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Dolomedes

Dolomedes est un genre d'araignées aranéomorphes de la famille des Pisauridae[1].

Certaines espèces sont des représentants relativement grands pour des araignées aranéomorphes. Les espèces du genre des Dolomedes sont réparties dans presque le monde entier et ont un mode de vie aquatique unique pour les araignées.

Distribution

Les espèces de ce genre se rencontrent sur tous les continents sauf aux pôles[1].

Description

Dolomedes fimbriatus avec sa "nurserie" remplie de bébés araignées
Dolomedes sp.
Têtard d'une grenouille Xenopus epitropicalis capturé par une Dolomedes femelle.

Ce sont des araignées de grande taille presque toutes semi-aquatiques, exception faite de Dolomedes albineus, espèce arboricole du sud-ouest des États-Unis, et de Dolomedes minor, espèce des prairies de la Nouvelle-Zélande.

Mode de vie

Les Dolomedes ont un mode de vie aquatique et se déplacent souvent à grande vitesse à la surface de l'eau. Sur terre, les espèces du genre restent généralement immobiles sur des jetées, des pierres, des troncs d'arbres ou d'autres objets qui leur offrent l'occasion de s'y camoufler[2]. En outre, les plantes qui dépassent de l'eau et celles qui flottent sur elle constituent des zones de repos fréquentes pour les Dolomedes[3].

Les Dolomedes sont à la fois diurnes et nocturnes[4]. Cependant, certaines espèces, comme Dolomedes minor, sont plus nocturnes[5], tandis que, par exemple, l'araignée de chasse à six points (Dolomedes triton) est active pendant le jour[4].

Capacité à nager et à plonger

La grande agilité à la surface de l'eau des chasseurs riverains est apparemment rendue possible par des soies recouvertes de substances hydrophobes sur la surface ventrale du corps, ce qui confère aux araignées des propriétés hydrophobes (hydrofuges) et les maintient ainsi à la surface par flottaison. En dehors de la locomotion sur l'eau, cette capacité est également utilisée pour échapper aux prédateurs et pour attraper des proies[6].

Une caractéristique inhabituelle des Dolomedes pour des araignées est qu'elles peuvent plonger complètement sous l'eau, une caractéristique qui sert également à la fuite et à la chasse. La plongée exige une grande force de la part du Dolomedes, pour surmonter la tension de surface de l'eau et n’est possible, par exemple, qu'en sautant dans l'eau depuis un objet élevé ou en prenant appui sur un objet fixe à la surface de l'eau. Lorsqu'elle est immergée, le corps de l'araignée est entouré par une gaine d’air dont l’épaisseur est déterminée par la longueur des soies et des épines les plus développées. Les Dolomedes disposent d'un long temps pour rester sous l'eau, qui chez certaines espèces, comme l'araignée D. triton, peut atteindre une heure et demie ou plus[6]. Dans l'ensemble, cependant, les Dolomedes passent la plupart de leur temps en dehors de l'eau et n'utilisent leur capacité de plongée que dans le but de s'échapper ou de chasser[7].

L'ensemble du mécanisme semble être similaire au plastron (de), qui assure la respiration des insectes amphibies sous l'eau. Dans ce cas, une bulle d'air formée par les setae fournirait de l'oxygène dissous et dissoudrait le dioxyde de carbone. Lors d'expériences où des Dolomedes étaient aspergées d'alcool, elles ne pouvaient plus produire d'enveloppe d'oxygène et ne restaient immergées que quelques secondes. Toutefois, il n'a pas été possible de déterminer si ce phénomène était dû au manque d'oxygène ou à l'effet de l'alcool sur les animaux testés[6].

Chasse

Les Dolomedes n'utilisent pas leur soie pour capturer des proies. Elles se nourrissent de petits insectes aquatiques (comme les gerris) mais aussi de demoiselles, de mouches bleues, de têtards et d'alevins qu'elles attirent à la surface en faisant vibrer l'eau de leurs pattes antérieures. Pratiquant l'apnée (record : près d'une heure)[8], elles sont capables d'attraper des petits poissons (araignées ichtyophages). Elles peuvent chasser aussi bien au sol que dans la végétation. Sans véritablement nager, elles peuvent se déplacer à la surface de l'eau ou sous l'eau. Elles risquent alors de devenir la proie de certains poissons.

Reproduction

Les mâles, contrairement aux Pisaura, ne prĂ©sentent pas aux femelles de proie au moment de l'accouplement : ils se contentent d'agiter l'une après l'autre leurs pattes antĂ©rieures en direction de la femelle puis s'unissent brièvement. Les femelles pondent plus de 1 000 Ĺ“ufs.

Comme tout membre de leur famille, les Dolomedes femelles tissent, lors de l'éclosion des nouveau-nés, une toile de « nurserie » dans laquelle elles déposent leur sac d'œufs. Cette « nurserie » est souvent associée à des feuilles qui en forment la voûte ou les faces. Les bébés-araignées y stationneront jusqu'à leur deuxième mue.

Les premiers stades des immatures ont les pattes verdâtres et l'abdomen brun clair. Il est rare de voir des adultes alors que les jeunes peuvent être assez abondants dans les arbres ou les arbustes.

Liste des espèces

Selon World Spider Catalog (version 23.5, 21/11/2022)[1] :

Systématique et taxinomie

Ce genre a été décrit par Latreille en 1804.

Teippus[9] a été placé en synonymie par Carico en 1973[6].

Cispiolus[10] a été placé en synonymie par Blandin en 1979[11].

Publication originale

  • Latreille, 1804 : « Tableau mĂ©thodique des Insectes. » Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle, Paris, vol. 24, p. 129-295.

Liens externes

Notes et références

  1. WSC, consulté le version 23.5, 21/11/2022
  2. Charles D. Dondale, James H. Redner, The insects and arachnids of Canada, Part 17. The wolf spiders, nurseryweb spiders, and lynx spiders of Canada and Alaska, Araneae: Lycosidae, Pisauridae, and Oxyopidae, vol. 1856, Agriculture Canada, coll. « Research Branch Agriculture Canada Publication », , 331 p. (ISBN 0-660-13628-7), chap. 1
  3. James H. Thorp, Alan P. Covich, The Ecology and Classification of North American Freshwater Invertebrates, Elsevier, , 584 p. (ISBN 9780080889818)
  4. Raven & Hebron, 2018 : « A review of the water spider family Pisauridae in Australia and New Caledonia with descriptions of four new genera and 23 new species. » Memoirs of the Queensland Museum, Nature, vol. 60, p. 233-381 (texte intégral).
  5. David S. Williams, The feeding behaviour of New Zealand Dolomedes species (Araneae: Pisauridae), vol. 6, Taylor & Francis, , 97 p. (ISSN 0301-4223, DOI 10.1080/03014223.1979.10428352, lire en ligne [PDF]), chap. 1
  6. Carico, 1973 : « The Nearctic species of the genus Dolomedes (Araneae: Pisauridae). » Bulletin of the Museum of Comparative Zoology, vol. 144, no 7, p. 435-488 (texte intégral).
  7. David S. Williams, The feeding behaviour of New Zealand Dolomedes species (Araneae: Pisauridae), vol. 6, Taylor & Francis, , 98 p. (ISSN 0301-4223, DOI 10.1080/03014223.1979.10428352, lire en ligne [PDF]), chap. 1
  8. Christine Rollard, Fascinantes araignées, éditions Quæ, , p. 72
  9. Chamberlin, 1924 : « Descriptions of new American and Chinese spiders, with notes on other Chinese species. » Proceedings of the United States National Museum, vol. 63, no 13, p. 1-38.
  10. Roewer, 1955 : « Araneae Lycosaeformia I. (Agelenidae, Hahniidae, Pisauridae) mit Berücksichtigung aller Arten der äthiopischen Region. » Exploration du Parc National de l'Upemba Mission G. F. De Witte, vol. 30, p. 1-420.
  11. Blandin, 1979 : « Études sur les Pisauridae africaines XI. Genres peu connus ou nouveaux des Iles Canaries, du continent africain et de Madagascar (Araneae, Pisauridae). » Revue de Zoologique Africaine, vol. 93, p. 347-375 (texte intégral).
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