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Eça de Queiroz

José Maria de Eça de Queirós ou Queiroz () est un auteur naturaliste et diplomate portugais.

José Maria de Eça de Queiroz
Description de l'image Eça de Queirós c. 1882.jpg.
Naissance
à Póvoa de Varzim, Drapeau du Portugal Royaume de Portugal
Décès (à 54 ans)
à Neuilly, Drapeau de la France France
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Drapeau du Portugal Portugais
Mouvement Naturalisme

Biographie

Né à Póvoa de Varzim au Portugal en 1845 d'un père magistrat et d'une mère issue de l'aristocratie du nord du pays, José Maria de Eça de Queirós est baptisé à Vila do Conde. Il vit jusqu'en 1855 à Verdemilho, dans une zone rurale, près d'Aveiro, avec ses grands-parents. C'est cette même année qu'il entre au collège de Lapa à Porto jusqu'à son entrée à l'université. En 1861, il commence sa première année de droit à l'université de Coimbra. C'est là qu'il connaîtra Teófilo Braga entre autres intellectuels. Il fondera avec eux lors d'une série de « Conférences du Casino » une nouvelle génération d'écrivains, poètes, chercheurs, historiens, beaucoup plus tournée vers la réalité et la critique sociale.

En 1866, il s'installe à Lisbonne et il commence à se faire connaître dans la Gazette du Portugal où il publie plusieurs textes romanesques. Il part à Évora pour exercer le métier d'avocat en 1867, où il fonde une revue d'opposition, Distrito de Évora. Il retourne cependant rapidement à Lisbonne où il collabore pour la Gazette du Portugal. Entre-temps, il fait un voyage en Égypte et il publie à son retour plusieurs articles sur le sujet du Canal de Suez dans le journal portugais Diário de Notícias, auquel il collabore entre 1880 et 1897. Il est nommé consul à La Havane, aux Antilles espagnoles en 1872 d'alors. En 1873, il fait un voyage dans le cadre d'une mission diplomatique en Amérique : il s'arrête au Canada, aux États-Unis et en Amérique Centrale. O Crime do Padre Amaro est publié dans une revue en 1875.

En 1878, il retourne en Europe où il est nommé consul à Bristol et Newcastle en Angleterre. En 1885, il se rend en France pour rendre visite à Émile Zola et en 1888 il est nommé consul à Paris. La même année le roman Les Maia est publié. Il manifeste contre la condamnation de Dreyfus en 1899. Il meurt à la suite d'une maladie le 16 août 1900 à Neuilly.

Queirós a beaucoup voyagé, de Lisbonne à Cuba, de Newcastle à Bristol, pour finalement finir ses jours à Paris. Eça de Queirós est enterré au cimetière de Santa Cruz do Douro (pt), un petit village de montagne du nord du Portugal, qu'il a immortalisé dans son roman 202, Champs-Élysées sous le nom de Tormes.

Influences littéraires

Eça de Queirós a introduit le naturalisme dans la littérature portugaise après avoir beaucoup fréquenté Paris. Il semble que ses influences soient surtout françaises. L'écriture est fluide, musicale, avec des descriptions efficaces et sans lourdeur, avec un humour et une certaine tendresse mêlée d'une touche de dérision et d'ironie. Autour de 1880, Eça de Queirós prend ses distances avec le naturalisme. En effet, il rejette alors les « dominantes thématiques, idéologiques et technico-littéraires imposées par le Naturalisme », et s'engage dans une esthétique que certains ont qualifé de « postnaturaliste »[1].

Queiroz est parfois surnommé le Zola portugais ; à vrai dire son œuvre semble plus inspirée par l'esprit et même le style de Flaubert, qu'il admirait beaucoup. Cependant, Zola a décrit son travail comme étant meilleur que celui de Flaubert.

A lire l'un de ses meilleurs romans, la Capitale, on sent nettement cette influence flaubertienne. Roman d'apprentissage qui rappelle un peu le Bel-Ami de Maupassant mais surtout l'ironie douce-amère de l'Éducation sentimentale de Flaubert, le roman évoque la jeunesse estudiantine à Coïmbra, les débuts du personnage principal dans le journalisme, ses engagements et ses errements. Cette époque charnière de la vie d'un jeune homme où tout semble possible, où l'horizon est largement ouvert, juste avant les premières grosses désillusions et les « fruits secs » (titre envisagé dans un premier temps par Flaubert pour l'Éducation sentimentale).

Évidemment, ses séjours en Angleterre, à La Havane, aux États-Unis, sa vision internationale en général, font conjuguer d'autres types d'influences dans son œuvre. Mais il faut surtout voir son génie propre, la pertinence de ses observations, de son regard sur les choses, l'art de brosser une scène, de savoir appliquer une remarque, le plaisir du récit, la distance ironique unique.

Il est aussi influencé par l'écrivain italien Ferdinando Petruccelli della Gattina. Son roman la Relique présente de fortes similitudes avec Les Mémoires de Judas, à un tel point que certains érudits ont accusé l'auteur portugais de plagiat[2].

Ses écrits journalistiques sont souvent très critiques vis-à-vis de l'impérialisme des grandes puissances, dont l'Angleterre[3] mais aussi vis-à-vis de son propre pays natal, dont la décadence, sur le plan de l'influence internationale, l'inquiète[4]. Son regard sur la France est si aigu qu'il est toujours aussi pertinent un siècle plus tard (« Les Lettres de Paris »).

Buste de Eça de Queiros Avenue Charles de Gaulle à Neuilly-sur-Seine
Couverture du premier volume d'Os Maia, 1888

Œuvres

  • La Relique (titre original : A relíquia) 1887. Traduction : Georges Readers, Fernand Sorlot 1941; Arléa, 1992; NEL, 1996.
  • Les Maia (titre original : Os Maias) 1888. Traduction : Paul Teyssier, Chandeigne, 5e éd., 2017. Première édition parue sous le titre « Une famille portugaise » Cercle bibliophile de France, Paris 1956, en deux volumes.
  • Le Cousin Bazilio (O primo Basílio) 1878, roman traduit du portugais et préfacé par Lucette Petit. Collection : Littérature étrangère, Éditions de la Différence, 2001 ; nouvelle édition Chandeigne, 2018.
  • Le Mandarin (trad. Michèle Giudecelli), Paris, Chandeigne, coll. « Bibliothèque Lusitane poche », , 120 p. (ISBN 978-2-36732-173-8).
  • 202, Champs-Élysées (trad. Marie-Hélène Piwnik, ill. Alex Gozblau), Paris, Chandeigne, coll. « Bibliothèque Lusitane poche », , 120 p. (ISBN 978-2-36732-181-3).
  • 202 Champs-Élysées (A cidade e as serras). Traduction : Marie-Hélène Piwnik, Gallimard, Folio, 2000 (ISBN 2-07-041338-1).
  • La Capitale (A Capital). Traduction : Claude Maffre, Actes Sud, 2000.
  • L'Illustre Maison de Ramires (A ilustre casa de Ramires). Traduction : Marie-Hélène Piwnik, La Différence, 1999.
  • La Tragédie de la rue des fleurs (« A tragédia da rua das flores »). Présentation et traduction : Jorge Sedas Nunes et Dominique Bussillet, Métailié (suites) 2000.
  • Le Mandarin [« O Mandarim »] (trad. Michelle Giudicelli, préf. António Coimbra Martins), Paris, Éditions de la Différence, coll. « Minos », (réimpr. 2002) (1re éd. 1985), 160 p. (ISBN 978-2-7291-1414-5, présentation en ligne)
  • Alves & Cie (trad. Natália Vital), Paris, Éditions de la Différence, coll. « Littérature », , 144 p. (ISBN 978-2-7291-1297-4, présentation en ligne)
  • Lettres de Paris [« Cartas de Paris »] (trad. Pierre Léglise-Costa), Paris, Éditions de la Différence, coll. « Minos », , 256 p. (ISBN 978-2-7291-1650-7, présentation en ligne)
  • Le Crime du Padre AmaroO crime do Padre Amaro »] (trad. du portugais par Jean Girodon), Paris, Éditions de la Différence, coll. « Minos », (1re éd. 1985), 640 p. (ISBN 978-2-7291-1684-2, présentation en ligne)
  • Contes et nouvellesContos e novelas »] (trad. du portugais par Marie-Hélène Piwnik), Paris, Éditions de la Différence, coll. « Littérature », , 448 p. (ISBN 978-2-7291-1744-3, présentation en ligne)
  • Le Mystère de la route de SintraO mistério da estrada de Sintra »] (trad. du portugais par Simone Biberfeld, préf. Luís dos Santos Ferro), Paris, Éditions de la Différence, coll. « Minos », (réimpr. 2011) (1re éd. 1870), 320 p. (ISBN 978-2-7291-1927-0, présentation en ligne)
  • Son Excellence – Le comte d’AbranhosSua Excelência — O Conde de Abranhos »] (trad. du portugais par Parcídio Gonçalves), Paris, Éditions de la Différence, coll. « Minos », (1re éd. 1879), 224 p. (ISBN 978-2-7291-1928-7, présentation en ligne)
  • La Correspondance de Fradique MendesCorrespondência de Fradique Mendes »] (trad. du portugais par Marie-Hélène Piwnik), Paris, Éditions de la Différence, coll. « Littérature », , 336 p. (ISBN 978-2-7291-2075-7, présentation en ligne)
  • 202, Champs-Élysées (trad. du portugais par Marie-Hélène Piwnik), Paris, Éditions de la Différence, coll. « Minos », , 352 p. (ISBN 978-2-7291-2069-6, présentation en ligne)
  • "Lisbonne", (titre original : "Lisboa"), 1867. Traduction : André Lange-Médart, L'alfarrabiste et la libellule, 2018.
  • Carlos Reis, « Mode et transgression : Eça de Queirós et les ''modes parisiennes'' », Études françaises, volume 20, numéro 2, automne 1984, p. 87–102 (lire en ligne).

Notes et références

  1. Carlos Reis, « Mode et transgression : Eça de Queirós et les ''modes parisiennes'' », Études françaises, volume 20, numéro 2, automne 1984, p. 95 (lire en ligne).
  2. Cláudio Basto, Foi Eça de Queirós um plagiador?, Maranus, 1924, p.70
  3. Eça de Queiros, les Anglais en Égypte, éditions 1001 nuits
  4. Nédellec D., Contre John Bull, postface à Eça de Queiros, les Anglais en Égypte, éditions 1001 nuits

Annexes

Bibliographie

  • Bernard Martocq, « Le romancier et son modèle : Eça de Queiroz à Paris (1888-1900) », cahier d'études romanes, Université de Provence (Aix-Marseille 1), no 6 (Paris au miroir), , p. 101-121 (lire en ligne)

Liens externes

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