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Dolmens de Saint-SĂ©bastien

Les dolmens de Saint-Sébastien sont deux dolmens situés sur une ligne de crête séparant les communes du Plan-de-la-Tour et de Sainte-Maxime, dans le département du Var en France.

Dolmens de Saint-SĂ©bastien
Image illustrative de l’article Dolmens de Saint-Sébastien
Dolmen de Saint-SĂ©bastien no 1
Présentation
PĂ©riode Campaniforme, Chalcolithique
Fouille oui
Caractéristiques
Matériaux gneiss
Mobilier perles et armatures de flèche (dolmen no 2)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 43° 18′ 57″ nord, 6° 34′ 22″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
DĂ©partement Var
Commune Le Plan-de-la-Tour
GĂ©olocalisation sur la carte : Var
(Voir situation sur carte : Var)
Dolmens de Saint-SĂ©bastien
GĂ©olocalisation sur la carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
(Voir situation sur carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur)
Dolmens de Saint-SĂ©bastien
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Dolmens de Saint-SĂ©bastien

Ces deux dolmens ont été découverts en 1970 et 1971 à la suite d'un incendie. Ils se caractérisent par une architecture très similaire et se rattachent au groupe des dolmens à couloir et à chambre carrée de Provence orientale. Dans les deux édifices, les couloirs sont courts et débouchent sur la périphérie du tumulus, caractéristique fréquente dans le Languedoc mais exceptionnelle pour ce type de petits dolmens provençaux[1]. Les deux dolmens ont été fouillés par Gérard Sauzade, Jean Courtin et Gabriel Chabaud. Le dolmen no 2 a livré un riche mobilier funéraire.

Dolmen no 1

Architecture

Le tumulus est de forme ovale (9,20 m de long, 6,90 m de large, 0,70 m de haut), le plus grand diamètre Ă©tant orientĂ© nord-sud[1]. Il est constituĂ© de gros blocs, sans structure interne spĂ©cifique. Il n'a pas Ă©tĂ© fouillĂ©[1]. La chambre sĂ©pulcrale, de forme rectangulaire, est dĂ©limitĂ©e par sept orthostates complĂ©tĂ©es par des murets en pierres sèches. Le cĂ´tĂ© nord comporte deux dalles, dont l'une aux formes très rĂ©gulières, a sans doute Ă©tĂ© retaillĂ©e. Le chevet est lui aussi composĂ© de deux dalles, «ce qui est rare»[1]. Le cĂ´tĂ© sud est constituĂ© d'une seule orthostate incurvĂ©e. L'entrĂ©e, Ă  l'ouest, est dĂ©limitĂ©e par deux piliers lĂ©gèrement inclinĂ©s vers l'intĂ©rieur de la chambre[1].

Une dalle dressĂ©e sur chant (m de long, 0,60 m de large, 0,20 m d'Ă©paisseur) Ă©tait disposĂ©e en diagonale Ă  l'intĂ©rieur de la chambre. Elle a sans doute Ă©tĂ© dressĂ©e volontairement dans l'intention de sĂ©parer des dĂ©pĂ´ts funĂ©raires. Son orientation a pu ĂŞtre modifiĂ©e par les racines de la vĂ©gĂ©tation qui s'est dĂ©veloppĂ©e ultĂ©rieurement dans la chambre[1]. Le couloir mesure 1,50 m de long sur 0,80 m de large. «Il avait Ă©tĂ© fermĂ© intentionnellement avec des blocs de grosseur très inĂ©gale, disposĂ©s sans ordre apparent»[1].

Vestiges osseux et mobilier funéraire

La faible épaisseur des couches archéologiques indique que le dolmen ne fut pas utilisé sur une longue période, mais il le fut à deux périodes distinctes. La fouille a ainsi révélé une première couche archéologique comportant des fragments d’ossements humains brûlés, des tessons d'un gobelet campaniforme et d'un vase globuleux[1]. Une seconde couche, localisée dans une dépression du sol, comportait des fragments d’ossements humains et des tessons de céramiques non décorées dont une écuelle carénée et un fond de vase aplati[1].

Le matériel funéraire retrouvé ne comporte qu'un seul objet lithique (un pic en quartz) et quelques éléments de parure (4 petites perles discoïdes). Il semble qu'aucun des vases n'ait été déposé entier et complet. Le gobelet campaniforme a pu être reconstitué avec une quarantaine de fragments. Il était orné d'un décor à trois bandes horizontales. Les bandes supérieures et inférieures sont identiques, elles comportent des séries de motifs (hachures, triangles) superposés séparés par des bandes circulaires. La bande centrale est beaucoup plus originale puisque composée de panneaux formés «de motifs différents disposés en métopes»[1].


Dolmen no 2

Dolmen no 2

Architecture

Les dalles de gneiss Ĺ“illĂ©s (embrĂ©chites) utilisĂ©es pour l'Ă©dification du monument ont Ă©tĂ© prises dans l'environnement immĂ©diat du site. Le dolmen est orientĂ© selon un axe est-ouest quasi parfait (azimut 260°). Le tumulus, de forme lĂ©gèrement ovale (m par m), est constituĂ© de blocs irrĂ©guliers pour une hauteur maximale au nord de 1,10 m.

La chambre s’y insère de manière lĂ©gèrement excentrĂ©e au sud. Elle est de forme carrĂ©e (m de cĂ´tĂ© pour 1,20 m de hauteur), dĂ©limitĂ©e par cinq orthostates (dont une longue dalle de chevet) et quatre murets en pierres sèches : sur les cĂ´tĂ©s nord et sud, la dalle est placĂ©e au centre, entourĂ©e par un muret de part et d'autre. Les deux dernières dalles servent de piliers marquant l'entrĂ©e de la chambre d'oĂą part un court couloir (1,50 m de long sur m de large)[2].

Une belle dalle (1,30 m de long sur 1,30 m de large et 0,25 m d'Ă©paisseur) Ă©tait maintenue en position inclinĂ©e Ă  l'intĂ©rieur de la chambre cĂ´tĂ© sud. De par ses dimensions, il ne peut s'agir d'un Ă©lĂ©ment de couverture, quant au calage en position inclinĂ©e il rĂ©sulte d'une action volontaire. En consĂ©quence, il est probable qu'il s'agisse d'une sorte de coffre dans lequel les bâtisseurs ont voulu isoler une partie des dĂ©pĂ´ts funĂ©raires[2].

Vestiges osseux et mobilier funéraire

La fouille n'a révélé qu'un seul niveau archéologique sous empierrement. Tous les ossements humains étaient brûlés mais comme aucune trace de feu n'était visible dans le dolmen lui-même, il en a été déduit que les corps avaient été préalablement incinérés en dehors de la sépulture avec une partie du mobilier funéraire, puis, les restes furent déposés dans la chambre sépulcrale[2]. Ce mode opératoire ne permet aucune étude anthropologique classique[3]. De même, une estimation « du décompte des individus n'a pu se faire à l'aide des dents dont il ne reste quasiment rien »[3].

De nombreux tessons de céramique, appartenant à au moins quinze vases différents ont été découverts dans la chambre, dont ceux d'une coupe polypode à socle, d'un bol non décoré de forme conique et d'un vase à cordon. Le mobilier céramique comportait aussi deux boudins d'argile cuite dont la cuisson résulte de leur dépôt sur le bûcher funéraire[2].

Le mobilier lithique se compose de plusieurs armatures de lèches en obsidienne et d'une très belle série d'armatures de flèches (25) en silex de types foliacés, losangiques et triangulaires, soit l'« un des ensembles les plus remarquables découverts à ce jour dans une tombe provençale »[2].

Les éléments de parure sont représentés principalement par un très grand nombre (3900) de perles discoïdes en stéatite de différentes couleurs (vert foncé, blanchâtre...) d'un diamètre compris entre mm et mm voire inférieur à mm. Une très forte concentration de ces perles a été retrouvée dans l'espace délimité entre le mur sud de la chambre et la dalle inclinée intérieure. A cet ensemble, s'ajoutent d'autres perles (olivaires, rondes, en tonnelet) en roche beige, quartz et stéatite, trois pendeloques (deux en os et une en quartz hyalin) ainsi qu'un fragment d’anneau (en schiste ?) et une perle en cuivre[2].

Le dolmen aurait été utilisé dans un premier temps au Chalcolithique ancien, puis dans un second temps (Chalcolithique récent), la dalle incliné aurait été mise en place afin d'isoler les anciens dépôts des nouveaux. Le tout fut scellé par un empierrement volontaire[2].


Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • GĂ©rard Sauzade, Jean Courtin et Gabriel Chabaud, « Le dolmen I de San-SĂ©bastien, Communes de Plan-de-la-Tour, Sainte-Maxime (Var) », dans Congrès PrĂ©historique de France - Compte rendu de la XXe session - Provence - 1-7 juillet 1974, Paris, SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, , 627 p., p. 581-594 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • GĂ©rard Sauzade et Jean Courtin, « I. Étude archĂ©ologique - Le dolmen II de San SĂ©bastien, communes de Plan-de-la-Tour et Sainte-Maxime (Var) », Gallia prĂ©histoire, vol. tome 30,‎ , p. 119-143 (lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Éric Mahieu, « II. Étude des restes humains - Le dolmen II de San SĂ©bastien, communes de Plan-de-la-Tour et Sainte-Maxime (Var) », Gallia prĂ©histoire, vol. tome 30,‎ , p. 144-148 (lire en ligne)

Articles connexes

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