Eleonora de Cisneros
Eleonora de Cisneros ( — ) est une chanteuse américaine d'opéra. Cisneros a grandement favorisé la vente de Liberty bond (en) durant la Première Guerre mondiale. Elle a chanté pour la Metropolitan Opera company. Cisneros a fait des tournées aux États-Unis durant la Première Guerre mondiale pour lever des fonds pour la Croix-Rouge.
Enfance
Cisneros est née Eleanor Broadfoot à New York le 31 octobre 1878. Ses parents étaient John C. Broadfoot et Ella Small. Elle était fille unique. Son père était de descendance écossaise et sa mère de descendance irlandaise. Elle a été scolarisée au St. Agnes Seminary à Brooklyn. Cisneros commença ses études de chant aux États-Unis avec Adeline Murio-Celli et Francesco Fanciulli. Elle devint une mezzo-soprano[1] - [2] - [3].
Carrière
Le chanteur d'opéra Jean de Reszke présenta Cisneros, connue alors comme Eleanor Broadfoot, au directeur de la Metropolitan Opera company en 1899 et elle fut embauchée[4]. Cisneros fut la première chanteuse formée aux États-Unis embauchée par la compagnie[1] - [2]. Elle donna sa première représentation avec la Metropolitan Opera company à Chicago le 24 novembre 1899[3] dans le rôle de Rossweise dans Die Walküre[5]. Elle chanta le même rôle à New York le 5 janvier 1900 – faisant ainsi ses débuts dans cette ville[5]. Elle alla ensuite à Philadelphie en urgence et chanta un rôle de contralto, sans répétition, dans Il trovatore de Giuseppe Verdi au Metropolitan Opera[6]. Le directeur de l'opéra la complimenta pour sa performance réussie[6]. Cisneros devint leur contralto principale de 1906 à 1911[7].
Cisneros se maria avec le Comte Francois de Cisneros, un journaliste cubain, en 1901, devenant la Comtesse Eleonora de Cisneros. Elle alla ensuite chanter en 1902 à Turin en Italie. Les Italiens ne furent pas réceptifs à l’américaine Eleanor Broadfoot[6]. Elle fit réimprimer ses cartes de visite au nom de Comtesse Eleonora de Cisneros et elle fut alors bien reçue[8]. Cisneros fit ses débuts à Turin dans le rôle d'Amneris dans Aida de Giuseppe Verdi[8]. Cisneros débuta en 1906 à la La Scala à Milan[2]. Dans cet opéra, cette même année, elle créa le rôle de Candia della Leonessa dans La figlia di Iorio (en) d'Alberto Franchetti[9]. Elle chanta également la même année lors des premières de La Dame de pique de Tchaïkovski et de Salome de Richard Strauss[4]. Elle chanta également dans cet opéra lors de la première d'Elektra de Strauss en 1909[9].
Cisneros chanta en Australie, en Europe, à Cuba, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. Elle chanta au Royal Opera House à Londres de temps en temps entre 1904 et 1906[9]. Après sa tournée en Europe, Oscar Hammerstein la fit revenir chanter au Manhattan Opera House (en) à New York deux saisons de 1906 à 1908[9][10]. Cisneros joua dans une douzaine de rôles d'opéra dans les villes italiennes de Trieste, Ferrara, La Spezia, Milan, Modène et Turin[11]. Cisneros chanta avec sa voix de mezzo-soprano les rôles de Brünnhilde, Ortrud, Venus, Delilah et Amneris[9]. La chanteuse australienne d'opéra Nellie Melba déclara que Cisneros fut la meilleure Delilah au monde[8]. Melba eut Cisneros dans sa propre compagnie d'opéra en 1911, dans une tournée en Australie et en Angleterre, chantant plusieurs rôles différents[4][8]. L'année suivante, Cisneros chanta au Teatro Nacional de São Carlos à Lisbonne, Portugal, au Teatro Municipal (en) à Rio de Janeiro, Brésil, au Wiener Staatsoper à Vienne, au Théâtre Bolchoï Kamenny à Saint-Pétersbourg, Russie, et au Waldorf Theatre and Covent Garden (en) à Londres. Lors de ses séjours aux États-Unis, elle chanta aussi avec la Chicago-Philadelphia Opera Company[2][4][9][12].
Fin de vie
Elle fut présidente de l'Artist and Musical Committee of the New York Catholic War Fund's Women's Committee durant la Première Guerre mondiale[5]. Sa carrière fut stoppée après avoir fait des tournées de charité au profit des efforts de guerre[4][10]. Dans les années 1920, Cisneros chanta principalement en Europe où elle vécut à Paris jusqu'en 1929[12]. Elle devint ensuite professeur de chant à New York jusqu'à la retraite[12].
Elle est morte d'un cancer (carcinome)[5]. Elle est enterrée au Calvary Cemetery à Long Island City, New York[5].
HĂ©ritage
Les contemporains de Cisneros se rappellent son étendue vocale, du sol au do et sa forte voix de contralto[2][12]. Cisneros avait une grande présence sculpturale sur scène[4][9]. Elle mesurait 1,88 m et avait une apparence majestueuse royale idéale pour l'interprétation de héros[9]. Avec sa voix de mezzo-soprano, elle chantait des rôles difficiles comme Santuzza, Gioconda, Kundry, Carmen, Laura, Urbain et Azucena[4] - [9]. Cisneros épelait son nom de scène Eleonora au lieu de Eleanora'[5].
Cisneros est considérée comme la personne ayant le plus vendu de Liberty bonds durant la Première Guerre mondiale, pour une valeur de 30 000 000 US$[13]. Elle participa bénévolement avec d'autres célébrités à la pièce de guerre Out There, faisant une tournée à travers les États-Unis pour lever des fonds pour l'effort de guerre et pour la Croix-Rouge[14].
Enregistrement
Cisneros a enregistré plusieurs morceaux d'opéras avec Edison's Blue Amberol Records (en), Gramophone and Typewriter, Pathé Records et American Columbia[12].
Entre autres, elle a enregistré le poème Ben Bolt de Thomas Dunn English sur un cylindre Edison Blue Amberol en 1912[15].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Eleonora de Cisneros » (voir la liste des auteurs).
- Read et Witlieb 1992, p. 116.
- Commire 1999, p. 771.
- James et Boyer 1971, p. 450.
- « Eleonora de Cisneros », Oxford University Press, (consulté le )
- James et Boyer 1971, p. 451.
- Lahee 1912, p. 146.
- Kutsch et Riemens 1969, p. 82.
- Lahee 1912, p. 147.
- Macy 2008, p. 89.
- Read et Witlieb 1992, p. 117.
- Saerchinger 1918, p. 118.
- Kutsch et Riemens 1969, p. 83.
- James et Boyer 1971, p. 451 « She is also said to have sold $30,000,000 worth of Liberty bonds, the largest amount credited to any individual. ».
- Carson 1919, p. 25.
- Edison Blue Amberol cylinder recording of Ben Bolt (1912)
Bibliographie
- (en) Lionel Carson, The Stage Year Book, Stage Offices, (lire en ligne)
- (en) John Vance Cheney, The World's Best Poetry ..., J.D. Morris, (lire en ligne)
- (en) Anne Commire, Women in World History, Gale, (ISBN 0-7876-4062-X)
- (en) Anne Commire, Dictionary of Women Worldwide, Gale, , 2572 p. (ISBN 978-0-7876-7676-6 et 0-7876-7676-4)
- (en) Edward & Janet James et Paul S. Boyer, Notable American Women, 1607-1950 : A Biographical Dictionary, Harvard University Press, , 659 p. (ISBN 978-0-674-62734-5, lire en ligne)
- (en) K. J. Kutsch et Leo Riemens, A concise biographical dictionary of singers : from the beginning of recorded sound to the present, Chilton Book Co., (lire en ligne)
- (en) Henry Charles Lahee, The grand opera singers of today : an account of the leading operatic stars who have sung during recent years, together with a sketch of the chief operatic enterprises, L.C. Page and Company, (lire en ligne)
- (en) Laura Williams Macy, The Grove Book of Opera Singers, New York (N.Y.), Oxford University Press, , 626 p. (ISBN 978-0-19-533765-5, lire en ligne)
- (en) Phyllis J. Read et Bernard L. Witlieb, The Book of Women's Firsts : Breakthrough Achievements of Almost 1,000 American Women, Random House Information Group, , 511 p. (ISBN 978-0-679-40975-5, lire en ligne)
- (en) CĂ©sar Saerchinger, International Who's who in Music and Musical Gazetteer, Current Literature Publishing Co., (lire en ligne)
Liens externes
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- (en) Carnegie Hall
- (en) Discography of American Historical Recordings
- (en) Grove Music Online
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