Edmond Simeoni
Edmond Simeoni est un homme politique français, né le à Corte en Corse et mort le à Ajaccio[1].
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 84 ans) Ajaccio |
Nom de naissance |
Edmond CĂ©sar Albert Simeoni |
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Fratrie | |
Enfants |
Gilles Simeoni Marc Simeoni (d) |
Parti politique | |
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Il est souvent considéré comme le pÚre du nationalisme corse moderne.
Biographie
Fils de Ferdinand Simeoni, maire de Lozzi, Edmond Simeoni passe son enfance dans le centre de l'Ăźle, Ă Francardu (commune dâOmessa). Il fait ses Ă©tudes secondaires au lycĂ©e de Bastia.
Médecin il se spécialise en gastro-entérologie et s'installe à Bastia en 1965.
Il fonde notamment en l'Action régionaliste corse (ARC), rebaptisée en 1973 Azzione per a rinascita di a Corsica en français : « Action pour la renaissance de la Corse ». En 1973 également, il manifeste contre le déversement des boues rouges en Méditerranée.
Pacifiste mais déterminé, Edmond Simeoni voue son existence à la Corse. Il est considéré comme l'un des « pÚres » du nationalisme corse, avec ses frÚres Max et Roland Simeoni. Il milite pour l'autonomie de la Corse et non pour son indépendance, qu'il estime non viable économiquement en raison notamment de la faiblesse de la population.
Il condamne la violence, jugeant qu'elle est une voie sans issue. Il dirige pourtant, prĂšs d'AlĂ©ria, le , la premiĂšre action violente et spectaculaire de la mouvance autonomiste. Ă la tĂȘte de douze hommes armĂ©s de fusils de chasse, il occupe une cave viticole appartenant Ă un important chef d'entreprise d'origine pied-noire, pour protester contre une escroquerie qui menace de ruiner des centaines de petits viticulteurs (condamnation le de Depeille, Siegel, Junqua, Cuaz frĂšres, ainsi que celle du groupe Covirep pour infraction sur les lois sur la sociĂ©tĂ© et banqueroute). L'assaut donnĂ© deux jours plus tard par la gendarmerie (1 200 hommes officiellement), renforcĂ©e par des vĂ©hicules blindĂ©s lĂ©gers, sur les ordres du ministre de l'IntĂ©rieur Michel Poniatowski, approuvĂ© par le Premier ministre Jacques Chirac, fait deux morts parmi les gendarmes (Jean-Yves Giraud 20 ans et Michel Hugel 36 ans) et un blessĂ© dans la cave. C'est la premiĂšre action violente et spectaculaire de la mouvance autonomiste.
En 1977, il crĂ©e lâUnion du peuple corse qui est un mouvement autonomiste. En 1981, son mouvement se prĂ©sente aux Ă©lections Ă l'AssemblĂ©e de Corse et obtient six siĂšges de conseillers territoriaux. En 1983, Edmond Simeoni est Ă©lu conseiller municipal de Bastia, mais il a un premier accident de santĂ©, un infarctus, qui l'oblige Ă subir un pontage coronarien. En 1987, il participe Ă la crĂ©ation du collectif anti-raciste « Ava Basta ».
En 1992, son mouvement obtient huit siÚges de conseillers territoriaux à l'assemblée de Corse, mais Edmond Simeoni démissionne pour désaccord avec la politique du Front de libération nationale corse (FLNC).
Aux Ă©lections territoriales de 2004, il est tĂȘte de liste « Unione Naziunale », qui obtient 17,34 % des suffrages et huit siĂšges.
La mĂȘme annĂ©e, il crĂ©e l'association « Corsica Diaspora et Amis de la Corse ».
Trois ans plus tard en 2007, avec la Maison de la Corse, il participe activement au bicentenaire de la mort de Pasquale Paoli. Il est aussi reçu à Paris par le Grand Orient de France (GODF) pour un débat sur l'avenir de la Corse.
Edmond Simeoni est le président du comité de soutien à Yvan Colonna[2].
En 2009, il anime avec l'Institut RĂ©gional du CinĂ©ma et de l'Audiovisuel (IRCA) le centenaire Danielle Casanova et crĂ©e, toujours avec l'IRCA, la JournĂ©e mondiale de la Corse, en 2010. Cette mĂȘme annĂ©e; il assure la coordination avec le cinĂ©aste MagĂ Ettori du Forum citoyen mondial sous l'Ă©gide de l'Unesco[3]
En , dans le cadre des JournĂ©es internationales de Corte, Edmond Simeoni prononce Ă la tribune de Corsica Libera un discours intitulĂ© « Solution politique et alternative nationaliste », renouant ainsi l'alliance politique avec l'aile radicale du nationalisme corse[4]. Des relations, savamment entretenues pendant quatre ans, ont permis Ă Gilles Simeoni d'ĂȘtre Ă©lu en 2015 prĂ©sident du Conseil exĂ©cutif de l'assemblĂ©e de Corse, grĂące Ă la fusion de sa liste avec celle du nationaliste Jean-Guy Talamoni : ce dernier est Ă©lu prĂ©sident de l'assemblĂ©e de Corse. Ă cette occasion, Edmond Simeoni tient un discours enflammĂ© en langue corse, debout sur un vĂ©hicule, au milieu de plusieurs centaines de militants, retraçant le parcours du nationalisme depuis cinquante ans, les dĂ©rives des clans et de l'Ătat[5].
Edmond Simeoni dĂ©cĂšde le , ses obsĂšques sont cĂ©lĂ©brĂ©es le 17 dans son village de Lozzi par l'ĂšvĂȘque d'Ajaccio. Autour du cercueil rĂ©sonnent les voix polyphoniques de A Filetta, Petru Guelfucci, Jean-Paul Poletti.
Vie privée
Ă 20 ans pendant ses Ă©tudes de mĂ©decine Ă Marseille, il rencontre Lucie Billaudelle[6], Corse d'adoption, d'origine juive alsacienne[7] et polonaise[8], qu'il Ă©pouse. Ils ont ensuite deux enfants â Marc et Gilles Simeoni.
Son fils Gilles, prĂ©sident du conseil exĂ©cutif de Corse depuis 2015 et maire de Bastia de 2014 Ă 2016, a Ă©tĂ© lâun des quatre avocats qui ont dĂ©fendu Yvan Colonna lors du procĂšs de l'assassinat du prĂ©fet Claude Ărignac.
Résumé de son parcours
- 1953 : études de médecine à Marseille (gastro-entérologie)
- 1960 : crĂ©ation de lâAssociation des Ă©tudiants corses Ă Marseille pour protester contre le scandale des expĂ©rimentations nuclĂ©aires en Corse Ă lâArgentella (Calvi)
- 1965 : installation comme médecin à Bastia
- 1967 : participe Ă la crĂ©ation de lâAction rĂ©gionaliste corse (ARC)
- 1973 : manifestation contre le déversement des boues rouges en Méditerranée.
- 1975 : événements d'Aleria qui entrainent la mort des deux gendarmes, Michel Huguel et Jean-Yves Giraud
- 1977 : crĂ©ation de lâUnion du peuple corse (mouvement autonomiste)
- 1981 : Ă©lection Ă lâAssemblĂ©e de Corse - 6 Ă©lus
- 1983 ; Ă©lection conseiller municipal de Bastia ; 1er infarctus avec pontage
- 1987 : participation à la création du Collectif anti-raciste Ava Basta
- 1992 : Ă©lection Ă lâAssemblĂ©e de Corse : 8 Ă©lus
- 1992 : dĂ©mission de lâAssemblĂ©e de Corse pour dĂ©saccord avec la politique du FLNC
- 2003 : Ă©lection Ă lâAssemblĂ©e de Corse avec le groupe Unione Naziunale - 8 Ă©lus
- 2004 : création de Corsica diaspora et amis de la Corse
- 2007 : participation active avec la Maison de la Corse au bicentenaire Pasquale Paoli
- 2007 : reçu Ă Cadet (GODF) pour un dĂ©bat sur ââl'avenir de la Corse'â
- 2009 : animation avec l'IRCA du centenaire de Danielle Casanova
- 2010 : création avec l'IRCA de la Journée mondiale de la Corse
- 2010 : coordination avec le cinéaste Magà Ettori du Forum citoyen mondial sous l'égide de l'Unesco[9]
- 2011 : prise de position pour Yvan Colonna dans le cadre du procĂšs du berger corse[10]
- 2011 : milite activement pour Femu a Corsica[11]
- 2011 : Ă l'initiative d'Edmond Simeoni, une alliance politique est conclue en juin 2011 entre Femu a Corsica et Corsica Libera[12]
- 2012 : Edmond Simeoni lance un appel pour sauver les arrĂȘtĂ©s Miot[13].
Corsica Diaspora
Edmond Simeoni est le président fondateur de l'association Corsica Diaspora et Amis de la Corse (Journée mondiale de la Corse et université citoyenne de Corsica Diaspora, forum Citoyen mondial). En , dans le cadre du Festival international de la diversité culturelle (UNESCO), Edmond Simeoni et le réalisateur Magà Ettori (président de l'IRCA) animent un colloque qui invite à débattre de la diversité culturelle et des minorités culturelles : « La diversité culturelle dans le 7e art » et « Les minorités culturelles : une lutte complexe et permanente »[14].
Publications
- 1975 : Le PiĂšge dâAleria, Ă©dition Lattes
- 1985 : La VolontĂ© dâĂȘtre, Ă©ditions Albiana
- Avec Pierre Dottelonde, Un combat pour la Corse, Le Cherche Midi,
- 2008 : Lettre aux femmes corses, Ă©ditions DCL - stamparia Sammarcelli
Prix
- Prix Coppieters 2018[15]
Références
- « Le pĂšre du nationalisme corse, Edmond Simeoni, est mort », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Edmond Simeoni (président du comité de soutien à Yvan Colonna), « Justice pour Yvan Colonna », sur slate.fer, (consulté le ).
- Intervention d'Edmond Simeoni, Forum citoyen mondial .
- Femu a Corsica, Intervention d'Edmond Simeoni, Daily Motion .
- youtube .
- Dottelonde et Simeoni 2003, p. 25.
- Gaël Tchakaloff, « Portrait d'Edmond Simeoni », site internet Le Nouvel économiste, 24 octobre 2003.
- « Lâaboutissement dâun parcours personnel et politique atypique pour Gilles Simeoni », Corse Matin, 31 mars 2014.
- Forum citoyen mondial .
- « Femu a Corsica présentera ses candidats aux législatives », .
- Noël Kruslin, « Femu a Corsica présentera ses candidats aux législatives », Corse Matin, 5 septembre 2011 .
- « Corsica Libera : â Il faut prendre le pouvoirâ », Corse Matin, 28 septembre 2011 .
- PĂ©tition âSauvons les arrĂȘtĂ©s Miotâ .
- Forum citoyen mondial : diversité et identité culturelles, les enjeux pour la Corse .
- « Ajaccio : Edmond Simeoni distingué du Coppieters Awards », sur france3-regions.francetvinfo.fr, 24 novembre 2018.