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Double Take (film, 2010)

Double Take est un film belgo-germano-hollandais réalisé par Johan Grimonprez en 2009 et sortie en salles le .

Double Take

RĂ©alisation Johan Grimonprez
Scénario Johan Grimonprez
Tom McCarthy
Acteurs principaux

Ron Burrage
Mark Perry
Delfine Bafort

Sociétés de production Zap-O-Matik
Nikovantastic Film
Volya Films
Pays de production Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Genre Documentaire
Durée 80 minutes
Sortie 2009

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Fiche technique

  • RĂ©alisation : Johan Grimonprez
  • ScĂ©nario : Johan Grimonprez, Tom McCarthy (d’après le rĂ©cit de Jorge Luis Borges)
  • Montage : Dieter Diependaele, Tyler Hubby
  • Musique : Christian Halten
  • Production : Zapomatik, Emmy Oost, Johan Grimonprez
  • Coproduction : Nikovantastic Film, Hanneke van der Tas et Nicole Gerhards, Volya Films, Denis Vaslin (avec le soutien du Fonds Audiovisuel de Flandre, Nederlands Fonds voor de Film, Nordmedia Fonds GmbH, Fonds CinĂ©matographique de Rotterdam et l’association de ZDF en coopĂ©ration avec Arte)
  • Double Take est un dĂ©veloppement du film Looking for Alfred, cocommissionnĂ© Ă  l’origine par Film and Video Umbrella et Zapomatik.
  • Pays : Drapeau de la Belgique Belgique, Drapeau de l'Allemagne Allemagne et Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
  • DurĂ©e : 80 minutes
  • Format : couleur / noir et blanc, format 35 mm

Festivals

  • Festival du film de Sundance, 2010
  • Festival international du film de Berlin, 2009
  • Festival international de films documentaires CinĂ©ma du RĂ©el, clĂ´ture, 2009

Conception

Double Take puise dans des sources visuelles aussi diverses que variées :

  • les prĂ©sentations personnalisĂ©es d’Alfred Hitchcock dans l’émission tĂ©lĂ©visĂ©e Alfred Hitchcock prĂ©sente
  • des extraits de sĂ©quences des films d'Alfred Hitchcock (Les Oiseaux et L’Étau principalement)
  • des archives du journal tĂ©lĂ©visĂ© amĂ©ricain rĂ©cupĂ©rĂ©es entre autres Ă  UCLA (University of California, Los Angeles) et au Parti Communiste Français
  • des spots publicitaires pour du cafĂ© soluble Folger
  • des prises de vues contemporaines dont la majoritĂ© sont extraites du court mĂ©trage de Johan Grimonprez Looking for Alfred et pour les autres, ont Ă©tĂ© tournĂ©es spĂ©cifiquement pour le film
  • des images non identifiĂ©es (paquebot dans la brume, cellule souche en division, plan sur un Ĺ“il, etc.) rĂ©cupĂ©rĂ©es soit sur You Tube ou dans des films publicitaires des annĂ©es 1940 destinĂ©s aux salles de cinĂ©ma, selon le principe du found footage

Une Ĺ“uvre et son contexte

La plupart des critiques prête à l’œuvre d’Hitchcock des vertus récréatives, reconnaissant l’efficacité de ses scénarios, la construction habile d’un suspense et donc la capacité à fédérer un public large, cinéphile et populaire. D’autres trouvent dans celle-ci la possibilité de l’analyser sous un angle psychanalytique : sous le vernis du divertissement, Hitchcock évoque en filigrane ses obsessions intimes et offre par là même un miroir aux pulsions inavouées du spectateur. En revanche, il a souvent été dit que sa filmographie est dégagée des questions politiques, et le cinéaste lui-même s’est souvent arrangé pour soigneusement éluder cette question.
L’étude de La Mort aux troussesest intéressante en ce sens, dans la mesure où elle fait figure d’exception. S’il est souvent relayé à une comédie d’espionnage dont l’humour avoisine constamment un rythme endiablé, et s’il est toujours possible d’y greffer des approches symboliques et psychanalytiques, le film est aussi révélateur de son époque au moment de sa production. C’est une œuvre dissidente dévoilant le rapport d’Hitchcock à la géopolitique de son temps (la guerre froide à la fin des années 1950), et qui constitue le contre-pied d’autres films théoriques purs où la toile de fond ne revêt aucune importance. La lecture subversive implicite avec laquelle La Mort aux trousses peut être déchiffrée, s’avère finalement plus intéressante que celle explicite de L’Étau, dont la bande-annonce sera subtilement détournée par Johan Grimonprez pour illustrer les rapports cannibales entre cinéma et télévision.
Double Take montre que, contrairement à ce qu’on a pu lire et dire sur le « maître du suspense », ses préoccupations étaient parfaitement intégrées à son époque et certains de ses films pouvaient être décryptés politiquement. Concernant Les Oiseaux par exemple, l’explication avancée par le réalisateur lui-même serait une métaphore du pouvoir omniscient et de l’imprévisibilité de la nature contre lesquels l’homme n’a aucune chance de lutter. Or Johan Grimonprez s’amuse à prêter aux oiseaux et à la menace apocalyptique qu’ils représentent un tout autre symbolisme qui sera détaillé plus précisément : l’analogie avec les multiples invasions aériennes listées dans le film (satellites, fusées de lancement, bombes atomiques, missiles nucléaires) ou avec l’incursion massive des postes de télévision dans les foyers est convaincante. Par ce rapprochement ludique, Double Take démontre qu’un film ingurgite et digère les angoisses et obsessions généralisées et collectives d’une époque au temps de sa conception. Par le montage habile d’une mosaïque de plans issus de la filmographie du cinéaste avec des images d’archives, Grimonprez fait de l’œuvre hitchcockienne une caisse de résonance et un témoignage intact et pertinent des préoccupations géopolitiques des années 1960, passées sous le filtre fictionnel.

Hitchcock dans Double Take

  • ThĂ©matique du double Les Oiseaux, La Mort aux trousses, Psychose
  • ThĂ©matique de la guerre cinĂ©ma/tĂ©lĂ©vision Psychose,L’Étau
  • ThĂ©matique de la menace Les Oiseaux, Les EnchaĂ®nĂ©s, L’Étau

Aphorismes hitchcockiens

Double Take réemploie des aphorismes d'Alfred Hitchcock tirés d'interviews ou de son émission télévisée :

  • La tĂ©lĂ©vision est une arme, votre plaisir dĂ©pend du cĂ´tĂ© oĂą vous ĂŞtes placĂ©
  • Le crime ne paie pas. Il faut un sponsor !
  • Le poste de tĂ©lĂ©vision fait entrer le crime dans les foyers
  • La tĂ©lĂ©vision a tuĂ© le cinĂ©ma, l’a coupĂ© en menus morceaux et l’a avalĂ© comme des oiseaux dĂ©vorant leurs propres parents
  • La TV est un grille-pain, on l’allume et c’est toujours pareil
  • La durĂ©e d’un film doit dĂ©pendre de la rĂ©sistance de la vessie humaine

Liens externes

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