Enseignement supérieur au Cambodge
Lorsque le Cambodge accède à l’indépendance le , l’enseignement supérieur est à peine présent dans le paysage éducatif de ce petit pays : deux cent vingt étudiants sont alors recensés. Quinze années plus tard, sept universités accueillent environ sept mille étudiants avant que, dès la fin des années soixante, les premiers troubles politiques internes, la guerre à ses frontières, le renversement du prince Norodom Sihanouk puis l’instauration sanguinaire du régime des Khmers rouges (1975-1979) ne viennent mettre fin à ce spectaculaire essor. Au cours des années suivantes, dans un contexte politique instable où les tensions restent vives, alors que le pays est exsangue, que la pénurie est totale, le secteur de l’enseignement supérieur contraint de surcroît, de s’effacer devant la reconstruction évidemment prioritaire de l’éducation de base, peine à se restaurer. Il faudra attendre le milieu des années 1990 et surtout le début des années 2000 pour qu’enfin les conditions soient de nouveau réunies pour lui assurer un développement plus dynamique. Dans un contexte économique marqué par un taux de croissance insolent[note 1]., alors que les aides internationales sont maintenues, le décollage de l’enseignement supérieur, largement porté par le secteur privé est en effet patent depuis le début du XXIe siècle. L’entrée dans l’ASEAN [note 2] à compter du 1er janvier 2016 mais aussi la volonté réitérée du pouvoir exécutif de faire entrer le Cambodge dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire supérieur[note 3]. devrait accélérer les réformes. Alors qu’en 2019, plus de 220 000 étudiants, encadrés par environ 16 000 enseignants sont inscrits dans 124 établissements, deux défis majeurs attendent le Cambodge au cours de ces prochaines années : la recherche d’une meilleure adéquation formation-emploi d’une part, des progrès avérés sur le plan de la qualité de l’enseignement dispensé d’autre part. Ces objectifs ne seront atteints que si une revalorisation du statut des enseignants, en particulier dans sa dimension salariale, est confortée et ce, en favorisant dans le même temps le rétablissement d’un environnement politique apaisé et équilibré à tout point de vue.[note 4]
Les établissements d'enseignement supérieur
Naissance et essor de l'offre de formation universitaire
Les premières structures de formation universitaire cambodgiennes voient le jour quelques années avant la déclaration de l'indépendance (9 novembre 1953). La faculté de médecine et des sciences paramédicales (fondée en 1946 sous le nom d'École des médecins militaires[6]) et la faculté de droit et des sciences économiques sont les deux premiers établissements à accueillir des étudiants[7]. L'Institut national pédagogique est créé en 1954, la faculté des lettres et des sciences humaines et la faculté des sciences et de la technique en 1960[7]. En 1966/1967, à la veille d'une longue période de violences, de dévastations, d'immenses pertes humaines et de conflits incessants, le Cambodge est en voie de posséder un parc de formations universitaires riches et diversifiées pour un petit pays de sept millions d'habitants[8]. Sept universités correspondant à trente-quatre facultés coexistent. Elles sont ainsi dénommées[9]:
- L'université royale qui regroupe sept facultés, chacune dirigée par un doyen: droit et sciences économiques, lettres et sciences humaines, sciences, médecine et sciences paramédicales, pharmacie, sciences commerciales, pédagogie;
- L'université des beaux-arts (créée en 1965) qui comprend cinq facultés: arts chorégraphiques, musique, arts plastiques, architecture et urbanisme, archéologie;
- L'université technique royale (1965) composée de cinq facultés: génie civil, électronique, arts et métiers, École supérieure de chimie appliquée, École supérieure d'aéronautique civile;
- L'Institut technique supérieur de l'amitié khméro-soviétique qui comporte en son sein cinq facultés: construction, mines, hydraulique agricole, électrotechnique, textile;
- L'université royale de Kompong Cham et ses trois facultés: cultures tropicales, mécanique, sciences physico-mathématiques;
- L'université royale des sciences agronomiques (ouverte en 1965) formée de cinq facultés: sciences forestières, sciences agricoles, sciences piscicoles, sciences vétérinaires, sciences du génie civil;
- L'université de Takeo-Kampot et ses quatre facultés programmées: électricité (prévue en octobre 1967), mécanique (ouverture en 1968), océanographie et médecine (en cours de création).
Un troisième établissement, installé en dehors de la capitale, l'université technique royale de Battambang, est en construction. Il comportera trois facultés : géologie appliquée et protection minière, industries alimentaires, construction mécanique.
Les années 1960 apparaissent bel et bien comme une "période glorieuse pour l'enseignement supérieur cambodgien"[note 5].
Des structures de formation abandonnées ou démantelées avant une lente et difficile reconstruction (1970-1995)[note 6]
Le coup d’État du général Lon Nol en mars 1970, en précipitant et alimentant un conflit armé généralisé intérieur et ce, dans un contexte de guerre du Vietnam, vient mettre fin à cette expansion remarquable du réseau de formations universitaires. Beaucoup d’universités, hormis celles de Phnom Penh, sont amenées à fermer[10]. L'arrivée au pouvoir des Khmers rouges théorise et organise la destruction du système de formation à tout point de vue.
C'est dans un pays meurtri, dans un contexte de "dénuement indescriptible"[note 7]et dans le cadre d'une situation économique et social catastrophique, qu'entre 1980 et 1995, alors que les crises politiques et la violence perdurent que des structures d'accueil opérantes sont progressivement rebâties. Les défis quotidiens sont immenses parmi lesquels de façon prégnante, la pénurie de maîtres et de professeurs qualifiés[note 8] et le manque cruel de financement. En 1993, un réseau de neuf établissements d'enseignement supérieur a cependant pu être reconstitué[note 9].Il se présente ainsi[14]:
- L’université de Phnom Penh agrandie en 1988 avec l’intégration de l’institut de formation pédagogique et de l’école des langues : elle comprend en particulier les facultés : des lettres et sciences Humaines, des sciences et un institut des langues étrangères ;
- L’Institut de technologie, rouvert en 1981, composé de cinq facultés (construction, électrotechnique, hydraulique agricole, mines et géologie, chimie industrielle) ;
- L’Institut d’économie, ouvert en 1984, et ses deux facultés : sciences économiques et commerce ;
- L’École supérieure des cadres de gestion de l’éducation, créée en 1982. Elle prendra le nom de faculté de pédagogie en 1993 ;
- La faculté de médecine, de pharmacie et de dentisterie ;
- L’Institut agricole de Chamkar Daung, de nouveau ouvert en 1984, formé de cinq Facultés : agronomie, mécanisation agricole, santé et protection animale, sylviculture, pêche) ;
- L’université des beaux-arts de nouveau active en 1989, constituée de cinq facultés : architecture, archéologie, arts plastiques, musique, danse ;
- La faculté de droit et de sciences économiques rouverte en 1992 ;
- L’université Maha-Eisei-Veda, ouverte en 1992.
Des progrès quantitatifs rendus possibles par une participation croissante du secteur privé (1996-2019)
À la fin du XXe siècle, dans un climat politique et social plus apaisé mais aussi dans un contexte économique marqué par une croissance forte et durable (estimée en moyenne à 7 % par an entre 1998 et 2005[15]), le système éducatif primaire et secondaire va enregistrer une progression sensible de ses effectifs[16]. Les flux de sortie cumulés des élèves de l'enseignement secondaire supérieur, titulaires du baccalauréat, vont progressivement et mécaniquement accroître la demande d'entrée à l'Université. Le nombre d'inscrits en première année dans l'enseignement supérieur passe ainsi de 7 932 en 2002 à 39 305 en 2007[17]. Les capacités d'accueil de l'appareil de formation universitaire public ne pouvant répondre à une telle pression, un secteur privé se développe rapidement. Dès l'année 2007, on estime que les deux-tiers des étudiants sont inscrits dans des établissements privés[18]. Ce partenariat, soutenu par les gouvernements en place[17], se poursuit aujourd'hui selon un rythme de créations d'établissements plus marqué dans le secteur privé.
Dates | Public | Privé | Total | Dates | Public | Privé | Total | |
1997[19] | 8 | 1 | 9 | 2008[20] | 18 | 45 | 63 | |
2000[21] | 8 | 6 | 14 | 2009[22] | --- | --- | 77 | |
2001 | 8 | 7 | 15 | 2011[23] | 38 | 59 | 97 | |
2002 | 8 | 16 | 24 | 2012[24] | 38 | 59 | 97 | |
2003 | 11 | 24 | 35 | 2013[6] | 39 | 63 | 102 | |
2004 | 12 | 30 | 42 | 2014[25] | 39 | 66 | 105 | |
2005 | 13 | 32 | 45 | 2017[26] | 48 | 73 | 121[note 11] | |
2007[27] | 24 | 38 | 62 | 2019[28] | 48 | 76 | 124 |
Parmi les universités publiques cambodgiennes, peuvent être cités[17] : L'université royale de Phnom Penh, l’université royale de droit et des sciences économiques, l’université royale des sciences de la santé, l’université royale d’agriculture, l’université royale des beaux-arts, l’Institut de technologie du Cambodge, l’Institut national de l’éducation ainsi que quelques écoles spécialisées comme l’école royale d’administration, l’école royale de la magistrature. En province, l'université la plus connue est l'université nationale de Battambang (NUBB).[note 12]
Si la participation du secteur privé a permis au système de formation universitaire de répondre quantitativement à une demande grandissante d’inscriptions, très tôt des critiques ont été émises devant la création rapide d’établissements dont les prestations se révélaient de qualité inégale. Face à ce phénomène et sur recommandation de la Banque mondiale, un Comité d’accréditation du Cambodge a été mis en place par le gouvernement en juin 2003[17]. Placé d’abord sous le contrôle du ministère de l’Éducation lui-même, il est passé ensuite sous l’autorité du Conseil des ministres[30]. Pour l'essentiel, sa mission consiste à évaluer les établissements d’enseignement supérieur sur la base d’audits internes (les enquêtes concernent notamment les enseignants, les bâtiments, les équipements, le mode de gouvernance[31]...) ; l’objectif étant de rendre les études supérieures au Cambodge conformes aux normes régionales et internationales. Depuis sa création, cette instance aux pouvoirs limités[note 13], a été l’objet de nombreuses appréciations négatives portant tantôt sur son inefficacité[32], tantôt sur des soupçons de corruption[33] - [34]. Le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, visiblement préoccupé et sensible à ces objections, oppose sempiternellement dans ses différentes communications officielles (documents prospectifs, programmations stratégiques[35]…) des objectifs visant à développer une formation de qualité dans l’enseignement supérieur tout en assurant un suivi et une évaluation rigoureux[note 14]
Dans le paysage universitaire cambodgien, il faut aussi signaler la place singulière occupée par la France. Outre le fait d’avoir participé à la restauration des structures de l’État et à la formation des nouvelles élites intellectuelles cambodgiennes après les ravages orchestrés par les Khmers rouges, la France a aidé depuis 1991 à la mise en place de filières de formation d’excellence en langue française dans plusieurs établissements[note 15]. En 2019, dix universités cambodgiennes sont membres de l'Agence universitaire de la Francophonie; 8 200 étudiants y apprennent le français[28].
Aperçu sur l'organisation des études
Modalités d'accès à l'enseignement supérieur
Dans un système de formation très imprégné du modèle français[note 16], l’accès à l’enseignement supérieur est réservé aux élèves titulaires du baccalauréat[note 17]. Une fois le diplôme en poche, les élèves souhaitant poursuivre leurs études doivent faire face à des frais d’inscription exorbitants. En 2012, à titre d’exemples, ceux-ci s’élèvent par année[37] à 450 $ à l’institut de technologie du Cambodge, à 370 $ à l’université royale des sciences agricoles, à 440 $ à l’université royale de droit et de sciences économiques, entre 800 et 1 500 $ à l’université des sciences de la santé[note 18]. Seuls les élèves (quantitativement très minoritaires[note 19]) ayant obtenu la mention A au baccalauréat bénéficient d’études gratuites quel que soit leur choix (public ou privé)[45]. Pour d’autres, composant un public marginal[note 20], des bourses leur sont octroyées selon deux modalités : d’abord en fonction des notes obtenues au baccalauréat, puis pour une part quantitativement plus faible à des élèves originaires de familles pauvres, issues de zones rurales[note 21].
Cursus universitaire[48]
L’architecture des formations universitaires apparaît aujourd’hui proche du système créé en Europe en 1999[note 22], à savoir un cursus d’une durée, dans le meilleur des cas de neuf ans, décomposé en trois cycles (4+2+3), soit quatre ans pour la licence, deux pour le master, trois pour le doctorat.
Doctorat (Bac + 9) | 3e année |
2e année | |
1re année | |
Master (Bac + 6) | 2e année |
1re année | |
Licence/Bachelor (Bac + 4) | 4e année |
3e année | |
2e année | |
Année propédeutique (1 an) | |
Examen du baccalauréat |
Étudiants
Évolution des effectifs (1948-2009)
L’année universitaire 1948-1949 [note 23]voit l’entrée de la toute première promotion d’étudiants alors au nombre de 128[7]. Un an après l’accession du Cambodge à l’indépendance (9 novembre 1953), l’effectif étudiant est estimé à 220[51], pour une population totale évaluée à un peu plus de quatre millions d’habitants[note 24].
Les années suivantes, les effectifs étudiants augmenteront régulièrement pour atteindre 1640 en 1963, puis 9 200[53] en 1970 avant de s’effondrer littéralement en 1980 et retrouver le nombre d’inscrits en 1960[7] et ce, après la tragique prise de pouvoir par les Khmers rouges (avril 1975-janvier 1979)[note 25].
Années | 1950 | 1952 | 1954 | 1956 | 1958 | 1960 | 1962 | 1963 | 1966 | 1968 | 1970 | 1980 |
Effectifs[note 26] | 150 | 180 | 220 (F : 9 %) | 320 (F : 12,5 %) | 410 (F : 7,3 %) | 700 (F : 11,4 %) | 1200 (F : 9,1 %) | 1640 (F : 10,9 %) | (7000)[note 27] | 7000 (F:: 16 %) | 9200 | 700 |
Ensuite, dans un contexte politique mouvementé et fragile, les données chiffrées se raréfient[note 28]. Concernant la période qui court sur une dizaine d’années (1987-1996), de rares écrits épars et partiels permettent de recueillir quelques données, en particulier un rapport analytique officiel[note 29], riche et bien documenté portant, en partie, sur l’enseignement supérieur en 1993. Mais il faudra attendre le début des années 2000 pour pouvoir prendre connaissance de nouveau, de chiffres reconnus, suivis et fiables qu’il conviendra néanmoins de lire avec circonspection [note 30]
Années universitaires | Effectifs | Années universitaires | Effectifs |
1987/1988[note 31] | 3961 | 2001/2002 | 32 010(F: 9228, 28,8 %) |
1988/1989 | 4814 | 2002/2003 | 43 210 (F : 29 %) |
1989/1990 | 5413 | 2003/2004 | 45 370 (F : 14 196, 31,2 %) |
1990/1991 | 6126 | 2004/2005 | 56 810 (F : 17 875, 31,4 %) |
1993/1994 | 11 652 (F : 16 %) | 2005/2006[note 32] | 94 708 (F : 30 019, 31,6 %) |
1996/1997 | 10 019 (F : 16 %) | 2006/2007 | 117 420 (F : 38 465, 32,7 %) |
1997/1998 | 9208 (F : 19 %) | 2007/2008 | 137 490 (F46 449, 33,7 %) |
1999/2000 | 22 108 (F : 5 547,25 %) | 2008/2009 | 168 003 (F: 60 160, 35,8 %) |
2000/2001 | 25 416 (F : 6 950,27 %) | 2009/2010 | 195 166 (F: 37,1 %) |
Même si certains chiffres le constituant demanderaient à être interrogés, ce tableau appelle plusieurs remarques : en premier lieu, c’est seulement au milieu des années 1990 que l’appareil de formation universitaire affiche approximativement un nombre d’inscrits voisin de celui recensé en 1970 soit vingt-cinq ans plus tôt ; ensuite et a contrario, en une dizaine d’années (2000-2009), les effectifs sont passés de façon spectaculaire, de 25 416 à 195 166 soit près de 8 fois plus, selon une progression moyenne égale à 16 % par an, un score apparemment supérieur à celui enregistré par les pays d’Asie de l’Est et du Pacifique, pourtant considérés comme exemplaires sur le plan de la croissance des effectifs en formation[64] ; enfin, en revanche, le taux d’inscription des femmes, inférieur à celui des pays voisins, évolue très lentement[note 33].
RĂ©partition des Ă©tudiants par domaine d'Ă©tude
Au cours des premières années qui ont suivi la naissance de l’enseignement supérieur, les étudiants cambodgiens se répartissent dans un petit nombre de filières. De 1948 à 1962, la situation se présente ainsi[7] :
Années universitaires | Faculté de droit et des sciences économiques | Faculté des lettres et des sciences humaines | Faculté des sciences et de la technique | Institut national pédagogique | Faculté de médecine et des sciences paramédicales |
1948/1949 | 64 | --- | --- | --- | 64 |
1950/1951 | 80 | --- | --- | --- | 73 |
1952/1953 | 104 | --- | --- | --- | 86 |
1954/1955 | 118 | --- | --- | 51 (Instituteurs) | 94 |
1956/1957 | 198 | --- | --- | 123 (Instituteurs) | 116 |
1958/1959 | 258 | --- | --- | 92 (Professeurs) 300 (Instituteurs) | 152 |
1960/1961 | 335 | 47 | 50 | 190 (Professeurs) 516 (Instituteurs) | 264 |
1962/1963 | 409 | 85 | 111 | 194 (Professeurs) 568 Instituteurs) | 405 |
Quelques années plus tard, en 1966, à la suite de l’ouverture de nombreuses facultés, le paysage universitaire s’est nettement densifié : le nombre de filières d’études a en effet explosé produisant une large diversification des flux étudiants, comme en témoigne le tableau suivant[66]:
RĂ©partition des Ă©tudiants en 1966 | |||||||
Université royale | |||||||
Facultés | Garçons | Filles | Total | Facultés | Garçons | Filles | Total |
Droit | 446 | 20 | 466 | Médecine et sciences paramédicales | 454 | 29 | 483 |
Lettres et sciences humaines | 755 | 149 | 904 | Pharmacie | 34 | 29 | 63 |
Sciences | 482 | 57 | 539 | Sciences commerciales | 217 | 24 | 241 |
PĂ©dagogie | 1446 | 315 | 1751 |
Facultés | Garçons | Filles | Total | Facultés | Garçons | Filles | Total |
Arts chorégraphiques | 120 | 108 | 228 | Architecture et urbanisme | 35 | --- | 35 |
Musique | 73 | 7 | 80 | Archéologie | 20 | 4 | 24 |
Arts plastiques | 148 | 18 | 166 |
Facultés | Garçons | Filles | Total | Facultés | Garçons | Filles | Total |
Génie civil | 105 | --- | 105 | École supérieure de chimie appliquée | 121 | --- | 121 |
Électronique | 41 | --- | 41 | École supérieure d'aéronautique civile | 54 | --- | 54 |
Arts et métiers | 653 | --- | 653 |
Facultés | Garçons | Filles | Total | Facultés | Garçons | Filles | Total |
Construction | --- | --- | --- | Electrotechnique | --- | --- | |
Mines | --- | --- | --- | Textile | --- | --- | --- |
Hydraulique agricole | --- | --- | --- | Effectif Total | 513 | --- | 513 |
Facultés | Garçons | Filles | Total | Facultés | Garçons | Filles | Total |
Cultures tropicales | 56 | 6 | 62 | Sciences physico-mathématiques | 103 | 8 | 111 |
MĂ©canique | 241 | --- | 241 |
Facultés | Garçons | Filles | Total | Facultés | Garçons | Filles | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Sciences forestières | --- | --- | --- | Sciences vétérinaires | --- | --- | --- |
Sciences agricoles | --- | --- | --- | Sciences du génie civil | --- | --- | |
Sciences piscicoles | --- | --- | --- | Effectif total | 83 | 5 | 88 |
Concernant la période suivante (entre le milieu des années 1970 et la fin des années 1980), les données portant sur la distribution des étudiants par domaines d’études sont inexistantes en raison ou bien d’un défaut de scolarisation ou bien d’une situation générale politique trop fragile pour assurer une gouvernance administrative rigoureuse. Ensuite, si quelques sources documentées mais éparses existent, toutes établies sous la signature de l’Unesco, l’absence de données convergentes, stables quelle que soit la date de parution d’une part, mais aussi la création de nouvelles filières[note 34] [note 35]. d’autre part, ne permettent pas une approche précise et comparée des choix émis par les étudiants. En revanche, il est possible de distinguer de grandes tendances. Ainsi, les étudiants choisissent majoritairement un bloc de disciplines recouvrant globalement les mêmes domaines mais dont la composition et l’intitulé évolueront au fil des années : droit et sciences sociales (29 % des inscrits en 1996[69]), commerce, administration, droit (48,2 % en 2001, 47,9 % en 2002, 47,8 % en 2004[70]), sciences sociales, commerce, droit (52 % en 2005[71], 51,4 % en 2007[72]). Dans les autres domaines d’étude, les taux d’inscription se situent le plus souvent en dessous de 10 %.
Augmentation régulière du nombre de diplômés [note 36]
Le nombre de diplômés entre 1998 et 2008[74] - [75] - [76] suit étroitement la courbe des inscriptions universitaires de façon stable dans la mesure où leur pourcentage se situe dans une fourchette comprise le plus souvent entre 10 et 14 % par rapport aux inscrits. Au cours de la même période, la proportion de jeunes filles gagne plus de dix points, passant de 16,4 % à 27 %[77].
Années universitaires | 1998/1999 | 1999/2000 | 200/2001 | 2001/2002 | 2002/2003 | 2003/2004 | 2006/2007 | 2007/2008 | 2008/2009 |
Effectifs | 2152 | 2567 | 2905 | 3105 | 6719 | 8922 | 16187 | 16708 | 17000 |
Les effectifs [note 37].
La croissance du nombre d'étudiants, bien qu'inégale d'une année à l'autre, se poursuit jusqu’en 2013. La baisse des effectifs enregistrée au cours des années suivantes est vraisemblablement liée en grande partie à la chute notable du taux de réussite au baccalauréat observée au cours de ces mêmes années[80]. Il faudra attendre l'année universitaire 2018-2019 pour retrouver les données observées au début de cette deuxième décennie du XXIe siècle. Les études prévisionnelles établies en Mars 2014 par les services du Ministère de l’éducation, de la jeunesse et des sports escomptaient 262 091 étudiants en 2013/2014 et 289 947 en 2014/2015[81]. L’écart est considérable.
2010/2011 | 2011/2012 | 2012/2013 | 2013/2014 | 2014/2015 | 2015/2016 | 2016/2017 | 2017/2018 | 2018/2019 |
223 222[82] F : 37,6 % | 222 146[84] F : 37,6 % | 229 144[85] | 222 000[86] F : 37 % | 217 364[82] F : 43,7 % | ------- | 207 603 F: 45,3% | 211 484 F: 46,5% | 222 879 F: 47,9% |
Par ailleurs, La proportion d’étudiantes, stable entre 2010/2011 et 2013/2014, connaît une progression sensible à la rentrée 2014. Cette tendance se confirme clairement au cours des années suivantes. Quant au pourcentage d’étudiants boursiers (18,7 % en 2013 [note 38] par rapport à la population étudiante inscrite dans les établissements publics), le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports le qualifiant de modeste, se fixe explicitement comme objectifs « d’augmenter le pourcentage de bourses et les opportunités pour que les étudiants admissibles, particulièrement ceux issus des groupes défavorisés, accèdent à l’enseignement supérieur[88] ». Toutefois, en 2019, seulement 14 % des étudiants inscrits dans le cycle licence bénéficient d'une bourse[28].
Répartition par filière de formation [28]
La filière « Commerce, Administration, Droit » de beaucoup la plus attractive en 2015, si elle reste majoritairement choisie quatre ans plus tard, s’est tout de même quantitativement comprimée au profit notamment des « Sciences sociales, Journalisme et Information » ainsi que des « Lettres et Arts ». Le fait que plus de huit étudiants sur dix boudent le domaine scientifique ne sera pas sans conséquence à la fois sur la qualité de leur insertion professionnelle et sur la vitalité générale de l’économie du pays.
Pourcentage de diplômés (deux sexes) de l'enseignement supérieur par domaine d'étude | ||||||
Domaine d'Ă©tude | 2015 | 2019 | Domaine d'Ă©tude | 2015 | 2019 | |
Éducation [note 39] | 14,2 % F: 14,5 % | 7,7% | Technologie de l'Information et de la Communication | 7,3% F: 1,4% | 9,7 % | |
Lettres et arts | 1,1 % F: 0,9 % | 8,4 % | Ingénierie, Industries de transformation et Construction | 4,1 % F: 1,4 % | 8,9 % | |
Sciences sociales, journalisme et information | 1,2 % F: 0,6% | 13,5 % | Agriculture, Sylviculture, Halieutique et Sciences vétérinaires | 3,6 % F : 2,6 % | 3,8 % | |
Commerce, administration, droit | 55 % F: 63,6% | 36,7 % | Santé et Protection sociale | 7,1 % F: 9,4 % | 4,1 % | |
Sciences naturelles, mathématiques et statistiques | 3,8 % F:3 % | 4,5 % | Services [note 40] | 1,3 % F: 1,4 % | 2,3 % | |
Nombre de diplômés[90]
48 722 étudiants obtiennent un diplôme en 2015 dont 42,8 % de jeunes filles ; ils étaient 32 177 en 2011 (la part des filles s’élevant à 41,5 %).
Insertion professionnelle
À l’instar de la plupart des pays voisins, le Cambodge affiche depuis plusieurs années un taux de croissance économique élevé. Ainsi, au cours de la période 2011-2019, celui-ci se situe régulièrement autour de 7 %[91]. Cette situation économique plutôt favorable n’est évidemment pas sans incidence sur le niveau de l’emploi. Le taux de chômage total apparaît, en effet, exceptionnellement bas. Entre 2010 et 2019[92] , il ne dépasse pas 0,7 % [note 41] Concernant la population 16-24 ans, il oscille entre 0,5 % et 0,9 % durant les années 2010 à 2014[98]. Au regard d’une économie dynamique et d’un marché du travail synonyme de plein emploi, la population, titulaire d’un diplôme universitaire devrait largement tirer bénéfice d’un tel contexte. Or, plusieurs facteurs convergents viennent contrarier une insertion professionnelle réussie. Schématiquement, la Banque mondiale recense trois obstacles majeurs : -l’absence d’adéquation entre d’un côté la filière universitaire suivie, la réalité économique et les besoins des entreprises de l’autre[99] ; -la faiblesse des formations dispensées. À ce sujet, il est fait état d’une enquête auprès des employeurs portant sur la scolarité, la compétence de leur personnel et la main-d’œuvre en général, qui révèle que 76 %d’entre eux « déclarent que les nouveaux diplômés n’avaient pas la qualification requise »[10] ; - enfin dernier frein, le rythme de création d’emplois[100] insuffisant dans un pays où une personne sur deux a moins de 24 ans[101].
Le pouvoir politique et plus précisément le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports cambodgien non seulement admettent le bienfondé de ces observations mais, de plus, les intègrent dans leur réflexion prospective. Dans un document[102] portant sur l’enseignement supérieur en 2030, il est écrit : « Une analyse de la situation actuelle de l’enseignement supérieur a révélé une disproportion alarmante entre l’enseignement et l’emploi. Selon les divers rapports, les spécialités d’études préférées des étudiants cambodgiens comprennent les sciences sociales et les branches liées aux affaires. Seulement un minime pourcentage d’étudiants poursuit des études de sciences, d’ingénierie et d’agriculture, qui sont pourtant considérées comme les connaissances clés pour susciter la croissance de l’économie cambodgienne. De plus, des préoccupations sur la qualité de l’enseignement supérieur se manifestent partout dans le pays ». Le 24 janvier 2017, le ministre de l’Éducation lui-même, au cours d’une conférence tenue à l’Institut français du Cambodge précise[10] « Une partie non négligeable des diplômés n’arrivent toujours pas à trouver un travail correspondant à leurs études universitaires révélant ainsi l’écart qui existe entre le monde de formation et le monde socio-économique ». Dans le Plan stratégique de l’éducation 2014-2018[88], l’enseignement supérieur fait l’objet d’un examen approfondi ; de nouveaux objectifs tendant à corriger une situation inquiétante sont élaborés et témoignent d’une réelle prise de conscience. À l’heure où le Cambodge, membre de la Communauté économique ASEAN depuis le 1er janvier 2016[103], risque de voir entrer sur son territoire des jeunes des pays voisins, hautement qualifiés, susceptibles d’occuper des postes à responsabilité dans quelques secteurs déficitaires, l’attention soutenue de la communauté universitaire cambodgienne s’impose.
Toutefois, si un parcours universitaire ne constitue pas toujours un passeport suffisant pour occuper un emploi étroitement lié à la nature des études engagées et au niveau de formation atteint, les jeunes qui ont suivi des études supérieures bénéficient d’un revenu plus élevé que ceux qui ont quitté le système éducatif plus tôt ou a fortiori ceux sortis sans réelle formation. Ainsi, en 2012 au Cambodge, « 91 % des jeunes travailleurs sans éducation ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté contre moins de 67 % de ceux qui ont un niveau d’étude secondaire et 15 % de ceux qui ont fait des études supérieures[96] »
Les enseignants
Au sortir du Protectorat français du Cambodge, l’idée selon laquelle l’éducation devra porter la construction nationale[104], s’impose. En effet, les années 1950 et 1960 bénéficiant sans doute d’une vague d’enthousiasme et de volontarisme créée par la déclaration de l’indépendance mais aussi d’un climat politique général plus favorable, se révèleront plutôt dynamiques sur le plan du développement des systèmes de formation. S’agissant de l’enseignement supérieur, les autorités universitaires, dans un premier temps, ont largement fait appel aux personnels enseignants étrangers par l’intermédiaire des ambassades ou par celui du Programme des Nations unies pour le développement[105]. Ensuite, le recrutement de professeurs nationaux, (tout en maintenant la participation d’enseignants étrangers), a été mené de manière efficace. Ainsi, un peu plus de dix ans après la fin du Protectorat, l’encadrement pédagogique à l’université au cours de l’année 1966/1967 est assuré par 814 enseignants. La composition ethnique de la population enseignante répond par ailleurs de façon notable aux préoccupations d’un pouvoir soucieux de manifester pleinement son indépendance : sur quatre universités [note 42], représentant vingt-cinq facultés auxquelles appartiennent 718 professeurs (soit près de 90 % du total recensé au cours de cette même année), 75 % des personnels enseignants sont khmers.
Après cette période souvent considérée comme faste [note 43]. par le pouvoir exécutif, s’installe une phase d’anéantissement avec, dès l’année 1969, des troubles à l’extérieur des frontières, les premières conséquences du conflit entre le Vietnam du Nord et le Vietnam du Sud et en 1970, la chute de Norodom Sihanouk ; phase qui se poursuivra de façon encore plus tragique avec l’instauration du régime mis en place par les Khmers rouges de 1975 à 1979. Les personnels enseignants universitaires paieront un lourd tribut à cette « utopie meurtrière » [note 44] puisqu’il est couramment estimé que plus de 90 % de cette population ont disparu[108].
Pendant les années 1980 et le début des années 1990, la principale préoccupation des pouvoirs en place a été, autant que faire se peut, dans un climat d’insécurité et de désordre politique récurrent, de rebâtir l’éducation de base c’est-à -dire, de privilégier la reconstruction de l’enseignement primaire et du premier cycle de l’enseignement secondaire. En ce sens, l’enseignement supérieur, un des domaines pourtant les plus gravement touchés, n’est pas logiquement considéré comme prioritaire[109]. Outre le fait de souffrir d’une sévère pénurie de maîtres et de professeurs qualifiés, celui-ci doit de plus affronter, entre autres, trois séries de problèmes : -la pression des flux de lycéens titulaires du Baccalauréat, -des phénomènes de corruption endémiques précisément dans les modalités d’examen et d’admission, et la nécessité « d’assurer un enseignement en phase avec la culture et les traditions khmères » c’est-à -dire de promouvoir la khmérisation des enseignements[110], autant d’obstacles sur lesquels, vraisemblablement, les services du ministère ne disposant pas des moyens humains et matériels nécessaires ont très peu écrit.
Le Cambodge attendra l’année 1993[note 45] pour recouvrer un peu de stabilité et l’année 1998 pour publier, de nouveau, quelques données quantitatives sur l’encadrement enseignant :
Évolution indicative du nombre d'enseignants[112] - [113] - [114] | |||
Années | Effectifs | Années | Effectifs |
1966/1967 | 814 | 2006/2007 | 3000 (F:11 %) |
1967/1968 | --- | 2007/2008 | 3700 (F : 11 %) |
1998/1999 | 1066 (F : 18,6 %) | 2008/2009 | --- |
1999/2000 | 1664(F : 19,6 %) | 2009/2010 | --- |
2000/2001 | 2124 (F : 18 %) | 2010/2011 | 10 758(F:12 %) |
2001/2002 | 2126 (F : 17,9 %) | 2011/2014 | --- |
2002/2003 | 2479 (F : 18 %) | 2014/2015 | 12 246(F: 15,7 %) |
2003/2004 | 3605 (F : 15,6 %) | 2015/2016 | --- |
2004/2005 | 2498(F: 15,6 %) | 2016/2017 | 14 960(F: 18,6%) |
2005/2006 | 3261(F: 11,4 %) | 2017/2018 | --- |
2006/2007 | 3000( F:11 %) | 2018/2019 | 16 167(F: 20,4 %) |
À la lecture de ce tableau qui reste partiel et qui présente quelques anomalies[note 46], trois observations peuvent être cependant émises : - entre 1998 et 2019, la progression des effectifs est régulière puis importante, - en revanche entre 1966 et 1998, soit en 32 ans, à peine trois cents postes ont été créés, - enfin la part des enseignantes apparaît fluctuante et globalement faible.
Aujourd’hui, le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, dans ses rapports officiels ou au travers des interventions de son principal représentant insiste invariablement sur trois points relatifs au personnel enseignant relevant de l’enseignement supérieur : -améliorer la qualité et la pertinence des apprentissages,-élever le niveau de qualification, -recruter des personnels motivés en redéfinissant des cheminements de carrière et en proposant diverses mesures d’incitation[115]. À ce sujet, le salaire des enseignants, considéré depuis plusieurs décennies comme très peu mobilisateur et à l’origine d’un grave dysfonctionnement au sein du système de formation[116], semble être l’objet, ces dernières années, d’une plus grande attention. Il était, toutes catégories confondues, de 200 $ en 2016[117], de 250 $ en 2018[118]. Il devait atteindre 313 $[note 47] en 2020[120].
Notes et références
Notes
- Selon la Banque Mondiale, le taux de croissance s’établit à 7,1% en 2019[1].
- Le Cambodge est membre de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) depuis 1999, de la Communauté économique ASEAN depuis le [2]
- Le Cambodge a quitté le groupe des pays à revenu faible pour passer dans celui des pays à revenu intermédiaire inférieur le [3] Le gouvernement ambitionne d’atteindre la catégorie des pays à revenu intermédiaire supérieur avant 2030[4]
- « Pour aller de l’avant, il faudra peut-être accorder une attention prioritaire à l’équilibre entre la croissance économique et la protection de l’environnement, la protection des droits de l’homme et la promotion d’objectifs sociaux, afin de protéger les pauvres des chocs économiques, de partager équitablement la prospérité et de faire bénéficier les générations futures ».Discours prononcé par Mme Pauline Tamesis, coordonnatrice résidente de l’ONU, au cours d’une rencontre avec le premier ministre cambodgien Hun Sen[5].
- Allocution du ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports Dr Hang Chuon Naron (24 janvier 2017)[10]
- L’histoire de l’enseignement au Cambodge ne peut se comprendre sans une lecture en toile de fond de la situation politique chaotique, sanglante, complexe et tragique de ce pays au cours des trois dernières décennies du XXe siècle. Voir à ce sujet : Histoire du Cambodge
- L'expression appartient Ă JM Filippi[11].
- Sous le régime des Khmers rouges, la plupart des enseignants (quel que soit leur niveau d’enseignement) ont été assassinés ou contraints à la fuite. Selon Im Sethy, ministre de l’Éducation,80 % d’entre eux ont été exterminés[12].
- En 1980, seuls deux établissements d'enseignement supérieur sont recensés[13]
- Ce tableau statistique repose sur des sources d’origines diverses. Seuls ont été retenus ici les chiffres s’inscrivant de façon cohérente et régulière au fil des années. Néanmoins, sa lecture doit demeurer prudente. Il est parfois difficile de savoir par exemple si les données fournies portent sur l’année en cours ou sur l’année précédente
- En 2017, la grande majorité des établissements (publics et privés) sont sous la tutelle du Ministère de l’éducation, de la jeunesse et des sports[26]
- Nouvelle dénomination[29].
- Dépourvu de ressources (en particulier en moyens humains), ce comité ne disposait que d’un pouvoir de recommandation auprès du gouvernement[18].
- Objectifs dont l’atteinte semble compliquée. Voir à ce sujet « Écoles privées : quand la vacuité rapporte gros »[36].
- Il s’agit de : l’Institut national de l’éducation, l’université royale de droit et de sciences économiques, l’Institut de technologie du Cambodge, l’université des sciences de la santé, l’université royale de Phnom Penh, l’université royale d’agriculture, l’université royale des beaux-arts, l’école royale du Cambodge, l’école royale d’administration[37].
- Le Protectorat français du Cambodge mis en place en 1863, s’est achevé en 1953 avec la proclamation de l’indépendance.
- Toutefois, les élèves, non en possession du diplôme de fin d’étude secondaire peuvent poursuivre leurs études afin d’obtenir en deux ans le graduat »[38] - [39] - [40]
- En 2012, le salaire minimum légal dans le textile est de 66 $[41]
- Ils Ă©taient 2 en 2007, 105 en 2012, 108 en 2015[42] - [43] - [44]
- En 2012,5 % des étudiants inscrits en première année dans un établissement public sont bénéficiaires de bourses[46]
- En 2006,70 % des étudiants boursiers auront été choisi en fonction des notes[47].
- Processus de Bologne: Licence-Master-Doctorat (LMD) : 3 cycles d’études : licence en 3 ans, Master en 2 ans, Doctorat en 3 ans[49].
- Avertissement: Une étude reposant largement sur des données chiffrées, portant sur une période ancienne, dans un pays en construction, qui plus est longtemps secoué de crises violentes, constitue toujours un exercice délicat tant les rares sources disponibles présentent entre elles des anomalies, d’où un examen critique vigilant systématique. Bien plus, au sein d’un même organisme, sur une longue période, des données ne sont pas toujours élaborées à partir des mêmes critères. Consciente de ce phénomène conduisant inévitablement à des erreurs, l’Unesco a mis en place dès les années 1970 une Classification internationale type de l’éducation (CITE), révisée en 1997 puis en 2011. Il s’agit d’une classification de référence « permettant d’organiser les programmes éducatifs et les certifications correspondantes par niveau d’éducation et par domaines d’études ». En dépit de ce dispositif précis établi par l’Institut de statistique de l’Unesco, certains chiffres présentés nécessiteront d’être questionnés. Néanmoins, seuls ont été retenus ici les chiffres composant une série logique et cohérente[50].
- Ce chiffre repris avec circonspection par le Bureau régional de l’éducation pour l’Éducation en Asie (1965) constitue une estimation fournie par les autorités nationales[52].
- A titre indicatif, la population totale du Cambodge est de 5 740 000 habitants en 1962; de 7 021 000 et de 6 699 273, respectivement en 1970 et 1980[51] - [54].
- Ne sont pas intégrés dans ce tableau les effectifs (importants) des étudiants inscrits dans un cursus de formation d’enseignants jusqu’en 1963. Voir « Répartition des étudiants par domaine d’études », paragraphe suivant.
- Ce chiffre est obtenu en additionnant les effectifs globaux des six Universités recensées à la rentrée 1966.
- Il existe bien des statistiques au cours de cette période mais qui interrogent quant à la méthodologie utilisée. C’est le cas notamment des chiffres reposant sur le mode de calcul « nombre d’étudiants pour 100 000 habitants » qui fournit des résultats très approximatifs.
- Ce rapport, important, établi par le Ministère de l’éducation de la jeunesse et des sports cambodgien, avec l’aide de l’Unesco constitue une source précieuse et sérieuse d’informations. En revanche, il présente des effectifs étudiants qui semblent largement surévalués. Ainsi, 27 705 étudiants seraient inscrits au cours de l’année universitaire 1993-1994 ; chiffre peu crédible au regard des effectifs des années précédentes et suivantes[57].
- Voir à ce sujet la note 41. Outre la question de la répartition des étudiants en fonction de la Classification internationale type de l’éducation, périodiquement modifiée, les sources d’erreur sont liées à la notion même d’année universitaire qui, par définition, s’écoule dans le temps sur deux années civiles. Or, un chiffre fourni pour une année n se réfère en réalité le plus souvent à n-1.
- Les données portant sur les années 1987/88, 1988/89, 89/90,90/91 concernent les étudiants inscrits dans septétablissements : université de Phnom Penh, institut de technologie, institut d’économie, école des cadres de gestion de l’éducation, la faculté de médecine, la faculté d’agronomie Chamkar Daung, l’université des beaux-arts[62].
- L’Institut de Statistiques de l’Unesco dans ses « Recueil de données mondiales sur l’Éducation » concernant les années 2005/2006 et 2006/2007 fournit des effectifs notoirement divergents, à savoir, respectivement 76 000 et 92 000 étudiants, soit des écarts peu intelligibles[63].
- En 2009 : Laos : 43 %, ThaĂŻlande : 56 %, Vietnam : 49 %[65]
- Six domaines d'études sont répertoriés en 1996 :- éducation, -lettres, -droit et sciences sociales,- sciences exactes et naturelles, sciences de l’ingénieur et agriculture,-sciences médicales, ainsi qu'une option non déterminée:-Tous domaines[67]
- Après 1997, une nouvelle Classification comporte dix filières (auxquelles s’ajoute un domaine d’étude non précisé) :- éducation, - lettres et arts, -sciences sociales, journalisme et information, -commerce, administration, droit, -sciences naturelles, mathématiques et statistiques, -technologie de l’information et de la communication, -ingénierie, industries de transformation et construction,- agriculture, sylviculture, halieutique et sciences vétérinaires, -santé et protection sociale, -services[68].
-
- « Personne qui, au cours de l’année scolaire ou académique de référence, a complétement achevé un programme éducatif »[73].
- Ici encore, la prudence s’impose quant à la prise en compte des effectifs tant les informations fournies apparaissent tantôt volatiles, tantôt divergentes, parfois inconséquentes et ce, au sein d’une même source. Ainsi par exemple, concernant l’année universitaire 2011/2012, 247 194 étudiants sont inscrits au moment de la rentrée universitaire[78], dix mois plus tard ils ne sont plus que 222 146[79]
- Il Ă©tait de 16,4 % en 2009[88]
- Ce domaine couvre la formation des enseignants et les Sciences de l’éducation[89].
- Cette filière inclut : les Services aux particuliers, les Services de transport, la Protection de l’environnement, les Services de sécurité[89].
- Ce chiffre, régulièrement repris par la Banque mondiale, institution financière internationale officielle, peut susciter perplexité et incrédulité. Il interroge d’une part sur la notion même de chômage retenue par le Ministère du travail et de la formation professionnelle cambodgien, sur son outil de mesure d’autre part[93]. Dans un article paru le 27 août 2014, "Transition vers le marché du travail des jeunes en Asie et dans le Pacifique", l’Organisation internationale du travail apporte une explication sur la nature des emplois occupés par les jeunes qui peut expliquer, en partie, les difficultés des instances spécialisées à établir rigoureusement des statistiques significatives sur le chômage. Il est indiqué que, parmi les jeunes qui disposent d’un emploi, très peu bénéficient « d’un contrat de travail en bonne et due forme ou d’un accès à des avantages comme le congé maladie rémunéré ou la sécurité sociale ». Or, 97,3 % des jeunes relèveraient du secteur informel c’est-à -dire précisément d’un secteur qui échappe à toute législation en vigueur[94].Deux ans auparavant (19 juillet 2012), ce même organisme écrivait déjà : « Au Cambodge, le chômage est très faible…c’est parce que la population travaille dans le secteur informel » (à savoir le travail familial non rémunéré ou le travail indépendant)[95]. L’Unesco précise cette approche en soulignant qu’au Cambodge, « il est plus fréquent de travailler pour un salaire inférieur au seuil de pauvreté que de ne pas travailler du tout »[96]. En revanche, dans une allocution prononcée à Phnom Penh le 3 décembre 2013, " De nouveaux horizons pour le Cambodge"[97],Mme C.Lagarde, Directrice générale du Fonds monétaire international, signale qu’au Cambodge, « le chômage des jeunes reste élevé ». Ce regard discordant peut être interprété comme une lecture à la fois défiante des statistiques officielles et interrogative sur la nature des emplois occupés.
- Universités : royale, des beaux-arts, technique royale, de Kompong Cham[106].
- Si la vitalité manifestée au cours de cette période est indéniable dans le domaine éducatif (notamment universitaire), la portée réellement éducative des réformes mises en place (s’inscrivant dans le mouvement politique créé par le Prince Norodom Sihanouk sous le nom de Sangkum Reastr Niyum est parfois contestée. Pour certains observateurs, « la volonté de modernité s’est traduite par une politique éducative inappropriée aux besoins d’un pays où 80 % de la population tirait ses revenus des activités agricoles »[107]
- Titre d’un ouvrage de Pin Yathay.
- Ce point fait l’objet d’interrogations qui peuvent être formulées de la façon suivante : l’accalmie date-t-elle de 1991 Accords de Paris, de 1993 (élections législatives) ou de 1996 (reddition de Ieng Sary et autres responsables Khmers rouges)[111] ?
- C’est le cas des effectifs concernant les années universitaires 2003/2004 et 2006/2007
- A titre de comparaison, le salaire des ouvriers de la confection s’élèvera à 190 $ au 1er janvier 20120[119].
Références
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- Trésor, Direction générale. Ministère de l’Économie 2017. Fiche Cambodge https://www.tresor.economie.gouv.fr/pays/cambodge.
- « Nouvelle classification des pays en fonction de leur revenu : actualisation 2016 », sur Banque mondiale / Blogs (consulté le ).
- IIPE Unesco. International Institute for Educational Planning (Le Ministre cambodgien de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports visite l’IIPE-UNESCO) 3 novembre 2015). http://www.iiep.unesco.org/fr/le-ministre-cambodgien-de-leducation-de-la-jeunesse-et-des-sports-visite-liipe-unesco-3339
- CAMBODGEMAG, 7 mai 2019. https://www.cambodgemag.com/post/onu-pauline-tamesis-gouvernement-atteindre-ensemble-le-programme-de-d%C3%A9veloppement
- Université des Sciences de la santé, Plan stratégique 2014-2018 http://www.uhs.edu.kh/ir/img/public/files/brochures/uhs_strategicplan_14-18_fr.pdf
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