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Edmond Simeoni

Edmond Simeoni est un homme politique français, né le à Corte en Corse et mort le à Ajaccio[1].

Edmond Simeoni
Edmond Simeoni en 2011.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  84 ans)
Ajaccio
Nom de naissance
Edmond CĂ©sar Albert Simeoni
Nationalité
Activités
Fratrie
Enfants
Gilles Simeoni
Marc Simeoni (d)
Autres informations
Parti politique
Site web

Il est souvent considéré comme le pÚre du nationalisme corse moderne.

Biographie

Fils de Ferdinand Simeoni, maire de Lozzi, Edmond Simeoni passe son enfance dans le centre de l'Ăźle, Ă  Francardu (commune d’Omessa). Il fait ses Ă©tudes secondaires au lycĂ©e de Bastia.

Médecin il se spécialise en gastro-entérologie et s'installe à Bastia en 1965.

Il fonde notamment en l'Action rĂ©gionaliste corse (ARC), rebaptisĂ©e en 1973 Azzione per a rinascita di a Corsica en français : « Action pour la renaissance de la Corse Â». En 1973 Ă©galement, il manifeste contre le dĂ©versement des boues rouges en MĂ©diterranĂ©e.

Pacifiste mais déterminé, Edmond Simeoni voue son existence à la Corse. Il est considéré comme l'un des « pÚres » du nationalisme corse, avec ses frÚres Max et Roland Simeoni. Il milite pour l'autonomie de la Corse et non pour son indépendance, qu'il estime non viable économiquement en raison notamment de la faiblesse de la population.

Il condamne la violence, jugeant qu'elle est une voie sans issue. Il dirige pourtant, prĂšs d'AlĂ©ria, le , la premiĂšre action violente et spectaculaire de la mouvance autonomiste. À la tĂȘte de douze hommes armĂ©s de fusils de chasse, il occupe une cave viticole appartenant Ă  un important chef d'entreprise d'origine pied-noire, pour protester contre une escroquerie qui menace de ruiner des centaines de petits viticulteurs (condamnation le de Depeille, Siegel, Junqua, Cuaz frĂšres, ainsi que celle du groupe Covirep pour infraction sur les lois sur la sociĂ©tĂ© et banqueroute). L'assaut donnĂ© deux jours plus tard par la gendarmerie (1 200 hommes officiellement), renforcĂ©e par des vĂ©hicules blindĂ©s lĂ©gers, sur les ordres du ministre de l'IntĂ©rieur Michel Poniatowski, approuvĂ© par le Premier ministre Jacques Chirac, fait deux morts parmi les gendarmes (Jean-Yves Giraud 20 ans et Michel Hugel 36 ans) et un blessĂ© dans la cave. C'est la premiĂšre action violente et spectaculaire de la mouvance autonomiste.

En 1977, il crĂ©e l’Union du peuple corse qui est un mouvement autonomiste. En 1981, son mouvement se prĂ©sente aux Ă©lections Ă  l'AssemblĂ©e de Corse et obtient six siĂšges de conseillers territoriaux. En 1983, Edmond Simeoni est Ă©lu conseiller municipal de Bastia, mais il a un premier accident de santĂ©, un infarctus, qui l'oblige Ă  subir un pontage coronarien. En 1987, il participe Ă  la crĂ©ation du collectif anti-raciste « Ava Basta ».

En 1992, son mouvement obtient huit siÚges de conseillers territoriaux à l'assemblée de Corse, mais Edmond Simeoni démissionne pour désaccord avec la politique du Front de libération nationale corse (FLNC).

Aux Ă©lections territoriales de 2004, il est tĂȘte de liste « Unione Naziunale », qui obtient 17,34 % des suffrages et huit siĂšges.

La mĂȘme annĂ©e, il crĂ©e l'association « Corsica Diaspora et Amis de la Corse ».

Trois ans plus tard en 2007, avec la Maison de la Corse, il participe activement au bicentenaire de la mort de Pasquale Paoli. Il est aussi reçu à Paris par le Grand Orient de France (GODF) pour un débat sur l'avenir de la Corse.

Edmond Simeoni est le président du comité de soutien à Yvan Colonna[2].

En 2009, il anime avec l'Institut RĂ©gional du CinĂ©ma et de l'Audiovisuel (IRCA) le centenaire Danielle Casanova et crĂ©e, toujours avec l'IRCA, la JournĂ©e mondiale de la Corse, en 2010. Cette mĂȘme annĂ©e; il assure la coordination avec le cinĂ©aste MagĂ  Ettori du Forum citoyen mondial sous l'Ă©gide de l'Unesco[3]

En , dans le cadre des JournĂ©es internationales de Corte, Edmond Simeoni prononce Ă  la tribune de Corsica Libera un discours intitulĂ© « Solution politique et alternative nationaliste », renouant ainsi l'alliance politique avec l'aile radicale du nationalisme corse[4]. Des relations, savamment entretenues pendant quatre ans, ont permis Ă  Gilles Simeoni d'ĂȘtre Ă©lu en 2015 prĂ©sident du Conseil exĂ©cutif de l'assemblĂ©e de Corse, grĂące Ă  la fusion de sa liste avec celle du nationaliste Jean-Guy Talamoni : ce dernier est Ă©lu prĂ©sident de l'assemblĂ©e de Corse. À cette occasion, Edmond Simeoni tient un discours enflammĂ© en langue corse, debout sur un vĂ©hicule, au milieu de plusieurs centaines de militants, retraçant le parcours du nationalisme depuis cinquante ans, les dĂ©rives des clans et de l'État[5].

Edmond Simeoni dĂ©cĂšde le , ses obsĂšques sont cĂ©lĂ©brĂ©es le 17 dans son village de Lozzi par l'ĂšvĂȘque d'Ajaccio. Autour du cercueil rĂ©sonnent les voix polyphoniques de A Filetta, Petru Guelfucci, Jean-Paul Poletti.

Vie privée

À 20 ans pendant ses Ă©tudes de mĂ©decine Ă  Marseille, il rencontre Lucie Billaudelle[6], Corse d'adoption, d'origine juive alsacienne[7] et polonaise[8], qu'il Ă©pouse. Ils ont ensuite deux enfants — Marc et Gilles Simeoni.

Son fils Gilles, prĂ©sident du conseil exĂ©cutif de Corse depuis 2015 et maire de Bastia de 2014 Ă  2016, a Ă©tĂ© l’un des quatre avocats qui ont dĂ©fendu Yvan Colonna lors du procĂšs de l'assassinat du prĂ©fet Claude Érignac.

Résumé de son parcours

  • 1953 : Ă©tudes de mĂ©decine Ă  Marseille (gastro-entĂ©rologie)
  • 1960 : crĂ©ation de l’Association des Ă©tudiants corses Ă  Marseille pour protester contre le scandale des expĂ©rimentations nuclĂ©aires en Corse Ă  l’Argentella (Calvi)
  • 1965 : installation comme mĂ©decin Ă  Bastia
  • 1967 : participe Ă  la crĂ©ation de l’Action rĂ©gionaliste corse (ARC)
  • 1973 : manifestation contre le dĂ©versement des boues rouges en MĂ©diterranĂ©e.
  • 1975 : Ă©vĂ©nements d'Aleria qui entrainent la mort des deux gendarmes, Michel Huguel et Jean-Yves Giraud
  • 1977 : crĂ©ation de l’Union du peuple corse (mouvement autonomiste)
  • 1981 : Ă©lection Ă  l’AssemblĂ©e de Corse - 6 Ă©lus
  • 1983 ; Ă©lection conseiller municipal de Bastia ; 1er infarctus avec pontage
  • 1987 : participation Ă  la crĂ©ation du Collectif anti-raciste Ava Basta
  • 1992 : Ă©lection Ă  l’AssemblĂ©e de Corse : 8 Ă©lus
  • 1992 : dĂ©mission de l’AssemblĂ©e de Corse pour dĂ©saccord avec la politique du FLNC
  • 2003 : Ă©lection Ă  l’AssemblĂ©e de Corse avec le groupe Unione Naziunale - 8 Ă©lus
  • 2004 : crĂ©ation de Corsica diaspora et amis de la Corse
  • 2007 : participation active avec la Maison de la Corse au bicentenaire Pasquale Paoli
  • 2007 : reçu Ă  Cadet (GODF) pour un dĂ©bat sur ‘’l'avenir de la Corse'’
  • 2009 : animation avec l'IRCA du centenaire de Danielle Casanova
  • 2010 : crĂ©ation avec l'IRCA de la JournĂ©e mondiale de la Corse
  • 2010 : coordination avec le cinĂ©aste MagĂ  Ettori du Forum citoyen mondial sous l'Ă©gide de l'Unesco[9]
  • 2011 : prise de position pour Yvan Colonna dans le cadre du procĂšs du berger corse[10]
  • 2011 : milite activement pour Femu a Corsica[11]
  • 2011 : Ă  l'initiative d'Edmond Simeoni, une alliance politique est conclue en juin 2011 entre Femu a Corsica et Corsica Libera[12]
  • 2012 : Edmond Simeoni lance un appel pour sauver les arrĂȘtĂ©s Miot[13].

Corsica Diaspora

Le cinéaste Magà Ettori (Institut régional du cinéma et de l'audiovisuel) et Edmond Simeoni (Corsica Diaspora) au palais du Luxembourg lors d'un débat sur la diversité culturelle en 2004.

Edmond Simeoni est le président fondateur de l'association Corsica Diaspora et Amis de la Corse (Journée mondiale de la Corse et université citoyenne de Corsica Diaspora, forum Citoyen mondial). En , dans le cadre du Festival international de la diversité culturelle (UNESCO), Edmond Simeoni et le réalisateur Magà Ettori (président de l'IRCA) animent un colloque qui invite à débattre de la diversité culturelle et des minorités culturelles : « La diversité culturelle dans le 7e art » et « Les minorités culturelles : une lutte complexe et permanente »[14].

Publications

  • 1975 : Le PiĂšge d’Aleria, Ă©dition Lattes
  • 1985 : La VolontĂ© d’ĂȘtre, Ă©ditions Albiana
  • Avec Pierre Dottelonde, Un combat pour la Corse, Le Cherche Midi,
  • 2008 : Lettre aux femmes corses, Ă©ditions DCL - stamparia Sammarcelli

Prix

  • Prix Coppieters 2018[15]

Références

  1. « Le pĂšre du nationalisme corse, Edmond Simeoni, est mort », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. Edmond Simeoni (président du comité de soutien à Yvan Colonna), « Justice pour Yvan Colonna », sur slate.fer, (consulté le ).
  3. Intervention d'Edmond Simeoni, Forum citoyen mondial .
  4. Femu a Corsica, Intervention d'Edmond Simeoni, Daily Motion .
  5. youtube .
  6. Dottelonde et Simeoni 2003, p. 25.
  7. Gaël Tchakaloff, « Portrait d'Edmond Simeoni », site internet Le Nouvel économiste, 24 octobre 2003.
  8. « L’aboutissement d’un parcours personnel et politique atypique pour Gilles Simeoni », Corse Matin, 31 mars 2014.
  9. Forum citoyen mondial .
  10. « Femu a Corsica présentera ses candidats aux législatives », .
  11. Noël Kruslin, « Femu a Corsica présentera ses candidats aux législatives », Corse Matin, 5 septembre 2011 .
  12. « Corsica Libera : “ Il faut prendre le pouvoir” », Corse Matin, 28 septembre 2011 .
  13. PĂ©tition “Sauvons les arrĂȘtĂ©s Miot” .
  14. Forum citoyen mondial : diversité et identité culturelles, les enjeux pour la Corse .
  15. « Ajaccio : Edmond Simeoni distinguĂ© du Coppieters Awards », sur france3-regions.francetvinfo.fr, 24 novembre 2018.

Liens externes

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