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Engelberge (femme de Louis II)

Engelberge († entre 896 et 901) est une impératrice d'Occident et une reine d'Italie du IXe siècle par son mariage avec Louis II le Jeune.

Engelberge
Biographie
Décès
Entre et
SĂ©pulture
Activité
Famille
Père
Conjoint
Louis II d'Italie (de Ă  )
Enfants
Ermengarde
Gisela (d)
Parentèle
Erchanger (d) (père possible)
Adelgise Ier de Spolète (père possible)
Thierry III d'Autun (père possible)
Emma de Bavière (mère possible)
Blason

Hypothèses sur sa famille

Sa famille est inconnue. Les seuls indices Ă  la disposition des historiens sont plusieurs diplĂ´mes carolingiens[1] :

  • le premier, qui est de l'empereur Charles le Gros, qualifie Engelberge de soror ;
  • un autre, toujours de l'empereur Charles le Gros, qualifie Ermengarde, fille d'Engelberge, de nepotis ;
  • un troisième, de Carloman, qualifie Engelberge de soror ;
  • un dernier, de Louis II le Jeune, qualifie son archiministre Suppon de consobrinus de l'Ă©pouse de l'empereur.

À partir de ces maigres données, plusieurs hypothèses ont été proposées :

1 - Les auteurs italiens pensent que le qualificatif de soror fait référence à une parenté spirituelle et considèrent que Louis II le Germanique, père de Carloman et Charles le Gros, est parrain d'Engelberge[2].
2 - Maurice Chaume traduit soror par « belle-sœur » et voit dans Engelberge une sœur de Richarde, femme de Charles le Gros, et fille d'Erchanger II, comte de Nordgau[3] - [4].
Louis II le Germanique
(806 † 876)
roi de Germaine
Erchanger
comte de Nordgau
Carloman
(v.830 † 880)
roi de Bavière
Louis III le jeune
(v.835 † 882)
roi de Germaine
Charles le Gros
(839 † 888)
empereur
Richarde
Engelberge
soror de Charles le Gros
soror de Carloman
Louis II
(v.825 † 875)
roi d'Italie
Boson
(† 887)
roi en Provence
Ermengearde
nepotis
de Charles le Gros
3 - Partant de la référence à Suppon, d'une affirmation de J. du Bouchet dans un texte de 1646[5] et reprenant les suppositions des auteurs italiens à propos d'une parenté spirituelle entre Louis III le germanique et Engelberge, Eduard Hlawitschka en fait une fille d'Adalgise Ier, duc de Spolète et comte de Parme en 835[6]. Cette thèse est encore officiellement admise[1] - [7].
Suppo Ier
(† 824)
duc de Spolète
Mauring
Mauring
(† 824)
duc de Spolète
Adalgis Ier
duc de Spolète
Suppo III
(† 879)
marquis de Spolète
consobrinus d'Engelberge
Suppo II
Engelberge
Louis II
(v.825 † 875)
roi d'Italie
Adalgis II
Berthe de Spolète
x BĂ©renger Ier
empereur
4 - Jean-Noël Mathieu remarque que le prénom de Willa ou Guille apparaît chez une fille d'Ermengarde, que les autres quartiers connus de Willa ne permettent pas d'expliquer ce prénom que Jean-Noël Mathieu rapproche des Guilhelmides. Il reprend le qualificatif de soror de Carloman et Charles le Gros, propose qu'Engelberge soit leur sœur utérine, c'est-à-dire fille d'un Guilhelmide et d'Emma, remariée ensuite à Louis le Germanique. Sachant que ce remariage se fait en 827, il propose d'identifier le père d'Engelberge au comte Thierry d'Autun († 826), fils de Guillaume de Gellone. Mais pour expliquer la parenté avec les Supponides, il rapproche le prénom de Cunégonde, présent dans cette famille, de celui de la première épouse de Guillaume de Gellone. Les Supponides passent également pour être alliés au roi Bernard d'Italie, marié à une probable petite-fille de Guillaume. Le problème est que le comte Thierry d'Autun est traditionnellement donné comme né de Guibourg, la seconde épouse de Guillaume[8].
Guillaume
de Gellone

(† 812/815)
Welf Ier
comte
en Bavière
Thierry III
(† 826)
comte d'Autun
Emma
de Bavière

(† 876)
Louis II le Germanique
(806 † 876)
roi de Germaine
Louis II
(v.825 † 875)
roi d'Italie
Engelberge
soror de Charles le Gros
soror de Carloman
Carloman
(v.830 † 880)
roi de Bavière
Louis III le jeune
(v.835 † 882)
roi de Germaine
Charles le Gros
(839 † 888)
empereur
quatre
filles
Boson
(† 887)
roi en Provence
Ermengearde
nepotis de Charles le Gros
Louis III l'Aveugle
(v. 892 † 926)
empereur
Willa Ire
(† av. 924)
Rodolphe Ier
(† 911)
roi de Bourgogne
Parents d'une Willa
Grands-parents
de deux autres Willa

Biographie

Elle épouse vers 851 ou 852 Louis II le Jeune, que son père Lothaire Ier a investi de la dignité impériale en 850. Lothaire meurt en 855 et Louis hérite de l'Italie. Vers 868, elle organise une entrevue entre le pape Adrien II et son beau-frère Lothaire II qui cherche à résoudre sa situation matrimoniale, espérant répudier son épouse Teutberge, épouser sa maîtresse Waldrade et légitimer leurs enfants. Mais l'entrevue est un échec et Lothaire II meurt le sans fils légitime[9].

Il semble qu'Engelberge accompagnait son mari lors d'une expédition contre Adalgis, prince de Bénévent, et lorsque ce dernier est capturé en aout 871. C'est l'évêque de Bénévent qui a réussi à négocier et obtenir la libération. Louis II meurt le [10] - [11]

Veuve, elle devient religieuse en rejoignant l'abbaye Saint-Sauveur de Brescia en 868[12], où elle succède à sa fille Gisèle. En 880, son gendre Boson se proclame roi en Provence et l'empereur Charles le Gros soupçonne Engelberge de le soutenir, aussi la fait-il enfermer dans un couvent en Alémanie, pour lui permettre de revenir en Italie en 882, après la défaite de Boson. Elle favorise l'accession de son petit-fils Louis au royaume, avant de se retirer dans l'abbaye Saint-Sixte de Plaisance en 896[4] - [10].

Postérité

Engelberge a donné naissance à[10] - [13] :


Louis II
(v.825 † 875)
roi d'Italie
Engelberge
(† 896/901)
Boson
(† 887)
roi en Provence
Ermengearde
(† 896/901)
Gisela
Louis III l'Aveugle
(v. 892 † 926)
empereur
Willa Ire
(† av. 924)
Rodolphe Ier
(† 911)
roi de Bourgogne
Boson d'Arles
(† 936)
comte d'Arles
Willa II
(† ap.936)
Rodolphe II
(† 937)
roi de Bourgogne
Louis
(† av. 929)
comte en Thurgau
Waldrade
Boniface
de Spolète
BĂ©renger II
(v.900 † 966)
roi d'Italie
Willa III
(† ap.963)
Hugues
(† av.948)
cte Bourgogne
Willa
Willa
Hubert
(† 967/970)
marquis de Toscane

Notes et références

  1. Mathieu 2000, p. 177.
  2. G Pochettino, « L'impératrice Angelberge », Archivio storico lombardo,‎ , p. 117.
  3. Maurice Chaume, Origines du duché de Bourgogne, vol. I, , p. 301, note 3.
  4. Settipani 1993, p. 269.
  5. « Sa femme Angelberge se rendit religieuse Pavie. Elle estoit fille du duc de Spolète » (J. du Bouchet, La véritable origine de la seconde et la troisième lignée de la maison de France, Paris, , p. 14).
  6. Eduard Hlawitschka, Franken, Alemannen, Bayern und Burgunder in Oberitalien (774-962), Fribourg, , p. 271-273.
  7. Riché 1983, p. 179.
  8. Mathieu 2000, p. 177-182.
  9. Riché 1983, p. 178.
  10. FMG.
  11. Riché 1983, p. 183.
  12. selon FMG et Settipani 1993, p. 269, mais cette date de 868 est antérieure de huit ans à son veuvage. Peut-être faut-il lire 878 ?
  13. Settipani 1993, p. 269-270.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Pierre RichĂ©, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », (rĂ©impr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3, prĂ©sentation en ligne).
  • Christian Settipani, La PrĂ©histoire des CapĂ©tiens (Nouvelle histoire gĂ©nĂ©alogique de l'auguste maison de France, vol. 1), Villeneuve-d'Ascq, Ă©d. Patrick van Kerrebrouck, , 545 p. (ISBN 978-2-95015-093-6).
  • Jean-NoĂ«l Mathieu, « Recherche sur les origines de deux princesses du IXe siècle : la reine Guille de Bourgogne et l'impĂ©ratrice Engelberge », dans Onomastique et ParentĂ© dans l'Occident mĂ©diĂ©val, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica / 3 », , 310 p. (ISBN 1-900934-01-9), p. 171-184.

Liens externes

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