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Elusates

Le peuple des Elusates Ă©tait un peuple aquitain (proto-basque)[1] - [2].

Carte de l'Aquitaine préromaine

Les Elusates avaient pour voisins les Tarusates / Aturenses Ă  l'ouest, les Sotiates au nord, les Lactorates et les Ausques Ă  l'est et les Bigerrionnes au sud[3].

Sur leur territoire, une importante agglomération a été identifiée à 3 km au nord de la ville actuelle d'Eauze. Un oppidum installé sur les plateaux d'Esbérous et de Higat, protégé par un fossé et un rempart imposants. C'est le plus important en superficie connu au sud de la Garonne. Si quelques traces d'occupation ont été repérées datant de l'Âge du Bronze, l'oppidum prend toute son ampleur à la fin de l'Âge du fer (IIIe - début du Ier siècle de notre ère)[4].

Les Elusates sont vaincus en 56 avant notre ère par Publius Crassus, envoyé par Jules César[5] à la tête d'un important corps d'armée[6].

Après la conquête, les Elusates sont érigés en civitas lors de l'organisation administrative romaine mise en place à la fin du Ier siècle avant notre ère. À cette occasion, le peuple voisin des Sotiates est absorbé au territoire de la nouvelle civitas.

Une nouvelle agglomération a été créée ex nihilo, au début du Ier siècle de notre ère, à 1 km à l'est de l'actuelle Eauze. Elle a pris le nom d'Elusa. La cité fut élevée au rang de colonie puis devint la capitale de la province de Novempopulanie[7]. Elusa a conservé son rôle de métropole jusqu'au VIIIe siècle[8].

Encore aujourd'hui, les habitants de la ville d'Eauze ont le même gentilé : ce sont des Elusates.

La racine Elusa se retrouve dans le nom d'Elusio, l'actuel Montferrand, pays des Élésiques.

Selon le linguiste Joaquín Gorrochategui: « L'Aquitaine a subi aussi une profonde influence gauloise, plus remarquable au fur et à mesure que l'on s’éloigne des Pyrénées vers le nord et l'est de la région. Les témoins de cette pénétration sont : les noms de personnes et de divinités gauloises, les noms de peuples en -ates, et postérieurement les toponymes romans en -ac[9]. »

Bibliographie

  • Jules CĂ©sar, La guerre des Gaules, Flammarion, 1964.
  • Collectif, Eauze, terre d'Histoire, 1991.

Notes et références

  1. Jean-Louis Davant (préf. Lorea Uribe Etxebarria), Histoire du peuple basque, Bayonne; Donostia, Elkar argitaletxea, coll. « Collection Histoire », , 11e éd. (1re éd. 1970), 352 p. (ISBN 9788497835480 et 8497835484, OCLC 49422842)
  2. Pline l'Ancien, Histoire naturelle (Naturalis Historia) : livre 4, [108]. Aquitani, unde nomen provinciae, Sediboviates. mox in oppidum contributi Convenae, Bigerri, Tarbelli Quattrosignani, Cocosates Sexsignani, Venami, Onobrisates, Belendi, saltus Pyrenaeus infraque Monesi, Oscidates Montani, Sybillates, Camponi, Bercorcates, Pinpedunni, Lassunni, Vellates, Toruates, Consoranni, Ausci, Elusates, Sottiates, Oscidates Campestres, Succasses, Latusates, Basaboiates, Vassei, Sennates, Cambolectri Agessinates (lire sur Wikisource)
  3. Fabien RĂ©gnier et Jean-Pierre Drouin, Les Peuples fondateurs Ă  l'origine de la Gaule : France, Fouenant, Yoran Embanner, , 904 p. (ISBN 978-2-914855-94-5).
  4. Philippe Gardes, Territoires celtiques, Editions Errance, , 420 p. (ISBN 978-2-87772-219-3), « Territoires et organisation politique de l'Aquitaine pré-augustéenne », p. 48-65.
  5. Jules César (trad. Désiré Nisard), Commentaires sur la Guerre des Gaules : Commentarii de Bello Gallico, vol. 3, Paris, Didot, (lire sur Wikisource) :
    « Au bruit de cette victoire la plus grande partie de l'Aquitanie se rendit à Crassus, et envoya d'elle-même des otages. De ce nombre furent les Tarbelles, les Bigerrions, les Ptianii, les Vocates, les Tarusates, les Elusates, les Gates, les Ausques, les Garunni, les Sibuzates, et les Cocosates. »
  6. (en) José Ignacio Hualde, Joseba Andoni Lakarra et Larry Trask, Towards a History of the Basque Language, Amsterdam; Philadelphia, John Benjamins Publishing, , 365 p. (ISBN 9027236348 et 9789027285676, OCLC 709596553, lire en ligne).
  7. Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque : Préhistoire-Époque Romaine-Moyen-Âge, t. 1, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 492 p. (ISBN 2913156207 et 8483314010, OCLC 41254536), p. 58-59
  8. Villes et agglomérations urbaines antiques du sud-ouest de la Gaule, Aquitania, (ISSN 0758-9670).
  9. Linguistisque et peuplement en Aquitania. par Joaquín Gorrochategui dans le cadre de L'âge du Fer en Aquitaine et sur ses marges. Mobilité des hommes, diffusion des idées, circulation des biens dans l’espace européen à l'âge du Fer, Actes du 35e, Colloque international de l’AFEAF (Bordeaux, 2-5 juin 2011) sous la direction de Anne Colin, Florence Verdin, Bordeaux.
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