d’observateur s’ils sont retenus à l’issue de la procédure de sélection. Les pays éligibles n’appartenant pas à l’Union européenne sont les pays candidats et candidats potentiels à l’adhésion à l’UE, les pays participant à la politique européenne de voisinage (PEV), les pays de l’Espace économique européen (EEE), la Suisse et la Russie[7].
En 2010, 93 établissements d’enseignement supérieur ont répondu à l’appel aux candidatures qui se clôturait en décembre (dont deux établissements d’un pays non membre de l’Union européenne). 53 d’entre eux sont devenus membres à part entière du réseau EMT, la maîtrise en traduction de l’université de Genève (Suisse) ayant rejoint le réseau avec le statut d’observateur[8].
En 2014, 114 établissements de 28 pays (25 états membres de l'Union européenne et 3 tiers) ont postulé (les membres devaient représenter une candidature) ; 64 candidatures ont été retenues, dont 2 à titres d'observateurs[8].
Membres
En 2014, 64 programmes sont membres/observateurs du réseau EMT[9] contre 54 en 2010[8] :
Allemagne |
|
Autriche | Übersetzen – Masterstudium, Universität Wien, Zentrum für Translationswissenschaft (Vienne) |
Belgique |
|
Bulgarie |
|
Danemark | Kandidatuddannelsen i sprog og international erhvervskommunikation med profilen Translatør/tolk, Aarhus Universitet, Handelshøjskolen i Aarhus (Aahrus) |
Espagne |
|
Finlande |
|
France |
|
Hongrie |
|
Irlande |
|
Italie |
|
Lettonie |
|
Lituanie | Vertimas, Vilniaus universitetas (Vilnius) |
Pologne |
|
Portugal | Mestrado em Tradução e Serviços Linguísticos, Universidade do Porto, Faculdade de Letras (Porto) |
Roumanie | Masterat European de Traductologie-Terminologie, Babes-Bolyai University, Department of Applied Modern Languages (Cluj-Napoca) |
Royaume-Uni |
|
Slovaquie | Prekladateľstvo a tlmočníctvo (AJ, NJ, RJ), Univerzita Konštantína Filozofa, Department of Translation Studies (Nitra) |
Slovénie | Drugostopenjski magistrski študijski program Prevajanje, University of Ljubljana, Department of Translation (Ljubljana) |
Suisse |
|
Notes et références
- http://ec.europa.eu/dgs/translation/programmes/emt/key_documents/emt_strategy_fr.pdf
- http://ec.europa.eu/france/pdf/dgt_emt_faq_fr.pdf
- http://ec.europa.eu/dgs/translation/programmes/emt/key_documents/emt_competences_translators_fr.pdf
- « formation-de-traducteurs.net/2… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- INPI
- (en) « Translation », sur European Commission - European Commission (consulté le ).
- (en) « Translation », sur European Commission - European Commission (consulté le ).
- Communiqué de presse:Le label «Master européen en traduction» est attribué à 60 universités, site de la Commission européenne, 3 juin 2014
- Liste des universités membres du réseau EMT sur le site de la Commission européenne
Voir aussi
Liens externes
- EMT, la page de l'EMT sur le site de la Commission européenne ;
- Liste des formations EMT et liens vers leurs sites officiels ;
- DGT, la page de la DGT sur le site de la Commission européenne.