España artística y monumental
España artística y monumental (nom complet : Espana artistica y monumental, vistas y descripcion de los sitios y monumentos mas notables de Espana) est un ouvrage littéraire et pictural dans le genre des livres de voyage édité entre 1842 et 1850 à Paris par Veith et Hauser. Les lithographies qui l'illustrent ont été publiées en trois volumes avec des thèmes de paysage et des représentations des monuments les plus importants d'Espagne.
_Espa%C3%B1a_art%C3%ADstica_y_monumental%252C_portada_1.png.webp)
L'auteur du projet et des estampes est le paysagiste romantique Jenaro Pérez Villaamil, en collaboration avec Patricio de la Escosura, auteur du texte.
Histoire
Le mouvement romantique a mis à la mode avec un grand succès les livres illustrés de voyages. España artística y monumental est l'une des plus belles œuvres du genre en Espagne, avec España pintoresca y artística[alpha 1] du peintre Francisco de Paula Van Halen (es) (1847) et Recuerdos y bellezas de España[alpha 2] du peintre Francisco Javier Parcerisa[alpha 3] et de l'écrivain José María Quadrado (es)[3] - [2].
España artística y monumental est une œuvre collaborative, bien que la responsabilité du projet et une grande partie des dessins produits pour être lithographiés incombent principalement à Jenaro Pérez Villaamil, qui en a impulsé l'idée. En plus de l'écrivain Patricio de la Escosura, qui s'est chargé de la partie littéraire[4] - [5], Villaamil a travaillé étroitement avec les auteurs des cahiers d'estampes de paysages et monuments Benoist et Louis-Julien Jacottet (es)[6]. Le projet bénéficie du mécénat du marquis Gaspar Remisa (es)[2].
La plus grande partie des estampes a été exécutée par Villaamil, qu'il a parfois réalisées d'après ses propres dessins ou tableaux ; dans ce cas, il signe « <G. P. de Villaamil pinxit> ». Il a aussi collaboré avec d'autres artistes comme son frère Juan, Valentín Carderera, Valeriano Domínguez Bécquer et Cecilio Pizarro. D'autres estampes ont été réalisées d'après des dessins originaux achetés à d'autres artistes, ce qui est systématiquement spécifié sur les estampes, à l'exception de l'une d'elles où l'auteur n'est pas précisé mais comporte l'indication « G. Pérez de Villaamil lo dirigió ». C'est l'estampe de Valentín Carderera dont on a une lettre de proteste à ce sujet«_
Contenu
Toute l'œuvre s'inscrit dans le mouvement romantique, comme les autres œuvres européennes du genre[4]. Pérez Villaamil apporte le style de ses peintures de paysages urbains, de personnages populaires, de l'exaltation du médiéval dans le sentiment romantique et avec une touche de costumbrismo. Selon Martínez, « la vision de Pérez Villaamil est plus pittoresque [que les autres œuvres espagnoles du genre], mais probablement plus belle esthétiquement parlant »[2].
La maison d'édition Veith et Hauser l'édite entre 1842 et 1850 en trois tomes. Un total de vingt-trois lithographes français et un espagnol se chargent d'imprimer les dessins originaux ; malgré la grande variété d'auteurs et de lithographes, la cohérence d'ensemble est préservée grâce à la bonne direction de Pérez Villaamil et ce en composant avec les licences artistiques prises par les lithographes vis-à-vis des œuvres originales, une habitude à la mode à cette époque[9].
L'ensemble contient des vues de Tolède (44 estampes) ; Burgos (19) ; divers lieux de Castille, Aragon, Andalousie, Pays basque, Navarre et Galice (qui n'en compte qu'une). Paul de Kock estime que les 144 estampes sont d'une excellente exécution[5]. Si Enrique Arias Anglés considère que la sélection est arbitraire, ne représentant pas toutes les régions d'Espagne(es)_Xavier_de_Salas,_''Varias_notas_sobre_Pérez_Villaamil_''_Archivo_español_de_Arte_XXI,_1958,_p._273-._13-0">[10] - [alpha 4], Charles Paul de Kock estime qu'elle est faite de manière à représenter « les monuments artistiques les plus notables d'Espagne », avec des dessins et des instructions sur les usages, les armes et les coutumes de toutes les époques[5]. Martínez qualifie España artística y monumental de l'un des produits les plus typiques du monde éditorial du XIXe siècle[4].
- Quelques estampes
- Monastère de Santa María del Parral (es) (Ségovie), lithographie de Auguste Mathieu (1810-1864) d'après Jenaro Pérez Villaamil (vers 1850).
- Ruines arabes à Humanejos (village disparu près de Parla), lithographie de Léon Sabatier (d) et Auguste Mathieu d'après un dessin de Jenaro Pérez Villaamil (1850).
- Palais des Archevêques d'Alcalá de Henares, lithographie d'Auguste Mathieu d'après un dessin de Jenaro Pérez Villaamil (1850).
- Fachada de la Catedral (Puerta Alta de la Cathédrale Sainte-Marie de Burgos, España), gouache sur papier de Jenaro Pérez Villaamil (avant 1842).
Conservation
La Bibliothèque numérique de Castille-et-León met en ligne et en libre accès les trois tomes d'España artística y monumental numérisés[11].
Notes et références
(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en espagnol intitulée « España artística y monumental » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Voir un aperçu du contenu graphique d'España pintoresca y artística, sur Wikimedia Commons.
- Voir un aperçu du contenu graphique de Recuerdos y bellezas de España, sur Wikimedia Commons.
- Recuerdos y bellezas de España est considérée par Boix comme l'œuvre fondamentale de l'étude archéologique du XIXe siècle en Espagne[1] - [2].
- Dans le catalogue général de l'œuvre de Villaamil, les estampes correspondant à l'España artística y monumental sont numérotées de 791 à 934.
Références
- (es) F. Boix, Obras ilustradas sobre arte y arqueologia de autores españoles publicadas en el siglo XIX, Madrid, Graficas Marinas, , p. 17.
- Martínez 2001, p. 119, note 10.
- Arias Anglés 1986, p. 192.
- Martínez 2001, p. 119.
- (es) Charles Paul de Kock, La Jóven de las tres enaguas, Cárlos Bailly-Bailliere, , 294 p. (lire en ligne), n. p..
- Arias Anglés 1986, p. 182.
- «_
He_visto_con_sentimiento_que_entre_las_últimas_estampas_de_la_España_Monumental,_que_han_salido_algunas_cuyos_originales_vendí_a_Vd.,_está_suprimido_mi_nombre._Lo_propio_sucede,_como_ya_dije_a_Vd.,_con_la_''catedral_de_Zamora''._La_''Magdalena''_de_Zamora_[...]_En_estas_últimas_que_han_salido_falta_mi_nombre_[...] _»-10" class="mw-reference-text">Arias Anglés 1986, p. 193. Citant : Xavier de Salas, Pérez Villaamil y Carderera Archivo español de Arte XXXVI, 1963, p. 83 : « He visto con sentimiento que entre las últimas estampas de la España Monumental, que han salido algunas cuyos originales vendí a Vd., está suprimido mi nombre. Lo propio sucede, como ya dije a Vd., con la catedral de Zamora. La Magdalena de Zamora [...] En estas últimas que han salido falta mi nombre [...] » - P. L., « Pérez Villaamil (Genaro) », dans La Grande Encyclopédie, vol. 26, , 1200 p. (lire en ligne), p. 363.
- Arias Anglés 1986, p. 194-195.
- (es)_Xavier_de_Salas,_''Varias_notas_sobre_Pérez_Villaamil_''_Archivo_español_de_Arte_XXI,_1958,_p._273-.-13" class="mw-reference-text">Arias Anglés 1986, p. 194. citant (es) Xavier de Salas, Varias notas sobre Pérez Villaamil Archivo español de Arte XXI, 1958, p. 273-.
- (es) « España artística y monumental: vistas y descripción de... », sur Bibliothèque numérique de Castille-et-León (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (es) Enrique Arias Anglés, El paisajista romántico Jenaro Pérez Villaamil, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, (ISBN 84-00-06396-1).
- (es) Jesús A. Martínez, Historia de la edición en España, 1836-1936, Marcial Pons, Ediciones de Historia, , 527 p. (ISBN 9788495379375, lire en ligne).