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Dieudonné Lambrecht

Dieudonné Lambrecht, né le dans le quartier de Thier-à-Liège à Liège, et fusillé par les Allemands le à la Chartreuse de Liège, était un agent du renseignement durant la Première Guerre mondiale. Il fut le fondateur et le dirigeant du réseau de renseignement allié Lambrecht qui sera repris par Walthère Dewé. Ce réseau Dame blanche sera réactivé durant la Seconde Guerre mondiale sous le nom de Clarence[1].

Dieudonné Lambrecht
Description de l'image Dieudonné Lambrecht (1882-1916).jpg.
Naissance
Thier-à-Liège (Belgique)
Décès
Liège (Belgique)
Nationalité Belge
Pays de résidence Belgique
Activité principale
Industriel
Autres activités
Dirigeant du réseau de renseignement allié Lambrecht
Stèle commémorative au fort de la Chartreuse à Liège

Biographie

Après ses études primaires, Dieudonné Lambrecht travaillera un temps pour une imprimerie (Demarteau). Ensuite pour une administration. Il se marie en 1906 et reprendra avec son beau-frère une petite usine de mécanique et d'armurerie qui deviendra prospère. Lorsque la guerre éclate, Dieudonné Lambrecht dispose, en qualité d'armurier, de tous les sauf-conduits nécessaires à ses déplacements en Belgique et aux Pays-Bas. Et c'est dans ce pays qu'il rencontre le délégué du G.Q.G allié basé à Maastricht. Ce dernier lui propose de se mettre au service du renseignement allié. Fervent patriote, catholique, Dieudonné Lambrecht accepte avec enthousiasme. Il met alors sur pied un vaste réseau d'observation des mouvements ferroviaires des troupes ennemies. Il assure personnellement le recrutement des agents du réseau s'assurant ainsi de leur loyauté envers l'organisation. En 1915, le réseau est étendu et il ne lui est désormais plus possible de maîtriser totalement le recrutement de ses membres. Dieudonné sera cité pour la Croix de Guerre en novembre 1915 pour la qualité des renseignements qu'il récoltait et transmettait via ses "passeurs" vers la Hollande. L'attaque en Champagne préfigurant la Bataille de Verdun (1916) sera ainsi éventée par ses services. Dieudonné Lambrecht, constatera, de la même manière, le transfert important de troupes allemandes depuis la Serbie, vers le front des Flandres via le Luxembourg. Les itinéraires capricieux que forçait d'emprunter à leurs troupes l'état major allemand ne dupèrent pas Lambrecht qui eut tôt fait de transmettre que le lieu vers lequel convergeait cette armée en marche n'était autre que Verdun. Les Allemands comprirent l'importance du renseignement dans la stratégie alliée. Ils se dotèrent alors d'agents du contre-espionnage. Pour le seul district de Maastricht, Von Morath, disposait de 95 agents qui se fondaient dans la population pour gagner la confiance. L'un d'entre eux, le cafetier Nicolas Keurvers, sera directement recruté par le délégué du G.Q.G. allié à Maestricht : M. Afchain. Cette funeste décision conduira à l'arrestation de Dieudonné Lambrecht[1] - [2].

Arrestation

Le , Dieudonné Lambrecht est arrêté à son domicile liégeois par l'officier du contre-espionnage allemand Landwehrlen pour lequel travaillait Keurvers. Les Allemands comprenant vite qu'ils ne tireront aucune information de Lambrecht, décidèrent de précipiter son jugement. Un tribunal militaire se réunira le , il prononcera sa sentence le . Dieudonné Lambrecht est condamné à mort. Il sera fusillé à la Chartreuse de Liège au petit matin du non sans laisser de derniers et poignants messages à l'attention de son épouse (ils ont une fille alors âgée de quelques mois) et de ses parents âgés. Trois mille personnes assistèrent à ses funérailles. Il repose au Cimetière de Robermont à Liège. Le réseau, loin de péricliter après son décès, sera repris par son cousin, Walthère Dewé, et il sera actif jusqu'à la fin de la guerre et sera rebaptisé la Dame blanche. En 1940, le réseau sera réactivé par Dewé sous le nom de Cleveland puis de Clarence. Il ne commettra plus les erreurs de recrutement qu'il avait connues lors de la première guerre[1] - [3]. Mais Walthère Dewé sera abattu à Ixelles en , par un officier de la Luftwaffe passant par là, après avoir refusé de se rendre.

Reconnaissances

Une avenue porte son nom à Liège : Avenue Dieudonné Lambrecht, dans le quartier du Thier-à-Liège, face à l'église qu'il aimait fréquenter.

Bibliographie

  • E. Merchie, Henri Pirenne, un patriote liégeois, Dieudonné Lambrecht, Desclée De Brouwer, Paris, Bruxelles, Strasbourg ("des annales patriotiques", 6), 1922, p. 71 (reprenant in extenso dix lettres manuscrites)
  • Lambert Grailet, « Des Russes dans la Cédrogne », in Segnia, Bulletin du Cercle d'histoire et d'archéologie de Houffalize, Tome XVIII-fascicule 2, .
  • Ralph Dekoninck (dir.) et Myriam Watthee-Delmotte (dir.), L'idole dans l'imaginaire occidental : études, Paris, Harmattan, coll. « Structures et pouvoirs des imaginaires », , 395 p. (ISBN 978-2-7475-8798-3, OCLC 1040212544, lire en ligne), p. 257.

Références

  1. Dieudonné Lambrecht, un pionnier de la résistance, Collection nationale : Civisme, no 154, éditions UCEO, Bruxelles, 1952.
  2. Le Soir.be, Dieudonné Lambrecht organisa un réseau d'espionnage durant la guerre 14-18, p. 16, 1er septembre 1993
  3. La Libre.be, Lilly Portugaels, 48 fusillés à la Chartreuse liégeoise, 6 juillet 2004.
  4. Bel-Mémorial
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