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Diospyros crassiflora

Diospyros crassiflora est une espèce d'arbres de la famille des Ebenaceae et du genre Diospyros que l'on trouve au Nigeria, Cameroun, Guinée équatoriale, Gabon, République du Congo, République démocratique du Congo et en République centrafricaine[2]. Le bois fourni par cette espèce est de couleur noir homogène ou veiné de gris. Les noms commerciaux utilisés pour son bois font référence à sa provenance : ébène d'Afrique, du Cameroun, du Gabon, du Bénin (d'après la province de Benin-City au Nigeria), d'Old Calabar, de Kribi. Les noms vernaculaires locaux incluent notamment abokpo (Edo) au Nigeria; epindé-pindé (Douala), lembé (Baka), mevini (Ewondo) au Cameroun; evila (Mpongwé, Fang) au Gabon; bingo (Issongo), ngoubou (G’Baya) en République centrafricaine; et Mopini en République du Congo[2].


Diospyros crassiflora
Description de cette image, également commentée ci-après
Bande de bois d'ébène

Espèce

Diospyros crassiflora
Hiern, 1873[1]

Synonymes

  • Diospyros ampullacea GĂĽrke
  • Diospyros evila Pierre ex A.Chev.
  • Diospyros incarnata GĂĽrke ex De Wild.

Statut de conservation UICN

( VU )
VU A4c : Vulnérable

Description

Phénotype et feuilles

D. crassiflora est un arbre dioĂŻque de taille moyenne qui peut atteindre 25 m de haut. Le tronc est cylindrique, cannelĂ© Ă  sa base et sans nĹ“uds jusqu’à une hauteur de 15 m. Le diamètre maximal du tronc est d’environ 120 cm. L’écorce est de couleur noir-gris et prĂ©sente des fissures longitudinales[3].

Le pĂ©tiole est canaliculĂ©, brun foncĂ© et mesure jusqu'Ă  15 mm de long. Les feuilles sont alternes, simple et entières. La forme est lancĂ©olĂ©e elliptique, la longueur 10-21 cm et  la largeur de 5-9 cm. La couleur de la face supĂ©rieure est verte foncĂ© brillant, tandis que la surface infĂ©rieure est plus pâle[4]. Sur les deux face des nectaires foliaires sont visibles sous forme de points noirs [2].

Inflorescence et fleur

Les inflorescences en fascicules axillaires, pauciflores (3–6 chez les fleurs mâles, 1–2 rarement plus chez les fleurs femelles ), apparaissent chaque annĂ©e sur les rameaux plus âgĂ©s ayant perdu leur feuilles et laissent des excroissances en forme de corail, pouvant atteindre cm de diamètre et constituĂ©es par les pĂ©dicelles persistants. Les fleurs mâles sont groupĂ©es par 3-6, les fleurs femelles sont solitaires ou par deux, rarement plus, toutes les fleurs Ă©tant subsessiles. La base de l'inflorescence ou de la fleur est garnie de quelques bractĂ©es imbriquĂ©es largement triangulaires, Ă  sommet obtus, pubescentes extĂ©rieurement, lĂ©gèrement ciliĂ©es sur la marge. Le calice et la corolle sont semblables pour les fleurs mâles et femelles. Le calice est coriace, cyathiforme, jusqu’à 10 mm de long, dĂ©coupĂ© en 4-5 lobes largement triangulaires, Ă  sommet obtus n'atteignant pas le milieu de la longueur du calice. La corolle gamopĂ©tale est pubescente, charnue, blanche, teintĂ©e de rose, 25-30 mm de long et 15 mm de diamètre au milieu, ellipsoĂŻde et pointue vers le bas et vers le haut oĂą elle est surmontĂ©e de 4-6 petits lobes suborbiculaires de 2-4 mm. Les fleurs mâles ont des Ă©tamines blanches, très nombreuses (40-110), incluses, atteignant 15 mm de long. Les fleurs femelles ont 4-5 styles, libres, Ă  peu près aussi longs que l'ovaire, Ă  face externe densĂ©ment sĂ©tuleuse et Ă  face interne charnue et stigmatique dans sa moitiĂ© supĂ©rieure. Environ 40 Ă©tamines rudimentaires (ou staminodes), insĂ©rĂ©s par paires, de 6–8 mm de long, pubĂ©rulents, un ovaire subglobuleux, de 5 Ă— 5 mm, tomentelleux avec 8–10 loges uniovulĂ©es[5] - [4].

Fruits et graines

Les fruits sont jaunes, obovoĂŻdes Ă  ellipsoĂŻdes, atteignant 10 Ă— 6,5 cm, Ă©parsement pubĂ©rulents-striguleux par place près du sommet, avec poils courts et couchĂ©s, sinon glabres. Le calice fructifère est Ă  peine accrescent, Ă©talĂ© en soucoupe, et un peu accru, atteignant jusqu'Ă  cm de diamètre. La chair est blanc crème ou jaunâtre renfermant 10 graines ou moins par avortement, brunes Ă  noir brillant, d'environ 5 Ă— 2 Ă— 1,5 cm, Ă  endosperme non ruminĂ©[5] - [4].

Distribution et menace

D. crassiflora est indigène des pays de l’Afrique Occidental et Centrale, c’est-à-dire Nigeria, Cameroun, Guinée équatoriale, Gabon, République du Congo, République démocratique du Congo et en République centrafricaine. En raison de la faible abondance de l'espèce, de la faible vitesse de croissance et du système dioïque de reproduction, des inquiétudes ont été émises quant à la durabilité de son exploitation. Cependant c'est la conversion de la forêt en terres agricoles et la dégradation causée par l'exploitation des autres espèces, qui constituent la menace la plus importante. L’espèce est listée sur la liste rouge de l’UICN comme espèce vulnérable[6] - [2].

En 2021 le principal pays exportateur est le Cameroun, où environ 3000 tonnes sont autorisées à l'exploitation annuellement via permis spécial[2].

Habitat et croissance

L’habitat de D. crassiflora est constituĂ© des forĂŞts sempervirentes et des ilots de forĂŞts sempervirente en forĂŞt semi-sempervirente jusqu’à une altitude de 1 000 m. L'espèce est moins abondante dans les forĂŞts tropicales les plus humides[7].

L’espèce a une croissance lente avec une augmentation annuelle de diamètre maximale observée de 0.8 mm par an, moyennée sur 50 ans, en plantation. En forêt primaire et secondaire, une croissance de 0.17 à 0.33 mm par an a été observée [2]. L'espèce rejette de souche et peut être multipliée végétativement par bouturage ou multiplication in vitro[2].

Utilité et bénéfices

Description et propriétés du bois

Le bois de cœur, très noir, diffère nettement de l’aubier, qui est blanc à rose pâle[7]. Le bois ne présente pas de ronce visible, mais on peut parfois trouver des bandes brunes ou brunes-noires[8].

La masse volumique du bois sec est en moyenne de 860 kg/m3. La texture est brillante et les pores sont diffus. Les cernes sont indistincts et les rayons ligneux sont visibles seulement avec une loupe[8].

Le bois a une très haute densitĂ© et très rĂ©sistant aux chocs avec une grande rĂ©sistance Ă  l’épreuve de la pression. Par consĂ©quent, l’usinage du bois peut ĂŞtre difficile car les lames peuvent s' Ă©mousser rapidement.  A cause de sa haute teneur en huile le collage peut ĂŞtre difficile, mais le bois rĂ©pond bien au cintrage Ă  vapeur d’eau. L’ébène est très durable avec une bonne rĂ©sistance aux termites et autres insectes[8].

Usage

Comme pour les autres ébènes, la partie noire homogène du bois de cœur (Duramen) a été utilisé pour des revêtements de sol, des habillages intérieurs, la construction des bateaux, des meubles, des sculptures et autres. Cependant c'est la construction des instruments de musique à corde qui utilise la majorité des exportations de Diospyros crassiflora [2]. L’aubier et parfois aussi le duramen est utilisé pour les meneaux, des jouets, des échelles et d’autres. Le bois sert aussi comme bois d’énergie[7].

Autres usages

L’écorce peut être utilisée comme médecine traditionnelle sous forme d’un bouillon contre les problèmes ovariens. La poudre de l’écorce est utilisée contre les blessures. Le jus des feuilles est appliqué comme collyre contre des inflammations. Les graines sont utilisées comme aphrodisiaque[2] - [7].

Des menaces de santé

La sciure du bois peut provoquer des réactions allergiques en forme de dermatite[7].

Notes et références

  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 21 avril 2014
  2. (en) Deblauwe Vincent, « Life history, uses, trade and management of Diospyros crassiflora Hiern, the ebony tree of the Central African forests: A state of knowledge », Forest Ecology and Management, vol. 481,‎ , p. 118655 (ISSN 0378-1127, DOI 10.1016/j.foreco.2020.118655, lire en ligne, consulté le )
  3. Diospyros crassiflora in the Germplasm Resources Information Network (GRIN), USDA, ARS, National Genetic Resources Program. National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland. Accès le 19 septembre 2016.
  4. Letouzey, R. & White, F., lore du Cameroun: Ebénacées, Ericacées, Paris, Muséum national d'histoire naturelle, , 208 p. (lire en ligne)
  5. White, F., Flore d’Afrique centrale (Zaïre – Rwanda – Burundi): Ebenaceae, Brussels, Belgium, Jardin botanique national de Belgique (lire en ligne), p. 43
  6. Schatz, G.E., Lowry, II, P.P., Onana, J.-M., Stévart, T. & Deblauwe , V. 2019. Diospyros crassiflora. The IUCN Red List of Threatened Species 2019: e.T33048A2831968. http://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2019-1.RLTS.T33048A2831968.en. Downloaded on 08 May 2019.
  7. (en) « Diospyros crassiflora Hiern », sur www.prota4u.org (consulté le )
  8. Diospyros crassiflora in the The Wood Database. Accès le 22 september 2016.

Liens externes

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