Eiji Tsuburaya
Eiji Tsuburaya (ćè°· è±äș, Tsuburaya Eiji), nĂ© Eiichi Tsumuraya (ćè°· è±äž, Tsumuraya Eiichi) le Ă Sukagawa et mort le est un responsable d'effets spĂ©ciaux japonais connu pour avoir travaillĂ© sur de nombreux films de science-fiction. Il est l'un des co-crĂ©ateurs de la sĂ©rie des Godzilla et il est Ă©galement le crĂ©ateur principal d'Ultraman.
Jeunesse
Tsuburaya dĂ©crit son enfance comme Ă©tant remplie « dâĂ©motions mĂȘlĂ©es ». Il est le fils aĂźnĂ© de Isamu et Sei Tsuburaya, et a de nombreux frĂšres et sĆurs. Sa mĂšre meurt alors quâil a 3 ans et son pĂšre part vivre en Chine pour des affaires de famille. Le jeune Eiji est depuis lors vaguement Ă©levĂ© par son oncle IchirĆ et sa grand-mĂšre paternelle Natsu. En 1908, il entre Ă lâĂ©cole primaire de Sukagawa Choritsu Dai'ichi Jinjo KĆtĆ ShĆgakkĆ et deux ans plus tard, se prend de passion pour la construction de maquettes dâavion, ce qui est en grande partie dĂ» au succĂšs phĂ©nomĂ©nal des aviateurs japonais de lâĂ©poque. C'est un passe-temps quâil continuera de pratiquer jusquâĂ sa mort. En 1915, Ă lâĂąge de 14 ans, il obtient lâĂ©quivalent japonais du certificat d'Ă©tudes et, malgrĂ© les rĂ©ticences de sa famille, il intĂšgre lâĂcole Japonaise dâAviation Ă Haneda. AprĂšs la fermeture de cette Ă©cole en 1917 Ă la suite de la mort accidentelle de son fondateur, Seitaro Tamai, Tsuburaya entre dans une Ă©cole de commerce. Il commence une carriĂšre assez fructueuse au dĂ©partement de recherche et dĂ©veloppement de la compagnie de jouets Utsumi, mais une rencontre inattendue Ă une fĂȘte de la compagnie en 1919 va changer le cours de son destin : Yoshiro Edamasa lui offre lâopportunitĂ© de faire ses preuves en tant que cadreur.
DĂ©but de carriĂšre et propagande de guerre
En 1919, son premier emploi dans lâindustrie du cinĂ©ma est celui dâassistant directeur de la photographie Ă Nihon Katsudou Shashin Kabushiki-kaisha (Compagnie de cinĂ©matographie Nihon, qui deviendra cĂ©lĂšbre sous le nom de Nikkatsu) Ă Kyoto. AprĂšs avoir servi en tant que membre du personnel de la correspondance de l'armĂ©e entre 1921 et 1923, il entre chez Ogasaware Productions. Il est notamment le cadreur du film Le Bossu de Enmeiin (Enmeiin no Semushiotoko) et le cadreur assistant du film rĂ©volutionnaire de Teinosuke Kinugasa en 1925 : Kurutta Ippeiji (Une Page Folle).
Il entre aux studios ShĆchiku en 1926 et devient cadreur Ă plein temps Ă partir de 1927. Pendant cette pĂ©riode, il commence Ă crĂ©er et Ă utiliser des techniques de film innovantes. Par exemple, il est le premier dans le cinĂ©ma japonais Ă utiliser une grue pour sa camĂ©ra. En 1930, dans le film Chohichiro Matsudaira, il crĂ©a une illusion visuelle par superposition dâimages. Câest ainsi que commence le travail pour lequel il est connu de nos jours : les effets spĂ©ciaux.
1930 est Ă©galement lâannĂ©e de son mariage avec Masano Araki. Hajime, lâainĂ© de ses trois fils, nait trois ans plus tard. Pendant les annĂ©es 1930, Tsuburaya travaille pour plusieurs studios successifs et se taille la rĂ©putation dâĂȘtre trĂšs mĂ©ticuleux dans son travail. Câest pendant cette pĂ©riode quâil voit le film qui va influencer toute sa carriĂšre. AprĂšs le succĂšs international de Godzilla en 1954, Tsuburaya dira : « Quand jâai travaillĂ© pour Nikkatsu, King Kong Ă©tait projetĂ© Ă Kyoto et je nâoublierai jamais ce film. Je me suis dit "Je ferai un jour un film de monstre comme celui-lĂ ." »[1]
En 1938, il dirige les Techniques dâEffets SpĂ©ciaux aux studios TĆhĆ Kabushiki-gaisha, crĂ©ant un dĂ©partement indĂ©pendant des Effets SpĂ©ciaux en 1939. Cette pĂ©riode est propice Ă Tsuburaya pour le dĂ©veloppement de la technique et lui permet de dĂ©crocher quelques rĂ©compenses. Mais il ne reste pas longtemps Ă TĆhĆ.
Pendant la Seconde Guerre Sino-Japonaise et la Seconde Guerre mondiale, il rĂ©alise plusieurs films de propagande et produit quelques effets spĂ©ciaux pour la Division de Recherche de Films Ăducatifs de TĆhĆ, crĂ©Ă©e par dĂ©cret du gouvernement impĂ©rial[2]. Ce travail inclut KĆdĆ Nippon (La Voie ImpĂ©riale du Japon) (1938), Kaigun Bakugeki-tai (Escadron de bombardiers) (1940), Moyuru Ćzora (Le Ciel Brulant) (1940), Hawai MarÄ oki kaisen (La Bataille navale Ă HawaĂŻ et au large de la Malaisie) (1942), Kessen-no Ćzara-e (Bataille dĂ©cisive dans le ciel) (1942), KatĆ hayabusa sentĆ-tai (LâEscadrille des faucons de KatĆ) (1944).
Pendant la pĂ©riode dâoccupation du Japon qui succĂšde Ă la guerre, lâassociation des travaux de Tsuburaya avec la propagande japonaise sâest avĂ©rĂ©e ĂȘtre un obstacle pour sa carriĂšre dans la pĂ©riode qui suit. C'est pourquoi il se lance en tant quâindĂ©pendant en crĂ©ant sa propre maison de production, Tsuburaya Visual Effects Research, tout en travaillant Ă©galement sur quelques films pour dâautres studios, jusquâĂ ce quâil retourne travailler pour TĆhĆ au dĂ©but des annĂ©es 1950.
Sa carriĂšre Ă TĆhĆ
Ă la tĂȘte du DĂ©partement des Effets SpĂ©ciaux de TĆhĆ quâil a crĂ©Ă© en 1939 (et appelĂ© DĂ©partement des Arts SpĂ©ciaux jusquâen 1961), il dirige une Ă©quipe dâune soixantaine dâartisans, de techniciens et de cadreurs. Câest lĂ quâil commence Ă faire Ă©quipe avec le rĂ©alisateur IshirĆ Honda et le producteur Tomoyuki Tanaka, avec qui il rĂ©alise Godzilla (ăŽăžă© - Gojira) en 1954.
Pour son travail dans Godzilla, Tsuburaya gagne son premier Prix de la Technique de Film. Contrairement Ă Willis OâBrien qui a utilisĂ© la technique de lâanimation en volume pour crĂ©er King Kong dans le film du mĂȘme nom en 1933, Tsuburaya crĂ©e les effets spĂ©ciaux de son monstre gĂ©ant grĂące Ă un homme vĂȘtu dâun costume de caoutchouc. Cette technique, maintenant associĂ©e intimement avec les kaiju japonais ou les films de monstre, est aussi appelĂ©e suitmation (mot popularisĂ© par la presse japonaise dans les annĂ©es 1980). Cette technique, en utilisant des dĂ©cors miniatures dĂ©taillĂ©es parcourus par des acteurs en costumes de monstre est encore utilisĂ© aujourd'hui (parfois combinĂ©e avec des techniques dâimage de synthĂšse) et est maintenant considĂ©rĂ© comme un art typiquement japonais.
Lâimmense succĂšs de Godzilla amĂšne TĆhĆ Ă produire une sĂ©rie de films de science-fiction, certains en introduisant de nouveaux montres, dâautre utilisant Ă nouveau le personnage de Godzilla. Parmi ces films, les plus populaires et les plus critiquĂ©s sont ceux impliquant lâĂ©quipe de Godzilla : Tsuburaya, Honda et Tanaka ainsi que leur compositeur Akira Ifukube. Pendant cette pĂ©riode, Tsuburaya produit Ă©galement des effets spĂ©ciaux pour des films autres que des films de monstre comme LâHomme H (1958) ou La DerniĂšre Guerre de l'Apocalypse (1961), et gagne un autre prix japonais de la Technique de Film pour son travail dans le film de science-fiction PrisonniĂšre des Martiens (1957). Il gagne Ă©galement un prix en 1959 pour la crĂ©ation du « TĆhĆ Versatile System », une tireuse optique pour les images sur grand Ă©cran, qu'il fabrique de ses propres mains et utilise pour la premiĂšre fois dans Les Trois TrĂ©sors en 1959 (Tsuburaya est constamment frustrĂ© par le mauvais Ă©tat des Ă©quipements qu'il est contraint d'utiliser, et par les contraintes budgĂ©taires imposĂ©es par TĆhĆ qui lâempĂȘchent de faire l'acquisition de nouvelles technologies cinĂ©matographiques).
FidĂšle Ă sa compagnie, Tsuburaya travaillera pour TĆhĆ jusquâĂ sa mort en 1970.
Reconnaissance
Le , le 114e anniversaire de sa naissance a été célébré par un Google Doodle sur la page d'accueil du moteur de recherche[3].
Filmographie sélective
RĂ©alisateur
Responsable des effets spéciaux
- 1940 : Le Ciel en flammes (çăă性ç©ș, Moyuru Ćzora) de Yutaka Abe
- 1942 : La Bataille navale Ă HawaĂŻ et au large de la Malaisie (ăăŻă€ă»ăăŹăŒæČæ”·æŠ, Hawai MarÄ oki kaisen) de KajirĆ Yamamoto
- 1943 : La Guerre de l'opium (éżçæŠäș, Ahen sensĆ) de Masahiro Makino
- 1944 : LâEscadrille des faucons de KatĆ (ć è€éŒæŠéé, KatĆ hayabusa sentĆ-tai) de KajirĆ Yamamoto
- 1949 : La Femme de l'enfer (ć°çăźèČŽć©Šäșș, Jigoku no kifujin) de Motoyoshi Oda
- 1954 : Godzilla (ăŽăžă©, Gojira) d'IshirĆ Honda
- 1961 : RĂ©cits du chĂąteau d'Osaka (性éȘćç©èȘ, Ćsaka-jĆ monogatari) de Hiroshi Inagaki
- 1965 : L'Ăle des braves (None but the Brave) de Frank Sinatra
Notes et références
- (en) Taylor, Al., « The Man Who Made Godzilla Famous », Fantastic Films and Other Imaginative Media,â , p. 19
- (en) August Ragone, Eiji Tsuburaya : Master of Monsters : Defending the Earth with Ultraman and Godzilla, San Francisco, California, Chronicle Books, , 208 p. (ISBN 978-0-8118-6078-9)
- Marie-Pierre Haddad, « Eiji Tsuburaya, l'un des créateurs de Godzilla, aurait eu 114 ans », sur RTL, (consulté le ).
Liens externes
- JérÎme Lachasse, « Qui est Eiji Tsuburaya, le pÚre des effets spéciaux japonais ? », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Ressource relative à la littérature :