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Eloy d'Amerval

Eloy d'Amerval (ou Eloy) est un compositeur et poète (fl. 1455-1508), peut-être né à Amerval ou à Béthune, selon ses dires.

Eloy d'Amerval
Biographie
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Lieu inconnu
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Biographie

Il apparaĂ®t tout d'abord en tant que chantre, tenant la partie de tĂ©nor, Ă  la cour de Savoie, Ă  partir de 1455, sous les ordres du compositeur Guillaume Dufay. Puis on le retrouve au château de Blois, au service du prince et poète Charles d'OrlĂ©ans, de 1464 Ă  1465. Il fut ensuite maĂ®tre du chĹ“ur et « maĂ®tre des enfants de chĹ“ur Â» (maĂ®tre de chapelle) de la collĂ©giale Saint-Aignan d'OrlĂ©ans (attestĂ© en 1468 et 1471). Il semble que dans le courant des annĂ©es 1470 (vers 1474-1475 ?), il ait travaillĂ© pour la cour des Sforza, Ă  Milan. En 1480, il Ă©tait maĂ®tre du chĹ“ur de l'Ă©glise Saint-Hilaire le Grand, Ă  Poitiers.

De retour à Orléans (cathédrale Sainte-Croix), de 1482 à 1484, il écrivit des motets, chantés sur un texte double (latin et français), créés le , pour la fête de la ville, célébration annuelle de la délivrance d'Orléans du siège des anglais, le par Jeanne d'Arc[1]. Ces motets furent entendus jusqu'au milieu du XVIIe siècle (1646), au moins. Les textes ont été conservés, mais la musique est actuellement perdue.

Outre cela, il reste de lui une messe polyphonique, Ă  5 voix, Dixerunt discipuli, basĂ©e sur l'antienne du Psaume 62 (secondes vĂŞpres de l'Office de Saint-Martin de Tours). Très classiquement pour l'Ă©poque, la mĂ©lodie de l'antienne, traitĂ©e en cantus firmus, est placĂ©e au tĂ©nor (selon le principe de la messe Ă  teneur). La date de composition de l'Ĺ“uvre est inconnue, mais il est clair qu'elle l'a Ă©tĂ© avant 1473 (peut-ĂŞtre vers 1465, Ă  l'Ă©poque oĂą l'auteur chantait Ă  la cour de Blois[2] ?). De lui on a aussi conservĂ© un long poème, de plus de 20 000 octosyllabes, le Livre de la deablerie (diablerie), qu'il entama en 1497 approximativement avant de le publier Ă  Paris en 1508.

Évoquant la messe d'Eloy en 1473, le compositeur et théoricien d'origine brabançonne Johannes Tinctoris (orléanais de 1460 à 1465) déclare son auteur : « in modis doctissimus », c'est-à-dire « très savant dans les modes » (dans le cas présent, les modes rythmiques). L'un et l'autre sont des représentants de l'école franco-flamande, qui dominait la musique de l'Europe occidentale à cette époque.

Le , prêtre à Châteaudun, Eloy d'Amerval est désigné comme exécuteur testamentaire par son fils, Guillaume d'Amerval.

Une dizaine d'annĂ©es après la publication du Livre de la deablerie, le compositeur Pierre Moulu donne encore le nom d'« Eloy Â», parmi ceux d'autres musiciens, dans le texte d'un motet Ă  quatre voix : Mater floreat, Ĺ“uvre qui apparaĂ®t, pour nous, dans un manuscrit offert Ă  Laurent II de MĂ©dicis, Ă  l'occasion de son mariage en 1518.

Bibliographie

  • Eloy d'Amerval, Missa dixerunt discipuli, Ms., XVe siècle. Bibliothèque vaticane. Ed. par Agostino Magro et Philippe Vendrix, Paris, Champion, 1997, 43 p.
  • Eloy d'Amerval, Le livre de la deablerie [diablerie], Paris, Michel Le Noir, 1508, 248 p. ; Ă©d. critique par Robert Deschaux et Bernard Charrier, Genève, Droz, 1991, 777 p.
  • Franchinus Gaffurius, Musicæ utriusque cantus practica[3], chap. II, Milan, 1496, 100 p.
  • François Le Maire, Histoire et Antiquitez de la Ville et DuchĂ© d’OrlĂ©ans, OrlĂ©ans, Maria Paris, 1645-1646, p. 306-308 (les textes des motets chantĂ©s le : Motets chantĂ©s devant l’église de Nostre Dame des Miracles de S. Paul ; Motets chantĂ©s devant la Porte d’Unoise [dunoise]).
  • Albert Seay, Johannis Tinctoris opera theoretica, IIa, [Rome], American institute of musicology, 1978, 60 p. (transcription intĂ©grale du traitĂ© Proportionale Musices de Johannes Tinctoris, 1473, oĂą Eloy d'Amerval et sa Missa Dixerunt sont Ă©voquĂ©s).
  • Andreas-C. Ott, Eloi d’Amerval und sein « Livre de la diablerie ». Ein Beitrag zur Kenntnis Frankreichs am Ausgang des Mittelalters, Erlangen, Junge und Sohn, 1908, [VIII]-107 p.
  • Jacques Soyer, Notes pour servir Ă  l’histoire littĂ©raire. 1. Le poète Eloi d’Amerval Ă  OrlĂ©ans en 1468, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique de l'OrlĂ©anais, Ancienne sĂ©rie, t. XVI, no 202, 1912, p. 191-192, 201-222 (Compte du « parachevement » de l’église Saint-Aignan commençant Ă  la Saint-RĂ©mi 1468 [= nouveau style] et finissant le ) : « antiphonier par luy fait contenant LVI caiers et demy Ă  XXIIII solz le caier ».
  • Paula Higgins, Jeffrey Dean, Eloy d'Amerval, http://GroveMusicOnline ().
  • Marlène Britta, François Turellier, Philippe Vendrix, La vie musicale Ă  OrlĂ©ans de la fin de la guerre de Cent Ans Ă  la Saint-BarthĂ©lemy, in : OrlĂ©ans, une ville de la Renaissance, Ville d'OrlĂ©ans, Centre d'Ă©tudes supĂ©rieures de la Renaissance (CESR) de Tours, universitĂ© François-Rabelais de Tours, 2009, p. 120-131. RĂ©Ă©dition, avec la collaboration de la SAHO, en 2019 (chapitre La vie musicale Ă  OrlĂ©ans..., p. 55-71).

Notes

  1. Cf. les Fêtes johanniques d'Orléans.
  2. Le diocèse de Blois n'a été créé qu'à la fin du XVIIe siècle, par Louis XIV en 1698. Auparavant Blois faisait partie intégrante du diocèse de Tours. L'antienne tourangelle pouvait donc parfaitement être chantée à Blois.
  3. La pratique de la musique et du chant, dans les deux manières.

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