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Ervin SzabĂł

Ervin Szabó, né Såmuel Ármin Schlesinger le à Szlanica (de) et mort le à Budapest, est un intellectuel marxiste libertaire[1] hongrois, chercheur en sciences sociales, bibliothécaire et directeur de bibliothÚque, connu également pour son engagement anarcho-syndicaliste.

Ervin SzabĂł
Biographie
Naissance

Slanica (d)
DĂ©cĂšs
(Ă  41 ans)
Budapest
SĂ©pulture
Nom dans la langue maternelle
SzabĂł Ervin
Nom de naissance
Schlesinger Såmuel Ármin
Nationalité
Activités

Biographie

Famille et débuts

Il appartient par sa mĂšre Ă  la famille Pollacsek, une famille hongroise d'origine juive.

Il est le cousin germain de l'économiste Karl Polanyi (1886-1964) et du chimiste et penseur libéral Michael Polanyi (1891-1976), nés Pollacsek.

De 1911 Ă  1918, il est le directeur de la BibliothĂšque municipale de Budapest[2].

Il a donné son nom à la BibliothÚque métropolitaine Ervin Szabó à Budapest.

Syndicaliste libertaire

Ervin SzabĂł, est le principal thĂ©oricien du syndicalisme libertaire. Évoluant d’une position strictement sociale-dĂ©mocrate, il s'oppose aux Ă©lĂ©ments rĂ©formistes dans les syndicats. Il fonde le Groupe de Propagande Syndicaliste. L'appel Ă  la crĂ©ation de syndicats indĂ©pendants de la social-dĂ©mocratie trouve peu d’échos parmi les travailleurs. Le cƓur du groupe, quelques travailleurs autodidactes, restent avec Szabo et sont l’un des noyaux des groupes rĂ©volutionnaires durant les derniĂšres annĂ©es de la PremiĂšre Guerre mondiale. Leurs positions sans compromis sur l’action directe, l’antimilitarisme et l’anti-Ă©tatisme aboutissent finalement Ă  ce que les nouvelles forces oppositionnelles se rassemblent autour d’eux en rĂ©probation contre la guerre et le systĂšme qui a produit son dĂ©clenchement. Des jeunes gens comme Ilona DuczyƄska, OttĂł Korvin et Imre Sallai (ce dernier sera pendu par le rĂ©gime pro-fasciste de MiklĂłs Horthy en 1932), des artistes engagĂ©s comme Lajos KassĂĄk et les « idĂ©alistes Ă©thiques » autour de Georges LukĂĄcs et BĂ©la BalĂĄzs se rassemblent autour d’eux[3].

La mort prématurée de Szabó, le , est suivie de funérailles qui rassemblent beaucoup de monde. Les travailleurs de Budapest stoppent le travail quelques minutes à sa mémoire. Cet épisode est considéré comme le premier acte de la révolution hongroise de 1918.

Commentaire

Selon l'intellectuel Achille Dauphin-Meunier : « Ervin SzabĂł [...] fut le thĂ©oricien du syndicalisme libertaire. Traducteur des Ɠuvres de Marx, il comprit la nocivitĂ© des tendances politiciennes et de la philosophie matĂ©rialiste du sociologue allemand. Ne s’intĂ©ressant qu’à l’organisation Ă©conomique, il voulut inculquer au mouvement syndical une inclinaison anarchiste, le goĂ»t de la violence mĂ©thodique. Il s’adonna surtout Ă  l’éducation idĂ©aliste des ouvriers auxquels il apprit Ă  lutter en vue d’obtenir non seulement une amĂ©lioration de leur sort, mais la maĂźtrise totale de la production et de la rĂ©partition des richesses, SzabĂł s’opposait aux prĂ©dicants rĂ©formistes du syndicalisme. Il leur reprochait de s’en tenir Ă  la lettre du Capital, d’ĂȘtre opportunistes et parlementaires. Il les blĂąmait d’obĂ©ir aveuglĂ©ment aux dĂ©cisions socialistes et de se dĂ©sintĂ©resser des questions sociales, de rĂ©clamer le suffrage universel et de ne pas s’indigner des exactions patronales. [...] Ses disciples, les anarcho-syndicalistes, entrĂšrent tous dans le parti communiste. Ce furent eux qui rĂ©clamĂšrent, dans les relations commerciales Ă  l’intĂ©rieur du pays, la disparition du numĂ©raire capitaliste sous ses divers aspects. Ils voulaient simplement que dans la pĂ©riode post-rĂ©volutionnaire, chaque travailleur pĂ»t obtenir dans les magasins de vente les objets nĂ©cessaires Ă  son entretien sur la seule prĂ©sentation de la carte syndicale. Ils espĂ©raient, par ce moyen, contraindre les bourgeois Ă  apprendre un mĂ©tier utile, Ă  se confondre avec le prolĂ©tariat organisĂ©, et en mĂȘme temps, retirer aux ouvriers leur aveugle confiance dans la puissance acquisitive et productrice de l’argent. Â»[4]

Bibliographie

  • Nick Heath, 1890-1924 : l'anarchisme en Hongrie, Libcom, traduction en français.
  • Achille Dauphin-Meunier, La Commune hongroise et les anarchistes, - , Librairie internationale, Paris, 1926, texte intĂ©gral.
  • Phil Casoar, Eszter BalĂĄzs, Les hĂ©ros de Budapest, Les ArĂšnes, 2006.
  • JĂĄnos Jemnitz, « La correspondance d'Ervin SzabĂł avec les socialistes et les syndicalistes de France (1904-1912), in Le Mouvement social, no 52, juillet-, p. 111-119 texte intĂ©gral
  • (en) AndrĂĄs BozĂłki, MiklĂłs SĂŒkösd, Anarchism in Hungary, Center for Hungarian studies, Publications of the Institute of Habsburg history, 366 p.

Notes et références

  1. (en) Libcom : notice biographique.
  2. Ervin SzabĂł sur data.bnf.fr
  3. (en) Nick Heath, 1890-1924: Anarchism in Hungary, Libcom, texte intégral.
  4. Achille Dauphin-Meunier, La Commune hongroise et les anarchistes, 21 mars 1919 - 7 août 1919, Librairie internationale, Paris, 1926, texte intégral.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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