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Hybridation génomique comparative

L'hybridation génomique comparative (en anglais, Comparative Genomic Hybridization ou CGH) est une technique de cytogénétique moléculaire permettant d'analyser les variations du nombre de copies dans l'ADN.

Principe

Dans un organisme diploïde tel que l'humain, chaque segment d'ADN peut être trouvé en duplicat : une copie est présente sur chacun des deux chromosomes d'une paire. Dans certaines pathologies, le nombre de copies peut varier : il peut augmenter par exemple en cas de duplication et diminuer dans le cas de délétion. L'hybridation génomique comparative permet de diagnostiquer ces pathologies et d'identifier les régions chromosomiques impliquées.

Principe de l'hybridation génomique comparative

MĂ©thode

Marquage des sondes

L'ADN d'un patient est extrait de tissu normal (souvent des lymphocytes) et de tissu potentiellement tumoral puis marqué par des fluorochromes. En général, l'ADN tumoral est marqué en vert par la fluorescéine (sous forme de dUTP-FITC) et l'ADN de tissu sain en rouge par la rhodamine (sous forme de dUTP-TR).

Les sondes sont mélangées ensuite avec de l'ADN Cot-1, qui permet de supprimer les séquences répétitives d'ADN, et une polymérase, qui permet de produire des fragments de 0,6 à 3 kb (milliers de paires de bases).

Hybridation
Colorations apparaissant lors d'une hybridation génomique comparative

Le mélange d'ADN marqué est mélangé avec de l'ADN de contrôle en métaphase. L'ADN marqué va alors s'hybrider de façon compétitive avec l'ADN métaphasique :

  • si le nombre de copies est augmentĂ©, la sonde tumorale s'hybridera prĂ©fĂ©rentiellement et le segment de chromosome apparaitra en vert.
  • si le nombre de copies est diminuĂ©, la sonde de tissu sain s'hybridera prĂ©fĂ©rentiellement et le segment de chromosome apparaitra en rouge.
  • si le nombre de copies n'est pas modifiĂ©, les deux sondes s'hybrideront en quantitĂ© Ă©quivalente et le segment de chromosome apparaitra en orangĂ©.
DĂ©tection

La fluorescence est ensuite détectée par un microscope à épifluorescence et quantifié par analyse d'image quantitative.

Cette technique est capable de détecter des pertes ou des gains du nombre de copie d'ADN au niveau des chromosomes. En 2006, les référentiels indiquaient pour la sensibilité qu'il fallait des régions de 5 à 10 Mb (millions de paires de bases) pour détecter la perte d'une seule copie. En revanche, la détection d'une amplification était possible à partir de 1 Mb.

Considérations techniques et limitations

  • Cette technique dĂ©tecte seulement les modifications chromosomiques non Ă©quilibrĂ©es. Des aberrations chromosomiques structurales telle que les translocations rĂ©ciproques ou les inversions ne seront pas dĂ©tectĂ©es.
  • Lors de l'analyse quantitative, le ratio de fluorescence (sain / tumoral) le plus frĂ©quent est utilisĂ© comme rĂ©fĂ©rence. De ce fait, cette technique ne donne pas d'informations concernant la ploĂŻdie : des tĂ©traploĂŻdes ne prĂ©sentant pas de rĂ©arrangements dĂ©sĂ©quilibrĂ©s apparaitront normaux.

Applications

Exemple d'utilisation de l'hybridation génomique comparative dans la détection des médulloblastomes
  • En recherche et en clinique, pour l'Ă©tude et le diagnostic des cancers, de malformations congĂ©nitales, des retards mentaux, etc. Voir en particulier les articles sur les modifications chromosomiques pour des exemples de pathologies prĂ©sentant des modifications dans la structure des chromosomes : Duplication (gĂ©nĂ©tique), Cassure chromosomique.

Voir aussi

Liens externes

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