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Disque compact enregistrable

Un disque compact enregistrable (ou CD-R pour Compact Disc Recordable) est un disque compact de taille standard pour un support optique (120 mm de diamètre) qui peut ĂŞtre enregistrĂ© sans possibilitĂ© rĂ©elle de revenir sur les donnĂ©es Ă©crites. Il s'agit d'une technologie intermĂ©diaire entre le CD-ROM non enregistrable et le disque compact rĂ©inscriptible (CD-RW).

Logo CD-R.

Historique

Le CD-R apparaît pour la première fois en 1988, puis se généralise à la fin des années 1990 pour un prix encore très élevé. Son prix ayant fortement baissé pour arriver à un tarif indicatif de quelques centimes par unité, il est depuis une décennie accessible au plus grand public.

Cette technologie est néanmoins en fort déclin dans le secteur de l'informatique grand public, le CD-R laissant sa place au DVD-R, lui-même menacé face à la croissante significative des clés USB et des contenus numériques dématérialisés. Déclin également visible sur le secteur audio dans lequel les baladeurs numériques et les smartphones ont totalement investi le marché. Son utilisation reste néanmoins assez commune pour les autoradios ainsi que les postes radio-CD.

Utilisation

Il est parfois utilisĂ© pour archiver des donnĂ©es, mais la pĂ©rennitĂ© du stockage est limitĂ©e : la durĂ©e de vie d'un CD-R est estimĂ©e Ă  entre 5 et 100 ans dans des conditions normales de stockage[1].

Le CD-R pouvait initialement contenir 650 Mo de donnĂ©es soit 74 minutes d'audio, qui correspondaient lors de sa conception au souhait des ingĂ©nieurs de loger la neuvième symphonie en D mineur de Beethoven, avec un Ă©chantillonnage de 16 bits Ă  44,1 kHz.

Il s'est ensuivi une version mondialement rĂ©pandue et devenue le standard de 700 Mo, correspondant Ă  80 minutes d'audio. D'autres CD-R moins communs peuvent recevoir jusqu'Ă  790 ou 870 Mo de donnĂ©es pour respectivement 90 ou 99 minutes en audio, mais la gravure Ă  pleine capacitĂ© de ces disques peut poser des problèmes selon les graveurs ou les logiciels de gravure utilisĂ©s.

Lorsqu'ils servent à l'archivage, ils doivent être conservés dans des conditions particulières, notamment d'obscurité, d'humidité réduite et de fourchette de température du fait de leur constitution.

Matériau du disque

CD-R ayant un titre Ă©crit manuellement dessus au marqueur, dans son boitier.

Les disques compacts enregistrables sont en gĂ©nĂ©ral constituĂ©s de 5 couches :

  • la plus profonde et la plus Ă©paisse est une couche de polycarbonate ;
  • puis une couche chimique (de cyanine ou le plus souvent de phtalocyanine) ;
  • une couche mĂ©tallique ;
  • une couche protectrice ;
  • enfin la face supĂ©rieure du CD, souvent labellisĂ©e et inscriptible au marqueur ou feutre doux.

Format et compression des données

Les donnĂ©es prĂ©sentes sur un disque sont caractĂ©risĂ©es par une succession de cavitĂ©s (en anglais pits) sĂ©parĂ©es par des surfaces planes (en anglais lands ). On peut dĂ©nombrer 4 Ă  5 milliards de cavitĂ©s qui sont disposĂ©es sur une spirale virtuelle de km de longueur, chaque spire de cette spirale Ă©tant espacĂ© de 1,6 Âµm. Une cavitĂ© a une longueur de 0,833 Ă  3,56 Âµm et une largeur de 0,6 Âµm.

Principe de fonctionnement

La lumière du laser est rĂ©flĂ©chie par les parties creuses et les parties plates. La profondeur des creux est Ă©gale au quart de la longueur d'onde de la lumière (0,12 Âµm). Cela provoque un dĂ©phasage de la lumière rĂ©flĂ©chie qui se trouve ainsi non dĂ©tectĂ©e par le lecteur. Ces modifications sont interprĂ©tĂ©es par le lecteur comme des impulsions. La lumière est donc rĂ©flĂ©chie sur le plat comme sur le creux, mais la rĂ©flexion est pratiquement annulĂ©e Ă  chaque franchissement d'un creux ou d'un plat.

La génération des impulsions n'est pas provoquée par les plats et les creux mais par le passage de l'un à l'autre (front montant et descendant). La valeur logique 1 est représentée par le passage entre plats et creux.

Les zones de données

Un CD-ROM contient au moins trois zones de données :

  • La première, au centre du disque est appelĂ©e zone de dĂ©but (en anglais Lead In) et contient la table des matières (en anglais Table Of Contents)
  • Il s'ensuit la zone des donnĂ©es effectives
  • La piste est clĂ´turĂ©e par une zone de fin (en anglaisLead Out).

L'action de graver de fichiers sur un CD-R est appelée session. Elles peuvent être multiples sur un même support.

La réalisation de plusieurs sessions est dit mode multi-session : des fichiers peuvent être masqués ou ajoutés d'une session à l'autre, néanmoins les fichiers masqués seront toujours présents et lisibles sur le support dans le cadre d'une sélection manuelle de lecture de session spécifique, ou d'un lecteur se limitant à la lecture de la première session.

Le disque sera dit finalisĂ©, sans possibilitĂ© de revenir sur la ou les session(s) par l'inscription de la TOC dĂ©finitive, selon les options choisies par l’utilisateur et le taux de remplissage du disque, celui-ci se finalisant automatiquement quand le remplissage est de 680 Mo sur un CD-R de 700 Mo.

Il est possible de graver en surcapacité de manière modérément excédentaire quelques mégaoctets sur un CD-R, cette technique est appelée en anglais overburning, compatibilité dépendant du modèle de graveur, du support et du logiciel employés.

Codage et décodage des données

Pour inscrire une information de bits sur un CD-ROM, il faut nĂ©cessairement 14 bits (codage Eight To Fourteen Modulation) pour des raisons que nous Ă©voquons dans cet article, la lecture des informations se faisant sur front.

En effet, chaque transition de l'un Ă  l'autre reprĂ©sente un 1 logique, la cuvette ou la plat reprĂ©sente un 0 logique. Ces entitĂ©s d'information de base sont appelĂ©s Channels Bits. Pour des raisons techniques liĂ©es Ă  la production, une cuvette ou un plat a une longueur comprise entre 2 et 11 Channels Bits. Au plus tĂ´t après deux et au plus tard après 11 zĂ©ros logiques, un 1 logique doit apparaĂ®tre. De plus, il ne peut y avoir deux 1 consĂ©cutifs sans au moins deux 0 entre eux. La raison doit ĂŞtre recherchĂ©e dans la rĂ©solution au niveau des microcuvettes, limitĂ©es Ă  une certaine taille par la longueur d'onde de l'Ă©mission laser et l'ouverture de l'objectif du laser de la lecture : des transitions trop proches ne pourront ĂŞtre lues.

Ainsi, 8 channels bits ne suffisent Ă  la reprĂ©sentation d'un octet. Il faut donc faire appel au codage EFM pour pouvoir reprĂ©senter les 256 combinaisons possibles d'un octet.

Extrait du codage EFM : Eight-to-Fourteen Modulation

        Bits de données Bits générés
0       00000000        01001000100000
1       00000001        10000100000000
2       00000010        10010000100000

etc.

Cette modulation sur 14 bits rĂ©sout le problème de la transition minimale pour les bits situĂ©s Ă  l'intĂ©rieur d'un symbole de 14 bits. Cependant, un 1 en terminaison d'un symbole pourrait se trouver ĂŞtre trop près du 1 du dĂ©but du symbole suivant. Ce problème est rĂ©solu en plaçant trois bits de sĂ©paration entre chacun des symboles.

Les donnĂ©es sont regroupĂ©es en trames ayant les caractĂ©ristiques suivantes : Une trame comporte 24 symboles (mots) de 17 bits, prĂ©cĂ©dĂ©s d'un code de synchronisation de 17 bits, un code de contrĂ´le et huit codes de correction d'erreurs comportant aussi chacun huit bits. Une trame de 24 octets utiles (soit 192 bits) est donc reprĂ©sentĂ©e par 588 bits. Les trames sont regroupĂ©es en blocs de 98 trames (secteurs).

Les différences entre le disque compact enregistrable et le disque compact classique

La principale diffĂ©rence entre le disque compact enregistrable (CD-R) et le disque compact (CD) gravĂ© en usine rĂ©side dans leurs techniques de fabrication fondamentalement diffĂ©rentes, notamment la mĂ©thode d'inscription des donnĂ©es, influant fortement sur la diffĂ©rence de durĂ©e de vie des supports. Ainsi, dans des conditions normales de stockage, un CD gravĂ© en usine a une durĂ©e de vie moyenne estimĂ©e Ă  50 ans minimum contre 5 ans minimum pour le CD-R. Toutefois, avec des matĂ©riaux de qualitĂ©, les deux peuvent atteindre une durĂ©e de vie moyenne de 100 ans[1].

Les CD déjà inscrits tels les CD audio ou les CD-ROM sont pressés. À partir de l'exemplaire original, dit « Master », on créé le « Glassmaster », un négatif qui s'apparente à un moule. Dans celui-ci on introduit le polycarbonate qui constitue la base de tous les CD pressés, qui est ensuite recouvert de différentes couches protectrices.

Les CD-R quant à eux possèdent une couche chimique, le plus souvent à base de cyanines qui leur confèrent leur teinte allant de l'argenté au bleuté.

Ce composé est sensible à la lumière. Ainsi, pour inscrire le CD, le laser du graveur va simplement marquer (ou bruler) cette couche chimique.

Le pressage est une technique rapide, très fiable, permettant de créer des supports durables, mais qui n'est rentable qu'à partir d'une production de masse, car il doit être effectué de série en usine. Le particulier doit donc se limiter au CD-R.

CD auto gravable

L'enregistrement des données sur un CD-R nécessite l'utilisation d'un logiciel de gravure.

Cependant en 2005 sont apparus sur le marchĂ© des CD dits auto gravables. Il s'agit de CD-R d'une capacitĂ© d'environ 680 Mo contenant un logiciel de gravure embarquĂ©. Ce dispositif permet de se passer d'un logiciel tiers souvent payant, d'autant qu'il est gĂ©nĂ©ralement plus simple d'utilisation : l'utilitaire de gravure s'exĂ©cute automatiquement dès que le disque est insĂ©rĂ© dans un lecteur. L'utilisateur sĂ©lectionne les fichiers qu'il souhaite graver par glisser-dĂ©poser, et la gravure nĂ©cessite beaucoup moins, voire aucun rĂ©glage. Ce type de CD-R est donc bien indiquĂ© pour les nĂ©ophytes. En revanche, ils ne sont pas utilisables avec tous les systèmes d'exploitation (l'exĂ©cutable devant ĂŞtre compatible), et ne permettent pas de copier des CD audios ou des images disque. De plus, ils sont en principe vendus Ă  un prix plus Ă©levĂ© que les CD-R traditionnels[2]. Leur commercialisation et leur utilisation n'aura Ă©tĂ© qu’anecdotique.

Références

  1. « Un CD-R peut-il être utilisé comme support de stockage à long terme ? », sur le site officiel du gouvernement du Canada, (consulté le ).
  2. Sébastien, « Test CDSoft-R Photo », sur BHmag.fr, (consulté le ).

Article connexe

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