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Dolmen du Villard

Le dolmen du Villard est situé sur la commune du Lauzet-Ubaye, dans le département français des Alpes-de-Haute-Provence.

Dolmen du Villard
Image illustrative de l’article Dolmen du Villard
Vue générale de l'édifice
Présentation
Période Chalcolithique récent
Fouille 1980-1983
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1900)
Visite accès libre
Caractéristiques
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 44° 28′ 36″ nord, 6° 22′ 09″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
DĂ©partement Alpes-de-Haute-Provence
Commune Le Lauzet-Ubaye
GĂ©olocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
(Voir situation sur carte : Alpes-de-Haute-Provence)
Dolmen du Villard
GĂ©olocalisation sur la carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
(Voir situation sur carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur)
Dolmen du Villard
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Dolmen du Villard

Protection

L'édifice a été découvert par David Martin, professeur à Gap et signalé pour la première fois en 1894 par Gabriel de Mortillet[1]. C'est le seul dolmen conservé dans ce secteur des Alpes[1], tous les autres ayant été détruit au XIXe siècle[2]. Il est classé au titre des monuments historiques en 1900[3]. La commune est propriétaire de l'édifice[2].


Architecture

Bien que le dolmen soit orienté nord-sud ce qui l'apparenterait au groupe des dolmens dits «alpins», son entrée située à l'ouest et son architecture générale le rattache au groupe des dolmens provençaux[4].

La chambre rectangulaire est dĂ©limitĂ©e par six orthostates massifs (longueur comprise entre 0,80 m et m, hauteur 1,50 m environ, Ă©paisseur variant entre 0,20 m et 0,30 m)[2]. Le chevet est constituĂ© de deux dalles d'Ă©gales dimensions. L'ensemble est surmontĂ© d'une unique table de couverture de forme triangulaire (m de longueur, 1,50 m de large, 0,30 m Ă  0,60 m d'Ă©paisseur) qui ne repose plus que sur trois dalles[2]. Le sol de la chambre est recouvert par une grande dalle mince en schiste au sud-est, une autre dalle de mĂŞme nature mais de moindre taille Ă  l'ouest et de la marne grise rapportĂ©e au nord. «Les interstices entre les dalles du sol et les orthostats ont Ă©tĂ© colmatĂ©s par des pierres»[2].

L'entrĂ©e, très basse et Ă©troite (0,30 m Ă  0,35 m au-dessus du sol), est dĂ©limitĂ©e au nord-ouest et au sud-ouest par deux piliers de forme triangulaire reposant sur leur plus large base[2]. Elle Ă©tait obturĂ©e par une dalle de fermeture de forme trapĂ©zoĂŻdale (0,60 m de haut et de large, 0,10 m d'Ă©paisseur) spĂ©cialement amĂ©nagĂ©e Ă  cet effet reposant sur une dalle de seuil (0,80 m de long, 0,35 m de large) en schiste vert[4].

Le couloir est dĂ©limitĂ© par six orthostats disposĂ©s par trois parallèlement entre eux d'une hauteur dĂ©croissante depuis les piliers de l'entrĂ©e s'Ă©chelonnant entre 0,90 m et 0,35 m. Il mesure 1,50 m de long pour 1,10 m au plus large. OrientĂ© plein ouest (azimut 270°), il ne dĂ©bouche pas sur la pĂ©riphĂ©rie du tumulus. Il Ă©tait rempli de blocs de pierre et parmi les interstices une soixantaine d'ossements (humains et animaux) ainsi qu'un tesson de poterie ont Ă©tĂ© dĂ©couverts[4].

Seule la partie ouest du tumulus, constituĂ© de gros blocs «entassĂ©s sans ordre»[4], est encore visible. Au sud et Ă  l'est le tumulus a Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©, car il gĂŞnait les cultures agricoles, provoquant un affaissement partiel du dolmen. La fouille archĂ©ologique a permis d'Ă©tablir que l'Ă©difice avait Ă©tĂ© Ă©levĂ© sur une ancienne aire de combustion d'environ m Ă  10 m de diamètre[4] - [5]. Selon GĂ©rard Sauzade, cette zone de combustion correspond soit Ă  «une volontĂ© de purification ou de sacralisation des lieux avant l'installation de la sĂ©pulture»[4] ou plus prosaĂŻquement Ă  des travaux de dĂ©frichement prĂ©alable des lieux[4].

Fouilles archéologiques

En 1950, E. Derbez, propriétaire du terrain et maire de la commune, avait entrepris une fouille superficielle qui ne livra que quelques ossements humains[4] - [6]. Entre 1980 et 1983, Gérard Sauzade y a dirigé quatre campagnes de fouilles archéologiques successives. L'effondrement des deux dalles composant le chevet de la chambre a contribué à la sauvegarde de la couche archéologique où des ossements humains en connexion anatomique (plus de quinze connexions anatomiques au total) ont pu être retrouvé ainsi que 4 crânes[2]. La chambre a pu accueillir les dépouilles d'une vingtaine d'individus dont plusieurs jeunes, voire très jeunes sujets. Les dépôts successifs des corps entiers ont été réalisés à même le sol[2]. Certains ossements comportant des traces de combustion et la présence de charbons de bois à l'intérieur même de la chambre laissent supposer que le foyer fut allumé à l'intérieur du dolmen[2].

Les ossements d'origine animale sont nombreux : dents (bœuf, chien, ovicapriné, cochon, ours, lapin), radius (chien, renard), os longs (chien, ovicapriné). Ils ne correspondent pas tous à un dépôt volontaire mais les deux vertèbres de bœuf en connexion déposées sur le cairn correspondent manifestement à une offrande[2].

Le mobilier funéraire recueilli se compose de vingt-trois tessons de céramique dont cinq décorés au peigne de chevrons et triangles typiques de la période campaniforme[2] - [6], d'un brassard d'archer, d'un poignard en cuivre, de segments de cercle, d'une défense de sanglier transformée en pendeloque, de quelques perles de formes variées (olivaire, discoïde, cylindrique) en divers matériaux (os et calcaire)[2] et d'outils en silex (7 éclats et 2 lamelles)[6]. Les objets en bronze sont constitués d'une bague spiralée et d'une épingle à tête en crosse[2].

L'ensemble correspond à une utilisation au Chalcolithique récent suivie d'une réutilisation à l'âge du bronze moyen[2].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • GĂ©rard Sauzade, Rapport de fouille No 2022, Le dolmen du Villard, Direction rĂ©gionale des Affaires culturelles Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • GĂ©rard Sauzade, Rapport de fouille No 2023, Le dolmen du Villard, Direction rĂ©gionale des Affaires culturelles Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • GĂ©rard Sauzade, Rapport de fouille No 2024, Le dolmen du Villard, Direction rĂ©gionale des Affaires culturelles Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean Courtin, « Informations archĂ©ologiques, circonscription de Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur », Gallia PrĂ©histoire, vol. 25-2,‎ , p. 510 (lire en ligne)
  • Jean Courtin, « Informations archĂ©ologiques, circonscription de Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur », Gallia PrĂ©histoire, vol. 27-2,‎ , p. 385-386 (lire en ligne)

Articles connexes

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