Ernesto Caballero
Ernesto Caballero est un dramaturge, metteur en scène et professeur d'art dramatique espagnol, né en 1957 à Madrid, en Espagne. Issu de la première génération de dramaturges et de metteurs en scène de la Transition démocratique espagnole, sa trajectoire professionnelle est marquée par un travail pluridisciplinaire et une profonde connaissance de tous les métiers qui constituent la création théâtrale[1]. Détenteur de plusieurs prix espagnols de théâtre et encensé par la critique et le public en général, Ernesto Caballero a été nommé en directeur du théâtre national d'Espagne, le Centro Dramático Nacional.
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Académie des Arts scéniques d'Espagne (d) |
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Biographie
Après des Ă©tudes de littĂ©rature Ă l'universitĂ© complutense de Madrid (Universidad Complutense de Madrid), il obtient une licence d'interprĂ©tation Ă l'École supĂ©rieure d'art dramatique (Real Escuela Superior de Arte Dramático, RESAD) en 1983, oĂą il suit les cours de JosĂ© Estruch, lui-mĂŞme disciple en Uruguay de l'actrice espagnole Margarita Xirgu[1]. Ă€ sa sortie de la RESAD, il crĂ©e avec des compagnons de promotion la compagnie de théâtre indĂ©pendant Producciones Marginales, caractĂ©risĂ©e par son engagement envers la dramaturgie contemporaine et par un mode de fonctionnement interne dans lequel le travail collectif primait sur la hiĂ©rarchie pyramidale[2]. Il est l'un des fondateurs de la revue Teatra et a Ă©tĂ© professeur numĂ©raire d'interprĂ©tation Ă la RESAD depuis 1991. En 1998, il fut metteur en scène associĂ© du théâtre madrilène La AbadĂa[3].
Ernesto Caballero est l'auteur de près de 50 pièces de théâtre qui ont été presque toutes mises en scène, et parmi lesquelles on peut citer Squash (1986), Auto (1992), Santiago (de Cuba) y cierra España (1999), Un busto al cuerpo (1999), Sentido del deber, Te quiero... muñeca (2000), Pepe el romano et En la roca.
Mis à part la mise en scène de ses propres textes, il s'est attaché tout particulièrement à monter des œuvres d'auteurs espagnols actuels comme Alfonso Plou, Paloma Pedrero, Dulce Chacón, Carmen Rico Godoy, Alfonso Zurro, Juan Mayorga, Ignacio del Moral et José Ramón Fernández.
Parmi ses principaux montages, on peut citer :
- Eco y Narciso, de CalderĂłn de la Barca (1991);
- Brecht cumple cien años, sur des textes de Bertolt Brecht (1998);
- Les liaisons dangereuses, de Christopher Hampton (2001);
- He visto dos veces el cometa Halley, montage en hommage au poète espagnol Rafael Alberti (2003);
- Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran, d'Éric-Emmanuel Schmitt, pour le Centro Dramático Nacional (2004);
- Sainetes, de RamĂłn de la Cruz (2006), et La comedia nueva, de Leandro Fernández de MoratĂn (2008), pour la CompañĂa Nacional de Teatro Clásico;
- Las visitas deberĂan estar prohibidas por el CĂłdigo Penal, sur des textes de Miguel Mihura, pour le Centro Dramático Nacional (2006);
- Presas, d'Ignacio del Moral et Verónica Fernández (2007);
- La colmena cientĂfica o El cafĂ© de NegrĂn, de JosĂ© RamĂłn Fernández, un spectacle coproduit par la Residencia de Estudiantes et le Centro Dramático Nacional (2010), et qui a inaugurĂ© en 2011 le nouveau théâtre Juan del Encina Ă Salamanque[4].
- En esta vida todo es verdad y todo mentira, de CalderĂłn de la Barca, pour la CompañĂa Nacional de Teatro Clásico (2012);
Depuis 2002, il dirige sa propre compagnie, Teatro El Cruce, et a mis en scène et menĂ© en tournĂ©e dans toute l'Espagne les spectacles Auto (2006), dont il est l'auteur; La tortuga de Darwin (2009), de Juan Mayorga; La fiesta de los jueces (2010), basĂ©e sur La Cruche cassĂ©e de Heinrich von Kleist, et Santo (2011), dont la première a eu lieu au Teatro Español Ă Madrid, et dont il est coauteur avec Ignacio del Moral et Ignacio GarcĂa May.
Le travail de metteur en scène d'Ernesto Caballero reprend dans une large mesure les points-clé qui marquent sa production dramatique : on y retrouve le même souci pour les thèmes sociaux et la même recherche sur les limites entre la scène et la réalité.
En , le Consejo ArtĂstico del Teatro (Conseil artistique du théâtre) du ministère espagnol de la Culture le choisit Ă l'unanimitĂ© parmi 14 candidats pour succĂ©der Ă Gerardo Vera Ă la tĂŞte du théâtre national d'Espagne (Centro Dramático Nacional). Il en assume la direction le , pour un mandat de 5 ans[5].
Prix et récompenses
- 1992 : prix José Luis Alonso, Asociación de Directores de España (ADE), pour sa mise en scène d'Eco y Narciso;
- 1994 : prix de la Critique théâtrale de Madrid pour ses pièces Auto et Rezagados[6];
- 2006 : prix Max de la meilleure adaptation théâtrale pour sa version de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran;
- 2006 : prix ADE de la meilleure mise en scène pour Sainetes.
Notes et références
- Ernesto Caballero: un todoterreno escénico, par Rosana Torres, ELPAIS.com, Cultura, 29/10/2011. Accès 21-12-2011.
- Ernesto Caballero, obra a obra, interview réalisée par José Luis Campal, La Ratonera, revue asturienne de théâtre, nº 19, janvier 2007. Accès 8-01-2012.
- Ficha Ernesto Caballero Caoseditorial.com, accès 8-01-2012.
- La colmena cientĂfica o El CafĂ© de negrĂn. 100 años. Residencia de Estudiantes. CrĂtica, par JosĂ© R. DĂaz Sande, 27 octobre 2010, revue madridteatro.eu.
- Ernesto Caballero, nuevo director del Centro Dramático Nacional, Notes de presse du ministère espagnol de la Culture, 28-12-2011. Accès 22-12-2011.
- La Zaranda, Ernesto Caballero y Santiago Ramos son los elegidos de la cartelera del año, ELPAÍS.com, Madrid, 08/06/1994.
Liens externes
- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Mihura Delikatessen, critique de Marcos Ordoñez du spectacle Las visitas deberĂan estar prohibidas por el CĂłdigo Penal. Quotidien El PaĂs, 23/12/2006
- Los siglos XIX y XX desfilan por 'La tortuga de Darwin'. Quotidien El PaĂs, 06/02/2008. Ernesto Caballero et Juan Mayorga
- Série d'interviews à propos du spectacle Presas, au Centro Dramático Nacional