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Ecce sacerdos magnus, WAB 13

Ecce sacerdos magnus (Voici le grand prĂŞtre), WAB 13, est une mise en musique de l'antienne du mĂŞme nom par Anton Bruckner en 1885.

Ecce sacerdos magnus
WAB 13
Image illustrative de l’article Ecce sacerdos magnus, WAB 13
L'autel de l'ancienne cathédrale de Linz

Genre Motet
Nb. de mouvements 6
Musique Anton Bruckner
Texte Ecce sacerdos magnus
Langue originale Latin
Effectif Chœur mixte à 8 voix,
3 trombones, orgue
Durée approximative 5 minutes
Dates de composition
Dédicataire 100e anniversaire du diocèse de Linz
Commanditaire Johann Burgstaller
Partition autographe Wiener Männer-Sangverein
Création
Vöcklabruck Drapeau de l'Autriche Autriche
Interprètes Chorale de femmes de Vöcklabruck

Historique

L'œuvre a été composée à la demande de Johann Burgstaller, pour être exécutée à la cathédrale de Linz lors de la célébration du 100e anniversaire de la fondation du diocèse.

La composition a été complétée le et adressée à Burgstaller à la mi-mai[1] - [2]. L'œuvre n'a cependant pas été exécutée lors de cet événement et n'a pas plus été exécutée durant la vie de Brruckner.

L'œuvre, dont le manuscrit est archivé à la Wiener Männer-Sangverein[3], a été éditée par Viktor Keldorfer (Universal Edition) en 1911[2] et a été créée le par la chorale de femmes de Vöcklabruck[4].

L'œuvre est éditée dans le Volume XXI/33 de la Bruckner Gesamtausgabe[5].

Texte

Ecce sacerdos magnus, qui in diébus suis plácuit Deo:
Ideo jurejurando fecit illum DĂłminus crescere in plebem
suam.

Benedictiónem ómnium géntium dedit illi,
et testaméntum suum confirmávit super caput ejus.
Ideo jurejurando fecit illum DĂłminus crescere in plebem
suam.

GlĂłria Patri, et FĂ­lio, et SpirĂ­tui Sancto. Sicut erat in princĂ­pio,
et nunc et semper, et in saecula sæculórum. Amen.
Ideo jurejurando fecit illum DĂłminus crescere in plebem
suam.

Voici le grand prĂŞtre qui en ses jours a plu Ă  Dieu.
Le Seigneur l'a ainsi fait par alliance grandir parmi son
peuple.

Il lui a donné la bénédiction de toutes les nations
et confirmé son engagement sur sa tête.
Le Seigneur l'a ainsi fait par alliance grandir parmi son
peuple.

Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Comme il était au commencement,
maintenant et toujours, et pour les siècles des siècles. Amen.
Le Seigneur l'a ainsi fait par alliance grandir parmi son
peuple.

Composition

L'œuvre d'un total de 106 mesures est un répons en six parties en la mineur pour chœur mixte à huit voix, trois trombones et orgue[3] :

  1. Ecce sacerdos magnus (mesures 1-22). Comme dans le Te Deum, l'Ĺ“uvre commence avec une quinte vide[6] - [3].
  2. Ideo jurejurando (mesures 23-39). Cette deuxième section, qui rappelle l'harmonie des précédents Locus iste et Christus factus est WAB 11[6], est répétée à deux reprises, comme une ritournelle, aux mesures 64-80 et 90-106.
  3. Benedictionem omnium (mesures 40-63). Comme dans la Messe n° 1 et l' Adagio de la plupart des symphonies de Bruckner, cette troisième partie contient des échelles ascendantes typiques de Bruckner[6].
  4. Ideo jurejurando (mesures 64-80): première répétition des mesures de 23-39.
  5. Choral: Gloria Patri et Filio (mesures 81-89). Cette cinquième section, qui est chantée a cappella à l'unisson, est une transcription du plain-chant grégorien Gloria Patri[3] avec une autre structure métrique[5].
  6. Ideo jurejurando (mesures 90-106): seconde répétition des mesures de 23-39.

L'antienne, qui a Ă©tĂ© conçue comme musique de procession pour l'entrĂ©e de l'Ă©vĂŞque dans la cathĂ©drale, a un caractère « majestueux  et cĂ©rĂ©moniel ». « La facture la plus passionnante Â» de l'Ĺ“uvre est « l'Ă©criture en antienne de grandeur gabrielienne Â» aux mesures 64-66[1]. Kinder considère l'Ĺ“uvre comme « l'une de meilleures compositions parmi les petites Ĺ“uvres de Bruckner Â» et « une Ĺ“uvre d'intensitĂ© presque barbare Â»[4].

Les trombones, qui d'ordinaire doublent les voix infĂ©rieures, adoptent occasionnellement une ligne indĂ©pendante. La large ritournelle sur le texte Ideo jurejurando contraste avec les autres sections « qui semblent retracer l'Ă©volution de la musique d'Ă©glise Â» dans la variĂ©tĂ© de leur texture. En revanche, la structure harmonique reflète plus le propre style de Bruckner. La pièce fait plusieurs fois rĂ©fĂ©rence au Libera me de 1854, en particulier dans l'Ă©criture harmonique[4].

Discographie

L'Ecce sacerdos magnus de Bruckner a été enregistré la première fois en 1966 par Eugen Jochum avec le chœur de la Bayerischer Rundfunk (LP : DG 139134/5).

Une sélection des quelque 30 enregistrements :

  • George Guest, St. John's College Choir Cambridge, The World of St. John's 1958–1977 – LP : Argo ZRG 760, 1973
  • Matthew Best, Corydon Singers, Bruckner: Motets – CD : Hyperion CDA66062, 1982
  • Wolfgang Schäfer, Ensemble Vocal de Fribourg, Anton Bruckner: Motetten – CD : Christophorus 74 501, 1984
  • Joseph Pancik, Prager Kammerchor, Anton Bruckner: Motetten / Chorale-Messe – CD : Orfeo C 327 951, 1993
  • Robert Jones, Choir of St. Bride's Church, Bruckner: Motets – CD : Naxos 8.550956, 1994
  • Magnar Mangersnes, Domchor Bergen, Bruckner: Motets – CD : Simax CFP 9037, 1996
  • Hans-Christoph Rademann, NDR-Chor de Hambourg, Anton Bruckner: Ave Maria – CD : Carus 83.151, 2000
  • Petr Fiala, Czech Philharmonic Choir, Anton Bruckner: Motets – CD : OMD 322 1422-2, 2006
  • Michael Stenov, Cantores Carmeli, Benefizkonzert Karmelitenkirche Linz – CD/DVD Ă©ditĂ© par le chĹ“ur, 2006 - peut ĂŞtre aussi Ă©coutĂ© sur YouTube[7]
  • Erwin Ortner, Arnold Schoenberg Chor, Anton Bruckner: Tantum ergo – CD : ASC Edition 3, Ă©ditĂ© par la chorale, 2008

Note

La plupart des interprètes chantent le choral en mode grégorien. Seuls quelques-uns le chantent conformément à la partition : Fiala, Ortner et Schäfer.

Références

  1. (en) Howie, AC, The Cambridge companion to Bruckner, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Companions to Music », , 303 p. (ISBN 978-0-521-00878-5, lire en ligne), « Bruckner and the Motet », p. 61
  2. (nl) van Zwol, Cornelis, Anton Bruckner – Leven en Werken, Thot, , 782 p. (ISBN 978-90-6868-590-9 et 90-6868-590-2), p. 708
  3. Uwe Harten, pp. 139-140
  4. (en) Kinder, Keith William, The wind and wind-chorus music of Anton Bruckner, Greenwood Press, , 145 p. (ISBN 978-0-313-30834-5, lire en ligne)
  5. Gesamtausgabe – Kleine Kirchenmusikwerke
  6. M. Auer, pp. 80-82
  7. - Motette "Ecce sacerdos magnus" à 8 voces, 3 Posaunen und Orgel [Video online], Bruckner, Anton (compositeur); Stenov, Michael (dirigeant) () YouTube. Consulté le .

Sources

  • Max Auer, Anton Bruckner als Kirchenmusiker, G. Bosse, Ratisbonne, 1927
  • Uwe Harten, Anton Bruckner. Ein Handbuch. Residenz Verlag, Salzbourg, 1996 – (ISBN 3-7017-1030-9)
  • Anton Bruckner – Sämtliche Werke, Band XXI: Kleine Kirchenmusikwerke, Musikwissenschaftlicher Verlag der Internationalen Bruckner-Gesellschaft, Hans Bauernfeind et Leopold Nowak (Éditeurs), Vienne, 1984/2001
  • Keith William Kinder, The Wind and Wind-Chorus Music of Anton Bruckner, Greenwood Press, Westport, Connecticut, 2000. (ISBN 978-0-313-30834-5)
  • Cornelis van Zwol, Anton Bruckner 1824-1896 – Leven en werken, uitg. Thot, Bussum, Pays-Bas, 2012. (ISBN 978-90-6868-590-9)

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