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Dup15q

Le syndrome Dup15q est une maladie humaine gĂ©nĂ©tique rare[1] : sa prĂ©valence est estimĂ©e entre 1⁄5 000 et 1⁄30 000. Ce syndrome est Ă©tudiĂ© depuis quelques annĂ©es par le centre hospitalier universitaire de Los Angeles (UCLA)[2].

C'est un trouble neuro-développemental, causé par la duplication partielle du chromosome 15.

Le syndrome Dup15q comprend des duplications de trois types :

  • « idic(15) » ou « isodicentrique 15q », ce qui signifie qu'on peut observer la prĂ©sence d’un petit chromosome supplĂ©mentaire[3] ;
  • « int dup(15) », qui signifie qu'on peut observer la prĂ©sence d'une duplication partielle au sein mĂȘme du chromosome 15, donc sans chromosome supplĂ©mentaire[3] ;
  • « ÎŒ-dup(15) » ou « micro-duplication 15q ». Les personnes avec ce syndrome ont une partie d'information gĂ©nĂ©tique supplĂ©mentaire sur le long bras du chromosome 15[4].

Il y a donc du matériel génétique en plus.

Cette duplication se trouve dans la mĂȘme rĂ©gion que pour les deux syndromes bien plus connus en France : le syndrome de Prader-Willi (PW) et le syndrome d'Angelman (A), qui eux, rĂ©sultent d’une dĂ©lĂ©tion d’origine paternelle (PW) ou maternelle (A). Il y a donc pour eux du matĂ©riel gĂ©nĂ©tique en moins[3].

Le diagnostic [5]

On utilise des tests génétiques pour diagnostiquer le syndrome Dup15q.

On trouve plusieurs types de tests sont utilisés pour examiner les chromosomes ou rechercher des preuves d'un dosage supplémentaire d'ADN dans la région 15q.

L'analyse par hybridation génomique comparative (CGH sur micropuce)[6]

L'analyse par hybridation génomique comparative est utilisée pour mesurer le « nombre de copies » des chromosomes.

Les médecins recherchent des duplications ou des suppressions, appelées «variations du nombre de copies» pour tous les chromosomes et sont généralement en mesure de déterminer le nombre total de copies d'une région chromosomique présentes. Bien qu'ils donnent des limites plus précises pour la région dupliquée que les études chromosomiques, ils ne peuvent pas toujours distinguer les chromosomes int dup (15) et idic (15). Si la microarray/array CGH montre une duplication, des études chromosomiques sont également à effectuer.

Si le nombre de copie est par exemple de 3, cela ne permettra pas de faire la diffĂ©rence entre un « idic(15) » et un « int dup(15) ». Mais on peut nĂ©anmoins raisonnablement supposer qu’il s’agit d’un « int dup(15) », car pour ĂȘtre « idic(15) », il faut gĂ©nĂ©ralement disposer de deux copies normales et de deux copies en miroir pour crĂ©er le chromosome supplĂ©mentaire. Il est donc trĂšs peu probable d'avoir un « idic » avec seulement 3 copies de la rĂ©gion concernĂ©es.

Le caryotype

Le caryotype permet de compter et apparier les chromosomes et de montrer le motif de leurs bandes. Elle donne ainsi des indications s'il y a des chromosomes perdus, supplémentaires ou réarrangés.

L'analyse FISH

L'analyse FISH (sigle pour fluorescence in situ hybridization) permet un diagnostic prénatal rapide par l'analyse des cellules du liquide amniotique de la femme enceinte[7].

Cette analyse est utilisĂ©e pour donner des informations plus prĂ©cises sur l'ADN inclus dans une duplication. Ce test utilise un fragment d’ADN fluorescent qui marque un point spĂ©cifique sur le chromosome 15 afin de dĂ©terminer s’il se trouve dans la duplication et, dans l’affirmative, combien il y a de copies.

L'analyse FISH permet de distinguer le Dup15q des autres chromosomes marqueurs surnumĂ©raires. Les « int dup(15) », difficiles Ă  dĂ©tecter lors d’une analyse chromosomique de routine, sont clairement identifiables Ă  l’aide d’une Ă©tude FISH sur le bras 15q ou d’une analyse CGH.

Le test de méthylation

Le test de méthylation utilise une modification chimique de l'ADN pour distinguer si la duplication concerne un chromosome provenant de la mÚre ou du pÚre.

Le biomarqueur EEG

Les patients atteints du syndrome de Dup15q disposent d'une caractĂ©ristique Ă©lectroencĂ©phalographie signature ou (EEG) biomarqueur sous la forme d'une forte amplitude spontanĂ©e frĂ©quence des oscillations. Cette signature EEG a Ă©tĂ© notĂ©e comme un modĂšle qualitatif dans les lectures EEG cliniques et a Ă©tĂ© dĂ©crite par la suite quantitativement par des chercheurs de l'UCLA et leurs collaborateurs au sein du rĂ©seau de cliniques de Dup15q nationales. Ce groupe de chercheurs a constatĂ© que l'activitĂ© bĂȘta chez les enfants atteints du syndrome Dup15q est significativement supĂ©rieure Ă  celle observĂ©e chez un individu en bonne santĂ©[8]. La signature EEG semble presque identique Ă  des oscillations bĂȘta induites par benzodiazĂ©pine, des mĂ©dicaments qui modulent les rĂ©cepteurs. Le suivi du traitement et l'identification des mĂ©canismes molĂ©culaires de la maladie peuvent ĂȘtre facilitĂ©s par ce biomarqueur.

Les symptĂŽmes[3]

Les personnes atteintes du syndrome Dup15q présentent, à des degrés variables, les symptÎmes suivants :

  • Hypotonie (faible tonus musculaire) : des difficultĂ©s pour avaler et s’alimenter, retard modĂ©rĂ© Ă  sĂ©vĂšre dans l’acquisition de l’assise et/ou de la marche. Certains enfants ne marchent jamais et sont en fauteuil roulant ;
  • Retard de dĂ©veloppement moteur ;
  • Retards cognitifs et sociaux/Ă©motionnels ;
  • Troubles moteur et du langage : le langage est retardĂ©, la comprĂ©hension limitĂ©e. Certains sont non verbaux ;
  • Autisme : critĂšres TSA (troubles du spectre autistique), troubles du comportement. L’intention, la volontĂ© de communiquer est plus ou moins absente selon les individus. Les interactions sociales sont inappropriĂ©es. L’évitement du regard et du contact corporel est courant ;
  • Épilepsie : l’épilepsie est un problĂšme mĂ©dical majeur pour le syndrome Dup15q. À l’ñge bĂ©bĂ©, les crises Ă©pileptiques se prĂ©sentent sous forme de spasmes infantiles et peuvent Ă©voluer plus tard vers un syndrome de type Lennox-Gastaut. Les crises peuvent ĂȘtre pharmacorĂ©sistantes (les mĂ©dicaments ne fonctionnent pas). Le risque de mort subite inattendue en Ă©pilepsie (SUDEP) est accru.

Au quotidien

L'expression physique, physiologique, relationnelle et cognitive de la maladie Dup15q au quotidien est extrĂȘmement variable d'un individu Ă  l'autre. Les symptĂŽmes ci-dessus sont les plus courants et ils s'expriment Ă©galement Ă  un degrĂ© variable d'un individu Ă  l'autre.

Des comportements difficiles tels que des accĂšs de colĂšre, des cris ou de l’(auto)agressivitĂ© peuvent se produire (morsures, se frapper le visage, se cogner la tĂȘte etc.).

Mais les personnes atteintes du syndrome Dup15q sont aussi souvent de bonne humeur. Ils peuvent ĂȘtre rĂ©ceptifs aux matĂ©riels audiovisuels (musique, chansons, films). Ils peuvent avoir des prĂ©fĂ©rences dans les couleurs, dans les sons et les textures. Ils peuvent avoir de long Ă©changes de regards, rechercher le contact physique et dĂ©velopper de l'attachement pour les personnes les plus connues. Ces personnes aiment en gĂ©nĂ©ral l'eau s'il y a eu habituation. En gĂ©nĂ©ral, les personnes atteintes de Dup15q aiment la nourriture. Ils peuvent acquĂ©rir d'autres types de communication s'ils ne possĂšdent pas le langage. Les personnes atteintes de Dup15q peuvent ĂȘtre rĂ©ceptifs Ă  certains sons de la voix.

Les enfants atteints Dup15q peuvent ĂȘtre scolarisĂ©s et recevoir une Ă©ducation adaptĂ©e. Les signes prĂ©curseurs chez le bĂ©bĂ© (dĂšs 4 mois) pour consulter un clinicien sont : - une hypotonie prĂ©coce ; - un retard de dĂ©veloppement important ; - des comportements autistiques ; - des spasmes infantiles.

Les pistes thérapeutiques

Voici une liste de références externes (fiches PDF) pour différentes possibilités de soutien thérapeutique afin de pallier certaines faiblesses de l'individu et d'encourager certaines forces. Ce soutien peut se situer sur différents axes individuels et environnementaux liés à l'individus :

Associations en lien avec les maladies rares

Notes et références

  1. (en-US) « Dup15q Syndrome », sur NORD (National Organization for Rare Disorders) (consulté le ).
  2. .
  3. « Le Syndrome Dup15q | Dup15q France », sur AssoConnect (consulté le ).
  4. « 15q13.3 microduplication syndrome | Genetic and Rare Diseases Information Center (GARD) – an NCATS Program », sur rarediseases.info.nih.gov (consultĂ© le ).
  5. « Diagnostiquer | Dup15q France », sur AssoConnect (consulté le ).
  6. N Bouayed Abdelmoula, « Apport de la cytogĂ©nĂ©tique molĂ©culaire au diagnostic des anomalies chromosomiques », Annales de Biologie Clinique, vol. 62, no 6,‎ (ISSN 0003-3898, lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. P. Marguerat, A. C. Gaide, F. Thonney et D. Schorderet, « Recours au diagnostic prĂ©natal rapide par l'analyse FISH des cellules du liquide amniotique non cultivĂ©es. [Quick prenatal diagnosis using FISH in the analysis of non-cultured amniotic fluid cells] », Revue MĂ©dicale de la Suisse Romande, vol. 120, no 5,‎ , p. 401–7 (ISSN 0035-3655, PMID 10911743, lire en ligne, consultĂ© le ).
  8. (en) « Analyse spectrale de l'activite EEG rapide (beta) », Revue d'ElectroencĂ©phalographie et de Neurophysiologie Clinique, vol. 13, no 2,‎ , p. 122–127 (ISSN 0370-4475, DOI 10.1016/S0370-4475(83)80070-7, lire en ligne, consultĂ© le )
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