Emmanuelle Ducros
Emmanuelle Ducros est une journaliste française. Depuis 2013, elle travaille pour le journal L'Opinion[1] où elle est chargée des questions des transports, de l'agriculture et de l'alimentation[2].
Emmanuelle Ducros | |
Naissance | Loire[1] |
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Nationalité | Française |
Profession | Journaliste |
Spécialité | Économie |
MĂ©dias actuels | |
Pays | France |
MĂ©dia | Presse Ă©crite et radio |
Historique | |
Presse Ă©crite | L'Opinion |
Parcours
Origines et Ă©tudes
Petite-fille d'agriculteurs, elle entre à l'Institut d'études politiques de Grenoble en 1995 et en sort diplômée trois ans plus tard. Elle effectue une année de licence d'histoire et étudie à l'École supérieure de journalisme de Lille[3] . Journaliste financière pendant dix ans[1], elle collabore pour les journaux Investir et Le Revenu et assure des chroniques sur Radio Classique, RFI et le journal éco de TV5 Monde.
Elle travaille ensuite pour iTélé où elle présente l'émission Le rendez-vous de l’éco[4].
En 2016, elle ouvre un cabinet de conseil dans le secteur d'activité du conseil pour les affaires et autres conseils de gestion[5] - [6] - [7].
Prises de position
Pour le Glyphosate
Elle dénonce des « discours alarmistes » sur le glyphosate, notamment à la suite d'un documentaire sur l'herbicide et les méthodes musclées pour le promouvoir, dans l'émission Envoyé spécial, diffusée le sur France 2, qu'elle critique à plusieurs reprises[8].
Arrêt sur images juge les propos de Ducros infondés[9].
Après examen, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) estime qu'il n'y a rien à reprocher au documentaire de France 2[10].
Contre l'agriculture biologique
Elle estime que la généralisation du bio à l'échelle de la planète, « aux rendements très inférieurs, conduirait à une déforestation massive et au retour à des travaux agricoles asservissants ». Elle affirme aussi que « le bio n’apporte pas de bénéfices de santé », qu'il crée une « ségrégation » « puisque beaucoup de familles ne peuvent pas se permettre financièrement une alimentation 25 à 30 % plus chère »[2]. Elle accuse les associations antispécistes de vouloir « purement et simplement l’abolition de l’élevage »[11].
Ses prises de position lui valent « des attaques répétées », selon le journal libéral Contrepoints, qui dénonce « l’information délivrée au lectorat d’une presse en crise [qui] se veut alarmiste et détachée des recommandations de la science »[12].
France Culture soutient qu'elle « défend des thèses libérales et l’agriculture productiviste » et la décrit comme « héroïne pour les uns, troll pour les autres »[13].
Le physicien Bruno Andreotti note qu'elle appartient sur les réseaux sociaux à une communauté très critique vis-à -vis des écologistes et active lors « de polémiques mettant en cause le développement économique sans restrictions, ou toute régulation pouvant l'atteindre ». Celle-ci se fait le relai des positions « soutenues par les grands groupes industriels ou agro-industriels »[14].
Critiques et polémiques
Lobbying industriel
Le service de vérification de faits de Libération, Checknews, relève que la journaliste est payée par des groupes industriels de l'agro-alimentaire (pratique qualifiée de « ménage » dans la profession), via une société privée qui porte son nom[15].
Libération révèle notamment que Emmanuelle Ducros a envoyé un devis aux organisateurs pour organiser des débats, notamment en février 2019, lors de sa participation à la réunion annuelle de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP), un lobby qui regroupe les plus importants fabricants mondiaux de pesticides. Ducros se défend d'avoir été rémunérée au cours de cette journée.
Dans un échange audio réalisé début mars entre l'UIPP et une personne se présentant comme étant Emmanuelle Ducros, celle-ci aurait réclamé un devis d'un montant de 2 000 à 3 000 € auprès de l’UIPP pour sa prestation, selon des sources industrielles qui ont raconté le contenu de l'échange à CheckNews. À la suite de cet enregistrement, Emmanuelle Ducros porte plainte pour usurpation d'identité.
La Fédération des entreprises de boulangerie (FEB) a quant à elle confirmé à Libération avoir rémunéré la journaliste pour une table ronde en Autriche, trois mois avant que le président de la FEB soit interviewé par Emmanuelle Ducros pour son journal, à deux reprises, dans le cadre d'un partenariat entre l'association « Passions Céréales » et L’Opinion[16].
Après la parution de l'article de Libération, le patron du journal l'Opinion, Nicolas Beytout, interpelle Laurent Joffrin, directeur général de la rédaction de Libération, en déplorant des méthodes « indignes ». Laurent Joffrin lui répond en argumentant que « la journaliste concernée n’a demandé ni rectificatif ni droit de réponse sur les faits rapportés »[17].
Faux compte Twitter
Le , Libération publie un article dans lequel il révèle qu'Emmanuelle Ducros utilise un faux compte Twitter, qui s'en prend à plusieurs personnes ayant eu affaire à elle, et notamment au journaliste de Checknews Robin Andraca, l'auteur de l'article publié en juin sur les supposées conférences rémunérées d'Emmanuelle Ducros[18].
Le pseudonyme sur Twitter lance des rumeurs sur un possible licenciement du journaliste. L'équipe de Libération tente alors d'identifier la personne derrière le compte Twitter, et obtient des éléments (numéro de téléphone personnel et une adresse mail) qui relient clairement ce compte anonyme à Emmanuelle Ducros[19].
À la suite de la publication de cet article, Ali Bodaghi, un trader londonien opérant habituellement sous le compte « @zebodag », également en conflit avec CheckNews, affirmera plus tard qu'il est le détenteur du compte attribué à Emmanuelle Ducros « depuis plusieurs semaines » et qu'il l'aurait simplement utilisé « pour vérifier si l'objectif de CheckNews était de détruire Emmanuelle Ducros »[20].
Références
- « Emmanuelle Ducros : “Une ségrégation alimentaire nous menace” », sur lagri.fr, (consulté le )
- Stéphane Brunerie, « Emmanuelle Ducros « Il faut respecter la complexité des sujets agricoles et agro-alimentaires » », sur stripfood.fr, (consulté le )
- « L’interview : Emmanuelle Ducros, diplômée de Sciences Po Grenoble », sur lessciencespoetmoi.fr/, (consulté le )
- « Télé : ces femmes journalistes et expertes en économie et finance », sur cafedelabourse, (consulté le )
- « 4. Le danger risquologique », sur Cairn,
- « François de Rugy et la petite graine de l’influence », sur Les jours,
- « Entreprise Madame Emmanuelle Ducros à Paris (75018) », sur Le figaro,
- Thomas Mahler, « Géraldine Woessner et Emmanuelle Ducros, le cauchemar d'Élise Lucet », sur Le Point, (consulté le ).
- « Glyphosate : nouvelle attaque (manquée) contre Envoyé Spécial - Par La rédaction | Arrêt sur images », sur www.arretsurimages.net (consulté le ).
- « « Envoyé Spécial » sur le glyphosate : le CSA n’a rien à reprocher au documentaire de France 2 », sur Nouvel Obs, .
- « Emmanuelle Ducros dans le champ médiatique de l’agriculture », sur Réussir, (consulté le ).
- Ludovic Delory, « Emmanuelle Ducros révèle le malaise du journalisme en France », sur Contrepoints, (consulté le ).
- Guillaume Erner, « Etes-vous pour ou contre Emmanuelle Ducros ? », sur France Culture, (consulté le ).
- « Ducros, Woessner, Sastre : figures d'un "pseudo-rationalisme"? - Par Loris Guémart | Arrêt sur images », sur www.arretsurimages.net, (consulté le )
- « Ducros payée par le lobby de la boulangerie (Checknews) », sur Arrêt sur Images,
- Robin Andraca, « La journaliste Emmanuelle Ducros a-t-elle été rémunérée par des lobbys de l'industrie agro-alimentaire ? », sur liberation.fr/checknews, (consulté le ).
- « Glyphosate et « ménages » d’Emmanuelle Ducros : Laurent Joffrin répond point par point à Nicolas Beytout », sur Nouvel Obs, (consulté le ).
- Laurent Telo, « Emmanuelle Ducros, Marine Le Pen, Lorà nt Deutsch… Le masque et le tweet », sur Le Monde, (consulté le )
- Cédric Mathiot, « Une journaliste de «l'Opinion» harcèle-t-elle un confrère de «Libé» derrière un faux compte Twitter », sur Libération, (consulté le )
- David-Julien Rahmil, « Emmanuelle Ducros V.S. Libération : comment des journalistes règlent leurs comptes sur Twitter », sur ladn.eu, (consulté le )